vendredi 5 novembre 2021 - par Angèle Tremblay

Les flocons de neige

Novembre est maintenant à nos portes et déjà la température commence à chuter en dessous de zéro. Bientôt, la neige s’étendra sur tout le Québec tel un grand manteau blanc. Chaque année, nous rechignons lorsqu’il est temps de déneiger, mais nous ne nous arrêtons jamais un instant pour penser aux milliards de flocons de neiges accumulé dans une seule pelleté. Et nous pensons encore moins souvent au fait que chaque flocon est différent, unique. D’ailleurs, nous ne nous en apercevons point puisque pour nous, la neige est une mer blanche et froide qu’il faut ramasser, rien de plus qu’une étendue uniforme. Mais la neige, c’est tout sauf quelque chose d’uniforme. Chaque flocon réunit des caractéristiques propres aux flocons de neige tout en possédant des traits qui lui sont propres. C’est un peu comme les êtres humains. Nous sommes tous humains, réunissant toutes les caractéristiques propres à notre espèce, mais en possédant des traits qui nous sont appartiennent. Mais l’homme est un être intolérant qui devrait apprendre à vivre dans le respect et dans l’unité. Pour nous aider à mieux comprendre, étudions un peut les principes d’unité et d’individualité.

 

Tout d’abord, parlons d’unité, un principe de moins en moins courant de nos jours. Aujourd’hui, la division règne partout en maîtresse des lieux et cela nous fait oublier que derrière nos différences se caches un être humain autant semblable à notre voisin qu’à l’autre être humain de l’autre côté du globe terrestre. Tout comme les flocons de neiges qui ont en commun comme caractéristiques permettant de les différencier d’être blancs, froids et composés d’eau gelée qui tombe du ciel. Jusque-là, tout le monde est capable de dire que nous parlons de la neige. C’est la même chose pour les humains. Nous avons tous deux yeux, deux bras et deux jambes. Peu importe de quelle couleur ils sont. Oui, il existe différentes couleurs de peau, mais notre sang est uniformément rouge et nous avons tous un cœur pour l’acheminer partout à travers notre corps. Là encore, n’importe qui est peut savoir que nous parlons des humains. Le problème est bien souvent lié au sophisme de généralisation abusive, qui, comme son nom l’indique, prend quelque chose pour exemple et l’applique à toutes les situations ou, comme dans le cas ici présent, à tout le monde. Ce sophisme est présent dans les modes, ces dernières étant une sorte de moyen de catégoriser chaque personne de notre société et de la rentrer dans « sa petite case ». Qui de nos jours n’a pas déjà acheté quelque chose parce que c’était « à la mode » ? La plupart du temps, nous nous conformons au reste de la société en ce qui a trait à nos choix de vêtements, d’activité sportive ou de hobbies. Et il va sans dire que le reste de la société possède une grande expertise dans le domaine de l’influence concernant nos choix, notamment avec l’utilisation de la publicité à tous les coins de rues, des annonces à la télévision à toutes les dix minutes d’une émission (ce phénomène trouve son écho à la radio), les millions de promotions dans les revues et les journaux et je ne parle même pas des réseaux sociaux… L’être humain est une créature sociale qui a besoin des autres non seulement pour survivre, mais pour vivre aussi. Par le fait même, nous ressentons tous le besoin d’appartenir à un groupe. C’est ce qui fait en sorte que nous sommes si facilement harponnés par toutes ces publicités qui nous mettent dans la tête qu’avec un certain produit, nous serons beau et nous aurons plein d’amis. Nous faisons preuve de conformisme social parce que cela nous rassure. Cela revient à dire que nous devons tous être pareilles. Dans ce cas, nous parlons d’uniformité, ce qui est bien loin de la réalité puisque chaque personne est différente. Seulement, à cause du conformisme sociale, dès que quelqu’un sort de l’ordinaire, il est regardé comme une personne étrange qui n’a pas sa place dans notre monde alors que le fait qu’il y ait des gens différents de nous soit tout à fait normal. En tant que société, nous devrions, pour assurer un meilleur avenir à nos enfants, arrêter de se conformer, de « suivre la mode », afin de favoriser l’unité et l’harmonie au sein de notre communauté et d’ainsi éviter des conflits qui ne mènent à rien.

 

Ensuite, arrêtons-nous quelques instants sur le sujet de l’individualité. Par définition, l’individualité c’est un ensemble de « caractères par lesquels une personne ou une chose diffère des autres »[1]. À l’exemple des flocons de neige, les humains sont d’une part tous identiques et d’autre part tous différents. Prenons les petites fleurs glacées pour commencer. Nous avons convenu plus haut qu’elles sont toutes blanches, froides et composées d’eau gelée tombée du ciel. Bien qu’ils possèdent ces caractéristiques en commun, les flocons se cristallisent tous différemment, suivant une certaine ligne de conduite, mais chacun conservant ses différences. Il en résulte que chaque flocon est unique au monde et ce depuis les tous début de celui-ci ! Incroyable ! Impossible ! Fantastique ! Assurément, il n’y a que chez la neige que l’on peut obtenir une telle infinité de possibilité ! Mais est-ce vraiment le cas ? Bien sûr que non, chez les humains également nous retrouvons une telle infinité de possibilité. Chaque individu est unique à la base, dû à notre génétique. Puis, le bagage des expériences entremêlées avec notre environnement et tout un tas d’autres facteurs font qu’il est impossible de réunir plus d’une fois touts les mêmes conditions propices et nécessaires pour créer deux personnes identiques. Mais pourquoi nous attarder à tout cela ? Parce que c’est ce qui explique toutes les divergences d’opinion, de goût, de passion, de style, de cheminement que nous voyons dans nos sociétés. L’humanité doit apprendre à respecter ces divergences si elle veut arriver à accomplir quelque chose de bien, non seulement pour l’avenir, mais aussi, et plus spécialement, pour le présent. Cela n’a rien avoir avec un caprice éphémère, mais avec une nécessité puisque tout le monde possède sa propre individualité et les hommes ont oublié comment vivre en harmonie malgré nos différences.

 

 

En bref, les principes d’unité et d’individualité nous aident à comprendre un peu mieux la nécessité de vivre dans l’unité puisque l’individualité est inhérente aux hommes et que nous devons apprendre à vivre ensemble sans essayer de réprimer cette dernière à coup d’uniformité et de conformisme social. Pour terminer, nous devrions prendre exemple sur les flocons de neige qui, tout en étant tous uniques, s’unissent en de magnifiques bancs de neige qu’il nous faut pelleter l’hiver. Pour ce faire, nous pouvons utiliser la comparaison, car les flocons de neige et les humains ont bien des points en commun même si cela ne nous saute pas aux yeux à première vue. Et nous pourrions même étendre la comparaison aux différents animaux qui, tout en ayant toutes les caractéristiques propres à leur espèce, possèdent leurs propres spécialités génétiques, car l’individualité et l’unité sont présentes partout dans la nature, du plus petit brin d’ADN à la plus grande galaxie de l’univers.

 

Angèle Tremblay

Alma, 2 novembre 2021

 

[1] Définition du dictionnaire LeRobert



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