lundi 7 décembre 2015 - par Politic Angel

Le printemps… Citoyen… C’est maintenant

Séisme, cataclysme, catastrophe… Les tenants du système politico médiatique en place depuis 1945 vont devoir chercher dans le vocabulaire décrivant l’impensable pour évoquer les faits politiques de ces élections régionales de 2015.

 Les jeux ne sont pas faits, tant que le second tour n’aura pas été clos, disent les professionnels du circus politicus. Mais les détails du résultat final ne seront qu’anecdotes tactiques face à la nouvelle majeure de ces élections : les digues ont largement craqué, alors même que la mer menace de continuer de monter.

 La mer, c’est bien sûr le niveau de soutien que le Front National trouve dans l’opinion. Les digues, ce sont les expressions, parfois les anathèmes, employés pour présenter ce parti comme « non républicain », ce sont les tentatives des médias de ne lui accorder de visibilité qu’à reculons, et si possible dans des contextes de pièges tendus, ou de procès d’intention / lectures d’arrière-pensée, ce sont les appels solennels de ceux qui se présentent comme gardiens-garants de la république à ne pas tomber dans le piège de promesses sans lendemain.

 Mais la réalité pince, et le miroir tendu par les caciques d’hier se retourne contre eux. Experts en déni de réalité, en promesses non tenues, en réformes minimalistes sans impact réel, en faux semblant d’action, en joutes politiciennes n’abordant jamais les problèmes réels ressentis par les citoyens, les dirigeants des partis « républicains » ont complètement perdu toute crédibilité. Et leurs résultats, perçus comme misérables par le peuple sur ses soucis réel (le chômage qui monte, la paupérisation qui s’étend, l’insécurité perçue qui explose, la jeunesse sans projet,…) les range au rang de guignols de l’info quand bien même ils tentent d’être vraiment sérieux.

 La confiance, qu’ils ont perdue, ne se regagne que très lentement. Le mouvement de rejet est donc là pour durer.

Bien sûr les institutions, telles un château fort, ont été construites avec de nombreuses protections pour compliquer l’entrée d’assaillants considérés comme indésirables au « jeu » démocratique.

Ainsi, il y a bien longtemps que l’on nous fait croire que, quel que soit le niveau d’abstention et de votes blancs, la majorité des voix exprimées reflète l’opinion du peuple. On a même voulu nous faire considérer que les derniers maires, qui ont en même temps, de façon subreptice, été élus par nos voix à des groupements de communes pour lesquels nous n’avions aucun programme, y ont été portés démocratiquement. Pour les cuisiniers du pouvoir tous les coups sont permis, dans le monde de fantasmes où manque juste l’ingrédient principal : la réalité. Gageons que, dans les années qui viennent, de savantes réformes électorales vont être mises en jeu pour ajuster les équilibres.

Mais ce ne sera qu’une agitation désespérée face à l’inexorable.

Car, oui, les digues qui ont craqué vont se transformer en un raz de marée destructeur. Sans doute parce que les nouveaux entrants ont leur énergie propre pour avancer plus loin, et parce que les gouvernants de nos partis traditionnels ont, chevillés aux systèmes de leurs partis et de leurs valeurs politiques, tous les défauts congénitaux qui les ont amené à faire de notre pays ce paradis bloqué, champion de la complexité, des coûts hors de contrôle du système public, perdant pied dans la compétition du savoir et de l’éducation. La cuisine électorale ou partisane peut donc gagner un peu de temps, mais ne traitera pas les forces fondamentales qui leur ont enlevé notre confiance et donné à l’alternative du Front National au minimum la force de les détruire, au mieux l’opportunité de tenter de jouer maintenant leur carte à plein en prenant le pouvoir.

 

L’avenir est plus que jamais incertain, et c’est une bonne perspective pour tous les citoyens, de plus en plus nombreux, qui souhaitent reprendre du pouvoir, bien au-delà du vote.

