Le retour triomphal de la chloroquine ?
La situation sanitaire est extrêmement tendue dans les pays du Sud de l’Europe : Italie, Espagne et France. En France, par exemple, vu le nombre de malades atteints du coronavirus malgré une semaine de confinement, les pouvoirs publics songent déjà à prolonger encore la durée de cette mesure sécuritaire que d’aucuns trouvent déjà draconienne.
Pourtant, l’espoir de venir à bout de cette pandémie virale est à portée de mains de presque tous les pays du monde. Il s’appelle « chloroquine », cette molécule connue de longue date et qui est utilisée pour de nombreuses pathologies inflammatoires et aussi contre le paludisme.
Qui n’a pas entendu parlé de la quinine ?
Posez la question autour de vous. Aux personnes âgées en particulier. Les rescapées de la seconde guerre mondiale, s’il en existe encore parmi vos proches, vous en diront certainement beaucoup de choses. En ce qui me concerne, je n’ai pas connu mes deux grands-pères. Tous les deux sont morts bien avant ma naissance. Le paternel, je veux dire le grand-père paternel, est parti sans crier gare, d’une belle mort, à un âge certain. Quant au « maternel », combattant de la liberté, ils sont tombés dans une embuscade, lui et ses compagnons d’arme, en 1958, dans le massif montagneux des Babor. Mes grands-mères, par contre, elles ont survécu, aux deux guerres mondiales, à la guerre d’Algérie et à tous les fléaux qu’a connus l’humanité par le passé. Mais, elles ne sont plus de ce monde aujourd’hui.
Nul n’est éternel.
De la quinine, elles m’en ont parlé. N’ont pas parce qu’elles fréquentaient les bars et les café-maures. Non plus aussi parce qu’elles faisaient le marché et les supérettes (entre nous, qui n’existaient pas à leur époque), mais parce que cette substance anti malaria étaient distribuée, gratuitement, sous forme de comprimé avec un verre d’eau, dans les café-maures aux gens qui souffraient de fièvre. Et ils étaient nombreux, nos aïeux, en haillons et aux pieds nus, qui trimaient pour les colons. D’où l’appellation, jusqu’à ce jour, de « quina » de tout médicament sous forme de comprimés. Voilà pour la petite histoire.
En fait, pour ne pas être injuste et ingrat, je dois reconnaitre que les colons français, eux aussi, avaient souffert, au même titre que les « indigènes » des ravages du paludisme qui sévissait à l’état endémique dans la Mitidja et autres régions marécageuses de l’Algérie. Et ces colons appelés aussi « pieds noirs » avaient, eux aussi, trimé comme des forçats pour faire de la Mitidja une plaine très fertile particulièrement en maraîchage.
Et, ironie de l’histoire, cette même plaine de la Mitidja se trouve être, actuellement, une zone de départ de l’infection virale, le Covid-19, pour laquelle le recours à l’ancienne molécule, la chloroquine, semble être la panacée.
Historiquement, le mérite revient à un médecin militaire français qui a utilisé, lors de la conquête de l’Algérie, cette quinine pour traiter les états fébriles qui décimaient les troupes françaises. Ce médecin s’appelait François Maillot. A cette époque, la médecine n’était pas aussi développée que de nos jours et on ne faisait donc pas de différence entre les différentes pathologies infectieuses. On procédait par empirisme. Presque tous les malades fébriles étaient soumis au même traitement par la quinine. Les antibiotiques n’existaient pas alors. Il faudra attendre l’année 1928 pour qu’un autre médecin du non d’Alexandre Fleming découvre fortuitement la Pénicilline. Mais ceci est une autre histoire qui n’a rien à voir avec les infections virales d’une manière générale et le coronavirus en particulier.