mercredi 15 mars 2023 - par Fergus

« Le village englouti », en écho à Pierre Lemaitre

Il y a quelques semaines a été édité chez Calmann-Lévy le nouvel opus de Pierre Lemaitre : Le silence et la colère, deuxième volet d’une trilogie en cours intitulée Les années glorieuses. Dans cet excellent roman, l’écrivain – prix Goncourt 2013 pour le génial Au revoir, là-haut – aborde plusieurs thèmes dont l’action se situe dans la France des années 50. L’auteur évoque notamment la condition féminine durant ces années d’avant IVG, mais aussi l’imminente mise en eau d’un barrage hydroélectrique au désespoir des habitants d’un village condamné à la submersion. Le texte qui suit a été publié sur AgoraVox en 2009, j’ai choisi de le remettre en ligne parce qu’il résonne en écho au roman de Lemaitre, et sans doute également aux souvenirs de quelques lecteurs...

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Le vertige saisit le vieil homme sans crier gare. Les monts alentour se mettent à danser avant de disparaître à sa vue, brouillés par un voile rouge. Ses jambes faiblissent puis cessent de le porter : l’homme tombe lourdement assis sur un muret de pierre couvert de boue séchée. Sa pipe roule sur le sol craquelé. Le visage grave, une adolescente se précipite. Elle s’assied à côté du vieil homme et lui saisit la main après avoir ramassé sa pipe.

─ Ça va, papy ? demande-t-elle d’une voix douce où perce l’inquiétude.

L’homme ne répond pas. Durant un long moment, il reste prostré, incapable de bouger, incapable de penser. Puis le calme revient progressivement. Les jambes se raffermissent. Le voile rouge s’estompe, puis disparait. Les collines cessent de danser, et le grand roc de granit se stabilise au-dessus de la vallée. L’homme recouvre sa sérénité.

─ Ça va mieux, papy ? Tu m’as fait une de ces peurs.

─ Bah ! Ce n’était qu’un simple étourdissement. La chaleur sans doute. Ou l’émotion, va savoir ! Mais ne t’inquiètes pas, petite, il en faut beaucoup plus pour m’abattre…

L’homme s’éponge le front. Puis il laisse parler ses souvenirs : 

─ Tu vois, Claire, nous sommes au cœur du village. Regarde l’église. Le curé était un homme de nos montagnes, fort en gueule et dur au mal. Le pauvre est mort depuis longtemps. Mais je le revois comme si c’était hier. Chaque dimanche, il nous adressait un sermon édifiant, mais pas toujours très adroit, l’éloquence n’était pas son fort. Son sermon terminé, il laissait s’écouler quelques secondes avant de nous asséner de sa voix tonitruante : « Méditez donc cette histoire, ça vous changera des pitreries de Zappy Max ou des aventures de la Famille Duraton. Et soyez un peu moins pingres que d'habitude lors de la quête ! »

Claire sourit.

─ Ce devait être un brave homme, ce curé.

─ Sûr que c’était un brave homme, toujours prêt à donner un coup de main aux paysans en difficulté ou à partager sa soupe avec les indigents… Sûr aussi que c’était un bien médiocre curé en regard des canons de l’Église. Un curé dont la foi avait chancelé au fil du temps devant le spectacle des misères du monde et l’hypocrisie de sa hiérarchie. Un curé dont le sacerdoce avait, au grand dam de l’Évêché, progressivement banni la plupart des bondieuseries pour s’en tenir au message d’humanisme des premiers temps de la chrétienté. Une sorte de curé rouge, version rurale. Un brave type comme on aimerait en rencontrer plus souvent.

Surgi de nulle part, un chien de berger noir et blanc zigzague sur le sol boueux de la place en reniflant le sol. Claire et son grand-père le voient disparaître derrière un mur effondré. Un couple de chocards s’envole en protestant.

─ La mairie-école, précise le vieil homme en désignant la bâtisse. Au rez-de-chaussée cohabitaient : à gauche le bureau du maire et le secrétariat, à droite la salle de classe. À l’étage, desservis par un escalier commun, se trouvaient la salle du Conseil et le logement de l’enseignant. De mon temps, l’école était bien modeste avec sa classe unique et, au plus fort de sa fréquentation, une quinzaine d’élèves. La dernière institutrice du village était une jeune et jolie citadine. C’était son premier poste. Elle avait pris la relève d’un vieux maître bourru parti se retirer au soleil du Midi. Au début, ça n’a pas dû être facile pour elle, dans ce pays où les milans sont plus nombreux que les hommes. Mais à force d’opiniâtreté elle a réussi à imposer sa personnalité, faite de gentillesse et de fermeté, aussi bien aux élèves qu’aux parents.