Il n’est pas du tout improbable que nous nous dirigions vers un scénario de catastrophe financière « à la grecque ». Nos finances publiques sont fragiles, et nous bénéficions aujourd’hui d’une clémence des marches qui n’est assise en rien sur nos propres mérites, mais sur un approche Nespresso, « what else ? ». Ils sont trop importants pour tomber, nous avons trop besoin d’eux, raisonnent de nombreux opérateurs de la finance internationale, d’accord avec les gardiens de l’édifice européen. Donc, comment ne pas leur faire confiance ? Mais les châteaux de cartes construits sur des croyances partagées (par intérêt) sont fragiles. Il suffit que certains commencent à agir sur la base d’un autre raisonnement, et le château s’effondre. Et des chocs, comme celui de ces digues qui cèdent, sont clairement de nature à questionner les acteurs ci-dessus, peut-être à en retourner certains.

Il est fort possible aussi que, dans nos institutions, les avancées du Front National aboutissent à un blocage total. Aujourd’hui l’élection présidentielle, suivie des législatives, assure quasiment automatiquement au président une majorité pour gouverner pendant tout son mandat. Mais le peuple gronde, et les candidats « naturels » socialistes ou Républicains ne sauront pas convaincre une bonne partie de ceux qui aujourd’hui expriment leur défiance à ces deux partis et à leur petits frères réputés « républicains ». Aux législatives, ces électeurs retrouveront leur liberté, la même que celle dont ils ont faut usage aujourd’hui. Est-il inimaginable que de ce paysage sorte une assemblée sans majorité franche, un marais non navigable pour un gouvernement conçu comme aujourd’hui ?

 

Alors attachez vos ceintures, la grande descente commence. Destination inconnu. Est c’est là l’excellente nouvelle de l’ère nouvelle qui s’ouvre pour les citoyens qui voudraient reprendre du pouvoir, ou même le pouvoir. De ceux qui aimeraient changer la gouvernance des affaires publiques pour donner au peuple plus souvent, plus fort, plus constamment, le pouvoir de contrôler en détail, d’exprimer des opinions, d’agir et de peser.

Dans les périodes troubles, comme celle qui commence, des hommes nouveaux peuvent soudain apparaître et des idées alternatives, échappant au contrôle traditionnel des médias politiques déboussolés face à un vieux pouvoir en perdition, peuvent trouver de la portance.

Le pays frémit de mouvements citoyens, sous trois formes principales :

  • Des mouvements-partis, ayant vocation à agir par la société civile et à prendre le pouvoir par les urnes. Nous citoyens (www.nouscitoyens.fr) ou Génération Citoyens (http://generationcitoyens-officiel.fr) en sont deux exemples au niveau national, Aux urnes citoyens (www.auxurnescitoyens.fr) un exemple en Ile de France.
  • Des mouvements porteurs d’actions citoyennes à but sociétal, visant à changer la politique par des projets concrets décorrélés des aléas électoraux. Citons ici Bleu blanc Zébre (http://www.bleublanczebre.fr), mouvement lancé par l’écrivain Alexandre Jardin, qui met en visibilité plus de 100 projets citoyens, ou Engage (http://engage.world/engage-project/notre-engagement), fondé par Jérôme Cohen, artiste et communicant, qui déploie à la fois du soutien à des projets sociétaux citoyens et des initiatives de formation/ sensibilisation des citoyens aux enjeux sociétaux et aux rôles qu’ils peuvent y jouer.
  • Des groupes activistes de pression citoyenne sur des thèmes spécifiques. Citons ici les Contribuables Associés (https://www.contribuables.org), acteurs depuis 20 ans de la résistance contre le gâchis d’argent public et sa soeur jumelle, la (sur)pression fiscale.

Aujourd’hui ces mouvements grossissent et prolifèrent. Ils sont le signe d’une envie citoyenne de construire autre chose, une nouvelle voie politique, par et pour eux-mêmes. En étant les lieux de concentration de citoyens désireux d’agir, ils sont de formidables réservoirs d’énergie politique. En explorant sans a priori toutes sortes d’idées pour résoudre nos problèmes concrets, ils portent sans doute bien plus de créativité pragmatique chance de succès que les programmes d’idées que les dirigeants sortants portent depuis pendant trente ans. En se fondant sur des valeurs centrées sur le citoyen, ils sont porteurs de forces de rénovation, des pratiques politiques, des modes de décision d’action publique et, certainement, de la constitution, bien plus sains pour nous tous que toute conception « nouvelle » venue des partis historiques.

