mercredi 20 juin 2012 - par morice

Les américains et l’ISI ont toujours su où était Ben Laden (XV)

Nous n'en avons pas encore terminé avec le texte de Schmidle, qui contient aussi une version abracadabrantesque de la fin de Ben Laden, digne d'Hollywood, celle qui inclut son immersion prétendue en mer, et l'escamotage complet de son apparence corporelle. C'était particulièrement bien monté comme scénario, car cela évitait en effet de montrer celui qui avait été éliminé, dont même les veuves n'ont jamais précisé qu'il s'agissait bien du personnage, la plus jeune ayant été extraite d'un chapeau de magicien pour devenir la preuve de son existence depuis 2002. Encore une fois, on brodera, en allant exhumer un autre cadavre ayant subi paraît-ill le même sort, une fois encore une histoire dont seule l'armée américaine détient seule les preuves. Bref, le storytelling a marché à plein dans ce récit digne d'un scénario d'Hollywood. Un scénario écrit, nous allons le découvrir, par un personnage dont le choix, en définitive ne doit rien au hasard. Nicholas Schmidle est effectivement un proche de l'armée...

Reste à revenir à Washington, où on est censé avoir vu en direct l'assaut et où on retrouve bien sûr un Obama anti-Carter, ne songeant qu'à la "sécurité" de ces Marines, alors qu'il vient d'en perdre une escouade complète sous ces yeux. "Dans la Situation Room, a déclaré M. Obama, "je ne serais pas heureux tant ce ces gars ne seront pas en sécurité." Après trente-huit minutes à l'intérieur de la villa, les deux équipes SEALs a dû faire un long vol de retour en Afghanistan. Le Black Hawk a été court en essence, et a eu besoin du rendez-vous avec le Chinook au point de ravitaillement qui était près de la frontière afghane, mais encore à l'intérieur du Pakistan" (le rendez-vous était si loin que ça de l'objectif ?). "Le remplissage du réservoir d'essence a pris vingt-cinq minutes" (décidément, le "pump boost" découvert comme élément perdu par les gamins du village n'était pas si efficace que ça. Invisible, le bougre, mais se remplissant au fût, avec un bidon et un filtre en forme de chapeau chinois, sans doute : on ne peut être moderne partout !). Et comme le ridicule n'effraie pas notre écrivaillon, on retrouve une nouvelle trace du "Schmidle Touch" avec cette citation aberrante : "À un moment donné, M. Biden, qui avait aux doigts un chapelet, s'est tourné vers Mullen, le responsable des chefs militaires. « Nous devrions tous aller à la messe ce soir, » a-t-il dit". Biden a en effet une particularité : il est catholique, dans un pays qui ne l'est pas. La messe est dite en effet, ou plutôt écrite. Lorsqu'on montrera, un an après le fort maigre butin soi-disant retrouvé dans la villa d'Abbottabad, Biden aura droit à son compte paraît-il : "Et dans la lettre découverte et donnant des ordres en ce sens à un certain Shaykh Saïd, Ben Laden précise qu'il est inutile de monter une opération contre Joe Biden. C'est vraiment "le chef des infidèles" qu'il nous faut, dit-il, et pas son vice-président. Car, poursuit le terroriste, une fois Obama éliminé, "avec le système en vigueur dans ce pays, c'est Joe Biden qui, automatiquement, deviendra président. Il n'est absolument pas préparé à ces fonctions, ce qui provoquera une crise majeure aux États-Unis". "Chef des infidèles", ou le couper-coller des expressions des neocons sur la "croisade" américaine : avec Dieu à nos côtés !

J'avais déjà évoqué ici en septembre 2008 cette sous-jacence religieuse du discours : "Le plus bel exemple de cette emprise religieuse incroyable étant celle du lieutenant-général William G. "Jerry" Boykin, chargé par le Pentagone de la traque de Ben Laden, un évangéliste de premier choix, vétéran des Delta Forces. C’est lui qui a déclaré un jour que c’était Dieu qui avait mis W. Bush à la Maison-Blanche, et affirmé à son retour de Somalie pourquoi il avait gagné la bataille : "Je savais que mon Dieu était plus grand que le sien. Je savais que mon Dieu était un Dieu réel et le sien était une idole."L’homme s’est surtout illustré en devenant le responsable de la formation à la prison d’Abou Graïb de si sinistre mémoire. Avant d’arriver à la prison, il avait fait des conférences à travers les États-Unis où il parlait ainsi  : "Satan veut détruire cette nation, il veut nous détruire en tant que nation, et il veut nous détruire en tant qu'armée chrétienne ».Ou bien ce genre de propos : "pourquoi [les musulmans radicaux] nous haïssent ? Pourquoi nous haïssent-ils tant ? Mesdames et Messieurs, la réponse à cette question est parce que nous sommes une nation chrétienne." Sidérant. Ou encore un "Des ennemis comme Oussama ben Laden et Saddam Hussein ne seront vaincus que si nous arrivons à leur encontre au nom de Jésus " sans appel...

Lors d'une visite le 6 mai à l'Université de Northern Iowa, c'est la première dame qui fera l'éloge des "courageux Seals" pendant que son mari, visitant "triomphant" la base de Fort Campbell du 160th Special Operations Aviation Regiment, des 'Night Stalkers', ceux-là même censés avoir participé à la manœuvre recevra un t-shirt célébrant la101 eme plutôt de mauvais goût pour un détenteur du prix Nobel de la Paix. Une mise en scène supplémentaire, bien orchestrée : le soir même, les espoirs de vote pour sa réelection franchissaient le cap des 50%. On n'ose imaginez ceux de l'annonce d'un Eagle Claw bis... qui auraient fait plonger dans le négatif...

Après ça, que voulez-vous ajouter de plus dans le texte de Schmidle, qui en termine enfin ? Deux grosses allusions à la religion dans le récit, une autre à une opération appelée "Geronimo", décriée par d'aucuns (*) alors qu'elle s'intitule "Trident de Neptune", et pendant ce temps le corps de l'homme le plus recherché au monde qui est toujours entre terre et ciel : "les hélicoptères ont atterri au retour à Jalalabad à environ 3 heures du matin ; McRaven, chef de poste de la CIA a rencontré l'équipe sur le tarmac. Une paire de Seals ont déchargé le sac corps avec le corps, de telle sorte que McRaven et l'officier de la CIA pouvaient voir le cadavre de Ben Laden de leurs propres yeux. Les photographies ont été prises de la face de Ben Laden, puis de son corps étendu" (avec une balle qui lui a enlevé une partie de la tête, un autre journaliste dira que pour le reconnaître on a utlisé des "techniques de reconnaissances faciales"  : son logiciel devait être capable de donner un nom à un camembert bien fait, je parie !).  "Ben Laden a été estimé à environ six pieds quatre pouces (1,93 m, de la taille de De Villepin, qui fait 1,94m ), mais personne n'avait un ruban à mesurer pour confirmer la longueur du corps. Donc, un Seal, qui avait six pieds de haut, s'est allongé à côté du cadavre : il mesurait environ quatre pouces de plus que l'américain. Quelques minutes plus tard, McRaven est apparu sur l'écran de téléconférence dans la salle de la situation et a confirmé que le corps de Ben Laden était dans le sac. Le cadavre a été envoyé à Bagram". On notera le risible de la situation : on a pensé à prendre un kit de détection d'ADN, mais pas de double-mètre pour mesurer le corps. Les équipements étant standardisés sur les navires US, le simple fait de le déposer sur une couche quelconque donnait sa taille, semble oublier l'auteur. Comme il semble oublier qu'à bord du Vinson, il y a un hôpital complet capable de réaliser des prélèvements, des autopsies... et des mesures corporelles. Comme le montre la photo ci-contre, montrant les docteurs du Vinson lors de l'aide apportée à Haïti.

