vendredi 13 septembre 2013 - par Robin Guilloux

Les ravages du « politiquement correct » dans l’Education nationale

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Daniel Arnaud, Manuel de survie en milieu scolaire, illustré par Gérard Matthieu, Ed. Max Milo

 

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Daniel Arnaud enseigne le français et l’histoire-géographie en collège. Il a publié Dernières nouvelles du front, choses vues dans un système éducatif à la dérive (L’Harmattan, 2008) et participe au blog Idées républicaines sur le site du nouvelobs.com.

Gérard Mathieu a longtemps été l’illustrateur culte de
L’Étudiant. Il travaille aujourd’hui entre autres pour Alternatives économiques.
 

"Incivilités, racket, brimades entre élèves ou burn-out des professeurs : les grands titres consacrés à l'Education nationale conduisent parfois à se demander si elle demeure le lieu de la transmission des savoirs. 4,9 % des élèves du premier degré subissent un harcèlement sévère, 29 % des collégiens sont moqués pour leur bonne conduite. La profession enseignante détient le triste record du taux de suicide le plus élevé : 34 pour 1000.

Face à ce constat, Daniel Arnaud détourne la forme du guide de survie pour aider les enseignants, parents et élèves à retrouver leurs marques dans un milieu devenu hostile. Avec humour, l'auteur donne des conseils simples pour assurer le respect mutuel des différents agents de l'éducation et permettre à chacun d'appréhender l'école de manière plus apaisée."

Daniel Arnaud ne se contente pas de coller des rustines sur le Titanic, comme Sébastien Clerc. Il explique ce qu'il faut dire et ne pas dire, faire et ne pas faire pour sauver sa peau dans le naufrage du système éducatif et en particulier du collège unique.

Il était temps de prendre en compte la dimension systémique et d'appeler un chat un chat. Il était temps qu'un professeur de terrain dise la vérité, sans fard et sans langue de bois sur ce qui se passe réellement dans de (trop) nombreux collèges de France et de Navarre, sur les taux de réussite truqués, sur la pression exercée sur les enseignants pour mettre des bonnes notes et ne pas punir, sur l'hypocrisie et le carriérisme de (trop) nombreux chefs d'établissements, plus soucieux de leur avancement et de leur bonne image auprès des autorités académiques, plus soucieux de ne pas avoir d'ennuis avec les parents que d'exercer leur devoir de protection vis-à-vis des personnels et de rappeler les fauteurs de trouble au respect de la Loi...

Il était enfin temps de faire savoir, comme le fait Daniel Arnaud, que dans un très grand nombre de cas, les élèves perturbateurs sont systématiquement soutenus par la hiérarchie (nous sommes nombreux à en avoir fait l'expérience) et de dénoncer le fait que les enseignants s'épuisent à faire de la discipline et à gérer des "cas", sans en avoir les moyens, au détriment des élèves qui ont envie de réussir et de travailler. Oui, il était temps que quelqu'un explique enfin les règles du jeu !

Les gens qui ont vécu sous un régime totalitaire ont témoigné du fait que ce type d'organisation se caractérise par un fonctionnement absurde et contreproductif. On y retrouve une bureaucratie pléthorique et envahisssante qui déresponsabilise l' individu, met le monde à l'envers et dénature le sens des mots. N'est-ce pas ce qui se passe trop souvent dans l’Éducation nationale ?

Le soutien de la hiérarchie aux fauteurs de troubles, la complaisance vis-à-vis de la violence, des incivilités et de la "barbarie ordinaire", le comportement de certains collègues qui servent "d'oreilles de Moscou" à l'administration (quel autre nom leur donner ?), l'obligation de faire attention à ce que l'on dit et à la manière dont on le dit, et, qu'à tout prendre, il vaut mieux encore se taire pour éviter d'avoir des ennuis, donne à penser qu'il y a quelque chose de pourri au royaume du "politiquement correct".

Car aujourd'hui, finalement, tout est dans la forme. Les mots remplacent les choses, les mots remplacent les actes et pourvu que l'on connaisse les codes et que l'on emploie les "bons" euphémismes (par exemple : "élève en difficulté" à la place de "perturbateur" ou "caïd"), on peut se sentir en paix avec sa conscience, estimer qu'on a assumé ses responsabilités et passer aux yeux des autres et à ses propres yeux pour un "type bien" (cf. La Chute d'Albert Camus)
 

Eh bien, je ne suis pas d'accord. Je pense que les faits, la réalité "dure à étreindre" comme disait Rimbaud l'emporte sur les mots et que ce qui compte, ce ne sont pas seulement nos idées "progressistes", "de Gauche", forcément de Gauche, mais nos actes.

