jeudi 9 mars 2017 - par Perceval

Le programme éducatif d’Emmanuel : peut mieux faire malgré des efforts méritoires

Le programme d'Emmanuel M. pour le versant éducation : de bonnes résolutions mais pourrait bien mieux faire !

L'éducation et la formation restent bien souvent des sujets mineurs en France, relégués en fin de programmes par les candidats à l'élection présidentielle. Cela ne semble pas être le cas du programme de l'élève Macron.

Depuis des décennies notre pays néglige son éducation, alors que les indicateurs PISA et PIAAC démontrent que nous ne sommes plus en France assez qualifiés, le programme d'Emmanuel Macron semble capable de s'attaquer aux certains défis éducatifs posés par la société de la connaissance.

Premier chantier : éducation et culture

"je veux remettre la transmission des savoirs fondamentaux, de notre culture et de nos valeurs au cœur du projet de notre école et de nos universités".

Fort bien serait-on tenté de dire mais que propose le candidat pour ce faire ?

Nous donnerons la priorité à l’école primaire pour que tous les élèves sachent lire, écrire et compter en arrivant en 6e.

Cette priorité est indiscutable, il faut en effet doubler l'encadrement des enfants dans les très petites classes mais ce mouvement nécessitera des changements considérables pour l'école française :

- que les budgets du secondaire soient en partie reversés vers l'enseignement primaire (à l'encontre de toutes les revendications syndicales qui ont fait du lycée et de la fac des espaces de promotion professionnelle pour les enseignants).

Il est évidemment plus fondamental de réussir son année de CP qu'une année de fac et un professeur des écoles doit au final être mieux rémunéré qu'un enseignant en fac (ce dernier étant d'ailleurs aisément substituable par des cours en ligne).
La société française sera-t-elle prête à admettre que ceux qui travaillent en bas de l'échelle scolaire soient mieux considérés et payés que ceux qui sont censés enseigner pour le haut du panier ?

Nous interdirons l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges.

De nombreux commentateurs ont expliqué que ce point de discipline n'avait pas vraiment sa place dans un débat présidentiel.
Par ailleurs plutôt que d'interdire les portables (à l'administration et aux profs aussi ?) ne serait-il pas plus pertinent d'utiliser ces mêmes portables et Smartphones pour enseigner, développer et partager les connaissances en réseau ? BYOD (Bring Your Own Device) pourrait être appliqué dans les établissements scolaires avec l'abandon en parallèle de cette mesure gadget, démagogique et contre-productive qui consiste à équiper de tablettes numériques chaque collégien.

Nous donnerons plus d’autonomie aux équipes éducatives.

Excellente initiative encore mais dans ce cas il faudra aller au bout de la démarche en fermant le ministère rue de Grenelle, en démantelant les académies et en confiant les rennes de l'instruction publique aux régions, aux collectivités territoriales et aux équipes éducatives (familles comprises).

Nous limiterons à 12 élèves par enseignant la taille des 12 000 classes de CP et de CE1 en zone prioritaire.

Encore une excellente proposition même si celle-ci devra sans doute être généralisée à tous les élèves des petites classes (en transformant par exemple les écoles maternelles en jardin d'enfants comme en Allemagne).

Nous rendrons possible le rétablissement de parcours bi-langues au collège.

Encore une évidence, ce n'était pas en baissant le niveau de tous qu'on permet aux plus faibles de progresser. Ce nivellement par le bas s'est installé depuis l'après 68 et il est une des causes de notre déclin éducatif.

Nous proposerons à tous un accompagnement après la classe.

Excellente initiative, il faut rétablir les devoirs après la classe et surtout le travail dirigé durant les vacances scolaires.
La seule façon de généraliser ce travail après la classe nécessitede redéfinir le temps de travail et les services des enseignants ainsi que la durée de leurs vacances (bien trop longues en France).

Nous moderniserons le baccalauréat avec 4 matières obligatoires à l'examen final.

C'est encore un point satisfaisant et cela permettra aussi de rallonger l'année scolaire jusqu'à mi-juillet pour tous (ce sont les jeunes les moins favorisés qui passent leurs vacances devant des écrans ou à traîner leur ennui en oubliant le peu de choses qu'ils ont apprises durant l'année).