Reste la scène de l'immersion, où notre auteur va nous "vendre" un procédé longuement murî à l'avance, qui accrédite encore une fois le fait d'une expédition punitive avec mort au bout du compte : un assassinat sur territoire étranger interdit depuis 1976 par la commission Church ; mais une interdiction sur laquelle tous les présidents US auront craché. "Dès le début du raid, les SEALs avaient prévu de jeter le cadavre de Ben Laden dans la mer, une manière brutale de mettre fin à ce mythe Ben Laden". Pour justifier la technique, en fait destinée à dissimuler une absence totale de corps à montrer, notre auteur décidément en verve va aller dénicjher un précédent : "Ils avaient réussi à faire un schéma similaire avant. Lors d'un raid du DEVGRU en hélicoptère à l'intérieur de la Somalie en Septembre 2009, des SEALs avait tué Saleh Ali Saleh Nabhan, l'un des hauts dirigeants d'Al-Qaida d'Afrique de l'Est ; le cadavre de Nabhan avait ensuite été transporté dans un navire dans l'océan Indien, avait reçu les sacrements propres aux rites musulmans, et avait jeté à la mer".

Personne n'est allé vérifier l'assertion, bien sûr. Car elle n'est pas assurée : si des hélicoptères US avaient bien fait un raid à l'intérieur du pays, au sud de Mogadiscio, dans une zone sous contrôle des islamistes shebab, et avaient tué lors d'un affrontement au sol les membres du convoi de Land Cruisers , la scène racontée par les seuls américains de l'atterrissage des hélicoptères pour récupérer les corps demeure floue. Saleh Ali Saleh Nabhan (soupçonné d'avoir participé aux attentats de Mombasa en 2002) avait été rendu coupable des attentats contre les deux ambassades US au Kenya et en Tanzanie : les seules poursuites encourues en même temps par Ben Laden sur son avis de recherche du FBI, rappelons-le. C'étaient là aussi des BlackHawks qui avaient supprimé le leader d'Al-Qaida. Nul part ailleurs jusqu'ici il n'avait fait état du procédé d'immersion appliqué au corps de Saleh Ali Saleh Nabhan. Mais son choix par l'auteur comme exemple n'est pas inopportun : ça le relie direct en effet à Ben Laden et pour les seuls faits qui lui étaient reprochés ! On notera que le même auteur prend pour "preuve" de l'immersion du corps une autre immersion... que personne n'a vue, et qu'aucun journaliste n'avait relaté auparavant, et que l'individu choisi pour cet exemple est le second avec Ben Laden a avoir été officiellement occupé pour des attentats (qui ne sont pas ceux du 11 Septembre). Bref, l'exemple idéal... sans aucune preuve, une fois de plus ! Aucune photo n'a jamais été montrée de cette prétendue immersion ! Mais là également, c'était un raid de Blackhawks en territoire étranger qui était responsabe de la mort du leader d'Al-Quaida !

Reste quelques détails encore : "avant de décider cette étape pour Ben Laden, cependant, John Brennan a fait un appel téléphonique. Brennan, qui avait été un chef de station de la C.I.A à Riyad, a téléphoné à un homologue, un ancien du renseignement saoudien. Brennan dit à son interlocuteur ce qui s'était passé à Abbottabad et l'a informé du plan de jeter les restes de Ben Laden à la mer. Comme Brennan le savait, les parents de Ben Laden étaient d'une grande famille dans le Royaume, et Oussama avait été un citoyen saoudien. Est-ce que le gouvernement saoudien avait intérêt à reprendre le corps ? "Votre plan semble bon," a répondu l'Arabie". On notera que les USA ont le souci de prendre l'avis de l'Arabie Saoudite alors qu'ils viennent d'envahir un autre pays sans lui demander son compte sur le raid. Ça ne tient pas debout. On pense immédiatement comme ami saoudien au prince Turki al-Faisal, proche de Donald Rumsfeld, qui a été responsable des services secrets saoudiens, ou à Bandar Ben Sultan, intime de G.W.Bush et de Rumsfeld, le spécialiste du bakchich en contrat d'armes, qui confond argent du pays et argent personnel. En juin 2006, The Guardian avait révélé qu'il avait touché 1 milliard de livres versées par BAE pour obtenir le contrat des Typhoon anglais. L'actuel chef du Conseil de sécurité saoudien et un ancien ambassadeur à Washington. Sur Faisal, voilà ce qui en a été dit : "cet intime de Donald Rumsfeld a dirigé les services secrets saoudiens jusqu’en septembre 2001. Limogé à la veille des attentats du 11 septembre, Turki al-Faisal a été l’officier traitant d’Oussama Ben Laden durant plus de vingt ans. Wahhabite très rigoriste, ce maître espion s’était mal adapté à la vie diplomatique dissolue de la capitale fédérale. Mais surtout, il faisait tâche dans le nouveau biotope de l’administration Bush après la victoire des Démocrates aux élections législatives/mi-mandat de novembre dernier". Les deux n'auraient fait aucune difficulté pour lancer leur feu vert. C'est le premier qui avait expulsé Ben Laden d'Arabie Saoudite en 1991, pour avoir attaqué la famille reignante dans ses diatribes !

