jeudi 17 janvier 2008 - par Martin Lucas

Le revers de la gratuité

Ces dernières années ont été marquées par une expansion sans précédent du « gratuit ». Journaux gratuits, sites gratuits, musique gratuite, voiture gratuite (financée par la pub), téléphonie gratuite (bientôt le « google phone »), il semble aujourd’hui possible de vivre au quotidien sans débourser un rond, et ce, grâce à la publicité !

La publicité, une manne semble-t-il colossale et inépuisable (au niveau mondial, elle dépasse le budget de l’éducation avec 1 000 milliards de dollars annuels) au point que sa disparition probable des chaînes publiques provoque une réaction inattendue dans les rangs de la gauche "modérée" qui considère qu’il s’agit-là de "cadeaux aux amis". On l’aura compris, cette gauche-là a trouvé refuge du petit côté de la lorgnette.
En parallèle, nous subissons comme une lame de fond l’augmentation régulière des prix à la consommation, augmentation que plus personne ne songe à nier (encore 2,6 % entre 2006 et 2007).
Les salaires suivent-ils la même progression ? A lire cet article du Figaro, même si pour les salariés à temps plein il a effectivement augmenté, de 0,5 % par an (insuffisants pour rattraper la progression des prix), le revenu de tous les salariés, temps partiel compris, a bien baissé de 0,1 % par an entre 2000 et 2005.
L’augmentation des prix serait due, selon le discours ambiant, à une augmentation du prix des matières premières. On ne saurait nier la pression venant des matières premières, mais on oublie souvent que celles-ci forment tout au plus 5 ou 10 % du prix de revient d’un produit manufacturé ou préparé. Le coût du travail, lui, n’a que peu augmenté en France en comparaison d’autres pays européens, si l’on regarde ce graphique.
L’augmentation des prix ne trouve donc pas sa source dans le coût du travail, ni dans celui des matières premières. L’augmentation permanente des dividendes des actionnaires est un fait aquis, mais n’est qu’un facteur de la crise.

Et si la hausse des prix était tout simplement destinée à financer ces services dits gratuits dont l’offre grandit de jour en jour ?
Nous serions alors les victimes d’un véritable hold-up quotidien, destiné à nous faire payer des services que nous n’avons même pas demandés. Que diriez-vous si une étiquette vous prévenait de la répartition du prix, entre budget publicitaire, main-d’oeuvre, matière première, dividendes ?
Que diriez-vous de savoir quels sont les services que vous payez, par le biais d’un paquet de pâtes, d’une paire de chaussures ou d’une lessive, produits qui pèsent peut-être lourd dans votre budget, à vous, qui n’allez pas sur des sites de musique en ligne, qui ne vous informez pas sur les journaux gratuits, qui ne regardez pas la télé ?
Comment appelleriez-vous une pratique qui consiste à vous vendre deux produits à la fois, alors que vous ne voulez qu’un seul des deux ?
On appelle cela de la vente liée, et c’est interdit par la loi.

Est-il possible actuellement d’intenter une action en justice contre un fabricant de chaussures ou de desserts industriels, au motif qu’on n’a pas demandé à payer la retransmission d’un match de foot sur TF1, pas plus qu’on n’a demandé à financer les tonnes de papier qui jonchent le sol des entrées de métro ?
Voilà qui changerait singulièrement la donne, dans notre monde si "gratuit" !



37 réactions


  • tvargentine.com lerma 17 janvier 2008 10:07

    Rien n’est jamais gratuit dans la vie

    Tout à un prix.

    Le projet de développement économique par la publicité fonctionnera toujours tant que des idées nouvelles verront le jour

    Cela ne choque personne


    • brieli67 18 janvier 2008 09:09

      C sûr tu te fais payer alors......

      Si tu voyes du neurone en paquets de dix qui te passe devant le nez .... prends les .... gave toi ! 


  • Internaute Internaute 17 janvier 2008 10:58

    Ici, bas rien n’est gratuit. On devrait parler de "paiement indirect" au lieu de "gratuité". Tant qu’il s’agit de produits de consommation payés indirectement par la publicité on peut encore espérer une certaine régulation du marché.