─ Jeune et jolie, les garçons devaient lui tourner autour, observe Claire.

Le vieil homme lance un regard amusé à l’adolescente.

─ Je sens que tu parles d’expérience, petite, répond-il en observant les joues rosies de Claire. Il y avait effectivement dans la commune quelques célibataires qui rêvaient d’être son galant. Moi-même si j’avais eu quelques années de plus, mais je n’étais alors qu’un galopin boutonneux… En fait, le seul prétendant sérieux était le secrétaire de mairie, un jeune paysan progressiste. Intelligent et plutôt beau gars, celui-là possédait en outre sur les autres l’avantage de croiser l’institutrice lorsqu’il se rendait à la mairie pour des démarches administratives. Ces deux là sont sortis ensemble à quelques reprises pour aller danser sur les parquets-salons lors des fêtes votives ou dans ces discothèques qui commençaient à s’implanter ici et là en drainant la jeunesse à des dizaines de kilomètres à la ronde. Au final, l’institutrice n’a pas épousé le secrétaire de mairie, les événements en ont décidé autrement. Elle a été mutée à l’autre bout du département. J’ignore ce qu’elle est devenue.

Le vieil homme s’interrompt à nouveau pour s’essuyer le front. Tandis qu’il range son mouchoir, le chien réapparait. Après un temps d’hésitation et quelques nouveaux zigzags, il se dirige vers une grande maison appareillée de gros blocs de granit.

─ Celui-là sait renifler les bonnes adresses, commente le grand-père, voilà qu’il file au bistrot !

─ C’était important le café, à ton époque ? demanda Claire.

─ Et comment ! C’était le lieu de vie du village, avec ses piliers habituels comme partout. Mais il ne prenait sa véritable dimension que le dimanche…

Le papy marque une pause. Un visiteur orange et noir vient se poser quelques instants sur sa manche.

─ Regarde ces couleurs, Claire, ce papillon est une vanesse. Il est magnifique, n’est-ce pas ?

La jeune fille approuve d’un hochement de tête.

─ C’est pourtant un papillon très commun… Où en étais-je ?

─ Tu parlais du café...

─ Ah oui, le café... La messe terminée, la plupart des familles se retrouvaient au bistrot : hommes, femmes et enfants, tous endimanchés. Une routine comme une autre, bien loin de l’aventure que pouvait alors constituer huit jours de vacances à Palavas ou Biscarosse, des lieux à peu près aussi exotiques pour les autochtones que la muraille de Chine ou les Pyramides d’Égypte.

─ Là, tu exagères, papy.

─ À peine, ma petite Claire. N’oublie pas que les gens d’ici étaient rivés à la terre par les contraintes agricoles, et surtout les soins quotidiens aux bêtes. Alors ils bougeaient peu, excepté les garçons qui voyaient un peu de pays lors du service militaire. Pour les autres, s’aventurer jusqu’à la Préfecture était déjà un événement. Les plus audacieux montaient une ou deux fois durant leur existence dans la capitale pour le Salon de l’Agriculture ou la Foire de Paris. Quelques-uns faisaient le pèlerinage de Lourdes… En quelques décennies, tout cela a naturellement beaucoup évolué, y compris dans les campagnes les plus reculées. La plupart des jeunes paysans travaillent désormais en GAEC, en association si tu veux, ce qui leur permet d’établir des roulements et de profiter eux-aussi de quelques congés sacrément bien mérités.

L’adolescente, habituée aux voyages lointains, hoche la tête en guise d’approbation. 

─ Mais dis-moi, papy, pour en revenir au bistrot, il n’y avait jamais de dispute ?

─ Des disputes ? Bien sûr qu’il y en avait, et parfois des sévères. Le plus souvent pour des rivalités familiales, mais aussi pour des différends de nature politique.

─ Politique ? s’étonne Claire. Dans un si petit village ?

