lundi 7 mai 2018 - par Dr. salem alketbi

Le Sort de l’Accord nucléaire avec l’Iran

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Le monde est sur le point d'entendre la décision de Trump sur le retrait américain de l'accord nucléaire avec l'Iran en moins de deux semaines. Le plan d'action global conjoint signé entre l'Iran et le P5 + 1 a connu des développements rapides. Les récentes visites de Macron et Merkel à Washington se sont concentrées sur les tentatives de faire en sorte que Trump maintienne l'accord.

Le Times a rapporté que Trump a influencé la pensée de Macron sur l'Iran. Le rapport suppose que les alliés des Etats-Unis n'ont pas réussi à convaincre Trump de changer sa position sur l'accord nucléaire. Le Times a souligné que la visite de Macron aux Etats-Unis a changé son point de vue sur l'Iran. Selon le rapport, Trump a déclaré que Macron « regarde, je crois, l'Iran beaucoup différemment de ce qu'il a fait avant d'entrer dans le bureau ovale. » Macron a déclaré qu'il s'attendait à ce que Trump se retire de l'accord « pour des raisons domestiques » et imposera « des sanctions très sévères » à l'Iran. Le même rapport a déclaré que Macron est allé à Washington pour convaincre Trump de garder l'accord nucléaire iranien. Il a suggéré de faire de nouveaux amendements pour restreindre les capacités nucléaires de l'Iran et son influence au Moyen-Orient.

Macron a déclaré à la fin de sa visite qu'il s'attendait à ce que Trump se retire de l'accord de 2015. Le président français a déclaré qu'il n'avait peut-être pas réussi à convaincre son homologue américain Donald Trump de maintenir l'accord nucléaire international avec l'Iran.

L'accord nucléaire était une priorité absolue dans le programme de visite de Macron. Il a dit qu'il travaillerait avec Trump pour construire un « nouveau cadre » au Moyen-Orient - et en particulier en Syrie.

La mission de Mme. Merkel aux Etats-Unis a également échoué à convaincre Trump de s'en tenir à l'accord nucléaire avec l'Iran. Elle a dit qu'elle resterait en contact avec Trump au sujet de l'affaire. Évidemment, Merkel, qui n'a passé que trois heures à Washington, n'a pas réussi à faire ce que Macron n'a pas réussi à faire en trois jours. La visite de Macron a été la première visite d'un dirigeant étranger aux États-Unis sous l'administration Trump. Elle a prononcé un discours au Congrès, un discours qui a été accueilli avec une ovation remarquable de Trump et des membres du Congrès.

Trump ne semblait pas changer de position sous la pression de ses alliés. Il a réussi à changer leur point de vue sur l'Iran. Merkel a déclaré : « Nous avons eu un échange de vues, la décision appartient au président ».

Ces visites ont montré le consensus des pays occidentaux signataires de l'accord pour contenir l'influence iranienne. Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne estiment que cela pourrait être réalisé en modifiant l'accord. Et Trump voit que se retirer de l'affaire réduira l'influence de Téhéran. L'Allemagne refuse le développement de missiles balistiques par l'Iran, soulignant la nécessité de limiter son influence au Moyen-Orient.

La position de l'Europe découle de l'absence d'alternative qui pourrait remplacer l'accord actuel. L'UE est très préoccupée par les menaces de l'Iran de reprendre son programme nucléaire si les Etats-Unis se retirent de l'accord. L'UE semble être sous l'influence de la campagne psychologique lancée par les mollahs pour intimider l'Occident des conséquences du retrait américain. Téhéran veut pousser les dirigeants européens à faire pression sur Trump pour qu'il change sa position.

Le nouveau secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, a confirmé que le président Trump n'avait pas encore pris de décision sur cet accord. « En l'absence d'une solution substantielle, en l'absence de combler les lacunes, et vu les défauts de l'accord, il est peu probable qu'il reste dans cette affaire », a-t-il ajouté. Le Département d'Etat américain a déclaré dans un communiqué que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention de revoir ou d'annuler l'accord nucléaire mais cherchaient à réparer ses failles.