 

A l'heure où il est question de distribuer des médailles aux "enseignants innovants" (sic !), où l'on punaise dans les établissements la "Charte de la Laïcité" et où l'on remet à la mode les "cours de morale", ne serait-il pas temps de respecter effectivement le mérite, la morale et la laïcité et de montrer l'exemple, plutôt que de se contenter d'en parler ?

 

En réduisant la morale, la laïcité, le mérite à des mots vides de sens, nous nous condamnons à ne pas comprendre, comme des poissons qui tournent en rond dans un bocal, le bocal du "progressisme niais" ... comprendre des "faits" qui apparaissent régulièrement dans la Presse, par exemple le comportement "déviant" de rejetons des représentants d'une Gauche censée incarner les "valeurs de Gauche" (Marisol Touraine ou Laurent Fabius) ou celui de ces mêmes ministres (Jérôme Cahuzac), mais aussi le suicide de certains de nos collègues parce qu'ils ne peuvent plus enseigner, ou bien qu'un beau jour, lassés de voir la Gauche piétiner les "valeurs de Gauche" et de voir tant de comportements incorrects recouverts d'un vernis politiquement correct, les électeurs finissent, en désespoir de cause, par se tourner vers les extrêmes



28 réactions


  • juluch juluch 13 septembre 2013 09:20

    Le politiquement correct n’est pas que dans l’Éducation Nationale, mais dans tous le pays.


    Mais elle a tendance à régresser.......les gens sont réalistes.......deviennent réalistes et n’ont plus honte de le dire.

    Merci pour votre article.

    • Urbain II 13 septembre 2013 14:42

      Oui, c’est vrai aussi dans les entreprises, surtout les grosses : « Les mots remplacent les choses, les mots remplacent les actes et pourvu que l’on connaisse les codes et que l’on emploie les »bons« euphémismes ».


      Et c’est poussé à l’extrème en France.

      Un bémol  : l’auteur affaiblit son article avec ces expressions : 
      « idées »progressistes« , »de Gauche« , forcément de Gauche, » ou « représentants d’une Gauche censée incarner les »valeurs de Gauche« (Marisol Touraine ou Laurent Fabius ».

      La « droite » (UMP et consort) est tout aussi coupable. Le poliquement correct sévit partout.

      Petit commentaire à part : Quant à Fabius et Touraine « représentants les valeurs de Gauche », cela fait sourire jaune, particulièrement en ce moment quand on connaît ceux qu’ils soutiennent et approuvent en Syrie. Quelles valeurs soutiennent-ils ?

    • juluch juluch 13 septembre 2013 22:59

      Le politiquement correct dure depuis environ 1981.......ça continue aujourd’hui.


    • JC (Exether) 13 septembre 2013 10:09

      Les immigrants ou leurs enfants ne sont certainement pas responsables de l’incurie administrative, organisationnelle et budgétaire de notre éducation nationale. Le fait que les enfants des classes socialement défavorisées soient les premiers à ’foutre le bordel’ n’a en soit rien d’étonnant non plus.

      Il est donc inutile d’ajouter à cet article des considérations ’aux marges’ voire hors sujet.


    • Kern Kern 13 septembre 2013 11:12

      @JC


      Que voila un beau recadrage qui nie la réalité

      Aller ; une croquette au bon toutou

    • Urbain II 13 septembre 2013 14:53

      @JC (Exether)

      « les enfants des classes socialement défavorisées soient les premiers à ’foutre le bordel’ »

      Ce que vous écrivez là est méprisant et insultant. Mon expérience m’a montré que les enfants de milieux pauvres ne sont pas nécessairement indisciplinés et sont souvent studieux, poussés qu’ils sont par des parents leur souhaitant une vie meilleure que la leur ; au contraire de ceux issus de milieux friqués.


    • lcm1789 13 septembre 2013 19:17

      Bof ce raisonnement est débile et mon expérience dans un établissement difficile mais ne comportant quasiment aucun immigré de première, deuxième, nième génération le prouve.