─ De politique nationale, évidemment pas : ici, tout le monde était sensiblement du même bord. Je te parle de politique communale, et Dieu sait si les élections municipales ont souvent donné lieu à de vifs débats. C’est qu’à la clé, il y avait le contrôle du budget et la possibilité, pour l’équipe en place, de conduire à sa guise les investissements de la commune. Avec le plus souvent un petit coup de pouce pour les alliés. Tu n’imagines pas l’importance que peut revêtir une adduction d’eau ou le goudronnage d’un chemin rural. Raison pour laquelle le patron du bistrot n’a jamais pris parti pour un clan ni figuré sur la moindre liste électorale.

Le soleil commence à décliner. Le chien s’en est allé. Dans le ciel, un petit rapace bat des ailes en vol stationnaire. Claire le désigne du doigt.

─ C’est quoi, papy ? Une buse ? Un milan ?

Le vieil homme affiche un air faussement sévère.

─ Ni l’un ni l’autre, petite citadine ignorante, la buse est nettement plus grande, et le milan possède une queue fourchue. Mais surtout, aucun des deux ne pratique le surplace. Pas plus que les autres espèces de rapaces d’ailleurs. Ce genre d’acrobatie est réservé à quelques faucons. Celui-ci est un faucon crécerelle. Tel que tu le vois, on dit qu’« il vole en Saint-Esprit » pour scruter le sol à la recherche d’un mulot ou d’une musaraigne. Mais il m’étonnerait fort qu’il trouve une proie dans ce désert de boue.

Comme pour lui donner raison, l’oiseau file vers les hauteurs. L’homme le regarde s’éloigner puis disparaître derrière la crête. Son regard revient sur l’espace lunaire qui les entoure.

─ La population du village a suivi le même chemin que ce faucon ! Il y a un demi-siècle…

Un étau bloque soudain la gorge du vieil homme. Ses yeux s’embuent. Sans dire un mot, il récupère sa pipe et entreprend de la bourrer pour masquer son émotion. Claire, respectueuse du trouble de son grand-père, le laisse faire en silence. Elle même ressent un malaise indéfinissable devant le spectacle qui s’offre à sa vue. Elle promène son regard sur ce qu’il reste du village. Devant elle, tout n’est que ruines et désolation. À son côté une allumette craque. L’odeur âcre du tabac l’enveloppe.

─ Eh oui, ma petite Clairette, il y a un demi-siècle que le barrage a été mis en service. Un demi-siècle que le village est mort, noyé sous des centaines de millions de mètres cube d’eau. Tous les toits avaient été préalablement détruits pour éviter la formation de remous à la surface du lac en cas d’effondrement. Pour la même raison, le clocher de l’église avait été abattu par les grues et les bulldozers. Seul le vieux pont de pierre à l’entrée du bourg a été préservé, comme tu as pu le constater. Quant aux moignons noirâtres qui émergent ici et là de cette gangue de boue craquelée, c’est tout ce qu’il reste des frênes. Durant l’été, des petits paysans comme moi montaient en rigolant les ébrancher à la serpe pour nourrir les chèvres. Le village de ces gosses a été englouti pour servir le progrès. Une bonne cause naturellement. N’empêche, EDF a tué une part de leur enfance…

Le vieil homme se lève, imité par l’adolescente. Tous deux reprennent le chemin de la colline en écrasant sous leurs pas les galettes de boue séchée. Dans trois semaines, la maintenance terminée, les techniciens remettront progressivement le barrage en eau. Le village disparaîtra à nouveau au fond d’un gouffre noir et glacé. 10 ans s’écouleront avant le nouvel assèchement du lac.

Parvenus à la limite de la végétation, l’homme et la jeune fille s’arrêtent sous le couvert des hêtres pour contempler une dernière fois le site. À quelques pas de là, une colonie de grillons donne un concert. Un peu plus haut, les sonnailles d’un troupeau animent les pâturages.

─ Toi qui raconte bien les histoires, papy, je crois que tu devrais écrire celle de ton village pour redonner vie à ses habitants.

Le vieil homme passe un bras autour des épaules de sa petite fille. Il la presse contre lui. Sans dire un mot : sa gorge serrée le lui interdit.

*****

Cette nouvelle a été écrite en hommage à tous les habitants déracinés des villages et hameaux de France engloutis par la mise en eau d’un barrage, avec une pensée particulière pour ceux de Mallet (Cantal), noyé en 1959 sous les eaux du barrage de Grandval édifié en travers de la Truyère.