"A l'aube, le corps de Ben Laden a été chargé dans le ventre d'un V-22 Osprey, accompagné d'un agent de liaison du JSOC et un membre de la sécurité de la police militaire. Le V-22 Osprey a volé au sud, à destination de la plate-forme de l'USS Carl Vinson, un porte-avions en mer de mille pieds de long à propulsion nucléaire, au large de la côte pakistanaise. Les Américains, encore une fois, étaient sur le point de traverser l'espace aérien pakistanais sans autorisation. Certains responsables craignaient que les Pakistanais, piqué par l'humiliation du raid unilatérale à Abbottabad, pourraient restreindre l'accès du Osprey". Puisqu'il s'agît d'un texte de propagande, autant en profiter pour donner un coup de pouce publicitaire à un engin plus que décrié, qui abîme les porte-avions en se posant dessus (ses tuyères de turbines laissent échapper des gaz trop chauds, et l'appareil, cette danseuse du Pentagone, est constamment en hangar pour des révisions liées à des vibrations insurmontables qui lui fond perdre des boulons en route !). Malgré cela, la Navy le pousse pour devenir le remplaçant du bon vieux C2-A, avion cargo chargé des liaisons entre le sol et le navire, ce qui est une hérésie : il emporte certes plus (le double !) mais à un prix de carburant bien plus élevé. Son apparition fortuite dans le texte de Schmidle n'a donc rien du hasard. C'est la Navy qui commande ! "L'avion a atterri sur le Vinson sans incident. Le corps de Ben Laden a été lavé, enveloppé dans un linceul blanc d'inhumation, puis a glissé dans un sac. "Le processus a été fait "en stricte conformité avec les préceptes et les pratiques islamiques ", a dit plus tard Brennan aux journalistes. La liaison du JSOC, le contingent militaire et un policier, et plusieurs matelots ont placé le corps enveloppé dans un ascenseur en plein air, et ont descendu avec lui au niveau inférieur, qui fonctionne dans le hangar pour les avions.  D'une hauteur comprise entre vingt et vingt-cinq pieds au-dessus des vagues, ils ont poussé le cadavre dans l'eau. De Retour à Abbottabad, les habitants de la ville de Bilal et des dizaines de journalistes ont convergé vers la villa de Ben Laden, et la lumière du matin a clarifié quelque peu la confusion de la nuit précédente. La suie noire du BlackHawk carbonisé et explosé était sur le mur de l'enclos pour animaux (il se tompe encore : les animaux étaient dans le jardin de la villa et l'endroit où est atterri l'hélicoptère servait de potager). Une partie de la queue pendait sur le mur. Il était clair que d'un raid militaire avait eu lieu là-bas". Notre auteur peut donc conclure : "Je suis content que personne n'ait été blessé dans l'accident, et, d'autre part, je suis plutôt content de notre départ de l'hélicoptère a dit l'officier des opérations spéciales". Ce sont bien des mensonges que vient de nous raconter cet homme-lige chargé de présenter une version avalable par le public d'un désasre militaire : logiquement, aucun Seal ne peut être légalement interviewé.

Il convient maintenant de découvrir qui se cache vraiment derrière Nicolas Schmidle. La surprise est de taille, et nous est donné par le remarquable site critique Cryptome, dont le travail est assez monumental à vrai dire. "Nicolas Schmidle a écrit "Getting Bin Laden", un récit dramatique et détaillé du raid destiné à tuer Oussama ben Laden, dans The New Yorker, le 1er août 2011. L'histoire montre que Schmidle a eu un accès extraordinaire aux participants à l'opération, à la Maison Blanche, au département de la Défense, à la CIA, et aux opérations spéciales - les membres de ces deux derniers en fournissant les détails personnels,sur la formation, l'emplacement, la planification et le trajet effectué bien au-delà de ce qui est habituellement révélé sur les actions clandestines. Le "spin de persuasion" des comptes parallèles "CIA John" fournissant genre l'Associated Press pour couvrir la chasse au Ben Laden, qui était également fondée sur un accès privilégié à des informateurs officiels." Cryptome ne se fait aucune illusion : les agences de presse, et surtout l'AP, s'alimentent bien à des sources gouvernementales "discrètes". Les fameux "CIA John" ceux qui deviennent dans les journaux les célèbres "de source bien informée"... "une source sûre", "un correspondant dont nous tairons le nom"... le fameux "milieu autorisé" dont s'était moqué à juste titre le fantaisiste Coluche.

Un "CIA John" comme pourrait bien l'être Schmidle, bien implanté avant son expulsion de 2008 dans le pays : notre homme sera vu le 26 juin 2009 au Foreign Press Center en train d'effectuer une conférence sur le Pakistan, dont on mettra le contenu en ligne sur le site du Département d'Etat US ; pas moins. Une conférence sur son livre, "So To Live or to Perish Forever" dont il expliquera ce jour là le titre, dû selon lui à un jeune pakistanais qui en 1933 rêvait de créer le Pakistan, afin d'éviter que les "Musulmans Indiens" ne disparaissent ; l'intitulé exact étant “Now or Never, Either We Live or We Perish Forever.”  Il y racontait quand il avait appris son expulsion et celle de sa femme : ma femme, donc, était à l'étage à préparer son examen d'arabe qui devait avoir lieu le lendemain matin. Elle était la seule non-musulmane américaine à s'inscrire à l'Université Islamique Internationale, et elle venait d'être engagée pour commencer à animer une émission de télé-réalité en ourdou dans lequel elle se transformait en femme pakistanaise. Alors, elle était très réticente à partir. Elle a dit qu'il n'y avait pas moyen, qu'elle adorait cet endroit, et qu'elle ne voulait pas quitter le Pakistan. Je pensais que, vous savez, si nous pouvions remonter jusqu'à deux ans dans l'histoire lorsque je suis arrivé ma femme, c'était une jeune fille blonde du Jersey, arrivée au Pakistan, vous voyez quoi. Pour m'entendre dire ça maintenant, "je ne veux pas partir du Pakistan". J'adore cet endroit, je pense -vous pouvez être capable de le comprendre - pour une raison ou une autre."

Amusant, la description de la manière dont Schmidle s'était fondu dans la société pakistanaise. A rappeler celle de celui dont je vous ai déjà parlé ici. "Aaron Dehaven(ci-contre) un autre mercenaire de la CIA arrêté par la police pakistanaise (et par l'ISI donc également !) en février 2011, le mois suivant l'arrestation de Davis qui, travaillait officiellement pour la société Catalyst Services, contractante du Pentagone" ' (cf mon épisode V). Celui-ci vivait au beau milieu du Falcon Complex militaire pakistanais, à Peshawar même, (à 150 km d'Abbottaet avait "épousé une femme de la la province de Khyber Pakthunkhwa, juste à la frontière de l'Afghanistan et il parle un Urdu parfait paraît-il : c'est suffisamment rare dans les services US pour être noté" avait-on dit de lui au moment de son arrestation, beaucoup moins médiatisée que celle de Raymond Davis (et correspondant surtout à une mesure de représaille de l'ISI à l'encontre du "phénomène" Davis, dont le rôle sur place consistait à indiquer les cibles à atteindre pour les drones tueurs. Son travail essentiel sur place, ce que révélera la saisie de son GPS. Son téléphone révélant d'autres secrets inavouables (selon le 'Grand Soir' ) : « son téléphone portable a révélé des contacts avec deux auxiliaires d’Al Qaeda au Pakistan, Tehreek-e-Taliban du Pakistan (TTP) et le sectaire Lashkar-e-Jhangvi (LeJ),  ce qui fait croire qu’il était impliqué dans les attentats qui ont frappé les forces de sécurité pakistanaises et la population. Ceci indique que l’Amérique travaille avec les Talibans et Al Qaeda contre l’état pakistanais afin de viser, selon un officiel, les installations nucléaires pakistanaises. « Al Qaeda » ? La CIA travaille avec des « auxiliaires d’Al Qaeda au Pakistan ? » Pas étonnant que les médias gardent un silence de plomb sur cette affaire". Davis, le successeur de Michael Headley, avais-je dit : celui qui nous mènait aux attentats de Mumbaï ! "Un avocat local a présenté à la justice un document affirmant que l’accusé (Davis) préparait une cartographie des lieux sensibles au Pakistan via un système de GPS installé dans sa voiture. Il a ajouté que des puces téléphoniques, des armes à feu et des caméras ont été trouvés sur les lieux du crime le 27 janvier 2011". Cela nous rappelle les visites d'une "voiture blanche" dans l'allée menant à la maison d'Abbottabad, vue par des riverains. Un 4x4 de petit format, paraît-il, genre... petit Suzuki.