      Les emmerdeurs ont des profils différents ; certes pour beaucoup des structures socio-familiales complètement lamentables sont à l’origine du problème, mais des emmerdeurs issue de familles aisée et « bien de chez nous » il y en a aussi pas mal. Alors surement on trouvera plus de gamins à la dérive lorsque le milieu social n’aide pas à une bonne compréhension du fonctionnement de l’école...

      Ne versons pas dans l’erreur raciste, ce n’est pas l’origine géographique qui détermine le degré de méchanceté d’un individu.

      Prenons un exemple : Les australiens souffrent bien plus que nous du cancer de la peau, est ce parce qu’il sont 
      a) australiens ?
      b) dans un pays longtemps situé au dessous d’un trou dans la couche d’ozone (filtrant les uv responsables des cancers) ? 

      Pour sauver l’Ecole républicaine il faut traiter le problème des « saboteurs », mais il faut le faire sur des bases justes sinon cela ne fonctionnera pas.


  • Gavroche Gavroche 13 septembre 2013 09:49

    Un enseignant qui vit et qui parle de la réalité sans langue de bois, ça mérite d’être salué.


  • gaijin gaijin 13 septembre 2013 10:03

    " On y retrouve une bureaucratie pléthorique et envahisssante qui déresponsabilise l’ individu, met le monde à l’envers et dénature le sens des mots.« 

    il n’ y a pas que là ........
    hélas
    la »communication" a envahit tout les pans de notre société au détriment du rapport au réel
    une des raisons pour lesquelles nous sommes dans la merde


  • antonio 13 septembre 2013 12:34

    Honneur, dignité, courage, travail, ce sont des mots qui paraissent avoir déserté l’univers mental de l’Education Nationale....
    Etant professeur retraitée, je ne me permettrai pas de « donner  » des leçons à mes collègues en activité...ce serait trop facile ; pourtant, comment et pourquoi accepter d’enseigner dans le chahut et les humiliations ( pour un certain nombre d’enseignants ) ?
    Votre article rend compte avec lucidité de ce qui se passe actuellement dans beaucoup de lieux scolaires.


  • non667 13 septembre 2013 14:25

    à robin

    o.k.

    voilà ce que j’écris chaque fois qu’il est question de l’e.n. sur A.V.

    avec un recul de 60 ans :

    les mauvaises méthodes/ réformes 68tardes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT du N.O.M. qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

    l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné (ou s’étant planqués dans l’inspection , la direction , le syndicalisme pour fuir les élèves ! )viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

    les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces

    réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
    la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là ).proche du renvoi pour incompétence ! la phrase qui tue : si c’est le bordel c’est que vous manquez d’autorité ! (après vous avoir dépouillé de toutes possibilités de sanction ! )

    preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universitésen mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
    dansun contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en ENDOCTRINANT les élèves a la revendication (délégués élèves ,délégués parents,égalité prof élèves ) (aujourd’hui et en 2002 envoyés dans la rue , les bébés sur les épaules des papas ! )
    pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )
    après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .....) le motif ne peut être que :

     maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

     démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

     démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste 
     volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 ) autour de 1984 voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc...etc......... le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
    mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants et les français !.

    .De là à croire à un agenda anti-national à la rue de Grenelle… ?

    pas seulement rue de grenelle (E.N.) mais dans tout les états majors politiques depuis 1945 par le N.O.M. américano- capitaliste et le « N.O.M. » sovieto-communiste . mis entre parenthèse sous de Gaulle justement d’où mai 68 ,son départ ............ le front ripoublicain 2002 ........les printemps arabes , la Syrie ............= lutte contre les nations résistantes au mondialisme . sa suppression dans les livres d’histoires se veut le coup de grâce du gaullisme    

    ...........


  • Claudius Claudius 13 septembre 2013 14:34

    Bel article, merci, 5/5.


    Mais la « Bien-pensance » arroseuse va pas tarder à se faire arroser à son tour

    Elle sera surprise

    Et les gémissements de Monsieur Soleil n’y feront rien

    Reprenons une excellent citation que vous connaissez bien






    Fini le peuple, la nation, la classe, la race, la cité et toute communauté. L’éclatante victoire du libéralisme a éradiqué ces vieilleries archaïques. Fin de l’Histoire, l’Economie est le Destin.