    Lorsque le "paiement indirect" est un produit de l’Etat, celui-ci n’a aucun concurrent. On se débrouille pour déguiser cette vente en l’appelant un "droit", le "droit des usagers", le "droit du citoyen" etc. On en vient ainsi à payer un tas de stupidités inutiles que personne n’a demandé mais qui ont germé dans l’esprit tordu d’un homme politique. Par exemple, le tas de feraille qui encombre le jardin de réception d’un établissement public a coûté 100.000 euros mais "respecte mon droit inaliénable à consommer de la culture".


    • Martin Lucas Martin Lucas 17 janvier 2008 11:50

      Nous sommes là face à un "gaspillage" visible, et à une conception paternaliste du rôle de l’Etat. Cependant, choisies avec justesse, les oeuvres dont vous parlez, sont, comme pour toute fondation, entreprise privée, collectionneur, un investissement, qui permet à l’Etat d’emprunter. C’est à ça que sert le trésor du ministère des Finances.

      Le gaspillage de l’Etat est bien plus important dans toute collectivité quand il s’agit du train de vie de ses élus. Par ailleurs, ce sont les frais de "communication" qui ont explosé partout.


    • Francis, agnotologue JL 17 janvier 2008 11:51

       

      Internaute écrit : ""Ici, bas rien n’est gratuit"". et invoque son droit à consommer de la culture !

      Les seuls droits que les médias mercantiles proclament sont les droits à consommer. La disparition de ce qui est gratuit ne les émeut pas : et pour cause, ils sont payés pour proclamer la liberté de consommer, la seule que cette société de prédateurs nous octroie.

      La gratuité c’est l’ennemi du profit, c’est bien connu. Personne n’invoque le droit à pêcher dans les rivières lorsqu’il y a une pollution, on se contente d’interdire la pêche. Lorsqu’un pétrolier s’échoue avec ses milliers de tonnes de produits toxiques, on interdit le ramassage des coquillages, la baignade. Et ce pétrolier s’arrange pour faire endosser la responsabilité de la pollution par des lampistes non solvables.

      Ici bas, encore bien des choses sont gratuites, mais pour combien de temps ? Je crains le pire pour le droit à l’air pur.


    • Internaute Internaute 17 janvier 2008 18:47

      Vous m’avez mal lu ou mal compris. L’exercice de mon soit-disant droit est l’expression employée par les politiques pour justifier des dépense sur notre dos dont nous n’avons que faire. C’est pour cela que j’ai mis cette expressions entre guillemets (anglosaxons). L’exemple était peut-être mal choisi, je vous l’accorde.


  • yoda yoda 17 janvier 2008 11:17

    Je partage votre desarroi, mais vous vous trompez de cible. Il vaut mieux changer vos habitudes de consommation plutot qu’en vouloir aux vendeurs qui use de la publicite comme un moyen de vendre plus : on ne peut pas leur en vouloir. 

    Par contre, rien ne vous oblige a acheter des produits de marque, 2 produits pour un, des produits qui ont fait quatre fois le tour de la planete, des produits emballes dans quatre couches de plastique etc... Meme si ca reduit drastiquement le choix  !


  • Francis, agnotologue JL 17 janvier 2008 11:28

     

     

    Martin Lucas vous écrivez : ""le revenu de tous les salariés, temps partiel compris, a bien baissé de 0.1% par an entre 2000 et 2005.""

    Une erreur courante est de confondre pouvoir d’achat et inflation : pour faire simple, disons que si les revenus suivent l’inflation, le pouvoir d’achat est stable.

    Vous dites : ""L’augmentation des prix ne trouve donc pas sa source dans le coût du travail, …Et si la hausse des prix était tout simplement destinée à financer ces services dits gratuits dont l’offre grandit de jour en jour ?""

    Très juste.

    On pourrait dire que ces services dits gratuits c’est de la croissance. La croissance n’accroît plus que les profits. Cette croissance nous est imposée.

    Notre monde est structuré pour faire de la croissance. On ne sait pas faire autrement. Mais dès lors que cette croissance devient synonyme de pollutions, épuisement des ressources, aggravation des inégalités, … il convient de freiner cette croissance.

