Les « Footaises » de Cantona
Eric Cantona footballeur-karatéka à la retraite, artiste protéiforme, et poète inspiré est très présent actuellement sur les médias pour assurer la promotion de son recueil de dessins et de réflexions Mon Carnet dont le comité de lecture de Flammarion a du décider la publication un soir de beuverie si nous en jugeons par les quelques exemples disponibles sur le net.
Le journaliste des Inrocks David Doucet n’a pas hésité à écrire dans le chapeau de l’article qu’il consacre au philosophe à crampons que « Derrière ses petits bonhommes faussement naïfs, l’ancien footballeur tente de nous faire prendre de la hauteur sur notre époque. » Sans doute fait–il allusion au dessin d’une échelle que nous joignons à ce billet et dont les barreaux semblent aussi être pris de boisson.
Nous ne pensons pas que nous trouverons dans ce carnet l’explication de texte concernant sa plus célèbre mais hermétique pensée « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur jeter des sardines ». Cette réflexion philosophique avait plongé les nombreux journalistes présents dans un abîme de perplexité dont certains ne sont jamais remontés.
Il a profité de sa tournée promotionnelle dans l'hexagone pour effectuer un petit détour par le Palais de justice de Paris et se voir signifier une mise en examen pour diffamation à l’encontre de Deschamps en sous-entendant que ce dernier était raciste.
Si l’ex légende mancunienne n’a pas gagné la coupe du monde tandis que Petit, Lebœuf, Laurent Blanc, le porteur d’eau Deschamps ont pu brandir à bout de bras la coupe aux grandes oreilles, c’est sans nul doute la faute de Jacquet qui avec son patronyme franchouillard ne supportait probablement pas les noms à consonance transalpine se terminant par la lettre a puisqu’il ne fut pas plus que Ginola, sélectionné.
Il y eut bien un dénommé Candela mais comme en grammaire, ce n’est que l’exception qui confirme la règle. A noter que malgré ses origines nord-africaines un certain Zinedine Zidane fit partie en de l’aventure et qu’il fit avantageusement oublier l’absence du King de Old Trafford. Sans oublier la présence de joueurs racisés, comme Thuram et Desailly.
Le terme ‘’racisé’’, autrefois réservé aux sociologues, est désormais très en vogue dans les cercles militants antiracistes, il désigne les personnes non suspectes de ‘’blanchité’’ et connait son heure de gloire avec le stage de non mixité organisé par Sud Education 93.
Dans un entretien au Guardian en mai 2016, cet éminent spécialiste en anthroponymie nous expliquait que la non sélection de Benzema et Ben Arfa par Deschamps ne répondait pas à des considérations techniques et tactiques qui sont chères à notre sélectionneur mais à leurs patronymes maghrébins.
Emporté par sa flamme antiraciste et sans doute trompé par une inquiétante déficience visuelle, il passa par pertes et profits Adil Rami, mais aussi N’golo Kanté, Moussa Sissoko aux ‘’diamous’’ mandingues et beaucoup d’autres encore.
Et d’ajouter « Deschamps, il a un nom très français. Peut-être qu’il est le seul en France à avoir un nom vraiment français. Personne dans sa famille n’est mélangé avec quelqu’un, vous savez. Comme les Mormons en Amérique ».
On peut penser que si le hasard avait fait naitre le natif de Bayonne sur l'autre versant pyrénéen, côté hispanique, en le dotant d’un patronyme plus exotique comme Deloscampos, il aurait paru tout de suite plus sympathique aux yeux de cet ‘’autruiste’’ d’obédience gauche caviar de la baltique.
On ne sait pas non plus, si sa xénophilie assumée, le pousse à préférer Sarkozy à Besancenot, Finkielkraut à Badiou, le riz cantonais au riz camarguais ou si celle-ci a ses limites en matière idéologique et culinaire ni si son goût affirmé pour le mélange l’incite à troquer pour circuler sa limousine pour une mobylette.
Devenu un acteur au jeu tout aussi inexpressif que celui de Jean Pierre Léaud, il aurait pu envisager de se voir décerner à la place de ce dernier la Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes en mai 2016 s’il avait pris comme nom d’artiste un pseudo bien Français comme Dupont, Durand ou mieux encore Ducon, patronyme d’appellation d’origine française contrôlée.
Sur France Inter récemment, notre poète a déclaré qu’il ne se sentait « pas français » en confirmant qu’il vivait au Portugal, au moins peut-il se féliciter d’avoir trouvé une contrée hospitalière qui lui ôte l’envie vite réprimée de vider les banques comme en 2010 et lui permet en outre une rime riche avec exil fiscal.