    L’individu uniformisé, atomisé, délocalisé, métissé, brassé dans Océania, est devenu le sujet normatif universel. Le capitaliste l’aime seul, tout seul. La bible est le petit livre rose sexodroitdelhommiste. 

    Raisons, morales, nature, identités, traditions, histoires, ethnies, frontières, civilisations, différences, et même sexes, sont fondus dans le chaudron planétaire. 

    Heureux les pauvres, car toutes les portes blindées du Marché leurs sont ouvertes. Ils ont le libre-arbitre divin des âmes égoïstes auto-engendrées, il faut juste qu’ils aient les clés en or.

    Inutile de fouiller les cadavres vaincus dans l’impasse de l’Histoire, ils ont prouvé leurs faiblesses, même si le jeune aigle sanglant effraye encore. 

    Les veaux ont fondé leur cause sur Rien, ils ont mis leur cause en Rien, la société du canapé consumériste et son spectacle sur écran plasma débile « Les Marseillais ».







    Mais sonne l’heure de la grande terreur des bien-pensants



  • lulupipistrelle 13 septembre 2013 17:16

    Un enfant qui n’a jamais été scolarisé débarque en première... 


    Non seulement il s’adapte parfaitement mais découvre avec effarement les tares du système : un prof d’anglais infantile et nul, en poste depuis... au moins 15 ans, puisque ce prof avait enseigné à un de ses cousins âgé aujourd’hui de 28 ans... 
    Sur quelles bases cet enfant peut-il estimer les compétences du dit-prof ? en comparant avec les profs encadrant ses séjours linguistiques passés en Grande Bretagne...
    Et voilà une année d’anglais perdue en perspective, à moins évidemment que papa-maman trouvent une solution extérieure... 

    Le politiquement correct commence quand on admet comme légitime la fonctionnarisation des enseignants suite à un concours qui n’évalue pas leur capacité pédagogique réelle, et que rien ne revient par la suite remettre en question cette ordination sacramentelle... 

    Un prof pas motivé et incompétent peut rester en fonction toute une carrière... il devrait être viré.

  • lcm1789 13 septembre 2013 19:31

    Bien sur qu’un prof incompétent peut être viré


    1) A la fin de l’année de stage (sorte de période d’essai de 1 an) il y a chaque année des enseignants licenciés qui perdent le bénéfice de leur contours. (Le nombre est loin d’être insignifiant renseignez vous.)

    2) Si les inspections se passent mal (et je rappelle qu’un chef d’établissement peut demander qu’un enseignant soit inspecté) l’enseignant peut être révoqué et cela arrive chaque année !

    Arrêtez de faire croire que les profs sont intouchables, c’est faux !

    Par contre ce que vous ignorez, c’est que peut être que ce prof dont vous honnissez les méthodes peut être très bien vu par sa hiérarchie, peut être est-il considéré comme innovant et fin pédagogue.
    Le nombre de réformes conduisant à des inepties (et même parfois à partir de bonnes idées) est nombreux. 
    C’est ce que dénonce cet article (entre autres choses), et peut être l’auriez vous compris si vous l’aviez lu au lieu de courir déverser quelques mètres de lieux communs populistes et bilieux

    • lulupipistrelle 13 septembre 2013 22:37

      C’est leur public qui le juge... quand les mauvais profs ont la malchance de tomber sur une classe studieuse...et expérimentée ce qui est le cas de celle de cet enfant..


      Des méthodes innovantes ? sortir les paroles d’une chanson à succès des années 90... ha,ha,ha.. c’est plutôt les symptôme d’une vieille feignasse qui refuse le passage des ans.

      Quant à la hiérarchie, elle sait que cette classe ne mouftera pas, que les parents très impliqués vont prêcher la patience à leurs enfants... 


      PS : les inspecteurs ne sanctionnent que ceux qui ne vont pas dans le sens de leur politique éducative... les abrutis soumis ne les gênent pas.Il y a suffisamment de parents pétitionnaires qui n’ont rien obtenus pour en témoigner. Personnellement je ne broncherai pas, vu que je paye des séjours linguistiques pour mettre mes enfants à niveau. 