Lors de l'arrestation de Davis, les pakistanais avaient trouvé une belle liste de matériel du parfait petit espion (détaillée ici) :

1) Un GPS Garmin GPC 60cSx, disponible au Pakistan dans toutes les boutiques.

2) Un Radio/Scanner. VHF 2 Canaux (les gens disposant d'une immunité ont le droit d'utiliser les Communications Radio ). 

3) Un kit médical de "Basic First Aid Kit" avec un système d'aspirateur Nasopharyngeal (le tube vert)

4) Une ceinture avec de l'argent à l'intérieur.

5) Une série de couteaux dont un Spyderco spécial armée.

6) 6 téléphones portables dont un Nokia 6300 tri-bande.

7) des ciseaux médicaux EMT (acronyme de "emergency medical technician"). L'équipement médical est celui de référence du “Tactical Combat Casualty Care” de l'armée US.

8) des lampes diverses, dont une frontale, et un petit télescope Barska.

9) tout un lot de piles et de batteries diverses.

10) de l'argent, des clés des cartes de contacts et un passeport.

11) des tubes de Cyalume Glow, pour un éclairage express, la navigation ou le marquage de cibles, disponibles aussi en magasin au Pakistan.

12) un armement conséquent, avec chargeurs et pistolet Glock et balles "boostées". 

Avec un tel inventaire à la Prévert (même James Bond avait moins de matos), Davis ne pouvait être un simple touriste. Etrangerment, il s'était rendu dans les mêmes zones qu'avait visités Michael Headley, qui avait été rendu responsable d'être l'instigateur et l'organisateur des attentats de Mumbaï... les deux épouses d'Headley l'avaient dénoncé comme étant un agent secret. Malgré cela, il avait pu continuer à se balader où il voulait au Pakistan ou en Inde, là où il avait pris toutes les photos nécessaires à l'assaut lors d'un voyage "touristique" avec son épouse, qui avait dénoncé son comportement succès à l'ambassade US !

L'affaire Davis avait failli provoquer en février un premier clash sérieux qui s'était terminé en amabilités avec Lt. Gen. Ahmed Shuja Pasha, le responsable de l'ISI : "dans un léger adoucissement de la position pakistanaise depuis l'arrestation de M. Davis, le fonctionnaire (pakistanais) a déclaré que les agences de renseignement américaines et pakistanaises devaient nécessairement poursuivre la coopération, et que le Pakistan était prêt à mettre l'épisode dans le passé, si la CIA cessait de traiter ses homologues pakistanais comme des êtres inférieurs. "Traitez-nous comme des alliés, et non pas comme des satellites", a déclaré le fonctionnaire de la Direction de l'Inter-Services Intelligence, ou ISI. « Le respect, l'égalité et la confiance sont nécessaires." George Little, le porte-parole de la C.I.A a dit les liens entre l'agence d'espionnage américaine et l'ISI "ont été fortes au cours des années, et quand il ya des questions à régler, nous travaillons grâce à eux." "C'est le signe d'un partenariat sain," a dit M. Little." Les deux agences, en résumé, discutaient entre elles, coopéraient... tout en continuant à se surveiller. C'est bien pourquoi l'absorption rapide du coup du raid sur le territoire pakistanais sans trop de représailles reste plus que suspect. En décembre 2010, en représaillle contre les tirs de drone, le Pakistan avait cité le nom de Jonathan Banks comme responsable de la CIA au Pakistan : l'homme avait quitté immédiatement le pays. Selon la presse, c'est l'ISI qui avait lâché son nom dans la nature. Le 9 mai, 8 jours après le raid, la presse pakistanaise recommençait, en laissant filer le nom du remplaçant de Banks, identifié une nouvelle fois par l'ISI. Le jeu du chat et de la souris pouvait continuer.

Selon Slate, le 13 avril 2011, soit fort peu de temps encore avant le raid d'Abbottabad, le Pakistan avait vivement réagi à la découverte des activités illicites de Raymond Davis, celui qui circulait en Honda blanche, qui était devenue très vite une affaire nationale : "Le Pakistan demandait donc l'exode de personnels de la CIA. Exit 130 entrepreneurs. 300 autres sont censés faire leurs valises. Le gouvernement veut également que 25 à 40 pour cent de nos forces d'opérations spéciales prennent la route également. Et pendant que nous y sommes, les autorités pakistanaises souhaitent que nos frappes de drones se réduisent. Ils veulent que la zone de survol des drones soit "rétrécie". Ils veulent que nous consulter avant chaque frappe, ce qui augmente le risque que les personnes que nous ciblons se dispersent ou se sauvent. Et pour l'instant, ils veulent que toutes les attaque de le drones soient totalement suspendues. En fait, les attaques ont été suspendues. La frappe d'aujourd'hui était la première depuis quatre semaines, juste après que Davis ait été libéré". En somme une quinzaine de jours avant le raid meurtrier sur son territoire, le Pakistan et les USA étaient parvenus à un accord. En cas d'attaque sur un taliban, les USA préviendraient le Pakistan, promis, juré.

La thèse du pays "pas prévenu" pour l'attaque du 1er mai suivant devient difficile à tenir, surtout avec les témoignages des riverains qui ont tous dit que dans les jours qui précédaient la police pakistanaise leur avait demandé d'éteindre leurs lampes à l'intérieur de leur maison, rendant celle attaquée la seule éclairée du quartier.... L'auteur du texte de Slate avait eu cette étrange conclusion : "les drones seuls ne peuvent pas gagner la guerre au Pakistan. Mais en nous donnant un moyen de chasser nos ennemis sans troupes au sol et avec moins de victimes civiles, ils peuvent nous aider à éviter de la perdre. Si le Pakistan veut une plus petite empreinte américaine sur son territoire, il convient de faire la paix avec une technologie qui ne laisse aucune empreinte pour tous". En gros, on recommandait de continuer à fermer les yeux sur ce qui était bien des assassinats en territoire étranger. Permise par une collusion effective, voilà où on en était alors... Obama s'est-il alors laissé entraîner à supprimer un chef taliban embarrassant (pilleur de banques en Afghanistan !) en décidant d'agîr discrètement, en milieu semi-urbain cette fois, avec une opération ou un tir de drone aurait provoqué un tollé, étant donné la présence connue dans les lieux de nombreux enfants ? L'énigme Davis est peut-être bien un élément déclencheur largement négligé à cette heure encore. D'autres solutions avaient été envisagées pour éliminer celui qui se cachait à Abbottadbad (nous verrons lesquelles un peu plus tard).