Autres villages et hameaux engloutis : Bairon-Mont-Dieu (barrage de Bairon, 08) ; Castillon (barrage de Castillon, 04) ; Chambod (barrage d’Allement, 01) ; Champaubert-aux-Bois, Chantecoq et Nuisement-aux-Bois (barrage du Der, 51) ; Les Salles-sur-Verdon (barrage de Sainte-Croix, 83) ; Naussac (barrage de Naussac, 12) ; Nauzenac (barrage de l’Aigle, 19) ; Port-Dieu (barrage de Bort-les-Orgues, 19) ; Ravièges (barrage de La Salvetat, 34) ; Roselend (barrage de Roselend, 73) ; Savel (barrage de Monteynard, 38) ; Savines et Ubaye (barrage de Serre-Ponçon, 05) ; Tignes (barrage de Tignes, 74).



28 réactions


  • Montdragon Montdragon 16 mars 2023 08:49

    C’est pas écolo l’hydroélectricité ?


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 09:09

      Bonjour, Montdragon

      Si, mais cela n’empêche pas que la construction des barrages ait provoqué localement des drames humains dans les populations déracinées.
      Mais c’était le prix à payer pour bénéficier des avancées de la modernité.


    • armand 16 mars 2023 11:36

      @Fergus
      Bonjour,
      « le prix à payer pour bénéficier des avancées de la modernité. »
      le prix à payer par très peu et pour beaucoup d’autres.


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 14:47

      Bonjour, armand

      « le prix à payer par très peu et pour beaucoup d’autres »
      Sans compter que les gens qui vivaient dans ces villages abandonnés ont eux-mêmes bénéficié des ressources nouvelles en électricité dans leur nouvel habitat. Certains l’ont reconnu. D’autres pas qui sont restés ancrés dans leur mode de vie d’antan.


  • cevennevive cevennevive 16 mars 2023 09:17

    Bonjour Fergus,

    Construire un barrage pour produire de l’électricité, passe encore.

    Mais lorsque l’on bâti un barrage « écrêteur de crues »...

    Ici, nous en avons eu un qui « sévit » depuis les années 1970, notre rivière aux eaux cristallines, la Cèze, est devenue une sorte de canal plein de mousses, de lie et a la couleur du pétrole.

    Il faut faire plusieurs kilomètres en amont du barrage pour retrouver cette eau si belle qui a baigné mon enfance.

    Un barrage « écrêteur de crues » ! Et il nous a prouvé, depuis toutes ces années que ce barrage ne servait à rien. Les colères de nos rivières sont toujours présentes.


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 09:31

      Bonjour, cevennevive

      Ce type de barrage est pourtant un facteur de régulation qui prévient des inondations en aval sur de nombreuses rivières où il en a été implanté.
      Mais il faut reconnaître qu’en période de faibles précipitations, le lit des rivières n’est pas des plus séduisants. 
      Etes-vous certaine que ces barrages n’ont pas réduit les effets dévastateurs des « gardonnades » dans votre région ?


    • eau-mission eau-mission 16 mars 2023 10:04

      @cevennevive

      On comprend de ce que vous dites que la Cèze ne coule pas hors période de crues, retenues derrière le barrage. Or, pour jouer son rôle, un barrage écrêteur devrait rester quasiment vide, non ?


    • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2023 10:04

      @bonjour cevennevive
      Ah, la Cèze, c’est un peu ’’ma rivière’’, je suis née dans le Gard, j’ai plein de photos (noir et blanc malheureusement), elle était belle, avec une nature tout autour encore sauvage. Le site du pont du Gard était l’un de mes endroits préférés pour la baignade et les pique-nique (ça, c’était avant qu’ils ne le massacrent avec leur ’’aménagement’’ touristique scandaleux, mais on s’éloigne du sujet).


    • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2023 10:06

      @ZenZoe
      Le pont du Gard n’est pas la Cèze, je voulais juste dire que toute la région était magnifique et que c’est mon enfance aussi.
       smiley


    • cevennevive cevennevive 16 mars 2023 12:41

      @Fergus,

      « Etes-vous certaine que ces barrages n’ont pas réduit les effets dévastateurs des « gardonnades » dans votre région ? »
      Oh oui, j’en suis certaine !
      Car la Cèze se marie avec de nombreuses autres petites rivières et ruisseaux. Comme le Gardon d’ailleurs.
      Et à chaque épisode cévenol, tout déborde, emporte arbres et murs.
      « Ils » sont obligés d’ouvrir les vannes du barrage qui, trop plein, risque de s’effondrer.
      C’est inquiétant ce ventre d’eau en amont de mon village.
      Tous ces technocrates sont des comiques...
      Au moins, les barrages pourvoyeurs d’électricité sont surveillés, et nettoyés avec soin (comme le barrage de Villefort d’ailleurs) ;
      Souvenez-vous, il y a des années, « ils » avaient décidé de faire un barrage sur le Gardon dans la vallée des Camisards ! Nous avons fait des manifs, encore des manifs, et avec l’aide de Georgina Dufois, Nîmoise et parlementaire, le projet « a pris l’eau » !!!


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 14:43

      @ cevennevive

      Je vous crois sur parole. Peut-être que le dispositif de la Cèze a été mal conçu. Mais le fait est qu’en d’autre lieux, sans doute moins exposés à des phénomènes extrêmes comme cela arrive avec les les « pluies cévenoles », cela fonctionne.

      « C’est inquiétant ce ventre d’eau en amont de mon village »
      J’imagine en effet que cela doit être angoissant dans une région confrontée à des épisodes violents.

      « « ils » avaient décidé de faire un barrage sur le Gardon dans la vallée des Camisards ! »
      Grâce à ces manifs, le projet a « pris l’eau », comme vous dites, et c’est heureux tant ce paysage autour de Mialet revêt un caractère particulier car chargé de l’histoire des Cévennes. C’est un peu comme si l’on projetait, plus haut, de noyer le Pont-de-Montvert.


  • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2023 09:58

    Bonjour Fergus,

    Votre article me rappelle l’histoire du village fantôme de Celles au bord du lac du Salagou, que je connais bien. Un vrai crève-coeur pour les habitants expropriés à l’époque, bien que le village n’ait jamais été complètement submergé. Aujourd’hui, le village retrouve des habitants, il y a des histoires finalement qui finissent un peu moins mal.


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 10:06

      Bonjour, ZenZoe

      Merci de rappeler l’histoire de Celles dont les habitants ont en effet très mal vécu les expropriations. 
      Un village qui connait fort heureusement une renaissance grâce notamment au maintien de son statut de commune.


    • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2023 10:07

      @Fergus
      L’endroit est magnifique et vaut vraiment le déplacement, avec ses roches rouges et ses panoramas.


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 11:42

      @ ZenZoe

      Oui, c’est magnifique. 


  • gruni gruni 16 mars 2023 10:53

    Bonjour Fergus

    Que de souvenirs engloutis avec ces villages, un vrai déchirement pour les victimes de la fée électricité. Il reste des photos et des témoignages du temps passé, comme cette nouvelle qui met en scène un grand-père et sa petite-fille. smiley 


    • Fergus Fergus 16 mars 2023 11:40

      Bonjour, gruni

      Oui, l’on peut en effet parler de « déchirement pour les victimes de la fée électricité ».

      Le moment le plus difficile  à cette époque encore marquée par les traditions ancestrales et le poids de la religion a été, pour nombre d’habitants, et bien que cela se soit fait avec beaucoup de tact dans la plupart des cas, l’exhumation des cercueils de leurs proches et de leurs aïeux enterrés dans le vieux cimetière en vue de leur transfert vers un cimetière neuf sur les hauteurs ou vers le cimetière d’un village voisin.
      Lemaitre a évoqué avec beaucoup de justesse ce douloureux moment dans son livre.


  • troletbuse troletbuse 16 mars 2023 15:47

    Mon Dieu, quel malheur !

    Dans le village où je suis né et que je fréquente encore, il n’y avait qu’un chemin au Moyen Age ou l’on passait à pied ou à cheval

    Ensuite sont venues les diligences avec un relai de poste au village voisin.

    Ensuite est passée la route nationale goudronnée avec ses véhicules, le bruit, la pollution par les particules fines et la saloperie de gas-oil ou d’essence..

    Puis l’autoroute où plusieurs propriétaires ont été expropriés.