  • Christian Labrune Christian Labrune 13 septembre 2013 23:14

    "Le soutien de la hiérarchie aux fauteurs de troubles, la complaisance vis-à-vis de la violence, des incivilités et de la « barbarie ordinaire », le comportement de certains collègues qui servent "d’oreilles de Moscou" à l’administration (quel autre nom leur donner ?), l’obligation de faire attention à ce que l’on dit et à la manière dont on le dit, et, qu’à tout prendre, il vaut mieux encore se taire pour éviter d’avoir des ennuis, donne à penser qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du « politiquement correct ».« 

    @à l’auteur
    Le paragraphe que je recopie ci-dessus pourrait paraître outré à des gens qui sont extérieurs à l’Education nationale, mais j’ai été comme vous professeur de Lettres et je tiens à préciser que je n’y vois pas la moindre exagération. C’était déjà tout à fait cela au début de ce siècle. Depuis, j’ai pris ma retraite, mais je doute que les choses aient pu évoluer dans le bon sens, surtout dans les établissement réputés »difficiles« . Disons plus simplement : pourris. Le sens de l’émulation s’y est généralement complètement inversé. L’élève qui travaille, qui essaie de réussir, c’est un »bouffon« qui mérite le mépris et, trop souvent, de se faire quelque peu casser la gueule. Des administrations plus ou moins complices des petits caïds, c’est triste à dire, mais j’en ai vu. Et les sycophantes, particulièrement dans le syndicat majoritaire, étaient déjà légion.
    J’ajouterai que si les enseignants sont sans doute à plaindre, ils sont aussi responsables d’une situation qu’ils ont consenti à créer dès les dernières années du XXe siècle, en acceptant de mettre en oeuvre, sans qu’on leur ait jamais mis le couteau sous la gorge, des »réformes" qui visaient à détruire le système d’instruction publique. Je me rappelle encore tel imbécile, à une réunion dans les sous-sols de la bourse du travail expliquant qu’on ne pouvait pas incriminer les TPE sans avoir expérimenté la chose. Ce qu’il fit probablement, et il ne fut pas le seul. S’il y a un métier où l’intelligence devrait être une impérieuse obligation professionnelle, c’est bien celui de professeur. Malheureusement...


    • Christian Labrune Christian Labrune 14 septembre 2013 16:57

      @Melchisedek
      Le meilleur moyen de jouir d’une parfaite tranquillité, dans l’éducation nationale, c’est de n’y aller jamais avec le dos de la cuillère. A partir du jour où, en début de carrière, j’ai pris la décision de renvoyer un inspecteur, par exemple, on m’a foutu une paix royale. On n’a pas été très nombreux, en France, à essayer de faire échec aux réformes destructives mises en place par les socialistes dès le milieu des années 80. Quelques dizaines, pas plus. Et l’ennemi principal, ce n’était même pas le ministère, mais le SNES, où l’opinion générale était que quand on est fonctionnaire, on obéit, quoi qu’il arrive (comme en 40 !). Avec quelques amis, nous avons fini, à force de harcèlement, par obliger le syndicat majoritaire à fermer ses forums : ça commençait à faire un peu désordre. Ces crétins réclamaient « des moyens ». Des gommes et des crayons, en quelque sorte, et peu leur importait qu’on détruisît le contenu des enseignements. Bref, si on voulait faire bien comprendre à des jeunes élèves ce que signifie le bouquin d’Etienne de la Boétie sur la servitude volontaire, l’idéal serait de leur faire passer quelques journées entières dans une salle des professeurs.


  • Venceslas Venceslas 13 septembre 2013 23:50

    Les fauteurs de trouble sont effectivement soutenus par la hiérarchie, et ils ne se gênent pas. Aucun rapport avec l’immigration, d’ailleurs. Dans les établissements de petits franco-français favorisés, on voit des petits merdeux qui se savent tout permis.

    Impossibilité de signaler une « incivillité » sans que le prof se voit très vite affublé d’une inspection-sanction, qui va humilier le prof. Dissuasif. Parce que le rapport d’un inspecteur, ça fait très, très mal. Des chefs d’établissement remettent en cause la parole du prof et font des « enquêtes » au niveau des élèves qui se comportent comme des gardes-rouges. Les responsables, ce sont les politiques, qui formatent les chefs d’établissement, les CPE et les inspecteurs dans ce sens, le professeur étant considéré comme un « exécutant » (sic). 
    Affolant, la politique menée, par l’UMP comme par le PS.