Par les urnes ou par le terrain, dans le cadre de gouvernance politique actuel ou dans celui qu’ils aimeraient faire émerger demain, ils sont des forces qui peuvent profiter des troubles qui approchent pour changer le jeu.

Quand les équilibres se rompent, quand les forces de contrôle anciennes perdent pied, c’est l’heure des nouveaux mondes, des opportunités. Le pire peut émerger, et le meilleur aussi.

Citoyens, plus que jamais, le pouvoir, celui que nous souhaitons reprendre, se remet à chercher quelle main attraper. A nous de la saisir.

 

F. Lainée, fondateur des Politic Angels



9 réactions


  • Julien30 Julien30 7 décembre 2015 09:52

    Quel bonheur de voir la tronche de cet escroc de Cambadélis hier ! Et le gars qui continue plus que jamais de prendre les gens pour des buses en déclarant qu’une fois encore la gauche aller sauver la république à coup de front républicain, indécrottable ! Ah que c’est bon !


  • foufouille foufouille 7 décembre 2015 10:10

    Le pays frémit de mouvements citoyens, sous trois formes principales : une seule, libéraliste


  • EpiqueTête EpiqueTête 7 décembre 2015 11:15

    « Politic angels », vous avez honte d’être français ? Ou alors vous vous adressez au monde entier, l’humaniste ? Je ne donne aucun crédit à celui qui prétend me parler avec la langue des autres.


  • Henry Canant Henry Canant 7 décembre 2015 11:33

    L’avenir de la France ne se fait pas dans les urnes mais dans les burnes des migrants et elle passera par les mosquées et les écoles coraniques.


  • Pere Plexe Pere Plexe 7 décembre 2015 17:57

    Là ou l’auteur emporté par un lyrisme de bazar voit la mer et des digues je ne vois que l’expression de la démocratie.

    Démocratie largement imparfaite.Mais dont les défauts ne datent pas d’hier.

    Imparfaite par une information uniformisée qui de connivence.en recherche perpétuelle d’audience n’explique rien. et n’est plus crédible.

    Imparfaite par des électeurs dépolitisé, ignorant des institutions et désabusés par une classe politique coupée du monde et au service des élites.
    Sur la moitié des électeurs qui se sont déplacé combien connaissent les attributions des Régions ? combien connaissent le président de leur régions et peuvent évoquer son bilan ?Combien connaissent vraiment les projets des candidats ?

    Imparfaite par des institutions qui privilégie les partis aux hommes, avec les inévitables arrangements que cela implique,avec les élections présidentielles pour unique objectif.

    Tous ces défauts de notre démocratie ont longtemps servit des politiques.
    Aujourd’hui ils en servent d’autres... 
    Reste que je préfère de loin cette démocratie à des « mouvements citoyens » qui tôt ou tard ne seront que des lobbys ! 

  • Peretz1 Peretz1 7 décembre 2015 21:23

    Sans changer de système, rien ne se fera. C’est-à-dire changer de constitution. Pendant que les citoyens se morfondaient, j’ai pris le temps d’en rédiger une « 6 e république, faire bouger les lignes » (En numérique chez Amazon, ou imprimé chez Bookelis). Proposition amendable.


  • Phalanx Phalanx 8 décembre 2015 00:33

    « n’est pas du tout improbable que nous nous dirigions vers un scénario de catastrophe financière « à la grecque ».  »


    C’est même tout à fait probable et seul le FN pourrait assurer la survie du pays dans ce cas.

    Toute la question est donc de savoir si le FN arrivera au pouvoir avant (auquel cas il provoquerai le debut de la crise qui doit arriver de toutes facons mais, ironie, en serait tenu pour responsable et donc dégagé) ou aprés (auquel cas les français auraient un espoir de survie).

    Donc en résumé, les 2 éléments fondamentaux et inéluctables sont : la crise et le retour aux valeurs de la patrie. La question du timing devient fondamentale. 

Réagir