« Le terrorisme nous est permis », credo d’Israël et de l’Occident
Ces déclarations de Yitzhak Shamir, ancien membre des groupes terroristes Irgoun et Lehi devenu Premier ministre, révèlent l'ethos d'Israël depuis ses débuts. L'effroyable orgie de sang à Gaza, soutenue par les capitales occidentales (le G7 et l'UE ont même refusé de commémorer le bombardement de Nagasaki en solidarité avec l'ambassadeur israélien exclu), les marque à jamais du sceau de l'infamie.
Shamir déclare que le terrorisme était « acceptable » pour les Juifs, mais pas pour les Arabes
Dépêche de l'AP publiée dans le San Francisco Chronicle et le Jordan Times le 5 septembre 1991
Traduit par Alain Marshal
Le Premier ministre Yitzhak Shamir, se remémorant de l'époque où il était commandant de guérilla, a affirmé hier que les Juifs étaient en droit de recourir au terrorisme pour obtenir la création d'un État, mais pas les Palestiniens.
« Le terrorisme individuel est une méthode de lutte qui est acceptable dans certaines conditions et pour certains mouvements », a affirmé Shamir.
« Les Juifs, apatrides et persécutés, n’avaient pas d’autre choix », a-t-il expliqué. Mais les Palestiniens « se battent pour une terre qui n'est pas la leur. C'est la terre du peuple d'Israël. »
Shamir a été interviewé par la radio de l'armée à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation du Lehi, le groupe clandestin [terroriste] dans lequel il a combattu l'administration britannique en Palestine dans les années 1940.
[Même si le début de l'article est identique dans les deux sources, à l'exception du mot « terroriste » qui n'apparait pas dans le San Francisco Chronicle, la suite n'apparait que dans le Jordan Times]
Lehi, également connu sous le nom de « gang Stern » après que son fondateur a assassiné Lord Moyne, le ministre britannique résidant au Caire en 1944, a également été accusé du meurtre du médiateur de l'ONU, le comte Folke Bernadotte de Suède en 1948, bien que les assassins de ce dernier n'aient jamais été capturés.
Lors de l'interview, M. Shamir a abandonné sa réserve habituelle sur le passé et a défendu les actions du Lehi de manière assez approfondie.
« Dans les conditions qui prévalaient alors, lorsque le peuple juif était sans voix, sans patrie, sans force militaire, vulnérable et complètement abandonné par le monde entier, il était justifié et même pragmatique d'utiliser cette méthode extrême pour s'en prendre à ceux qui étaient responsables des souffrances infligées au peuple juif », a déclaré M. Shamir.
Interrogé sur la comparaison entre le Lehi et les groupes de guérilla palestiniens luttant pour l'indépendance, M. Shamir a répondu : « Leur objectif n'est pas juste. Ils se battent pour une terre qui n'est pas la leur. C'est la terre du peuple d'Israël. »
M. Shamir a insinué que les Palestiniens n'avaient pas droit à une patrie. « Il y a de nombreux pays arabes au Moyen-Orient, un vaste territoire où chaque Arabe peut vivre comme s'il était le sien », a-t-il affirmé.
M. Shamir a aussi soutenu que les méthodes du Lehi différaient de celles des groupes de guérilla palestiniens.
« Nous n'avons jamais attaqué des civils désarmés. Nous nous sommes battus contre des oppresseurs, contre des occupants, alors que les principales cibles des groupes terroristes palestiniens sont des civils, des personnes âgées, des femmes, des enfants », a-t-il précisé.
L'historien israélien Benny Morris a confirmé que le Lehi visait principalement des fonctionnaires britanniques, mais a précisé que tous n'étaient pas armés. Il a également mentionné que le groupe avait dévalisé des banques et extorqué de l'argent à des hommes d'affaires juifs pour financer ses activités. [2]
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Yithzak Shamir sur le terrorisme (1943)
Publié dans Middle East Report n° 152 (mai/juin 1988)
Traduit par Alain Marshal
Les extraits suivants sont tirés d'un article de Yitzhak Shamir, premier ministre d'Israël de 1983 à 1984 et de 1986 à 1992. L'article a été publié pour la première fois dans Hehazit (Le Front), le journal de l'organisation clandestine LEHI, au cours de l'été 1943.
Tout le débat oiseux sur le recours à la terreur, et les objections que les gens peuvent avoir à cette idée, peut être facilement réfuté en montrant la vraie nature de ceux qui défendent les méthodes dites « légales » et « démocratiques ». Ces méthodes, en réalité, peuvent dissimuler des formes de terrorisme sous des apparences respectables. Cependant, nous ne choisirons pas cette voie simple. Au lieu de cela, nous allons ignorer cette option et permettre aux citoyens, de gauche comme de droite, de continuer à croire que leurs propres méthodes et celles du gouvernement ne relèvent pas du terrorisme. Mais nous prenons sur nous de défendre la position la plus difficile : réduire la notion de « terrorisme » à sa forme la plus stricte, c’est-à-dire les menaces et les assassinats effectués par des moyens tels que les mines, les bombes, et ainsi de suite. Toute la société, de gauche comme de droite, est toujours « choquée » au plus profond de son âme corrompue par ces actes, et se tient prête à aider le régime en place à amener ces terroristes anarchistes à l'échafaud et à les éliminer. Mais cette même société n'est pas disposée à le faire si, par exemple, 769 passagers du Struma sont légalement assassinés, ainsi que des dizaines de milliers d'autres qui auraient pu être sauvés mais ne l'ont pas été. Pour elle, ce n’est pas du terrorisme mais, au pire, une « mauvaise loi » ou de la « brutalité ».
Ni l'éthique juive, ni la tradition juive ne peuvent disqualifier le terrorisme comme moyen de combat.
Nous n'avons pas le moindre scrupule moral en ce qui concerne notre guerre nationale. Nous suivons les commandements de la Torah, dont la moralité dépasse celle de tout autre corpus de lois au monde : « Vous les effacerez jusqu'au dernier ». Nous n'avons pas non plus de scrupules à l'égard de l'ennemi, dont la dégradation morale est ici universellement admise. Mais avant tout, le terrorisme est pour nous un élément de la bataille politique menée dans les circonstances actuelles, et il a un grand rôle à jouer : il adresse un message clair au monde entier ainsi qu’à nos frères en détresse en dehors de notre pays, proclamant notre guerre contre l'occupant. Le véritable terroriste se dissimule derrière les piles de documents et de lois qu'il a lui-même établis. Notre approche du terrorisme ne cible pas des individus mais des représentants, et c'est ce qui la rend efficace. Si, en outre, elle ébranle la population juive et la fait sortir de sa complaisance, tant mieux. C'est ainsi, et seulement ainsi, que commencera la véritable bataille pour la libération.
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