Les bonheurs minuscules...
"Le bonheur, je crois, après pas mal d'expériences, s'atteint et se procure dans des choses qui sont gratuites, des petites choses minuscules auxquelles d'ordinaire on ne fait pas attention, mais qui, si on y prête attention, composent le bonheur, précisément...
Des choses minuscules mais nombreuses dans une journée : par exemple, goûter le plaisir de voir passer une averse, le bruit d'un vent dans les arbres, une fleur que l'on respire, un oiseau qui vient taper à la fenêtre ou chanter, une visite de quelqu'un qui vous aura intéressé par sa conversation, une plume qui marche bien, un travail qui fonctionne bien, une feuille de papier qui glisse bien, tout cela fait partie du bonheur...", disait Jean Giono, interrogé en 1965 par Claude Santelli.
C'est à l'occasion de l'émission la Grande Librairie sur France 2 que l'on a découvert cette archive qui donne la parole à Giono, une belle émission consacrée à l'émerveillement...
Dans un monde moderne où l'homme qui vit surtout dans des villes est coupé de la nature, de ses beautés, de l'émerveillement qu'elle peut nous procurer, voici une belle leçon de sagesse et de bonheur...
Il nous faut retrouver ce contact avec la nature, savoir saisir et savourer ces instants de bonheur qui nous sont offerts.
Le bonheur de marcher tout simplement, le bonheur de profiter d'une balade dans la nature, admirer les arbres en toutes saisons, en saisir les parfums, les couleurs, les formes...
Il existe des bonheurs gratuits et minuscules innombrables : une promenade dans la nature, un coucher de soleil aux teintes dorées, les couleurs changeantes du ciel, les brumes du matin qui encerclent les paysages et les transforment en un monde incertain, la joie des vagues sous le soleil, le murmure du vent dans les ramures des arbres...
Les senteurs de l'automne, celles de l'hiver, et du printemps, les parfums des fleurs, géraniums, gardénias, muguet, lavandes et thyms de Provence...
Il est temps de redonner de la place à tous ces petits bonheurs gratuits, il est temps de ne plus se laisser aller au vertige de la consommation.
Giono a écrit aussi Les Vraies Richesses, "titre explicite pour une manière de récit et d'essai dénonçant la vanité de la vie citadine, de l'argent, célébrant la gloire du soleil, de la terre, des collines, des ruisseaux, des fleuves " qui m'irriguent plus violemment que mes artères et mes veines ". L'ouvrage débute par une promenade parisienne à Belleville, prétexte pour l'auteur à une réflexion sur les " racines ". Giono, visionnaire et virtuose du sacré, rejoint vite, d'un bel élan amoureux, ses chemins de traverse provençaux, ses paysans mythologiques, la loi du pain, le vent des rêves."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/01/les-bonheurs-minuscules.html
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