    La politique de civilisation, c’est la qualité plutôt que la quantité. Etant donné que le moteur de la croissance c’est le profit, il faut casser ce lien diabolique entre croissance et profits : le seul moyen c’est de réduire la part des profits dans toute activité de croissance inutile ou mortifère et d’y augmenter la part du travail. Ainsi on fera d’une pierre trois coups : augmentation du pouvoir d’achat, revalorisation du travail, et mise en œuvre d’une vraie politique de civilisation.

    Cela passe par la mise au point d’un indice qualitatif de l’activité qui servira au calcul des taxes et impôts.

    Connaissez vous cette blague du pays où il n’existe que deux sortes d’individus : ceux qui ne mentent jamais, et ceux qui ne disent jamais la vérité ? Sarkozy est celui qui dit toujours : "je ne mens pas", mais fait tout le contraire de ce qu’il dit, dit tout le contraire de ce qu’il fait.

     


    • Sigefroid 17 janvier 2008 14:02

      mais fait tout le contraire de ce qu’il dit, dit tout le contraire de ce qu’il fait.

       Ca s’appelle un magicien ... ! Les enfants adorent !

       


  • Alain D 17 janvier 2008 11:39

     

    Réfléchissons un peu. Pour ne pas payer de pub, il suffit d’acheter des biens et services pour lesquels aucune pub n’a été faite.

    Elémentaire ! Sauf que sans la pub rien ne permet de savoir que ces biens et services existent. La pub a donc entre autre un rôle d’information nécessaire.

    Le consommateur peut juste choisir de payer plus ou moins de publicité. Exemple, un hamburger dans un fast food et un sandwich dans un bistrot. Le hamburger intégrera la publicité de l’enseigne, du point de vente, des affiches... tandis que le sandwich du bistrot n’intégrera comme pub que le prix payé pour l’emplacement par le commerçant.


  • Martin Lucas Martin Lucas 17 janvier 2008 11:42

    Les premiers commentaires dénotent un abattement étonnant dans dans une démocratie (si tel est le cas).

    Nous sommes face à un problème qui fausse la concurrence (du côté du produit payé comme de celui du produit "gratuit"), qui bafoue le droit du consommateur à comparer des produits sur une même base, une sorte d’impôt privé, et les seules réactions sont des commentaires fatalistes. La publicité en tant que telle ne me dérange pas trop, c’est sa capacité de détournement de fond qui devient de plus en plus gênante.

    Contre cela il y a des outils de régulation, des lois peuvent être créées. Mais avant cela, il serait peut-être possible (un juriste, parmi les nombreux membres d’Avox pourra-t-il me confirmer), avec les lois actuellement en vigueur, de poursuivre collectivement un marchand de produits préparés ou manufacturés, pour vente liée.

    Le but de cet article est de montrer par quels aspects ce que nous croyons être le libéralisme, n’est en fait qu’un impérialisme, avec des flux financiers qui échappent totalement à la règle du marché, de l’offre et de la demande.


    • Fred 17 janvier 2008 14:42

      Puisque vous le demandez, je réponds : non, il ne s’agit pas de vente liée au sens du droit de la consommation, donc aucune poursuite judiciaire n’est possible.

      Pour info, je reproduis l’article L 122-1 du code de la consommation :

      "Il est interdit de refuser à un consommateur la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf motif légitime, et de subordonner la vente d’un produit à l’achat d’une quantité imposée ou à l’achat concomitant d’un autre produit ou d’un autre service ainsi que de subordonner la prestation d’un service à celle d’un autre service ou à l’achat d’un produit."

      On ne peut donc pas parler de vente subordonnée ou de vente liée pour les "gratuits" dont vous parlez.

      Techniquement, il s’agit de dépenses promotionnelles (publicité), déductibles fiscalement par les entreprises, et qui, oui vous avez raison, se retrouvent finalement dans le prix des produits. Mais n’est-ce pas aussi le cas des salaires, du cout des matières premières, de tous les frais divers et variés (cout de la formation, séminaires, salons professionnels, etc...)

      Comme cela a déja été dit, tout à un coût, rien n’est gratuit, et j’ajouterais pour ma part, qu’au final, c’est toujours le consommateur/contribuable qui paye.


  • Borat Borat 17 janvier 2008 13:10

    Quel est le problème du gratuit ?

    C’est en quelque sorte l’idée française de l’égalitarisme poussée à l’excès.

