lundi 20 avril 2015 - par Résistance

Les animaux préféraient l’Union soviétique

Les animaux préféraient l'Union soviétique

Les chocs socio-économiques qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique ont eu des effets particulièrement inattendus. Un groupe de chercheurs a publié dans la revue scientifique Conservation biology une étude portant sur les grands mammifères de Russie. Il ressort que ces derniers ont payé un lourd tribut depuis l’effondrement du bloc de l’Est. Les auteurs mettent en avant les activités croissantes du braconnage et une érosion palpable de la protection de la faune.

Les dix scientifiques menés par Eugenia Bragina, qui a enseigné successivement pour l’université Lomonosov de Moscou et l’université du Wisconsin-Madison, ont ainsi analysé les tendances de la population de huit grands mammifères de Russie entre 1981 et 2010, une période charnière à l’Est. « Nous avons montré que la population des sangliers, des ours bruns et des élans avait commencé à diminuer au début des années quatre-vingt-dix ».

« Ces trois espèces sont très différentes et ont des exigences qui leur sont propres en matière d’habitat », a ajouté la chercheuse à la BBC. Les élans apprécient les forêts alors que les sangliers cherchent plutôt leur nourriture dans les champs. Ce n’est donc pas la dégradation d’un milieu en particulier qui est la cause de la baisse du nombre des grands mammifères.

Eugenia Bragina a ajouté que « la seule espèce à avoir bénéficié de la situation était les loups ». Les incitations destinées à les chasser ayant été abandonnées après 1991, sa population a augmenté de 150 % durant la décennie suivante. L’équipe de la chercheuse laisse penser que cette situation a probablement contribué au déclin des élans. La nature a horreur du vide…

La seconde partie de l’étude, commencée dans les années 2000, n’est pourtant pas entièrement négative. Les scientifiques ont mis en avant que la population de sangliers est aujourd’hui plus importante qu’en 1991. Au milieu des années quatre-vingt-dix, elle avait pourtant perdu la moitié de ses membres. Il s’agit cependant d’une espèce qui a trouvé de nouvelles sources de nourriture ces dernières années, montrant ainsi une forte adaptabilité à son environnement. D’autres espèces semblent récemment connaître des jours meilleurs, comme le cerf. Mais d’autres, telles que le lynx eurasien, sont sérieusement en péril.

Eugenia Bragina et son équipe ont mis pour la première fois en évidence les impacts d’un choc politique et économique sur la biodiversité. « Quand cela arrive, on ne prête pas attention à ce qui se passe dans la nature », conclut la scientifique. « Et lorsque la pauvreté augmente comme ce fut le cas en Russie dès le début des années quatre-vingt-dix, il n’y a plus de ressources pour gérer l’environnement. Je crois que c’est le moment d’accorder une attention particulière à la préservation de l’environnement. Sinon, on ne pourra que constater que d’importantes espèces emblématiques sont en voie de disparition ».

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/les-animaux-preferaient-lunion-sovietique



11 réactions


  • César Castique César Castique 20 avril 2015 09:48

    On est heureux d’apprendre que le régime communiste profitait à d’autres qu’à la Nomenklatura. Qui réservait le gibier à son usage quasi exclusif, à en croire certains reportages.



    « Eugenia Bragina et son équipe ont mis pour la première fois en évidence les impacts d’un choc politique et économique sur la biodiversité. »


    Pour ce qui est de l’impact du communisme sur l’environnement, la mer d’Aral en offre un exemple des plus éloquents.

    • Valas Valas 21 avril 2015 14:54

      @César Castique

      Je ne suis pas certain que l’on puisse mélanger régime communiste et développement mafieux privé, pardon du lobbying.
      Bref ce qui s’est passé à la mer d’Aral a été fait essentiellement pour se qui était considéré comme une des priorités, le coton.
      Malheureusement les dégâts collatéraux ont eut un impact catastrophique dans toute la région.
      C’est là que vient la question, comme toujours : A qui cela a profité ? Une poignée d’hommes qui s’en sont mis plein les poches et ont capitalisés leurs gains. Et là on ne peut plus parler de communisme ou autre politique sachant qu’à cette époque le gouvernement avait autant de pouvoir que le notre aujourd’hui en France au grand bonheur du MEDEF et des puissantes multinationales ayant au moins un pied en France.
      Bonne journée


  • lsga lsga 20 avril 2015 10:53

    le développement économique de l’Europe de l’Est s’est très fortement accéléré à la chute de l’URSS. Vous en concluez que l’URSS était écologique ? alalal...