  • lloreen 14 septembre 2013 09:22

    « Parce que le rapport d’un inspecteur, ça fait très, très mal. »

    Les enseignants en sont-ils vraiment arrivés là d’ avoir PEUR ?
    Tout le problème , pas seulement dans l’ éducation nationale, est là.
    Plus personne n’ a le moindre courage ;il ne faut donc pas s ’ étonner d’ un malaise général.


  • lloreen 14 septembre 2013 09:31

    Je ne suis pas dans le monde de l’ école mais je réagis aux commentaires ;ce que vous dites ne me semble pas concerner exclusivement l’ éducation nationale, mais toute la société.
    La révolte et les incivilités sont certainement une réaction hostile des uns par rapport à un système que plus personne- part quelques-uns, ne supportent.

    Les gens se plaignent, mais SUBISSENT .

    Apparemment, les professeurs aussi.Dans une telle ambiance, comment faites-vous pour supporter tout cela ?
    Il n’ y a pas que les professeurs qui subissent des burn out ;pensez aux suicides chez France Telecom et ailleurs.

    Il est URGENT que les gens se réveillent et se réapproprient leur vie.C ’est à mon avis l’ essence du problème.


  • lloreen 14 septembre 2013 09:46

    Je regrette vraiment les réactions agressives dans les commentaires qui traitent du sujet de l’ école parce que finalement, l’ attaque en règle des professeurs est une attaque en règle contre l’ autre en règle générale.
    Comme certains « attaquent » les professeurs, ils attaqueront la caissière qui n’ est pas assez rapide, le voisin de palier qui est comme ci ou comme ça, le collègue ou le patron, bref comme le disait Sartre « l’enfer, c’ est les autres ».
    Tant que nous accepterons de rester en enfer , le problème ne se résoudra pas...parce que l’ autre, c ’est nous aussi.


  • lloreen 14 septembre 2013 10:36

    Je vous invite à suivre ce lien d’ un professeur que j’ apprécie pour sa justesse d ’esprit.

    http://www.youtube.com/watch?v=KjVrNDNvKOM

     


  • zeugma zeugma 15 septembre 2013 15:52

    Petite précision (et l’erreur d’ordre de grandeur peut laisser supposer que le « politiquement incorrect » est aussi irréel que le « politiquement correct » allègrement conspué) : il eût fallu se renseigner sur le taux de suicide... 



  • Luc le Raz Luc le Raz 15 septembre 2013 18:31

    J’ai donné des cours d’anglais bénévolement, au titre d’intervenant extérieur, à des élèves de CE2, CM1 et 2. J’ai eu queques bons élèves et aussi pas mal d’emmerdeurs, pas d’autre mot. Parmi ceux, passés au collège j’ai, un jour rencontré un de leurs parents qui m’annonça en souriant qu’un prof lui avait dit dit lors d’une rencontre parents-profs. « Heureusement que je fais des contrôles, sinon je ne me serais pas aperçu que j’avais un bon élève ».
    Ce mouflet avait compris, pour avoir la paix avec les autres, qu’il fallait surtout ne pas briller. Le prof pose une question : « je sais mais je ne dis rien ». Comment on en arrive là ? À force de gavage de cerveaux disponibles les stars du foot, de la chanson ou les vedettes de la télé-réalité sont devenus les modèles à suivre, sans doute ? L’instit, le prof ? Rien à battre, il fait son boulot, point.. 


  • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 15 septembre 2013 20:38

    Il y a quelque chose de profondément pervers dans l’ éducation nationale.
    Si le prof vit dans le le déni et qu’ il pacte avec les fauteurs de troubles au détriment des bons élèves qui veulent travailler, tout ira « relativement » bien pour lui...Dès qu’ il essaie de faire vraiment son métier avec exigence (à savoir qu’ un professeur n’ est pas un éducateur, ni un animateur) il s’ affronte immédiatement à mille difficultés ( manque de soutien de sa hiérarchie et conflits avec les élèves et les parents d’ élèves).
    Professeur c’ est le seul métier où plus vous essayez de bien faire votre travail de manière responsable et digne,et plus vous êtes mis en difficulté.
    Il s’ est produit une inversion des valeurs...
    Le prof du futur sera avant tout quelqu’ un de sympa,de démago( genre présentateur de radio FM), qui aura d’ excellentes relations avec tout le monde ( y compris les perturbateurs et parents de perturbateurs) et qui ne fera pas une jaunisse si le rendement académique de ses élèves laisse à désirer...


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