mardi 22 décembre 2020 - par ali alaoui

Les lignes rouges éthique santé

LES LIGNES ROUGES ETHIQUE / SANTE

La 1ère de toutes les lignes rouges, c’est celle de l’éthique. C’est l’ensemble des valeurs qui nous définissent comme des êtres humains. Leur non-respect nous conduit à régresser au stage inférieur, pré- humain, qui est celui de l’animalité.

 « L’altruisme » est la valeur cardinale que l’on peut définir ainsi : En toute chose, avoir le souci des autres autant que de soi-même et trouver le juste équilibre entre le soin à apporte à soi-même et celui à apporter aux autres (aime ton prochain comme toi-même). Se mettre au service du bien commun. Les vertus qui sont requises sont nombreuses. Je citerai l’honnêteté, l’humilité, la sagesse.

La primauté est donnée à la qualité de l’intention première.

Ces valeurs éthiques s’acquièrent uniquement par l’éducation. C’est elle qui va faire que l’on va basculer d’un côté ou de l’autre. Elles germent et se raffermissent d’abord dans le cadre familial, se précisent et se concrétisent par l’enseignement de maître à élève.

La perte des valeurs humaines conduit à l’égoïsme. Si l’éducation conduit dès le départ à se centrer sur soi, on se construit alors en opposition, en compétition avec l’autre au lieu d’apprendre à agir dans le respect de l’autre et coopération avec lui en développant l’esprit d’équipe.

 L’esprit de compétition peut très bien trouver sa place, par exemple, dans le cadre d’activités ludiques et sportives. Participer devient plus important que de gagner. La confrontation permet de stimuler les ressources et de développer les capacités de chacun, le plus doué permettant au moins doué de s’améliorer pour que chacun trouve sa place au meilleur de ses capacités, pour donner au groupe une meilleure cohésion et obtenir un meilleur résultat final global. On peut parler alors d’une saine émulation dans un bon esprit d’équipe.

L’exaltation de l’égoïsme conduit à l’ouverture de la boite de Pandore qui va permettre à nos passions de s’affirmer au grand jour en s’affranchissant de toute limite. Alors, nous en perdons le contrôle pour en devenir le jouet initiant ainsi une danse macabre nous conduisant à notre propre perte.

Comment se manifestent ces passions ?

A l’image du mâle dominant tenant sous sa coupe toute la meute et éloignant de façon agressive tous les rivaux, nous nous laissons envahir par l’orgueil, la volonté de puissance et de gloire, la volonté de s’accaparer toutes les richesses possibles pour en jouir égoïstement, ainsi que par la volonté de soumettre ses adversaires par la force ou par la ruse. Cela rejoint les notions de l’hubris et de la némésis chez les grecs et celle de la rébellion contre dieu dans la bible.

La volonté de domination se manifeste lorsque l’homme se pare de toutes les apparences de la vertu pour séduire les autres et acquérir une forte emprise psychique sur eux en prétendant faire leur bonheur et vouloir les protéger en utilisant les ressorts de la peur afin de mieux les soumettre à son pouvoir.

SCIENCE, MODERNITE ET FOLIE DES GRANDEURS

Grâce à de fabuleuses découvertes scientifiques, l’homme moderne va développer de nouvelles techniques qui vont transformer complètement son mode de vie et d’exploitation des richesses. Ainsi le développement industriel conduit à une amélioration du niveau de vie et un accroissement de la longévité, signes d’un réel progrès.

Mais ce développement fulgurant a un revers. On peut parler de mal développement conduisant à un accroissement exponentiel de la population mondiale non maîtrisé, source de conflits entre les peuples en vue de l’accaparement des richesses dans une course à la puissance et à l’hégémonie mondiale. D’une part, les inégalités se creusent de plus en plus entre les pays développés et sous-développés et à l’intérieur même des pays développés. D’autre part, la surexploitation des richesses terrestres ainsi que la perturbation des grands équilibres de la nature font peser des risques énormes de destruction de toute vie sur terre à brève échéance. Nous prétendons résoudre les problèmes liés à l’utilisation des nouvelles technologies par un surcroît de prouesses technologiques pour ne pas avoir à remettre en cause le modèle même qui est à l’origine du problème.

LE FRANCHISSEMENT DE LA LIGNE ROUGE DU VIVANT DANS LE DOMAINE DE LA SANTE

 Nous trouvons une illustration particulièrement parlante de ce franchissement d’une limite dans les choix faits par l’homme moderne pour soigner et guérir toutes les maladies.