Le jour de sa conférence, également, notre jeune journaliste se fera questionner sur le rôle de la CIA au Pakistan dans les années qui ont suivi le départ des talibans d'Afghanistan. Sans se démonter, voilà ce qu'il a répondu, en bottant plutôt largement en touche : "Eh bien, vous soulevez - vous soulevez un bon point . Et je pense que c'est - je pense que c'est la responsabilité des journalistes américains. Nous savons tous - nous avons tous lu en quelque sorte, vous le savez, le texte classique sur la CIA et l'implication des Etats-Unis en Afghanistan pendant les années 1980, et sommes tous conscients de la mesure dans laquelle le gouvernement américain a en fait quitté le Pakistan et Afghanistan en les laissant en plan en 1989. Nous avons tous - vous le savez, beaucoup d'entre nous ont lu "Ghost War" et sont très familiers avec ce récit et sont familiarisés avec cette histoire. Mon seul point est que, vous le savez, j'ai vécu au Pakistan pendant deux ans, et de nombreux Pakistanais comme vous, sont très - toujours prêts à nous rappeler cette histoire que nous avons oubliée, ce qui est essentiel et très important. Mais par la même occasion, je me sens parfois comme nous tous - et c'est une hypothèse que nous ne pouvons éviter ni refuser, de comprendre que la CIA a été très impliquée dans les années 80 et, avait en fait, une main sur ces pays. Donc, je veux dire, je ne suis en rien ignorant des faits.  Je le sens comme s'il s'agissait d'un événement de l'histoire de l'Asie du Sud et de l'histoire américaine, et nous ne pourrons aller de l'avant qu'en faisant le tri et l'analyse pour comprendre que les choses sont plus nuancées, et c'est pourquoi elles n'ont pas bien été comprises." Voilà donc l'idée que prêchait ce jour-là, deux ans avant le raid d'Abbottabad, notre jeune journaliste : le grand fautif, c'étaient donc les "journalistes américains" qui n'avaient pas assez expliqué le rôle de la CIA dans les années 80 au Pakistan et en Afghanistan !!!! Un plaidoyer pour l'action passée qui ressemble fort à une absolution totale pour l'actuelle, et la pratique des assassinats ciblés par drones... ou par commando !!!

Une photo fondamentale appuyait la notion : celle des conseillers de la CIA au Pakistan en 1987, avec à leurs côtés les responsables de l'ISI . De gauche à droite, on pouvait y admirer le Major Gen. Hamid Gul, directeur du Pakistan's Inter-Services Intelligence Directorate (ISI), et le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) Willian Webster ; le Deputy Director for Operations Clair George ; un colonel de l'ISI colonel ; un autre responsable "senior" de la CIA, et Milt Beard dans un camp d'entraînement à la frontière Nord-Est du Pakistan... Quatre ans avant le 11 Septembre, la CIA et l'ISI étaient comme cul et chemise.  Etrange propos sur le rôle de la CIA, donc.... et étrange réponse un peu plus loin lorsqu'on le questionnait plus précisément sur la présence d'Al-Qaida et du rôle trouble de l'ISI, le rendant beaucoup plus mal à l'aise :

"QUESTION : C'est peut être difficile à dire, mais dans votre sens, combien il y a-t-il au Pakistan de membres actifs de talibans ou d'al-Qaida ? Et aussi, je souhaite vous le demander - il est rapporté que le renseignement pakistanais coopéreavec al-Qaida ou des talibans"..

"MR. Schmidle : pakistanais quoi ?

"QUESTION : services de renseignement pakistanais..." 

"MR. Schmidle : Uh-huh, ouais."

"QUESTION : - organisation de renseignement."

"MR. Schmidle : Ouais."

"QUESTION : Donc, que pensez-vous de cela ?"

"MR. Schmidle : je veux dire, sur ce sujet - je pense que nous pourrions sans doute écrire un livre sur cette seule question. C'est - la présence d'Al-Qaida ? Je veux dire, je suis généralement - et je pense que notre homologue pakistanais serait d'accord - au Pakistan, les gens ont tendance à distinguer entre les talibans et Al-Qaïda, pour savoir si vous êtes un militant local ou si vous êtes un militant étranger. Donc, vous savez, les militants locaux étant - vous savez, connus sous le nom de talibans, pourraient être des dizaines de milliers, vous savez, depuis toure la partie sud du Baloutchistan, et tout le chemin jusqu'au groupe tribal de Bajaur au nord. Je veux dire, que dans l'ensemble, il pourrait y en avoir des dizaines de milliers. Je veux dire, il ya des rapports qui disent qu'il y aun plus grand nombre, celui de cent mille au Sud-Waziristan sous le contrôle de Baitullah Mehsud. C'est juste difficile à quantifier. Quant à la présence d'Al-Qaïda, je pense que nous parlons de centaines. Je pense que nous parlons de quelques centaines de militants étrangers, des Arabes, des Turcs, des Tchétchènes, des Ouzbeks - je veux dire, je pense que ceux qui font la majorité de la présence d'étrangers d'Al-Qaïda qui sont dans ces régions". 

"Votre deuxième question - oh, à propos des agences de renseignement, je veux dire, à partir du point de vue pakistanais sur la sécurité nationale, les organisations djihadistes ont toujours été actifs nationalement. Ils ont toujours été actifs stratégiquement, et pourraient être utilisés pour faire avancer les objectifs nationaux du Pakistan et des objectifs dans la région - en Afghanistan et en Inde. Donc, il ya certainement encore des relations entre les agences de renseignement avec certains membres de ces groupes. Il y a aussi - et je pense que c'est vraiment important de le comprendre - il existe une division - et cela devient aussi de retour au thème que j'ai mentionné au sujet de la sorte de schizophrénie au sein de l'Etat - il ya une division dans l'esprit de l'appareil de renseignement pakistanais comme quoi certains talibans sont de bons talibans et certains talibans sont de mauvais talibans. Voici ce qu'est cette division : dans le Sud-Waziristan, Baitullah Mehsud est, sans doute, dans l'esprit du gouvernement pakistanais, un taliban "mauvais" parce qu'il concentre la plupart de ses efforts pour combattre le Pakistan, alors que le Maulvi Nazir (ici en photo en haut à gauche devant ces hommes), qui est un autre commandant militant dans une autre partie du Sud-Waziristan, est considéré comme un "bon taliban" bon parce qu'il est seulement intéressé dans la lutte contre les Américains et les Afghans en Afghanistan. Donc, vous le savez, je parlais à un officier pakistanais, un officier de très haut niveau général il ya un an. Et nous parlions d'un incident qui s'était produit dans le Sud-Waziristan en Avril 2007, dans laquelle les talibans locaux avaient chassé les éléments étrangers ouzbeks d'Al-Qaïda hors de leur zone. Et la question était de savoir comment - vous savez, comment pourraient-ils faire cela ? Il y avait des rapports - non, des rumeurs - comme quoi l'armée pakistanaise les a aidés. Et ce général m'a dit plus tard que, oui, c'est vrai, que nous, l'armée pakistanaise, nous avons dit à nos soldats d'enlever leurs uniformes, de porter des vêtements locaux, et de s'engager à lutter avec les talibans pour pousser ces étrangers  Ouzbeks hors de cette de zone". L'ISI qui ferait la chasse aux militants d'Al-Qaida recrutés à l'étranger ?

Vous aurez noté le nom du Maulvi Nazir dans sa catégorisation du "bon taliban" selon l'ISI (et donc celui à éliminer, pour les USA)... c'est la définition qu'en donne... Wikipedia. Pour quelqu'un ayant vécu deux ans au Pakistan, il est fort étrange de ne pas citer Abdul Kabir, plutôt... celui qui, de 2006 à 2008 habite une vlla bien connue à Abbottabad... Les "bons militants" soutenus par l'ISI... et objets des tirs de missiles Hellfire à partir des drones... ou des opérations commandos... quand le tir de drone s'avère risqué.