    La collectivité paye pour des utilisateurs. Vous payez votre pot de yaourt plus cher pour que Danone fasse de la pub et que je puisse lire mon journal gratuit le matin. Je paye l’Etat pour que France télévision achète le championnat de France de Ligue 1 et que mr X regarde un pauvre match de foot le mercredi soir ...

    L’avantage de la pub : l’argent est sans doute mieux géré que par L’Etat.

     

    http://photosdafrique.free.fr


    • Francis, agnotologue JL 17 janvier 2008 13:44

      Borat écrit : ""Quel est le problème du gratuit ? C’est en quelque sorte l’idée française de l’égalitarisme poussée à l’excès.""

      Cette phrase est un non sens :

      Les ’gratuits’ n’ont rien à voir avec une quelconque notion d’égalitarisme.

      L’égalitarisme est le vocable que les ennemis de la démocratie utilisent pour dénigrer l’égalité républicaine.

      Enfin je ne sache pas que les ’gratuits’ aient un problème. Borat veut sans doute dire qu’ils créent problème ? L’auteur a-t-il évoqué un problème dont les ’gratuits’ seraient responsables ? Non.


    • Borat Borat 17 janvier 2008 15:00

      justement il n’y a pas de problème avec le gratuit (pas seulement les journaux).

      Cela colle tout à fait avec votre idée d’"égalité républicaine".

      Répartir les coût permet à certains d’avoir accès à des produits qu’ils ne pourraient acquérir autrement.


  • stephanemot stephanemot 17 janvier 2008 13:21

    aucun de ces modèles économiques ne se fonde réellement sur la gratuité. l’utilisateur final paye sous une forme ou sous une autre (attention, consommation de biens et services fournis par des tiers annonceurs...). la loi française permet théoriquement de protéger le consommateur mais la définition des produits et services échappe aux approches classiques.

    l’explosion de la chaîne de valeur traditionnelle de valeur permet l’émergence de nouveaux types de partenariats, de nouveaux modes de relation entre les acteurs, a fortiori avec un consommateur devenu lui-même éditeur, media, voire annonceur et vendeur (cf eBay).

    la mode du "gratuit" caractérise plutôt la fin des années 90. nous sommes passés à un mode de partage de valeur théoriquement plus favorable à ce nouveau "consommacteur", qui se voit parfois rémunérer. Mais son solde est-il pour autant positif si l’on considère le temps passé et le caractère infinitésimal de sa part perçue sur les revenus générés ?


  • coati coati 17 janvier 2008 13:50

    Comment peut-on autoriser les journaux gratuits ? Tant d’effets pervers. Gaspillage de papier sidérant, articles à la con, concurrence déloyale vis à vis des autres journaux.

    En plus, maintenant on nous force presque à les prendre à l’entrée du métro.

     


    • PtitLudo PtitLudo 19 janvier 2008 13:59

      D’accord avec ce commentaire, c’est à peine si on a pas un pistolet sur la tempe maintenant, pour être obligés de les prendre. Pour ma part ça fait un moment que je ne les prends plus !


  • Charles Ingalls Charles Ingalls 17 janvier 2008 15:21

    (L’auteur) "qui considère qu’il s’agit-là de "cadeaux aux amis""

    A ce propos, la participation des chaines privés ne se fera pas parce qu’il est (soi-disant) trop difficile d’évaluer le bénéfice réel du report de la publicité sur TF6 et M1...En revanche la france d’en bas, comme dirait l’autre, participera puisque le gouvernement parle d’une taxation des téléviseurs, des PC et des portables de 1 à 2 %...Et je vous assure, "je ne mens pas"...

    Et une nouvelle mesure pour relancer le pouvoir d’achat...

    (Lerma) "Rien n’est jamais gratuit dans la vie"

    Faux, le travail des enfants en Asie est totalement gratuit...Mais bon faut de la croissance, de la croissance et de la croissance alors la fin (la faim ?) justifie les moyens...A croire que ton mentor en a manqué étant jeune...

     


  • Brif 17 janvier 2008 15:36

    Nous sommes responsables de nos actes et en particulier de chacun de nos achats. Continuons donc à acheter des produits chinois, des produits dont 20 à 30% de la VA est constitué par de la pub, du transport et de l’emballage, et cessons de nous plaindre. Ou alors changeons nos manières d’agir et bougeons nous. Ceux qui font leurs courses en grande surface n’ont pas à ce plaindre de cet état d e fait, ils en sont responsables.