  • Spartacus Lequidam Spartacus 20 avril 2015 11:00

    C’est sur les poissons de la mer d’Aral que les coco ont asséché préféraient l’URSS.
    A ranger à cotés des biches irradiées de Tchernobyl et des taupes qui ne prolifèrent plus dans les sols contaminés à jamais de l’ex-industrie lourde.

    Que de conneries ubuesques et stupides sortie par les gauchistes. L’URSS est sortie polluée et dévastée des années de communisme.


  • Loatse Loatse 20 avril 2015 11:59

    Ahhhh, la préservation de l’environnement en URSS, c’était quelque chose !!!


    vingt réacteurs de sous-marins nucléaires et le réacteur de brise-glace immergés depuis 1965 dans l’océan Arctique, au Nord de la Sibérie orientale. Selon certaines estimations, les déchets de la mer de Kara représenteraient les deux tiers de tous les matériaux nucléaires immergés dans le monde.

    Le polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk au Kazakhstan

    Le polygone de Semipalatinsk est le premier et l’un des principaux sites atomiques soviétiques. Entre 1949 et 1989, l’Union soviétique y fit exploser un total de 468 bombes atomiques dont 125 dans l’atmosphère et 343 sous-terre. Le site, qui s’étend sur 18 540 km2, a été fermé en 1991 par les autorités kazakhes, mais il n’est pas clos et les habitants des villages voisins y envoient paître leurs troupeaux. En 1997, l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a confirmé que le site présentait de graves risques pour la santé publique. En effet, et selon plusieurs études concordantes, la proportion de personnes atteintes, notamment de cancers et de maladies mentales, dans les zones proches du polygone serait de 35 % supérieure à la moyenne du Kazakhstan.

    D’autres risques de contamination radioactive…

    La production d’uranium et le stockage de déchets nucléaires ont engendré d’importants risques de contamination radioactive.Celle-ci touche plusieurs régions de Russie et d’Asie centrale. Par exemple, le lac Karatchaï qui borde le complexe industriel Mayak près de Tcheliabinsk dans l’Oural témoigne de la négligence passée de l’industrie nucléaire. Il est considéré actuellement comme l’un des endroits les plus pollués au monde. Les déchets nucléaires immergés dans le plan d’eau totaliserait 120 millions de curies, avec des quantités de strontium-90 et de cesium-137 sept fois supérieures à celles relâchées par l’explosion de Tchernobyl. Les déchets de 50 années de production, de traitement et de stockage d’uranium s’y trouvent en effet entreposés.


    D’aillleurs, c’est bien connu, les soviétiques grands amis des animaux lors des essais nucléaires, avaient mis un peu partout des panneaux pour les ours, les loups, les sangliers ’attention camarade à quatre pattes, cette zone ne te sera pas profitable si tu persistes à y rester ! « 

     »Nous avons montré que la population des sangliers, des ours bruns et des élans avait commencé à diminuer au début des années quatre-vingt-dix ».

    Tu m’étonnes !....




  • Abou Antoun Abou Antoun 20 avril 2015 12:45

    Les animaux préféraient l’URSS .
    Possible ! mais 18% des Russes la regrettent aussi qui votent pour Ziouganiov. C’est une simple remarque, je ne prends pas parti.


  • Loatse Loatse 20 avril 2015 13:19

    @ Abou Anttoun


    Syndrome de Stockolm surement.... Nostalgie de l’appartement communautaire ou chacun en plus de son pq perso, amenait son ampoule... des longues heures de files d’attente devant les boutiques ou avec un peu de chance, les jours fastes, tu pouvais repartir avec une méchante saucisse de viande pour agrémenter le chou... Nostalgie du voisin qui s’intéressait vivement à vos allers et venues, à vos fréquentations, à vos paroles..parfois suivies de visites surprises en pleine nuit..

    Sans compter ces jolis camps de vacances un peu genre scouts du côté de la sibérie (il y a même des ingrats qui s’en sont plaints !)

    C’est sûr c’était mieux avant....





  • kalachnikov lermontov 20 avril 2015 16:55

    En fait, ils ne savent rien mais disent n’importe quoi.

    Le bouquet étant le dernier paragraphe.


  • Bruce Baron Bruce Baron 20 avril 2015 20:20

    Je ne sais pas si les animaux vivaient mieux du temps de l’URSS, mais je remercie l’auteur pour nous avoir fait découvrir cette belle carte.


  • Deneb Deneb 21 avril 2015 08:01

    Je conclus que l’URSS préférait les animaux aux humains, ces derniers se reprochaient d’ailleurs de plus en plus des premiers.


    • Valas Valas 21 avril 2015 14:57

      @Deneb

      Rien qu’en France, je croise des humains qui me font préférer les animaux qui sont généralement moins agressifs...


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