Pour en revenir à notre homme en 2011, il faut revenir à la salle de contrôle de la Maison Blanche pendant le raid. Cela commence par une description des premiers rédacteurs des textes "fuités" sous contrôle gouvernemental. "Des détails de la réunion très secrète et des citations du président Obama, du vice-président Biden, de Robert Gates, de Leon Panetta, de l'amiral Mullen, de l'amiral McRaven, de John Brennan, ou du vice-conseiller de sécurité nationale Ben Rhodes et d'un certain nombre de membres d'opérations spéciales ont été utilisées pour produire un récit dramatique dans lequel il n'ya pas d'échec, ni de contrebalance journalistique à une opération complexe et risquée" écrit Cryptome, qui semble bien avoir tout compris à l'affaire.

Cryptome, l'indispensable, pour qui lui aussi le crash de l'appareil secret a été largement enjolivé, comme le raconte Schmidle : "même l'accident d'hélicoptère inattendu se transforme en un succès : "Je suis content que personne n'a été blessé dans l'accident, mais, d'autre part, je suis plutôt content de notre départ de l'hélicoptère a dit,« l'officier des opérations spéciales. "Cela tient à distance les partisans de la conspiration et donne instantanément de la crédibilité", ajoute-t-il."Vous croyez tout le reste instantanément, parce qu'il y a un hélicoptère posé là (et non ailleurs). " En sommes, le but est bien de faire taire d'emblée "les thèses conspirationnistes" Et Cryptome finit par nous dire qui est à la base de cette propagande "anticonspi" largement répandue sur le net :"certes, Schmidle est un journaliste expérimenté, ayant servi au Pakistan et ailleurs, mais son accès à ceux qui sont impliqués dans la planification de la mise à mort, et du secret et de son exploitation, et sa version implacablement positive de l'histoire (en accord avec la campagne d'Obama à valoriser cet accomplissement singulier), pourrait peut-être s'expliquer par la proximité avec son père, Richard Schmidle, un général des Opérations Spéciales, pilote de F-4 et de F/A-18 au sein de l'Infantry Battalion, First Battalion du 9th Marines, devenu aujourd'hui le commandant adjoint pour les Etats-Unis du Cyber Command...." on en reste bouche bée et aphone, à lire cette information sur celui qui a rédigé la "bonne" version gouvernementale du raid d'Abbottabad !

Tout est dit là, et tout de go : le récit incroyable qui a alimenté toutes les rédactions et qui sert désormais de référence sur le sort de Ben Laden a été rédigé par le propre fils de celui chargé de la guerre électronique américaine, devenue aussi en partie la guerre de l'info sur le net ! C'est l'homme (ici en photo à gauche, à une réception en grand uniforme, bardé de médailles) en effet qui est chargé de la défense des ordinateurs du Pentagone comme c'est lui qui décide des attaques informatiques (ou d'intoxiquer toute la planète en fausses informations, ce qu'est la propagande du XXIe siècle) ! L'USCYBERCOM en effet, « planifie, coordonne, intègre, synchronise et conduit des activités pour : diriger les opérations et la défense de certains réseaux d'information du Département de la Défense, et prépare et, au besoin, conduit, tout le spectre d'opérations militaires du cyberespace pour permettre des actions dans tous les domaines, assurer la liberté d'action des USA et de leurs alliés dans le cyberespace, et le dénier à nos adversaires ».  "Les deux, le père et le fils, seront vus à une conférence en 2010 de lobby de la très influente New America Foundation (liée au Magazine pro-us Slate, qui lui sert de relais grand public). Le récit "journalistique" aujourd'hui communément répandu de la traque de Ben Laden est à l'évidence une commande gouvernementale ! Sidérante (et affligeante) découverte ! Ce récit est donc bien de l'intox, de bout en bout !!! Ecrit spécialement pour que ne reste qu'une seule version des faits. Pas nécessairement la vraie !

Mais il demeure plusieurs points encore à voir, tels que les autres options qui auraient pu être utilisées ou proposées pour se débarrasser "de ce haut dirigeant", du trajet véritable effectué par les assaillants, ce qu'il est advenu des corps des Marines laissés sur place dans le raid raté, ou d'étudier d'autres storytellers ayant tenté d'expliquer comment les USA avaient traqué Ben Laden, où, là ; à vrai dire, ils ont aussi fait appel à leur fertile imagination. Il paraît que deux films d'Hollywood sont en préparation sur le sujet : ils n'auront aucun problème pour trouver des idées de scénario dans cette gigantesque farce, c'est une chose sûre.

 

(*) Heureusement, en effet, certains veillent sur les propos aberrants de Schmidle. Telle C. Christine Fair, qui, dans le Registan, va clouer au pilori la prose délétère de Schmidle, dès le 8 avril qui suit la parution de son texte. Une superbe mise au point, qui remet Schmidle à sa place, celle d'écrivain propagandiste  :

(...) "Les références du dernier point, le fait que son père, Marine Corps le lieutenant-général Robert E. Schmidle Jr., est le commandant adjoint de l'US Cyber Command. D'un point de vue américain, l'histoire se lit comme le scénario du film que Schmidle peut bien aspirer à écrire. Il confirme tout ce que nous avons voulu savoir sur le raid et la bravoure de nos soldats. Le tireur, qui a finalement tué Ben Laden, a même réussi à murmurer « Pour Dieu et le pays" dans la nanoseconde qu'il a fallu à ses synapses pour tirer sur la gâchette, selon Schmidle. Il y a là des implications qui vont bien au-delà des limites d'intégrité journalistique de M. Schmidle et son enrichissement personnel ou ses aspirations professionnelles.

Deuxièmement, il ya le simple fait de la filiation de M. Schmidle. Son père, comme il est indiqué ci-dessus, est le commandant adjoint de l'US Cyber Command. Compte tenu de la propension d'un grand nombre de conspirateurs au sein et au-delà du monde musulman, les liens entre Schmidle à cette organisation par son père seront reliés pour faire de son rapport une opération psychologique militaire destinée à désinformer délibérément le monde .Les raisons en sont au moins doubles. La première est la charge du Cyber Command elle-même, qui, selon le lexique de l'US Department of Defense est de "rassembler les ressources existantes dans le cyberespace, de créer une synergie qui n'existe pas actuellement et la synchronisation des effets des combat pour défendre l'environnement de sécurité de l'information." Alors que l'organisation semble voué à la protection des infrastructures cybernétiques d'autres peuvent interpréter son rôle comme servant à la désinformation du cyberespace.

Deuxièmement, les cyniques peut légitimement se demander quelle influence le cas échéant le père aura eu dans l'article. Schmidle explique cela chez Paul Farhi (un reporter du Washington Post, très critique envers lui). "Il savait que je travaillais sur cela," le jeune Schmidle a dit, mais nous avons tous deux décidé qu'il était préférable de ne pas en discuter à l'avance. Nous avons voulu maintenir des lignes de fonctionnement distincts." Je n'ai aucune raison de ne pas le croire. Toutefois, étant donné que les questions qui planent désormais sur son rapport d'autres lecteurs vont peut être être enclins à le penser ?