Un constat contrasté

Nous affirmons que c’est grâce aux avancées de la science médicale que les gens vivent plus longtemps et que c’est grâce aux vaccins que nous avons réussi à éradiquer des maladies très dangereuses et à sauver ainsi d’innombrables vies humaines. Mais si l’on y regarde de plus près, il y a de quoi se poser des questions.

Les maladies iatrogènes causées par les traitements médicaux occasionnent en moyenne 30 000 morts par an en France, principalement dans les milieux hospitaliers, sans compter les morts de maladies nosocomiales causées par les infections contractées lors des séjours en hôpital (au moins 5000). Les méfaits des traitements sont avérés, et même s’ils sont minimisés ils apparaissent considérables. Mais sommes-nous assurés de leur bienfaits ?

L’augmentation de la longévité s’explique plus par l’amélioration des conditions d’existence dans les pays riches que par l’efficacité des traitements médicaux (voir mon article coronavirus 2ème partie).

De plus, deux tendances semblent s’affirmer de façon inquiétante :

  • La courbe de la longévité commence à s’inverser aux EtatsUnis par exemple.
  • Nous vivons plus longtemps mais en moins bonne santé. Nous sommes capables de réaliser des prouesses dans la médicine d’urgence pour sauver des vies, puis pour prolonger la durée de vie de façon parfois trop acharnée. Par contre nous avons de plus en plus de mal à nous maintenir en bonne santé.

Où trouver les bonnes réponses ? Commençons d’abord par remonter aux sources :

LE SERMENT D’HYPOCRATE

Primum non nocere (d’abord ne pas nuire)

Est-ce que c’est cela que dit le serment ? Non, il ne dit pas cela. C’est nous qui en avons modifié la lettre et l’esprit. Il en existe plusieurs variantes mais le message de fond reste toujours le même. Que dit-il ?

  • Précepte N°1 : D’abord, bien soigner. Avoir le souci de la préservation de la santé des malades en leur prodiguant de bons conseils d’hygiène de vie et des soins adaptés.
  • Précepte N°2 : S’assurer ensuite que les soins prodigués ne nuisent pas à la santé.

 

Le premier précepte est surtout axé sur la qualité de la relation qui doit s’instaurer entre le soignant et le patient. C’est une relation d’aide, de compassion qui repose sur la volonté de soulager, de réconforter, d’accompagner le patient, de comprendre sa problématique individuelle pour mieux conseiller les réformes à engager et trouver les meilleurs soins à prodiguer. Il inclut une part éducative qui doit contribuer à ce que le patient apprenne à mieux se prendre en charge au niveau de sa santé.

Cela demande de passer du temps avec le patient. Ce n’est pas du tout la tendance qui est prise par la médecine actuelle qui considère cette approche comme totalement contre-productive. « Time is money ». La relation humaine est de plus en plus occultée et remplacée par la machine qui permet la prise en charge médicale, étude les données statistiques pour établir le diagnostic, les soins, le suivi.

Le second précepte : trouver le remède efficace qui ne nuira pas à la santé.

Dans la plupart des cas, un remède n’est pas nécessaire pour résoudre les problèmes de santé les plus courants. Mais il faut considérer l’aspect psychologique (effet placebo) que prend le remède pour beaucoup de personnes du fait de la charge positive, le pouvoir de suggestion qu’il contient accentué par tout le cérémonial qui l’accompagne. Mais cela revient à infantiliser le patient plutôt que de le responsabiliser, le soignant s’octroyant un pouvoir sur lui pour le plus souvent en tirer un bénéfice financier.

LE FRANCHISSEMENT DE LA LIMITE DU VIVANT

Ceci étant précisé, venons-en au fait. De quelle ligne rouge s’agit-il ? Pour le comprendre, posons-nous la question de savoir quelle est la nature des remèdes que l’homme utilise depuis la nuit des temps et en quoi un changement radical s’est opéré ?

De tout temps, l’homme a utilisé des remèdes pour se soigner qu’il a prélevés directement dans la nature qui l’entoure. En cela, il n’a agi que dans la continuité des animaux qui l’ont toujours fait de façon instinctive. Il les a tirés essentiellement du domaine végétal mais aussi des règnes minéraux et animaux. Pendant des millénaires, par tâtonnements successifs, il est parvenu à déceler les innombrables vertus que recèlent toutes ses substances naturelles.