    Pour les journaux gratuits, nous avons (encore) le droit de les refuser. Ce sont des pièges à pub.

    Pour les sandwich, nous pouvons en effet aller chez le petit commerçant de quartier, et pas chez Mac Do. Où alors, soyons logique et ne nous palignons pas.

    Pour tous les produits, nous avons le choix.


    • Yohan Yohan 17 janvier 2008 18:42

      Oui : nous sommes responsables de nos achats. Notamment ,des achats de superflu

      et,

      Non : tout le monde n’a pas le choix d’acheter où il veut. Notamment , les achats de nourriture


  • Charles Ingalls Charles Ingalls 17 janvier 2008 16:06

    (Brif) "Ceux qui font leurs courses en grande surface n’ont pas à ce plaindre de cet état d e fait, ils en sont responsables."

    Je suis tout a fait en accord avec vous. Quand je vois tous ces pauvres vautrés dans la saleté, la luxure et l’argent facile que leur procure le RMI, choisir de faire leurs courses à Carrouf (ou pire les Hard Discount) alors qu’ils pourraient aller chez Fauchon, ca me révolte...

    Et le Fouquet’s, c’est fait pour qui ??? pfff aucun goût...Je voudrais te leur donner du Soleil Vert moi...


    • hahahaha 17 janvier 2008 17:48

      Charles,

       

      Pour tout vous dire, le service n’est pas excellent au Fouquet’s, je vous conseille "le grand véfour " là tout y est parfait.

       

      Bien à vous.


  • Forest Ent Forest Ent 17 janvier 2008 17:58

    Cet article est excessif. La publicité n’est pas un phénomène nouveau, et elle n’augmente "que" de 5 à 6% par an. Les journaux gratuits en France sont une sorte d’alignement du cas français atypique sur le reste de l’occident. Enfin, la vidéo est à la télé "gratuite" depuis 20 ans, et c’était aussi un "alignement" de la France.

    Il me semble incongru de parler de "vente liée", dans la mesure où le vendeur a le droit de faire la réclame qu’il veut, et personne n’est obligé de regarder TF1.

    Il est vrai que la publicité a actuellement une plus-value socio-économique quasiment nulle, dans la mesure où elle est devenue uniquement défensive, et peu informative.

    En résumé de cette opinion, tant qu’il y aura des c...erveaux disponibles pour regarder TF1, il ne faudra pas se plaindre.


  • Gilles 17 janvier 2008 19:32

    La publicité coute cher, effectivement, au consommateur.

    Mais là ou vous vous trompez, à mon sens, c’est lorsque vous prétendez que c’est parce qu’il y a plus de "gratuit" qu’il y a plus de la publicité. Alors que la publicité, comme l’a dit Forest, est très loin d’etre un phenomène nouveau, et existait bien avant l’expension des "services gratuits".

    Il ne faut pas se leurrer, ce sont les directeurs marketings des industries et eux seuls qui ont décidé de choisir de faire plus de publicité chez les journaux gratuits ou sur Internet, parce qu’il savent, que du fait de la gratuité : non seulement le publieur sera dependant de leur subsides, mais en plus cela touchera beaucoup plus de monde (qui prèfère le gratuit), c’est tout benef !


  • Hal. Hal. 18 janvier 2008 01:27

    Je ne sais pas pour comment on peut supprimer la publicité en générale... On sait le faire plus ou moins bien avec le spam que l’on recoit dans nos boites aux lettres électroniques. Par contre, j’ai une idée de comment supprimer la publicité sur le net. Il suffirait de faire un navigateur qui ne l’accepte pas. Vous allez me dire c’est pas facile... Il suffit de faire apprendre le navigateur comme cela est fait pour le spam. C’est d’ailleurs bizarre que ca n’existe pas. J’ai cherché sur le net et je n’ai pas trouvé. Si cela n’existe pas, il faut l’inventer... En partant de base comme Firefox qui sont open source, cela est possible. Si certains sont partant ?? Au moins lancer le mouvement.


