Les Émirats arabes unis et la stabilité en Syrie
La récente visite de Son Altesse Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, en Syrie vise à garantir la stabilité dans la région du Moyen-Orient, alors que les EAU poursuivent leurs efforts pour ramener la Syrie dans le giron arabe et mettre fin à plus d’une décennie d’aliénation arabe à l’égard de Damas.
Pendant la visite de travail de Son Altesse Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan à Damas, il a rencontré le président Bashar Al Assad et de hauts responsables syriens. Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques continus des Émirats arabes unis pour rétablir la sécurité et la stabilité en Syrie.
Il s’agit de la deuxième visite de Son Altesse à Damas. La première a eu lieu en novembre 2021, et une visite clé du président Assad aux EAU en mars dernier a été intercalée entre les deux visites. La visite de Son Altesse incarne l’une des plus importantes qualités de la diplomatie émiratie. Il s’agit de la capacité à prendre l’initiative et à mettre les convictions en action sur le terrain. Les EAU estiment que l’isolement continu de la Syrie n’est ni dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité régionales, ni dans l’intérêt du peuple syrien. Par conséquent, les EAU ne s’attendent pas à des solutions arabes collectives, qui ont peu de chances d’être mises en œuvre dans un avenir prévisible étant donné la fragmentation, la désintégration, la faiblesse et la fragilité du système régional arabe. Les Émirats arabes unis soutiennent la Syrie et son peuple et cherchent des solutions et des moyens de sortir de la situation actuelle qui, comme l’a noté Son Altesse Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, touche tous les pays arabes.
La démarche des Émirats arabes unis pour soutenir la Syrie n’est pas le résultat de la dernière visite, mais a commencé en 2018 lorsque les Émirats arabes unis ont rouvert leur ambassade à Damas après sept ans d’éloignement collectif arabe. Depuis, les relations entre les deux pays n’ont cessé de se développer, notamment dans les domaines économique et commercial. Ce sont les domaines les plus importants dont la Syrie et son peuple ont besoin. Les efforts et l’engagement des Émirats arabes unis en Syrie ne blanchissent pas le régime du Président Bashar Al Assad, comme le prétend la partie américaine. Les dernières années ont montré qu’il ne faut pas faire l’autruche et ignorer les faits sur le terrain. L’intérêt public ne doit pas être mis de côté tant que l’Occident ne tourne pas son attention vers le problème de la Syrie et de son peuple. Cette question a perdu de son importance sur la liste des priorités de la diplomatie occidentale depuis le début de la crise en Ukraine et même avant.
Washington et les autres capitales occidentales n’ont pas de stratégie claire sur la façon de gérer ce qui se passe en Syrie et l’orientation future de la situation. Elles se contentent de protéger leurs intérêts ou ce qu’elles considèrent comme des objectifs stratégiques en Syrie et sont à l’aise avec un état de non-stratégie. Ils se contentent de recycler la crise sans développer une vision ou une perspective claire pour une solution à la situation syrienne qui garantira, premièrement, le retour de la sécurité et de la stabilité en Syrie et, deuxièmement, la région du Moyen-Orient dans son ensemble. La deuxième visite de Son Altesse Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan en Syrie, au cours de laquelle les EAU ont accueilli le Président Bashar Al Assad, a brisé le cycle de l’isolement arabe officiel envers le pays et a permis à la diplomatie émiratie de réunir les perspectives turques et syriennes. Toutes ces étapes et ces objectifs témoignent du réalisme des Émirats arabes unis, qui considèrent les événements de manière logique, au-delà des slogans et de la petite politique.
L’accent est mis sur les intérêts des communautés et les ingrédients de la sécurité et de la stabilité régionales. C’est le moteur de la diplomatie émiratie de la réduction à zéro des problèmes. Les Émirats se sont rapprochés de la Turquie, communiquent avec l’Iran et ont déjà signé un accord de paix historique avec Israël ; la poursuite du rapprochement avec la Syrie semble donc naturelle et ne peut être séparée des démarches globales des Émiriens au niveau régional. Ces avancées régionales entreprises par les EAU sont un exemple d’efforts sérieux pour faire face aux différentes crises qui touchent de nombreux pays de la région. La crise actuelle en Syrie et l’isolation en cours de la Syrie ne font que prolonger les tensions et les conflits régionaux. Cela, à son tour, demande de meilleurs efforts et positions politiques pour sortir de l’impasse, que ce soit en Syrie ou ailleurs.
Il ne fait aucun doute que le Moyen-Orient a besoin de ces efforts diplomatiques des Émirats lorsqu’il s’agit de gérer les crises et de mettre fin à un état de tension qui ne sert plus à rien dans plusieurs pays de la région. Après tout, dans le système international labile d’aujourd’hui, un effort collectif de l’étranger pour résoudre ces crises n’est pas près de voir le jour.