Nous renforcerons l’autonomie des universités... Elles pourront recruter leurs enseignants et définir leurs formations.

Encore un sans faute de la part d'E. Macron, les meilleures facs en France (Dauphine par exemple) font largement appel à des professionnels en activité plutôt qu'à des profs de fac à vie. Les facs doivent être copilotées par les entreprises (tout comme les lycées professionnels bien évidemment).

Nous demanderons à chaque lycée professionnel et université de publier ses résultats (débouchés, salaires, etc.) sur les 3 dernières années.

Non seulement il faut publier les résultats mais évidemment en tirer les conséquences en ce qui concerne ces innombrables impasses éducatives, filières bouchées ou enseignements déconnectés du marché du travail (si l'enseignement en fac était payant il serait moins galvaudé et deviendrait efficace).

Nous ouvrirons les bibliothèques en soirée et le week-end.

Une bibliothèque, une médiathèque ou un centre culturel devraient ouvrir tous les jours jusqu'à 22 heures alors que de nombreuses collectivités ont construit des coquilles vides, simples faire valoir mais inaccessibles à ceux qui travaillent.

Nous créerons un « Pass Culture ».

Parfait encore mais pour la seule culture vivante (théâtres, opéra, concerts) ou la lecture de livres pas pour acheter des abonnements au ciné ou sur Internet.

Le programme d'Emmanuel pour l'éducation est donc assez séduisant parce que pour la première fois depuis Claude Allègre (20 ans) il instille une certaine dose de libéralisme dans un système tenant encore beaucoup trop de Jules Ferry et de tintin au pays des Soviets.

La formation professionnelle des adultes est par contre à peine abordée dans le programme alors qu'il va bien falloir la rebâtir après la catastrophique réforme de 2014.

Nous engagerons un effort national de formation sans précédent. Nous formerons 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et aujourd’hui sans perspective.

Pour former 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d'emplois sur 5 années il faudra évidemment d'autres outils et d'autres moyens éducatifs que ceux développés par les organismes de formation publics.

En résumé le bulletin scolaire et éducatif d'Emmanuel est prometteur mais il lui faudra encore réaliser quelques progrès et surtout ne pas trop bavader avec ses anciens camarades de Gauche (capables de mal l'influencer).



5 réactions


  • foufouille foufouille 9 mars 2017 13:57

    Nous moderniserons le baccalauréat avec 4 matières obligatoires à l’examen final.

    qui sera de niveau CAP pour être heureux avec 800€ par mois maxi.


  • mario mario 9 mars 2017 14:40

    Macron c’est Sarkosi+Hollande réuni. C’est marant parce que les gochos (qui ne sont pas de gauche loin s en faut) appelleront à voter pour macron au deuxième tour......y compris la CGT ! Quand aux socialistes, c’est définitivement fini pour Eux !


  • jymb 9 mars 2017 20:14

    Seul impératif pour faire des hommes et femmes libres, savoir lire dès le plus jeune âge
    Aimer se plonger dans les textes et les idées
    Puis connaître l’histoire de son pays

    Bref les antipodes de la réalité actuelle


  •  
     
     
     
    Il est laid le béret !
     
    Il est mimi le burkini !

     
     
    Comptine de Comtesse à Rothschild
     
     

    Nous permettrons l’expression raisonnable de la liberté religieuse dans l’espace public.
    Dans l’espace public (rues, plages),

    https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/questions-religieuses-et-laicite


  • Orélien Péréol Orélien Péréol 10 mars 2017 11:02

    Les enseignants font ce qu’ils veulent. Ils disent tous la même chose, qu’ils sont bien malheureux de recevoir des réformes ineptes, ils ne demandent qu’une chose : que la nation dépense plus encore pour l’école et attribuent la baisse de l’école française au manque de moyens alors qu’elle est plutôt bien dotée par rapport à l’école des pays comparables.

    Les seules questions politiques à propos d’éducation sont : De combien sera cette dépense supplémentaire ? Où sera-t-elle placée ?
    Toutes les autres questions fâchent (et c’est une litote)

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