mercredi 17 février 2021 - par Patrice Bravo

Les nations s’affrontent dans une course pour Mars ?

 

Trois sondes, des Etats-Unis, de Chine et des Emirats arabes unis (EAU) , ont été lancées à peu près au même moment en raison d'un alignement entre Mars et la Terre du même côté du soleil en juillet dernier, pour un voyage plus efficace vers Mars.

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La sonde des Emirats arabes et celle de la Chine sont déjà en orbite respectivement depuis le 9 février et 10 février dernier. L'engin américain devrait atterrir sur mars le 18 février vers 21heures. Cependant, les Européens ont été les premiers au monde à découvrir l'élément essentiel à la vie sur Mars. 

Le monde arabe sur Mars. C'est un exploit pour le monde arabe avec la sonde Hope (Espoir) qui vient d'être mise en orbite autour de la planète mars ce 9 février. « Le bonheur du peuple émirati aujourd'hui est indescriptible », a déclaré Cheikh Mohamed. « Félicitations à vous et aux Emirats et à notre nation arabe ... vous nous avez honorés », a-t-il rajouté. Des ingénieurs émiratis âgés en moyenne de 27 ans ont travaillé sur la sonde Hope. Les femmes représentaient 34% de cette équipe et 80% de l'équipe scientifique était composée de femmes, indique CNN.

L'un des objectifs de la mission est d'aider à bâtir une économie basée sur la connaissance pour les Emirats arabes unis, conduisant à davantage d'investissements dans la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques pour les jeunes émiratis. Son Excellence Sarah bint Yousef Al Amiri n'est pas seulement la chef de projet adjointe de la mission, elle est également ministre d'Etat aux Sciences avancées et présidente de l'Agence spatiale des Emirats arabes unis et du Conseil des scientifiques des Emirats arabes unis. « J'ai commencé à travailler sur ce programme à la fin de 2013, et cela a été une série de défis que nous avons parfois jugés insurmontables du point de vue technique et aussi de le faire pour la toute première fois », a-t-elle déclaré. La sonde Hope a fait des Emirats arabes unis le cinquième pays de l'histoire à atteindre la planète rouge et c'est une première pour le monde arabe.

La Chine sur Mars. La Chine affirme avoir réussi à mettre en orbite sa sonde Tianwen-1 (Questions au Ciel) en orbite autour de Mars ce 10 mars. C'est la première fois que le pays parvient à envoyer un vaisseau spatial sur la planète rouge, un jour après que les Emirats arabes unis aient accompli le même exploit. Tianwen-1 comprend un orbiteur et un rover. Les ingénieurs attendront le bon moment pour envoyer le robot à roues à la surface de la planète rouge. Cela devrait se produire en mai ou juin de cette année. Cette mise en orbite souligne les progrès rapides du programme spatial chinois. Il fait suite à l'impressionnante mission de décembre permettant de récupérer des échantillons de roches et de sols sur la Lune.

Les Etats-Unis sur Mars. Le rover américain Perseverance devrait atterrir sur l'astre rouge le 18 février vers 21h00. Si tout se passe comme prévu, le véhicule d'une tonne examinera une zone qui, selon de nombreux scientifiques, était un vaste lac, il y a des milliards d'années. La recherche de restes moléculaires d'éventuelles formes de vie antérieures et la reconstitution des conditions climatiques sont la mission du robot. « Nous envoyons le robot de recherche le plus sophistiqué à ce jour sur Mars », a déclaré Katie Stack Morgan, assistante scientifique du projet pour le rover au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Contrairement au rover Curiosity actuellement actif, Perseverance dispose des outils pour rechercher ces ''empreintes digitales de la vie'' », ajoute la chercheuse sur Mars, Nicole Schmitz de l'Institut de recherche planétaire du Centre aérospatial allemand d'Adlershof. 

La France a un rôle très important. Contacté par Observateur Continental, le service communication de l'ESA (l'Agence Spatiale Européenne) a tenu a préciser que la France a un rôle très important dans la mission américaine. « Les Français ont construit une bonne partie de l'instrument principal sur le rover [Perseverance]. Ils travaillent étroitement avec les Américains, aussi avec les Européens. Toute l'exploration de Mars, les analyses scientifiques de Mars par les différentes missions spatiales, sont, en grande partie, complémentaires. Les scientifiques travaillent tous régulièrement ensemble sur l'analyse des données de Mars. C'est une très belle communauté scientifique, philanthropique, humaniste qui essaie d'explorer Mars », explique Bernhard L. von Weyhe, le responsable de la communication avec les média de l'ESA. Il rajoute que « le but est de comprendre pourquoi, il n'y a plus d'eau sur Mars et de savoir si il y a eu de la vie sur Mars ? », tout en signalant que l'ESA « envisage de retourner sur Mars avec des robots mais aussi avec des astronautes ».

« Toutes ces choses là sont traitées par la communauté internationale ». Bernhard L. von Weyhe tient à insister sur la sonde de l'ESA, Mars Express, qui a commencé le 2 juin 2003
son voyage de six mois depuis le site de lancement de Baïkonour au Kazakhstan à bord d'un lanceur russe Soyouz / Fregat et qui a découvert pour la première fois l'eau sur Mars.

