lundi 30 août 2021 - par Moi ex-adhérent

Le télétravail... big bang ou pétard mouillé ?

Le télétravail, personne n’en parlait avant les confinements répétitifs. Ces situations inédites pour la plupart d’entre nous, ont mis les personnes face à face avec elles-mêmes, parfois pire avec leurs conjoints, sans oublier les enfants à faire travailler quand même, et à se distraire malgré tout, dans un calme relatif. Dure épreuve dans tous les cas.

Le confinement révélateur en a surpris plus d’un, plus d’une. On dit que les habitudes sont une seconde vie, et puis soudain, sans prévenir, tout s’arrête, un blanc, une halte forcée, un interlude interminable. Un moment unique s’est présenté, pour des conditions idoines faisant réfléchir, tout en comblant le vide imposé.

La remise en cause de sa vie, en s’apercevant que l’on peut partager son existence avec quelqu’un, sans avoir eu le temps de se connaître vraiment. Tout le monde savait déjà que l’on passait plus de temps au travail qu’à la maison, mais pas à ce point-là.

Des évidences ont surgi, en même temps que les inégalités flagrantes des conditions de vie. Elles se sont révélées, même démontrées, impitoyablement, cruellement, à ceux qui pensaient jusqu’à là, être heureux, voire privilégiés.

« Tout a été de la faute de la télé », diront certains. D’autres loueront les infos, les ayant aidés à voir au-delà de leurs habitudes.

Le choc a dû être rude, immense, pour les familles citadines convaincues. En habitant un appartement de 4 pièces que l’on croyait spacieuses, voici que le doute s’installe, tout semble devenir exigüe. Très dure de découvrir en pleine canicule, une famille de provinciaux se faire un barbecue dans leur jardin ombragé, en toute tranquillité, lorsqu’on est enfermés depuis un mois. Tout ça ébranle toutes les certitudes de parisiens les plus enracinés. Il y a des réalités difficiles à supporter.

Soudain, pour certains, une envie irrésistible survenait, impromptue, violente, … vouloir vivre à la campagne. Le bon plan, sans pollution, sans les bouchons, ni métro, sans toutes les pertes de temps tout au long de la journée, bref sans courir du matin au soir.

Une solution se dessine, une question évidente frappe les esprits. La révélation soudaine de toute une existence.

Serait-il possible de déménager son bureau chez soi, à la campagne, tout en gardant son salaire en ville ?

Oui, mais seulement pour les bureaucrates, pas pour les autres.

Mince alors ! de nouvelles polémiques et controverses sur la discrimination au travail, les syndicats, etc… Bon c’est foutu !



8 réactions


  • Clark Kent Lampion 30 août 2021 11:41

    Le Monde Diplomatique de Septembre 2021 publie un excellent article de Pierre Rimbert intitulé « La société des asociaux » dans lequel on trouve (entre autres) cette analyse :

    « Du confinement au télétravail en passant par l’enseignement à distance et le passe sanitaire, les décisions des pouvoirs publics se fondent sur deux présupposés jamais discutés. Premièrement les interactions humaines ordinaires interdites par l’éta d’urgence sanitaire peuvent migrer et s’épanouir en ligne .../... Deuxièmement, les plateformes privées qui, désormais, organisent une partie de la vie commune peuvent n’obéir qu’aux lois du marché et aux conditions d’utilisation édictées par leurs directions. »

    Cui bono ?


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 30 août 2021 13:39

      @Lampion
       
      «  Pendant les huit semaines de confinement [17 mars - 11 mai 2020], la part des journaux télévisés consacrée à la pandémie a atteint un record de 80,5 %. Sur la même période, nous avons établi que les chaînes d’information continue lui ont consacré 74 % de leur temps d’antenne.  » L’axe de la terreur, par Pierre Rimbert


  • babelouest babelouest 30 août 2021 11:46

    Là où travaille ma fille, le télétravail est interdit, et dans les statuts il n’existe pas. Cependant, matériellement rien ne s’y oppose : documents dématérialisés, pas de contact avec le public.... Comme quoi.....


  • Mellipheme Mellipheme 30 août 2021 19:03

    @ L’auteur :

    He Ho gamin, tu débarques smiley (je plaisante, j’ai vu que vous étiez retraité)

    Ecrire : "Le télétravail, personne n’en parlait avant les confinements répétitifs.

    « 

    est faux. En 1994 le petit père Thierry Breton avait écrit un rapport au gouvernement :  »Le télétravail en France : situation actuelle, perspectives de développement et aspects juridiques", publié par la Documentation française. Selon lui il y avait déjà à l’époque environ 16.000 télétravailleurs, il en annonçait entre 300 et 500.000 à venir.

    Et à cette même époque mon patron offrait à qui en voulait un PC à installer chez soit. Très peu acceptaient : chacun sait que dans une entreprise bien gérée, le lieu le plus important est la machine à café !


  • troletbuse troletbuse 31 août 2021 12:32

    Il faut bien tuer les relations des gens qui bossent. C’est aussi la dictature.

    Même si la productivité va baisser.


    • babelouest babelouest 31 août 2021 12:41

      @troletbuse ma fille aimerait bien bénéficier du télétravail, rien matériellement ne s’y oppose. D’ailleurs pendant le confinement de tout le monde cela s’est très bien passé, peut-être même mieux que d’habitude.
      .
      Ceci dit, certains ne supportent pas de ne plus avoir autant de contacts, cela dépend des tempéraments.


    • troletbuse troletbuse 31 août 2021 23:43

      @babelouest
      Attend. Je travaillais sur des projets où plusieurs intervenants étaient necessaires. Et on avait souvent des échanges d’infos, des renseignements à effectuer. On était 12 dans un grand bureau. Pour les incidents ou les bugs, il arrivait souvent que l’un du personnel présent et ayant entendu le problème, nous soufflait une reflexion pertinente. Impossible en télétravail et sans arrêt au téléphone pour rassembler les gens pour une réunion. D’où perte de temps.


    • troletbuse troletbuse 31 août 2021 23:53

      Chaque matin, on avait droit à un spécialiste des histoires drôles qui nous contait 2 ou 3 histoires très drôles qu’il avait apprises dans le bus le ramenant au boulôt. Pas les histoires complétement cons des prétendus humoristes de nos jours. Des histoires de Q, de juifs, de nazis, de fous. On ne risquait pas d’être taxés de complotistes antisémites, même qu’il les racontait à notre chef.  smiley


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