Les Républicains, la faiblesse tranquille
La déconfiture prévisible est arrivée à son terme, inévitable par les divisions de ses angoisses. Le choix du rassemblement à n’importe quel prix, envers et contre tout, a été mortifère. Une lente érosion en dix années de l’électorat UMP s’est faite, au fur et à mesure des reniements de ses représentants, en courant vers le Centre. Aujourd’hui Les Républicains sont exsangues, ruinés, mais rassemblés, autour de rien.
La Droite, encore représentative (325 000 adhérents) malgré l’échec de Sarkozy et des législatives en 2012.
Dès novembre 2012, le congrès UMP reconnaissait l’existence de courants d’idées avec des leaders par un vote
La droite FORTE, 27,77% des voix, initiée par G. Didier et G. Peltier
La droite SOCIALE, 21,69%, incarnée par L. Wauquiez
La droite moderne et HUMANISTE, 18,17%, avec le plus gros effectif de députés
La droite gaulliste, 12,31% aux contours flous.
La droite populaire, 10,87%, uniquement par son nom
La boite à idées, 9,19%, laissant aux autres le soin d’en apporter.
Déjà le plus important groupe de députés UMP s’étant approprié la notion très gauchiste d’HUMANISTE, n’avait pas obtenu le score le plus élevé. Les résultats obtenus auraient dû alerter les dirigeants du danger de s’écarter de la Droite.
Rien n’y fit. Une nouvelle mise à jour des valeurs fondamentales du Parti fut votée à 96,10% par 156365 votants. L’époque du renoncement débutait, en portant haut la langue de bois.
« Partageant le même dessein pour la France, nous voulons réhabiliter la politique avec des principes simples, efficacité, pragmatisme, ouverture, dialogue. Nous plaçons notre engagement sous le signe du courage pour préparer l’avenir, de l’autorité pour protéger chacun, et de la générosité pour renforcer la justice.
Nous voulons construire ensemble une société créative et solidaire, etc … »
Tous les poncifs y figuraient, et nous n’étions qu’au tout début du quinquennat socialiste, avec du temps pour élaborer un programme de Droite concret, accepté par les 6 mouvements d’idées.
Hélas, le choix fut petit à petit, la dislocation des mouvements, la mise en sourdine, puis la dissolution du principal courant, La Droite Forte, et enfin la création Les Républicains, gommant ainsi les aspérités droitières, a été le commencement de la Fin.
Le malentendu entre beaucoup d’élus et d’électeurs commençait à peine, la surdité des dirigeants s’aggravant au fil des années.
Les idées et les hommes
Lors des primaires de la Droite et du Centre de 2017, la sommation de l’électorat fut lourde et sans appel, avec le rejet pur et simple de Sarkozy à 16% au premier tour, puis la sévère défaite de Juppé au second tour, au profit du programme très marqué à droite de Fillon 74%.
La Droite n’a jamais eu besoin de personne pour perdre, elle le fait très bien toute seule. Curieusement, la représentante désignée pour représenter Les Républicains à la présidentielle 2022, fut celle qui quitta sa famille politique à cause du pauvre Laurent Wauquiez, qu’elle jugeait trop à Droite, pour finalement revenir défendre un collectif d’idées édulcorées.
Comment convaincre les électeurs de droite quand les représentants élus ne savent plus ce que Droite veut dire, et Républicains encore moins ?
Comment être crédibles quand pendant plus de cinq longues années socialistes, puis cinq En marche, les cadres se sont disputés à savoir qui étaient les plus centristes de l’extrême-centre républicain ?
La Droite forte dissoute est devenue la molle, puis fondante, et maintenant liquéfiée.
Les Républicains dans le rôle ingrat du Parti supplétif les attend désormais