La science moderne, réalisant des prouesses dans l’étude de l’infiniment petit, a réussi à décortiquer ces substances puis a cherché à en isoler les principes actifs et les a reproduits de façon synthétique et il a fini par en inventer de nouvelles qui n’existent pas dans la nature. Ainsi, en reprenant les données de la tradition et en allant puiser dans le patrimoine des ressources de la planète, il s’est constitué un panel de substances considérable destiné à soigner toutes les maladies.

Par cet acte la science médicale franchit une limite. Elle n’utilise plus un produit existant naturellement dans la nature mais elle va en créer un nouveau de façon artificielle. En créant un produit de synthèse qui n’a plus de lien avec la nature, elle est dans l’artifice.

A ce stade, le simple bon sens devrait nous amener à cette affirmation : Seul le vivant est compatible avec le vivant donc Seul un produit issu du monde vivant peut améliorer la santé d’un être vivant. Un remède naturel recèle en lui des vertus spécifiques du fait de sa composition physique mais aussi énergétique. Un produit artificiel ou manipulé par la main de l’homme qui a détruit sa structure originelle est un produit mort. Peut-il encore avoir un bénéfice pour la santé ?

Quelle est l’intention première des personnes qui ont commencés à utiliser des produits artificiels pour soigner les gens. Au début du 19ème siècle, l’or noir avait le vent en poupe. Ainsi, certains ont eu l’idée de proposer du pétrole brut dans de petites fioles pour soigner des problèmes intestinaux. C’était une façon facile de se faire de l’argent. De là à créer tout un tas de molécules artificielles capables de soigner les maladies, il n’y qu’un pas que certains franchirent allègrement d’autant plus que les progrès rapides de la chimie laissaient entrevoir des opportunités uniques. Leur utilisation dans l’agriculture industrielle vont également se faire jour.

Un produit de synthèse peut être fabriqué de façon industrielle en grande quantité. Cela permet de baisser les coûts et d’augmenter les marges. Son usage peut être généralisé. Ainsi pour soigner, il n’y a plus besoin de passer du temps avec le patient, ni de passer du temps à cultiver, récolter, cueillir, sécher et préparer des remèdes individualisés. Il suffit de fabriquer des molécules en grande quantité et ensuite de prescrire des pilules faciles à avaler. C’est vraiment très pratique.

Par souci de rentabilité, la médecine s’est industrialisée pour devenir un secteur commercial lucratif. C’est dans ce créneau que l’on obtient les meilleurs rendements financiers. Cela suffit à expliquer pourquoi des trusts industriels gigantesques se sont constitués à la hauteur de la capacité de nos élites à exploiter les peurs, la crédulité et l’ignorance des populations.

LA PREUVE SCIENTIFIQUE INCONTESTABLE

A travers de multiples essais sur les animaux martyrisés bien inutilement et sur des cobayes humains, diverses modifications des symptômes des maladies sont constatées Ce serait la preuve d’une amélioration. Mais force est de constater que lorsque l’on parvient à faire régresser un symptôme d’un côté, d’autres souvent plus graves apparaissent par ailleurs. Qu’importe ! Apporter la preuve scientifique irréfutable de l’efficacité devient alors un grand numéro d’illusionniste dont certains sont devenus les maîtres, profits garantis à la clé.

Plus la science s’enfonce dans des impasses insurmontables, plus elle parvient à rebondir en vantant les soi-disant fabuleuses prouesses déjà accomplies et en nous faisant miroiter celles encore plus extraordinaires qu’il nous est permis d’espérer grâce à de nouveaux investissements colossaux à réaliser dans la recherche médicale. Tant qu’elle parvient à entretenir ce mythe, l’argent afflue de toute part.

Attention, je ne nie pas pour autant les véritables prouesses réalisées grâce à des molécules chimiques en médecine d’urgence, anesthésie, traumatologie par exemple.