"Enfin, de savoir si oui ou non le tireur a effectivement dit "Pour Dieu et pour leur pays" est une autre question importante qui affecte la manière dont les citoyens des États-Unis sont vus à travers le monde. Le conflit avec Ben Laden a été mené lamentablement en termes civilisationnels se concentrant sur l'affrontement de l'Islam contre le doute non-islamique de l'ouest. Depuis 9/11, les pays ayant des minorités musulmanes ont été saisis par l'islamophobie avec quelques États périphériques ou d'autres visant à restreindre la construction de nouvelles mosquées. L'anti-immigration, en Europe, est une préoccupation à peine déguisée pour dissuader les musulmans de l'immigration. Le succès dans la guerre au terrorisme semble être assimilé au succès dans le retour en arrière de la propagation de l'Islam (...) Comment une proclamation selon laquelle Ben Laden a été tué "pour Dieu et pour le pays" pourra être lue dans un endroit comme le Pakistan, où la guerre contre le terrorisme a été largement perçue comme une guerre contre l'islam et les musulmans ?"

"Si cela n'a pas été en fait prononcé, en tant qu'américain, je suis attristée que l'élimination de tueur le plus célèbre du monde a été fait « pour Dieu » d'abord et deuxième pour le pays. Si elle n'a pas été prononcée, un tel détail gratuit ne contribue guère à présenter la cause des États-Unis, qui s'oppose aussi à des terroristes non musulmans. Une histoire trop bonne pour être vraie ? Que les Américains et nos alliés le veuillent ou non, les populations du Pakistan sont essentielles pour les intérêts américains. Ce sera vrai pour l'avenir prochain. Les journalistes ont un rôle important : celui d'informer les publics. Les formes de reportage des journalistes, sont la façon dont les Américains voient leur pays à l'étranger, et de comprendre les pays avec lesquels les Etats-Unis s'engagent. Ils façonnent notre soutien à la guerre, à l'aide étrangère, pour les relations bilatérales particulières. L'expérience des États-Unis avec la guerre en Irak illustre les limites extrêmes de la façon dont une presse couchée et incompétente est devenu également le véhicule pour mobiliser un public en colère pour une guerre mal conçue et injustifiable comme choix. Les États-Unis payeront à long terme le prix de cette erreur stratégique".

"Les journalistes ont aussi, même si c'est moins apprécié, un rôle dans la manière dont le monde extérieur nous voit. Avec l'Internet, le monde entier lit notre presse, notre télévision et regarde entend nos émissions de radio. Le battage médiatique et l'hystérie, la xénophobie, l'islamophobie et des questions plus quotidiennes traitées avec inexactitude et imprudence, ou la manipulation des pièces sensibles de l'information sont visibles pour le monde entier pour nous voir et nous juger. Avec des enjeux aussi élevés, ne devrait pas élever davantage encore les normes d'intégrité journalistiques ? Je pense que oui. Le New Yorker doit immédiatement corriger cette injustice en publiant une note de l'éditeur annonçant le simple fait qu'il n'a jamais interrogé les SEALS impliqués dans le raid." En prime, Christine Fair a raison car elle peut s'appuyer sur un texte anti-espionnage de la loi américaine, celui de "l'Espionnage Act " de 1917, qui punit sévèrement les fuites qu'aurait accordé un membre du gouvernement à la presse.. or tout le texte de Nicolas Schmidle repose là-dessus, avec des allusions même pas déguisées aux liens avec les pontes entourant le président. A trop avoir voulu masquer un désastre, Obama s'est mis dans de beaux draps.

Christine Fair (en photo ci-contre) est un professeur adjoint à l'Université de Georgetown et l'auteur de Cuisines of the Axis of Evil and Other Irritating States..

D'autres reprocheront à Schmidle d'autrs phrases, dans son premier ouvrage, telles que "dans ces passages et de quelques autres (par exemple, une description des "mollahs qui se grattent l'entrejambe"), où on pouvait voir plutôt un cours qui tente de réconcilier l'islam avec la modernité, Schmidle se rapprochait plutôt des fanfaronnades de l'archétype américain, traînant maladroitement autour d'une culture étrangère, en essayant sans grand succès de donner un sens à ce qu'il voyait. "Quelque chose se passe ici, mais vous ne savez pas ce qu'il est / Do you, Mister Jones" on se sent envie de lui dire à ces moments-là..."



20 réactions


  • Frisou 20 juin 2012 09:54

    Les français et l’ISI ont toujours su où était Naamen Meziche

    Un important cadre français d’Al-Qaïda, Naamen Meziche, a été arrêté au Pakistan, près de la frontière iranienne. L’homme, interpellé par les services de renseignement locaux, serait un proche de Younis al-Mauritani, haut responsable d’Al-Qaïda qui avait été capturé au Pakistan en septembre dernier. « Naamen Meziche, un important responsable d’Al-Qaïda, a été arrêté près de la frontière avec l’Iran lors d’un raid mené par les services de renseignement », a indiqué un haut responsable militaire pakistanais sous couvert d’anonymat.

    http://www.leparisien.fr/international/pakistan-un-important-responsable-francais-d-al-qaida-arrete-20-06-2012-2057642.php


  • morice morice 20 juin 2012 10:00

    oui et l’information est très importante !!!! bien vu !!! 


    pourquoi très importante ? 

    pour ça

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dcri-et-pakistan-l-agence-113528

    Merziche est l’inverse de Ben laden : anonncé comme mort par les américains, il a été découvert vivant par les pakistanais....

    je vous en parle demain, logiquement....

    • Frisou 20 juin 2012 11:44

      That’s right.

      Naamen Meziche avait été officiellement tué le 10 Avril 2010 près de Mir Ali au Pakistan par une frappe de drone US.

      Encore un « ressucité » !


  • morice morice 20 juin 2012 11:51

    ressuscité en effet..... très étonnant comme choix en plus....et arrêté à la frontière iranienne en prime.....


  • xray 20 juin 2012 17:31


    Le 9/11 : 
    Une imposture ordinaire dans le cadre d’un montage de guerre classique.
     
    Une version officielle digne d’un scénario de dessin animé pour enfants. 

    /mondehypocrite501.hautetfort.com/">Le 9/11
    Une opération menée par l’armée américaine
    http://mondehypocrite501.hautetfort.com/ 

    La fin d’un mythe mythique (un meurtre sans cadavre) 
    http://mondehypocrite501.hautetfort.com/archive/2011/07/22/un-meurtre-sans-cadavre.html 



  • appoline appoline 20 juin 2012 19:40

    C’était une évidence Morice, il vous a fallu 11 ans pour le comprendre.


  • joelim joelim 20 juin 2012 20:17

    Une interrogation : comment peut-on monter un tel coup monté uniquement pour des raisons de prestige / notoriété ? En effet pour se débarrasser du fantôme de Ben Laden l’administration Obama aurait tout simplement pu reconnaître — ou inventer — des éléments indiquant son décès prématuré. Il faut vraiment être sûr de soi au niveau de sa capacité à imposer un storytelling, ou bien avoir un comportement compulsif pathologique. Ou les deux...