    Mais quand reviendra -t-on à l’âge de pierre et Paul ?  smiley

    Et puis la médecine est arrivée et aujourd’hui après avoir transformé la populace en gogos, les waxxins qui ont été injectés à tous les cons qui ont fait dans leur froc, dixit Hancock  smiley

    Pas belle la vie ?

    Merci Fergus pour ce sublime article d’enfumage, vous qui avez voté contre l’extrême drouate.

    Merci à Grounichion qui vient nous parler de déchirement, je sens que je vais pleurer  smiley


    • troletbuse troletbuse 16 mars 2023 15:49

      @troletbuse
      Ah j’oubliais, votre copain tarlouzette veut les vendre ces barrages à d’autres copains bien sur. Vous voyez qu’ils servent à quelque chose !  smiley


  • troletbuse troletbuse 17 mars 2023 08:04

    Vous auriez mieux fait de faire un article sur :

    « La finance engloutie »

    Mais il faut bien divertir la populace  smiley


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 29 juin 2023 07:16

    test


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 29 juin 2023 07:19

    Bonjour Fergus

    Vous connaissez bien une région que je connais et aime aussi.

    En 2014, vidage du barrage de Sarrans, en aval de Grandval, qui a permis de revoir un village englouti.

    https://paysageaveyron.fr/vidange-du-barrage-sarrans/

    Aveyronnais permanent ?


    • Fergus Fergus 29 juin 2023 09:13

      Bonjour, lecoindubonsens

      Oui, je connais bien cette région où est née ma mère, à deux pas de la Truyère, et j’y ai encore de nombreux membres de ma famille. Une région que j’ai beaucoup parcourue, à pieds, en vélo (c’était très dur ! smiley ) et en voiture.
      Je n’ai jamais vu le bassin de Sarrans vidé, mais j’ai vu celui de Grandval dans cet état, avec les vestiges du village englouti de Mallet. C’est ce spectacle impressionnant qui m’a inspiré ce texte.
      Je n’ai pas d’origine aveyronnaise, mais lozérienne et cantalienne.
      Cela dit, je connais également bien l’Aveyron, surtout dans sa partie est, celle des grands causses où j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à aller randonner, sous le regard des vautours.

      « une région que je connais et aime aussi »
      Vous avez bon goût ! smiley
      Bien à vous !


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 29 juin 2023 18:13

      @Fergus
      merci pour ce retour.
      Nous partageons donc aussi famille et vélo Aveyron Cantal 
      Laguiole Espalion Estaing Aubrac Mur de Barrez Aurillac Le plomb du Cantal et le Puy Mary (pour les montées et grosses descentes smiley Murat.

      PS : moinsseurs toujours présents ! 1* pour vous et pour moi ! bon si nos souvenirs persos régionaux n’ont pas d’intérêt national pour tous, alors stop smiley


    • Fergus Fergus 29 juin 2023 20:08

      @ lecoindubonsens

      Oui, beaucoup de points communs.
      En vélo, je ne me suis jamais attaqué au Puy Mary, mais j’ai beaucoup roulé du côté du château d’Alleuze, du barrage de Grandval et du Cirque de Mallet. Pas mal également dans le secteur de Murat.


  • pasglop 29 juin 2023 10:16

    Chez moi une anecdote circule encore, qui date de l’électrification du village dans les années 1920.

    On interroge la plus vieille femme du village :

     « Alors Mémé, vous êtes contente de voir clair le soir chez vous ? ».

     « Ah ben voui, j’y vois clair maintenant eu’l soir pour allumer ma lampe à pétrole ! ».


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 29 juin 2023 18:18

      @pasglop
      Dans le même genre « date de l’électrification du village dans les années 1920 »
      Le technicien explique aux villageois que l’électricité est très pratique, cela va remplacer la lampe à pétrole.
      Il repasse un mois plus tard et constate avec surprise que les compteurs sont toujours à zéro !
      Il questionne donc pourquoi pas de conso.
      Avec la réponse : « ben c’est normal, on n’est pas tombé en panne de pétrole, donc pas besoin d’utiliser l’electricité pour remplacer »


    • Fergus Fergus 29 juin 2023 19:06

      Bonsoir, pasglop et lecoindubonsens

      Merci à vous pour ces deux amusantes histoires qui ne sont probablement pas très éloignées de la réalité si je me réfère aux rapports de certaines personnes des années 50 aux progrès technologiques. smiley


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