  • sto sto 18 janvier 2008 01:57

    mais cela existe depuis longtemps  !!!

    il faut juste installer adblockplus (sur mozilla suite ou firefox)

    pour l’utiliser depuis un certain temps, je peux affirmer franchement que ca change la vie. vraiment 


  • Pibette 18 janvier 2008 12:07

    C’est clairement le nouveau mal dont on souffre : notre pouvoir d’achat s’effrite. Mais alors, comment agir ? ... en commençant par changer nos habitudes de consommation :

    - privilégier la ferme aux supermarché pour nos légumes, et revenir à des repas cuisinés soi-même qui baissent considérablement le budget alimentaire,

    - préférer un bon vieux "CE" plutôt qu’un "made in Taiwan" pour nos jouets, la différence de prix est minime, et c’est affirmer préférer la qualité à la quantité...

    - appliquer les règles de base en matière d’économies d’énergie (électricité, plombier, récupérateurs d’eau de pluie, utilisation de bois de chauffage, transports en commun et optimisation des trajets en voiture...)

    - abandonner la tendance à jeter si facilement nos vieux objets au profit d’objets plus médiatisés (et cela, même si ces objets sont toujours en état de fonctionner), que ce soit pour les télévisions, les lecteurs DVD, la voiture, le canapé, ...

    Un rééquilibre dans notre façon de consommer pourrait à mon avis influer à moyen terme sur cette économie de sur-marketing et sur-consommation.


  • ddacoudre ddacoudre 18 janvier 2008 12:25

    bonjour martin.

    j’avais fait un commentaire pour quen-tin qui traitait le même sujet. je te le joins.

    Je ne retiendrai pour mon commentaire que l’aspect financier.

    Je crois que la pub l’on pourrait l’appeler l’impôt des entreprises, la dîme des papes de la publicité, la gamelle (pas gabelle) des seigneurs du marché, la tirelire du menteur, l’analphabétisme de la démocratie, l’ectoplasme du con, l’anesthésiant cérébral, la raquetteuse des pauvres.

    Mais ne me faite pas dire ce que je ne dis pas, les gens qui y travaillent sont des gens de talents, un pour leurs réalisations car il y a des pub qui sont des chefs d’œuvres, deux parce que leurs connaissances de la psychologie humaine est subtile.

    Pourtant je lui reproche de faire de la tromperie une qualité commerciale, qui vu son étendu, et l’impact assuré auprès des jeunes, concours indirectement à la banalisation de la pratique de la déloyauté, grâce à la noblesse d’un art cinématographique.

    Elle est la plus grande escroquerie du siècle, non pas dans le sens où elle porte a la connaissance des clients des produits, mais dans sa permanence d’offre de produits à coût réduit, de remises de toutes sortes qui ne vise qu’a vendre d’autres produits qui supportent la hausse des rabais consentis par ailleurs, et qui voit les résultats de ces sociétés de distribution en constante progression, en langage populaire c’est attraper un pigeon.

    Ne croyez pas que c’est un phénomène anormal, la tromperie et la duperie sont des facultés animales que nous possédons à ce titre. Mais moi petit incrédule je croyais dans ce bel axiome de la loi du marché s’exercent dans le cadre d’une concurrence loyale. Je dois être encore un peu jeune.

    Il faut comprendre que si un seul commerçant le fait c’est déloyal, mais si la déloyauté est la règle alors c’est moral, ha ! Mais au fait où cela se situe dans la politique de civilisation.

    Mais cela n’est que de la peccadille, le plus important et le financement de toute une foule d’activité.

    Tu as parlé des médias je n’y reviens pas sauf pour souligner que si l’on demandait aux citoyens une augmentation de la redevance ils s’y refuseraient, tant on leur a expliqué que l’impôt était anti libéral, mais comme ils la payent par « l’impôt publicitaire » ils ne font pas le rapprochement et ils trouvent même avec bonheur, heureux de pouvoir disposer de programmes gratuits. Le mot miracle, le sésame pour une escroquerie mondiale, sorti des laboratoires d’études psychologiques des comportements humains.

    Si l’on demandait aux partenaires sociaux une augmentation de cotisation, pour financer les maladies orphelines, quel scandale, alors que c’est merveilleux quand des stars par l’initiative d’une association s’y investissent grâce aux revenus énormes retirés de leurs talents, certes, mais surtout du conditionnement populaire autour de leurs activités élitistes qui ont été subventionnées en boucle par la publicité, c’est-à-dire par « l’impôt publicitaire ».

