jeudi 30 mars 2017 - par

Les nantis en Marche

Hier Valls s'est rallié à Macron car quoi qu'il en dise et quoi qu'en dise son nouveau champion, prenant tous les deux des grands airs et des effets de menton, c'est bien d'un ralliement qu'il s'agit. Il fallait s'y attendre, c'était prévisible. Ce ralliement ne s'est sans doute pas fait sans arrière-pensées. Il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre. Le PS implosant et n'en finissant pas d'agoniser, regroupant des sensibilités idéologiques ne se supportant plus, à commencer par celle plus à gauche incarnée par Hamon.

On a beaucoup de mal à comprendre également qu'il ne se soit pas allié à Mélenchon. Il est fort possible que les socialistes subiront une déculottée et une sévère aux prochaines législatives.

Que les socio-démocrates, les libéraux libertaires de la rue de Solférino marchent maintenant avec l'ancien ministre des finances de Hollande assurent aux potentiels vaincus de bien s'en tirer malgré tout. Pas avec les honneurs, dont ils se fichent complètement, mais en gardant l'argent. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls, toutes les « petites mains » de « Les Républicains », tous les seconds couteaux de la droite dite républicaine voient également en Macron une excellente opportunité de continuer à faire une -petite- carrière gràce à l'ancien conseiller élyséen du président actuel.

Ce n'est pas qu'ils en ont quelque chose à faire du Bien Commun ou de l'intérêt supérieur de la France. Certes, je suis malgré tout persuadé qu'ils sont tous sincèrement convaincus que les intêrêts de leur petit milieu sont ceux de tous les français. Ce n'est même pas en opposition aux idées de Marine le Pen. C'est juste que les places sont bonnes sous les ors de la République, dans les moquettes des cabinets feutrés des ministres.

La République est bonne fille, elle est généreuse et en plus elle permet de nouer tout plein de contacts intéressants pour s'assurer un avenir si jamais le peuple ne vote pas comme il convient.

Et puis pour qu'elle continue à l'être, bonne fille, on parle de réformes absolument nécessaires pour éviter de parler de casses sociales. Les électeurs, les citoyens « lambda », ceux qui ne décident pas, peuvent faire des sacrifices pour que leurs guides auto-proclamés continuent à vivre confortablement et les diriger.

Si besoin, on fera le coup de Front Républicain contre le Front National et de la nécessaire unité de tous les démocrates. Cela va venir, il faut s'y attendre, ils commencent tous à s'affoler. On rameutera des personnalités plus ou moins populaires. On fera défiler les jeunes entre deux rangées de CRS. Si besoin on poussera les gosses des « cités » à se rebeller. On fera intervenir des anti-racistes officiels qui évoqueront les z-heures les plus sombres de notre histoire avec des trémolos dans la voix, des icônes de la bonne conscience qui feront leurs homélies devant des publics par ailleurs déjà conquis.

C'est vrai, l'histoire n'est pas écrite et je ne suis pas diseur de bonne aventure mais on a déjà quelques éléments de réponses concrets sur la question. Et on peut aussi garder la tête dans le sable...

 

Sic Transit Gloria Mundi, amen

Amaury – Grandgil

 

illustration empruntée ici




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