Les français ne possèderont que ce qu’ils veulent et peuvent défendre
L’intérêt des français pour leur défense n’a cessé de décroitre depuis la fin de la seconde guerre mondiale, comme s’il était acquis que la paix mais aussi la prospérité, puisqu’il y a un lien entre défense et prospérité, seraient perpétuels. Ce lien défense – prospérité gagnerait pourtant à être mieux compris puisque l’histoire, celle qui s’inscrit dans le temps long et pas dans les cycles électoraux, nous enseigne que les peuples ne possèdent que ce qu’ils veulent bien et peuvent défendre. Face à un peuple français qui semble avoir renoncé jusqu’à la défense de ses libertés fondamentales, certains se régalent sans que ceux qui paieront l’addition en aient même conscience. Et pourtant, la France ne manque pas d’atouts pour se ressaisir.
On l’oublie trop souvent mais toute prospérité durable exige un accès aux ressources, qu’il s’agisse de matières premières, de nourritures ou d’énergie. Si la gestion de cet accès peut s’articuler autour d’un marché ouvert en période d’opulence, avec une fixation des prix qui repose sur des mécanismes d’équilibre entre l’offre et la demande, il en va tout autrement en période de pénurie. Dans ce contexte, d’autres approches s’imposeront, qu’il s’agisse de préférence nationale ou ethnique, d’accord particuliers, etc. Dès lors que l’accès à certaine ressource vitales peut être réduit ou coupé, les rapports de force reprennent inévitablement le pas sur le marché puisque les puissances militaires n’ont pas vocation à mourir en regardant des pays plus faibles qu’elles s’enrichir. Aujourd’hui, l’expansion d’une classe moyenne chinoise de plusieurs centaines de millions de personnes génère d’indéniables tensions pour l’accès aux ressources. Pour ne citer qu’un exemple, la voiture électrique pour tout le monde est une utopie et les territoires qui renferment les matières premières nécessaires à sa construction sont extrêmement convoités. L’inévitable prédation des puissances militaires force les pays détenteurs de ces ressources à conclure des accords de défense, en contrepartie d’un accès hors marché à leurs richesses. C’est probablement tout l’intérêt de la stratégie britannique post-brexit : « global Britain ». Dans ce contexte, la France peine à préserver sa crédibilité face à des rivaux toujours plus agressifs pour conquérir les sources où elle puise les matières nécessaires non seulement à son développement mais aussi à sa simple survie. Pire, la France devient elle-même un territoire convoité, en particulier pour ses terres agricoles et ses forêts, il est plus qu’urgent de s’en protéger.
Mais les matières premières et l’Energie ne sont pas suffisantes pour atteindre la prospérité - sans quoi l’Afrique serait prospère - encore faut-il pouvoir valoriser la matière, ce qui exige l’élaboration, l’entretien et le développement de savoir-faire. L’accès à ces savoir-faire, dans un monde en compétition, devient lui aussi un enjeu de puissance. De ce point de vue, la capacité de la Chine à s’approprier les savoir-faire de l’occident, sans tirer un seul coup de canon, soit via l’espionnage industriel, soit en s’appuyant sur la cupidité des détenteurs de capitaux, mérite d’être saluée. En 20 ans, la Chine est parvenue à dépasser la France dans presque tous les domaines, France qui malgré ses nombreux handicaps et son histoire mouvementée parvint jadis à se hisser au niveau des plus grandes puissances économique. Toutefois, cette France a cessé de croire en son destin à partir des années 80. L’utopie européenne aura sans-doute incité des politiciens peu scrupuleux à favoriser le développement de pays concurrents en particulier à l’Est, sans réaliser qu’un changement de contexte pourraient en faire des compétiteurs voire des adversaires. L’unité, l’identité, européenne qui incita nos brillantes élites à abdiquer notre industrie et nos savoir-faire ne résistera probablement pas à l’épreuve des pénuries qui se profilent. Incapable de se défendre voire actrice du pillage de ses savoir-faire, la France sombre depuis une vingtaine d’année vers un néant économique et un chaos sociétal qui n’a été différé que par la magie de la dette. Mais lorsque la fausse magie apparaitra pour ce qu’elle est, l’ajustement sera brutal et il se pourrait que les français regrettent d’avoir maintenu trop longtemps l’illusion d’une opulence qui n’est plus la leur. Avec la complicité active de nos élites et avant la chute finale, nos puissants « amis » achèvent le dépeçage du pays en exigeant, soit par le droit comme les américains, soit par la contrainte économique comme les allemands, la cession des derniers pans de notre joyaux industriels.
Inutile de s’étendre sur la défense des droits fondamentaux des français, ceux qui disposent encore des ressources intellectuelles pour analyser froidement la situation savent ce qu’il en est advenu à l’occasion de cette crise dite du COVID. On ne peut même pas parler d’injection forcée de substance expérimentale produites par des labos américains condamnés de multiples fois puisqu’une majorité de français, effrayée par un virus qui tue environ 0.5% des personnes qu’il contamine , surtout des vieux, s’est précipitée sans avoir été nullement forcé pour recevoir les injections réglementaires, tout en dénonçant ceux qui entendaient défendre leurs droits fondamentaux. Ce troque des droits fondamentaux contre une hypothétique réduction d’un risque extrêmement faible permet de mesurer l’exacte valeur qu’accordent désormais les français à la liberté, à comparer aux millions de morts des précédentes guerres. Incapable de résister aux pressions extérieures, miné de l’intérieur, la France transfert désormais le pouvoir autrefois régalien de contrôler les ausweis à sa population tout en accordant aux entreprises le pouvoir de l’exiger. On assiste à un transfert progressif de l’état de droit vers un état ou le droit s’inscrit dans un contrat de gré à gré entre l’entreprise - de préférence multinationale - et l’individu, selon ce qu’il peut négocier et pour ceux qui n’ont rien à négocier, un revenu universel, des transports collectifs, un habitat collectif, un ausweis, une médecine collective, bref, le communisme tel qu’il exista en URSS avant la chute. Les bolcheviques sont de retour et on sait ce qu’il adviendra de la prospérité des français.
In fine, puisqu’il faut bien conclure, nul ne possède que ce qu’il peut et veut défendre et la France semble à la peine pour défendre les intérêts d’une population incapable de discerner la guerre qui lui est faite, non pas parce qu’elle est blanche ou autre - il convient de ne pas confondre moyens et finalité - mais simplement parce qu’elle occupe souvent sans le savoir, une place enviable dans le monde, du fait de sa prospérité. La situation est loin d’être perdue et les ressources, en particulier intellectuelles, sont encore présentes mais leur mise en œuvre exigerait la sortie d’une forme de léthargie mortifère qui n'a d’autre issue que la pauvreté. Il faudrait prendre exemple sur nos alliés qui utilisent tous les moyens de puissance, y compris le droit, de façon synchronisée avec les autres instruments de puissance pour soutenir leurs intérêts et nul doute que la puissance intellectuelle française peut faire la différence. Quelques pistes pour commencer : il faudrait rétablir les niveaux d’exigence de l’école qui fit notre succès et il faudrait armer les français afin qu’ils puissent lutter contre les prescripteurs d’idées qui labourent leur conscience pour y semer les germes de leur suicide national. Si les combats actuels se déroulent dans le champs des perceptions, les défaites futures auront des conséquences très matérielles pour les français, déjà sur leur capacité à se chauffer et à se nourrir.