Le président français a déclaré au Congrès que la politique vis-à-vis de l'Iran ne devrait pas conduire à la guerre mais devrait garantir la souveraineté des Etats, y compris l'Iran lui-même. « Ne commettons pas de nouvelles guerres », a-t-il dit. Se référant à l'accord, Macron a déclaré : « Nous ne devrions pas l'abandonner sans avoir quelque chose de substantiel et de plus substantiel à la place, c'est pourquoi la France ne quittera pas le JCPOA, parce que nous l'avons signé. » Il a ajouté que le travail devrait être fait pour parvenir à un accord plus global qui comprend quatre points principaux : préserver le contenu de l'accord actuel, couvrir la période après 2015 (après la fin de l'accord actuel), contenir l'influence militaire du régime iranien au Moyen-Orient et faire le suivi du programme iranien de missiles balistiques.

Le Royaume-Uni a exprimé un point de vue similaire, ajoutant que l'accord nucléaire était le résultat de négociations qui ont duré 13 ans. L'accord ne devrait pas être sacrifié sans une alternative efficace. « Je ne pense pas que quiconque ait jusqu'ici produit une meilleure alternative » à l'accord, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson. « Nous acceptons que le comportement iranien a été perturbateur dans la région, nous acceptons que le président ait des points valables qui doivent être traités, mais nous pensons qu'ils sont susceptibles d'être abordés dans l'accord », a-t-il ajouté.

L'Allemagne persiste, parmi les tripartites européennes, à maintenir l'accord nucléaire. Mais les points de vue des trois pays sont très proches et il est difficile de dire qu'il existe une divergence entre eux.

Compte tenu de ce statu quo, une question importante se pose : quel est le sort de l'accord nucléaire ?

L'approche de Trump rend difficile l'identification de sa décision avant le 12 mai. Les spéculations ici semblent être dangereuses. Trump semble utiliser la politique du bord de l'abîme dans la gestion des crises. Il a escaladé plusieurs problèmes et a rapidement trouvé la justification pour abandonner toutes ses escalades. Traitant du dossier nord-coréen, Trump est passé d'un bouton nucléaire à un sommet historique potentiel. En Syrie, il est passé de la menace d'un coup dévastateur à une frappe très limitée dans laquelle les Etats-Unis tenaient à éviter une collision avec les troupes russes. Trump semble convaincu qu'il n'a pas abandonné ses positions ou fait des concessions. C'est le cas de l'accord nucléaire. Il est susceptible d'adopter le point de vue des trois pays européens. La Chine et la Russie rejettent également son retrait de l'accord. Trump va resserrer la pression sur l'Iran dans les prochains jours. Son équipe travaillera pour trouver une formule qui réponde à la position de Trump (retrait de l’accord) et à la position du trio européen (modification de l’accord). Trump va promouvoir sa décision comme une traduction de son annonce de se retirer de l'accord nucléaire.



7 réactions


  • sls0 sls0 7 mai 2018 17:34

    Le petit bonhomme Trump veut sortir grand bien lui fasse.

    Il n’y a aucune raison logique ou légale.
    Comme il n’est pas tout seul dans cet accord il ne sera pas suivi, un détachement des ses « alliés » est un risque qu’il prend.
    Trump c’est son congrès très influencé par du lobbying qui le pousse.
    Pour les autres pays ça risque de freiner coté chambre des députés. Même si les chefs de gouvernement penseraient comme Trump ce qui n’est pas le cas à priori, ça coincerait localement.
    Un chef de gouvernement regarde à minima les intérêts de son pays, si les intérêts du complexe militaro-industriel US est en contradiction avec les intérêts des « alliés », pas sûr que ça suive.
    On passe pas mal de choses sur les conneries US, c’est peut être la première balle dans le pied cette histoire d’accord.
    Le géant a de plus en plus les chevilles en argile, ça devient de plus en plus visible même pour monsieur lambda. On peut tirer sur la ficelle un moment mais monsieur lambda dit parfois son mot de façon hard, je ne crois pas que nos dirigeants aient envie de hard avec l’Iran qui fait chier personne comme excuse.