 Mais ne franchit-elle une limite lorsqu’elle prétend améliorer l’état de santé sur la durée et guérir toutes les maladies. N’y a-t-il pas supercherie ? Quelques exemples de traitements :

  • Les antibiotiques sont utilisés pour soigner de nombreuses infections. Ils sont connus pour affecter gravement la flore intestinale. C’est gênant quand on sait que cette flore est le siège de nos ressources profondes et de notre immunité. Les multiples stratégies mises en place pour tenter de surmonter les graves échecs rencontrés ne nous empêchent pas de persévérer dans cette direction et même de généraliser ce type de soins en attendant que grâce à la recherche on trouve des moyens plus efficaces. On est toujours dans cette même fuite en avant et ce même refus de mettre en cause un modèle qui échoue mais qui profite à beaucoup.
  • Les drogues chimiques utilisées pour booster les capacités physiques ou pour connaître des états seconds euphorisants sont également très nocifs pour la santé et le système immunitaire. L’apparition du sida (perte de l’immunité) nous en donne une preuve. Le traitement par trithérapie n’a fait qu’accentuer le problème. On met tout sur le dos d’un rétrovirus qui demeure pourtant totalement insaisissable. Qu’importe, en prétendant sauver des vies, des fortunes se constituent.
  • Les tranquillisants sont utilisés pour soigner les troubles du sommeil et toutes sortes de difficultés d’être. Aux EtatsUnis, les opioïdes représentent l’une des premières causes de mortalité (70 000 décès par overdose par an) et des millions de personnes sont transformés en véritables zombis par la prise de neuroleptiques. En France, ils sont surtout prescrits par les généralistes. Ils ont tendance à nous déconnecter du réel, à nous faire perdre la maîtrise de notre vie. Lorsqu’ils sont pris dans la durée, au mieux ils conduisent à des dépendances qui rendent difficiles l’adaptation à une vie normale, au pire à nous réduire à l’état d’infirme à vie. Résoudre correctement les problèmes neurologiques ou psychologiques demande de mettre en place une véritable relation d’aide à la personne qui suppose des compétences et des moyens. Le temps passé en relationnel n’est pas valorisé, mal ou pas rémunéré. Beaucoup de patients sont traités dans des centres spécialisés réduits à l’état de corps sans âme et n’ayant que des réactions biochimiques. Le risque est de les réduire à l’état de légumes pour éviter toute flambée de violence, rentabilité oblige.

 

SOIGNER : UN ACTE DESINTERESSE

Notre société valorise la réussite matérielle et le statut social. Imaginez le prestige que représente le fait de faire partie d’une haute autorité de santé et de bénéficier de soutiens financiers importants. N’est-ce pas la porte ouverte à toutes les corruptions.

Plus les gens ont besoin de soins, plus ça rapporte. De là à inventer de nouvelles problématiques de santé pour justifier d’engager de nouvelles recherches en vue de développer de nouveaux marchés. Pas besoin de se forcer, ça se fait tout seul tant que les populations restent crédules et manipulables à souhait en jouant sur les peurs et la nécessité de protéger. Ces orientations sont présentées comme les seules possibles pour un véritable progrès de santé publique. Le brassage de sommes considérables et les conflits d’intérêts, c’est normal. Ce n’est que comme ça que la recherche peut avancer au mieux et faire des progrès fulgurants.

Nous pouvons être assurés d’une chose. La monstrueuse usine à gaz que représente notre système de santé mondial perdra toute sa raison d’être et s’effondrera d’elle-même dès que nous serons en mesure d’établir une séparation stricte entre le fait de soigner et le gain financier qui peut en découler pour le soignant.

On pourrait imaginer un système de soins dans lequel tout acteur de la filière devra être dévoué à la collectivité publique et aura pour mission première d’éduquer à la santé. Le temps passé à éduquer sera valorisé pour que chacun apprenne à se maintenir en bonne santé par lui-même. Il n’y aura plus de lien entre la nature de la prestation et les revenus des soignants. C’est la collectivité qui prendra en charge la satisfaction de ses besoins essentiels de tous les intervenants.

Le jour où cela arrivera, tout aura changé. Nous serons devenus raisonnables, chacun oeuvrant au mieux pour le bien commun, la collectivité s’assurant que les besoins de chacun soient correctement satisfaits en conjuguant la liberté individuelle avec l’égalité des droits et une grande éthique de solidarité collective. Il n’y a qu’une seule condition pour que cela devienne une réalité : que nous le voulions. Car c’est la somme des intentions qui finit par infléchir la réalité et il y a suffisamment de bonnes choses en chacun de nous pour que nous y parvenions.

 

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SERMENT D’HYPPOCRATE


1 réactions


  • pierrot pierrot 23 décembre 2020 13:27

    La présentation de la santé est plus importante que celle de l’économie.

    Donc bien soigner les patients impose d’appliquer les mesures de lute contre la pandémie qui ont démontré leur efficacité : tester, isoler... puis vacciner.


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