    Cela dit il est dommage que les éléments importants soient mélangés avec d’autres qui sont plutôt discutables, comme l’idée de l’article précédent qu’il soit absurde que les attaquants aient eu peur que les femmes de l’étage aient des explosifs sur elles, sur la base qu’on ne dort pas avec ces choses... On peut en effet supposer que l’arrivée de l’hélico ait été entendue, sans parler du temps qu’il a fallu aux « combattants de l’armée de dieu » pour « nettoyer » le rez-de chaussée et trouver l’escalier de l’étage. Ces femmes avaient probablement le temps de se changer, surtout si elles avaient été aussi paranoïaques que ceux d’en face, et donc l’argument d’incrédibilité tombe à l’eau, sur ce point.



    • morice morice 20 juin 2012 20:58

      Une interrogation : comment peut-on monter un tel coup monté uniquement pour des raisons de prestige / notoriété ? En effet pour se débarrasser du fantôme de Ben Laden l’administration Obama aurait tout simplement pu reconnaître — ou inventer — des éléments indiquant son décès prématuré


      je crois que vous n’avez pas compris depuis quand datait ce problème.... et quelle était la seule façon de tuer... un mort... était celle-là ; sans cadavre de visible.

      Cela dit il est dommage que les éléments importants soient mélangés avec d’autres qui sont plutôt discutables, 

      Je vous rappelle que c’est la CRITIQUE d’un texte officiel, ce que visiblement vous n’avez pas compris non plus...

      Ces femmes avaient probablement le temps de se changer, surtout si elles avaient été aussi paranoïaques que ceux d’en face, et donc l’argument d’incrédibilité tombe à l’eau, sur ce point.

      chacun sait qu’on vit toute la journée avec une ceinture d’explosif...

    • morice morice 20 juin 2012 21:01

      que voulez-vous répondre en prime à un mec qui a écrit ça ::

      Par joelim (xxx.xxx.xxx.104) 19 juin 19:12

      Hallucinant. Le satanisme en action.






      le « satanisme » ???


      on croît rêver en lisant pareille connerie.


    • joelim joelim 21 juin 2012 12:17

      « Hallucinant. Le satanisme en action. », c’est à la fois une boutade liée à la photo avec les simili-cercueils et une façon de les voir selon leurs propres critères, et aussi de se moquer de la méthode coué que les néo-libéraux affectionnent. Le second degré semble vous dépasser mec...

      Moi aussi je peux aussi sortir des trucs, mais de mémoire, je ne suis pas un expert comme vous : où vous en êtes avec votre idée que DeepWater a été déclenché sciemment ? Ça avance, ce truc éminemment sérieux ? smiley 


      Je vous rappelle que c’est la CRITIQUE d’un texte officiel,


      Ah OK, vous faites dans la critique, je croyais que vous essayiez de déméler les fils, de creuser vraiment la question. 



      chacun sait qu’on vit toute la journée avec une ceinture d’explosif...


      Elles n’ont pas entendu l’hélico car elles avaient des boules quies parce que le vieux ronflait, et il est ridicule que la force d’intervention ne le sache pas, c’est le seul scénario que je vois compatible avec vos conclusions que je rappelle ici : 


      «  En prime de jouer au super-héros, on a là une sommité d’imbécillité : celle d’imaginer que les femmes de terroristes dorment avec leur ceinture d’explosifs autour du ventre. Comme jadis les femmes de nobles portaient leur ceinture de chasteté, sans doute. C’est grotesque, absolument grotesque ! Comment a-t-on pu laisser passer ça comme écriture d’un récit se voulant « sérieux » ? »


      Donc si j’ai bien compris votre position, ils étaient sûrs de ne pas avoir réveillé les occupants de l’étage avant de monter ? N’est-ce pas grotesque, pour reprendre votre terminologie ?


    • morice morice 21 juin 2012 12:40

      où vous en êtes avec votre idée que DeepWater a été déclenché sciemment ?


      Jamais écrit ça ici, vous vous foutez du monde là, franchement !!! 
      incroyable de balancer pareillles choses car mossieu s’est fait moucher et ne le supporte pas : encore un mec à l’égo démesuré.

    • morice morice 21 juin 2012 12:43

      Donc si j’ai bien compris votre position, ils étaient sûrs de ne pas avoir réveillé les occupants de l’étage avant de monter ? N’est-ce pas grotesque, pour reprendre votre terminologie ?


      vous sauriez lire, vous vous seriez aperçu que cela je l’AI DIT ET MEME ECRIT.

      Je constate que vous n’avez rien lu de ce que j’ai pu écrire et ne faites même pas la différence entre le texte que je critique et les critiques elles-mêmes : apprenez donc à lire avant de poster !

    • joelim joelim 22 juin 2012 13:03

      Morice vous êtes vraiment un cas. En terme d’égo j’aurais des leçons à prendre.


      Je vais vous rafraichir la mémoire, un certain Morice a écrit « Blue Bayou (10) pas un Katrina, mais peut-être bien un autre WTC !  » et précisa à propos de Cheney : « Pourquoi mentent-ils autant sur les faits, là, oui, voilà le problème : qu’on m’EXPLIQUE pourquoi ce mec a revendu ses actions AVANT l’accident alors qu’il ne l’avait pas fait bien AVANT.. ».


      Vous poursuiviez donc bien l’idée que DeepWater a été déclenchée sciemment. Si je ressors ça c’est pour que vous descendiez de votre piedestal, vous êtes un être imparfait comme les autres, et il est ridicule de toujours dévier sur des attaques ad-nominem dès qu’on fait la moindre critique argumentée de vos textes. Et je constate que vous n’assumez pas vos positions passées, vous vous inventez votre propre réalité en somme... Ou alors vous avez oublié, ce qui revient au même.


      Quand à mon objection pourtant simple (qualifier de grotesque une idée qui ne l’est pas), je subodorre que vous ne voulez pas la comprendre car cela risquerait de diminuer la haute opinion que vous avez de vous-même. Qui n’est partagée par pas grand monde, même si on fait abstraction de votre relationnel un poil pathologique. smiley 


    • morice morice 22 juin 2012 13:09

      Vous poursuiviez donc bien l’idée que DeepWater a été déclenchée sciemment. 


      en aucun cas... je précise que je souhaiterai une explication : la vente des actions n’est pas directement liée, ce que je n’ai pas dit non plus !!! Cheneey avait beaucoup investi via son entreprise dans le cimentage des puits. Or là, une opportunité s’ouvrait plutôt...

  • Guy BELLOY Guy BELLOY 20 juin 2012 20:22

    @Morice:Bonsoir,
    J’apprécie toujours vos articles fort bien documentés mais n’y-a-t-il-pas de préoccupations plus actuelles pour les citoyens de ce pays ?

    http://decryptages.blog4ever.com/blog/lire-article-558299-9374840-j_ai_reve_d_un_pays___.html


  • morice morice 20 juin 2012 20:59

    désolé, mais je ne vais pas tomber dans l’anti socialisme primaire qui est le vôtre.


    • cancrela 20 juin 2012 22:22

      Tu as entièrement raison Kmarade morice, reste dans ton monde où t’es cerné par des fachos, des nazis, des racistes, des xénophobes et des antisémites qui se refuse de voir en BHL le Messie tant attendu.


  • morice morice 21 juin 2012 08:20

    Pénibles les gugusses là ....pénibles.


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