  • zygzornifle zygzornifle 8 mai 2018 10:27

    Trump c’est son congrès très influencé par du lobbying qui le pousse.


    Comme Macron pour son élection ....

  • njama njama 8 mai 2018 12:59

    Trump ne comprend la politique que par le dollar, par l’économie, par le deal

    Il menace de dénoncer l’accord nucléaire avec l’Iran que pour pouvoir rétablir les sanctions contre l’Iran, bref restaurer une forme d’embargo protectionniste (protect-sionistes) qui permette de brider l’essor de l’Iran en tant que puissance régionale

    Tout le monde le sait, l’Iran n’a jamais menacé de rayer Israël de la carte, l’Iran accepte tous les contrôles de l’AIEA contrairement à Israël qui ne déclare pas ses activités nucléaires


    • aimable 8 mai 2018 21:06

      @njama
      je crois aussi qu’il ne supporte pas que d’autres pays commercent avec l’ Iran, en tout logique tous les contrats passés avec les pays de l U E et qui pénalise l’industrie américaine ne devrons pas êtres honorés par ceux ci sous peine de sanctions graves , seuls les Américains pourrons honorer les leurs , encore un héritage de la perfide Albion .


    • Et hop ! Et hop ! 8 mai 2018 22:57

      @njama 


      Le vrai casus belli, c’est que l’Iran a déclaré il y a 10 jours qu’ils décidaient de se passer du dollar pour leur commerce international, en particulier de pétrole.

      Donc les USA vont interdire à tous les pays de commercer avec l’Iran, interdiction qui ne peut être sanctionnée que si ils utilisent le dollar.

      Ce faisant, ils vont tous les pays non alignés à abandonner le dollar qui devient une devise trop dangereuse à utiliser. La nouvelle devise chinoise est là.


  • Cateaufoncel2 9 mai 2018 01:33

    Tornade sur un nid de cafards cacochyme.. smiley


  • Christian Labrune Christian Labrune 11 mai 2018 11:23
    Téhéran veut pousser les dirigeants européens à faire pression sur Trump pour qu’il change sa position.
    .........................................
    @Salem alketbi,

    C’est hélas très vrai. L’article, que je n’avais pas vu, date un peu désormais puisqu’il est antérieur à la déclaration de Trump, mais cette influence du régime pourri des mollahs sur la politique européenne est encore plus vérifiable, hélas, après les événements de ces derniers jours.

    Il est absolument consternant pour un Français de voir son gouvernement accepter de « collaborer », au pire sens du terme, avec un Khamenei que ben Salmane a plusieurs fois comparé, non sans raison, à Hitler, et développer des sophismes grossiers du genre : la levée des sanctions a profité aux Iraniens. Les liquidités que le régime de Téhéran a pu recouvrer après la levée des sanctions seront allées dans les poches des affidés de Khamenei, auront servi à financer le Hezbollah et renforcer l’occupation iranienne au Liban, en Syrie, au nord de l’irak, et à entretenir les milices armées chiites au Yémen.

    La seule solution, clairement voulue aussi bien par les Américains et Israël, c’est de faire tomber au plus vite le régime des mollahs, et non pas de le pérenniser aux dépens d’un peuple qu’il tyrannise depuis près de quarante ans. Il faut être complètement idiot, comme le sont nos dirigeants européens, Macron en tête, pour ne pas voir qu’un que si on ne veut pas subir les sanctions légitimement prévues par l’administration Trump, il faut faire bloc contre le régime de Téhéran jusqu’à ce qu’il s’effondre.

    En poursuivant une pareille politique de gribouille, l’Europe travaille au renforcement de son pire ennemi, au perfectionnement de ses missiles qui les mettra bientôt, lorsqu’ils seront nucléarisés, non seulement à la portée de tous les pays du Moyen-Orient, mais même des capitales européennes. Ainsi font les souris attirées par un misérable petit morceau de fromage au centre du piège qui leur sera fatal. Ah, les cons !

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