« Les Américains ont redécouvert après l'eau sur Mars en clamant haut et fort à travers les média que c'était eux qui avait réalisé cette découverte alors que ce sont les Européens en 2004 qui ont trouvé les premiers de l'eau » sur la planète mythique, insiste-t-il, rappelant ainsi que les trois missions de ce mois sont aussi le résultat du travail de la France et de l'ESA et surtout d'une collaboration étroite et internationale. 

 Olivier Renault

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

 

Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2435



13 réactions


  • zygzornifle zygzornifle 17 février 2021 19:33

    Y aura t’il en premier une mosquée ou une église ?


  • JPCiron JPCiron 17 février 2021 21:12

    Bonjour,

    On n’est pas fichus de freiner l’infestation mondiale de notre surpopulation,

    On n’est pas fichus de mettre en application nos grandioses Valeurs morales,

    On n’est pas fichus de signer une paix honnête : on ne sait que bombarder,

    On n’est pas fichus de s’occuper correctement de nos populations déshéritées,

    .....

    Et on planifie déjà d’aller foutre le bordel sur Mars !

    .


    • jjwaDal jjwaDal 17 février 2021 23:09

      @JPCiron
      Dépenses mondiales militaires 2000 (milliards de $/an), tabagisme coûte 1400, la pub dépense 600 et le budget de la NASA c’est de l’ordre de 25, les autres c’est « peanuts ». Je vous épargne les pâtées pour chiens, la drogue, la prostitution, mais je pourrais continuer. Vous avez le droit de ne pas aimer la science, mais choisissez mieux vos cibles par pitié...


  • jjwaDal jjwaDal 17 février 2021 23:20

    Si je peux me faire mettre... D’énormes quantités d’eau sur Mars, des km3 à la louche y compris aux moyennes latitudes mais sous forme de glace. Un lac sous la calotte polaire Sud. De l’eau il y en a.Des glaçons aussi. Prévoir juste le tonifiant qui va avec.
    On sait pourquoi il n’y a pas d’eau liquide en surface, donc aucune recherche pour découvrir pourquoi...
    On sait qu’il y a de l’eau (sous forme de glace) en quantité sur Mars avec certitude depuis les premiers « Mariners » des années 1960 qui photographièrent la calotte polaire.
    Sinon européen comme français ont un strapontin comme d’habitude. Quand on n’est pas fichu d’envoyer un de ses astronautes en orbite par ses propres moyens à 27 pays on la joue modeste. Gagarine en 1961, les européens sont au courant. Soixante ans de retard ça ne leur pique pas les yeux ? Une boîte privée US le fait et d’autres sont sur les rangs L’Europe enverra ses astronautes sur Mars le jour où on leur trouvera une place dans la soute à bagages.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 février 2021 23:33

      @jjwaDal

      ça sert à quoi d’envoyer bonhommes ou gonzesses sur place ?


    • jjwaDal jjwaDal 18 février 2021 08:23

      @Aita Pea Pea
      « A terme à créer une sauvegarde de l’humanité » dirait Musk. Dans l’emblématique « The Case for Mars » , R. Zubrin disait « Nous progressons quand nous nous imposons des défis, nous stagnons quand nous refusons de les affronter. »
      Mars est l’unique endroit dans le système solaire où on peut espérer trouver assez facilement des formes de vie passées (voire présentes), où les ressources locales sont surabondantes pour lancer une forme de colonisation, où on peut « aisément » recréer à terme de quelques siècles des conditions de vie proches de celles que nous connaissons ici (environnement terrestre dans des tubes de laves scellés), c’est la porte d’entrée vers les ressources minières titanesques de la ceinture d’astéroïdes, c’est un laboratoire idéal pour apprendre à devenir une espère multi planétaire durable.
      Par ex, on sait théoriquement contrer l’impacteur qui provoqua la fin des dinosaures et signerait la nôtre. Jamais les moyens techniques de le faire ne seront disponibles si on ne les développe pas pour les voyages martiens.
      Pour résumer Mars est une assurance-vie collective.


    • velosolex velosolex 18 février 2021 18:45

      @Aita Pea Pea
      A envoyer la covid sur Mars, avec possibilité d’accouplement, avant qu’il ne revienne sur terre, repeint en vert. 


  • Dr Destouches Dr Destouches 18 février 2021 07:51

    Story telling !


  • rhea 1481971 18 février 2021 17:45

    Ça sert à rien, seule la terre avec sa position dans le système solaire peut

    accueillir la vie.


  • saint louis 18 février 2021 18:14

    En Mars tous sur Mars, ça pète, mais à savoir à quoi ça peut servir à part contenter les égos ?


  •  C BARRATIER C BARRATIER 18 février 2021 18:21

    J’aime cet article d’abord en raison de la mise en évidence du côté financièrement désintéssé des chercheurs.Ensuite en raison de la publication par les Emirats arabes de la place donnée aux femmes dans leur gouvernement et dans la recherche scientifique.
    La France, les lyonnais en particulier joue le premier rôle dans le projet Persévérance. Je salue surtout la coopération fructueuse de la communauté scientifique et politique sur ce créneau de lancement du fait de la position astrale de Mars.


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