    Et qui le paye ? Tous ceux qui achètent, car personne n’est épargné par cet « impôt des seigneurs du marché », et là, comme pour la TVA, pas de justice sociale, il est inversement proportionnel aux revenus, pire les plus pauvres y sont soumis plus que les plus riches, car essentiellement et majoritairement « la raquetteuse des pauvres » les cibles.

    Certain payent plus de deux fois, par exemple les accrocs au foot (je ne les vise pas particulièrement car j’en suis un amateur), ils achètent le billet d’un match de foot, ensuite ils payent une part des revenus des joueurs par la pub des équipes sponsorisés, pub de produits ciblés à laquelle ils succomberont sur des appels d’offres de marque à prix prohibitif, qui finance aussi la prestation des élites et s’ils les suivent dans leurs appels humanitaires, ils se font tondre jusqu’à la couenne.

    Ainsi, comme tu le soulignais beaucoup croient qu’ils disposent gratuitement des offres qui leur sont faites par ce biais. Dans cette économique « d’alphabétisme démocratique » les citoyens y aliènent leur pouvoir de décision que leur confère la démocratie pour suivre le mirage de la gratuité et de la ristourne de ces Pinocchios du journal et de l’image, qui dirigent leurs choix et en plus leurs disent qu’ils ne travaillent pas assez. C’est bien cela l’alphabétisme quand l’on n’est pas capable de lire et écrire le langage économique, alors l’on écoute les « papes de la dîme » économique.

    Certain bien pensant nomment, cette maladie psychiatrique de la compulsion suivit de boulimie, le fer de lance du marketing, moi je penserais plutôt a l’ectoplasme du con, où l’anesthésiant cérébral.

    Moi qui croyait que les progrès de l’humanité étaient du au capitalisme, je suis déçu.

    « D’une manière consciente où non se met en place un conditionnement classique du type pavlovien qui fera en sorte que devant une difficulté on fera appel inconsciemment aux règles pour lesquelles on aura été conditionné, auquel s’ajoutera le conditionnement décrit par Skinner qui est le processus par lequel l’environnement sélectionne les réponses motrices ou verbales qui « réussissent. » Il faut également y ajouter l’apprentissage social par l’observation de « modèles » : c’est le mimétisme, technique largement utilisée par la publicité, notamment télévisuelle, ou la production de films reproduisant les scénarios de vie dans lequel on vit. Instrument de culture, la télévision véhicule également, par ses films et les téléfilms, des mythologies anciennes ou contemporaines dont les récits et les images représentent un inconscient collectif qui devient le modèle de l’inconscient individuel. S’ajoutent également les techniques d’adhésion au scénario idéologique qu’il soit sociétal ou communautaire (idéologies politiques ou concepts religieux) où est recommandé le contact physique, car il engendre un engagement émotionnel qui n’a rien à voir avec le jugement conscient et rationnel. C’est pourquoi aujourd’hui les politiciens serrent tant de mains ; c’est pourquoi il y a des lieux de rassemblement d’où l’on ressort avec le sentiment de s’être ressourcé.

    Quelque part la vie est donc faite de « manipulations », et il est recommandé au vendeur du scénario de respecter l’illusion de liberté du « client », car la meilleure soumission est celle consentie, car l’engagement est lié au fait que l’individu s’assimile à son acte.

    Or l’impulsivité et la compulsivité sont l’un et l’autre des comportements obligatoires. L’impulsivité se définit comme l’incapacité à différer, quelles qu’en soit les conséquences, un comportement qui peut aboutir à une expérience immédiate de plaisir. La personne compulsive est consciente de son trouble, elle lutte contre le passage à l’acte qui ne lui procure pas de plaisir. Souvent suradaptés, les obsessionnels-compulsifs sont les bienvenus dans une société où la fiabilité, le perfectionnisme, la stabilité et l’obéissance aux règles sont des valeurs dominantes ». Jean Cottraut

     

    cordialement


    • Martin Lucas Martin Lucas 19 janvier 2008 15:24

      DDacoudre merci pour ces précisions. Même si je n’en fais pas mention dans cet article, je pense depuis longtemps que la publicité est une forme d’impôt indirect et que ce qu’on reproche parfois à l’Etat est pratiqué à une échelle bien plus grande par les entreprises privées, qui ne sont pas mieux gérées que l’Etat, au contraire.


  • armand armand 18 janvier 2008 19:14

    Hummm... Martin. Avez-vous fait exprès de choisir comme illustration une monnaie de l’empereur romain Trajan-Dèce, qui a fait frapper ce gros ’double-sesterce’ dans le but désespéré de juguler une inflation galopante. Et qui, lui-même, est mort lors d’une défaite catastrophique face aux Goths ? Il est également célèbre pour avoir tenté de détourner l’attention des gens en organisant une terrible persécution des chrétiens.


    • Martin Lucas Martin Lucas 19 janvier 2008 15:22

      Je connaissais Trajan (Est-ce le même dont nous parlons ?) comme metteur en scène de son propre mythe, mais ignorais tout de ses péripéties. Les voies de l’intuition et du hasard sont parfois tortueuses.


  • sery 19 janvier 2008 16:39

    LOGIQUE !

    Ce qui est rare est cher

    Ce qui est bon marché est rare

    Conclusion : Ce qui est bon marché est cher !


  • Deneb Deneb 20 janvier 2008 11:09

    Il y a 2 gratuités : Une vraie et une fausse.
    La fausse gratuité est celle qui découle de la recherche du profit. Lorsqu’on vous offre une peluche avec un paquet de lessive, cette peluche est loin d’être gratuite. Un geste publicitaire n’est jamais gratuit, les couts de cette publicité sont inclus dans le prix du produit. Quelqu’un va forcement payer cette publicité.
    Il existe aussi la vraie gratuité, celle qui découle de la polarisation des enthousiasmes. Les Wikis, Linux et Open Source en général ne cherchent pas le profit économique.Cette gratuité là ne dépend pas de la publicité commerciale, mais d’une synergie. Elle est présente des les premiers instants de la vie : aucune mère ne songe à présenter la facture à son enfant pour la souffrance survenue lors de l’accouchement. L’avènement de l’Internet a permis de prouver une chose : la motivation né de l’enthousiasme est beaucoup plus puissante que celle engendré par l’appât du gain économique. Wikipedia, au bout de quelques années d’existence dépasse déjà , et de loin, tout ce que le mercantilisme a pu produire de semblable. J’irai même jusqu’à dire que nous avons là une revanche des idées communistes, voire anarchistes, sur la société mercantile. Cette gratuité là augmente proportionnellement avec l’importance de l’immatériel dans la société, et rien ni personne ne pourra arrêter, ni même ralentir cette marche vers une société plus juste, plus solidaire.


    • titi titi 20 janvier 2008 21:19

      Parce que vous pensez que les développeurs qui développent autours de celà n’ont pas de revenus !!

      Si des plateformes libres ont pu voir le jour, c’est que les investissements de ces développements sont payés par d’autres.

      Les plateformes hardwares payées par les universités financées, entre autre, par les impots des sociétés d’informatique "traditionnelles".
      Les salaires des ingénieurs qui peuvent "doubler" leur poste pas franchement débordant d’une participation à des developpements libres. Où ont été formés ces ingénieurs ? Qui a financer leur formation professionnelles ? Le sociétés d’informatique "traditionnelles".

      Qui plus est si on regarde entre les lignes d’une solution comme Open Office, on trouve comme moteur de base de données Adabas.
      Or Adabas et Natural sont des produits qui jadis n’étaient pas vraiment gratuits et créés par des sociétés tout à fait commerciales.
      Elles ont fait leurs choux gras ( et très gras) avec le grand système.
      Elles ont quasi disparue du marché avec l’avènement de la micro.
      Elles tentent désormais de revenir par la petite porte du gratuit. La R&D a déjà été financée.

      D’ailleurs le plus grand succès du libre c’est Linux. Or Linux c’est une émanation d’Unix, OS pas du tout gratuit. La noyau n’est pas sortit du chapeau. Il a été financé normalement par des sociétés à but lucratif dans les années 70.

      Le gratuit est une utopie. Pour que cette utopie se réalise il faudra renoncer au salaire.

      Qui commence ?


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