lundi 20 décembre 2010 - par Michel Koutouzis

Les seins et la mathématique

Qui se souvient encore que « mathématique » indique le processus d’apprendre et de transmettre. Qu’un mathématicien ne s’arrête jamais : on ne fige pas le savoir. On ne fige pas non plus, à l’instar de la pensée d’Héraclite le monde, avec lequel on joue. Tout savoir n’est qu’intermédiaire et pourtant, pour l’acquérir, il faut comme l’explique si bien Jean Toussaint Desanti, une mentalité de flambeur : on risque indéfiniment ses acquis, ses certitudes, son bien être physique et moral sur le prochain coup des dés.

La division des classes, si chère à Marx, pourrait ainsi, à la limite, se résumer entre ceux qui remettent encore et toujours leurs certitudes en jeu et ceux qui ne pensent qu’à les figer, une fois pour toutes, au sein d’un idéogramme explicatif de l’Holos, d’un vase clos comme naïvement l’exprimaient les premiers chrétiens : un socle solide (la terre), enfermé par un firmament aérien statique qui tourne autour.

A mettre indéfiniment en cause ses propres certitudes n’est pas signe d’éphémère : Euclide ne sera (en partie), contesté que par Einstein, près de deux mille ans après sa naissance. Entre temps, ceux qui bâtirent des empires de certitude, qu’il soit religieux, éthique ou politique avaient disparu, et les murs qu’ils avaient érigés autour de leur savoir figé - et justificateur de leurs intolérances -, s’étaient écroulés.

S’opposent ainsi deux passions : la passion de comprendre et celle de défendre. Les systèmes à vase clos, qu’ils s’appellent église, mosquée, CGT MEDEF ou UMP, voient le mode à travers le prisme prioritaire de sauvegarde de leur système respectif. Leur cohérence est absolue, vue de ce prisme particulier. Ils ont réponse à tout, et l’incohérence n’est apparente qu’à ceux qui se placent en dehors. Mais ceux là, non seulement ne comptent pas, mais en plus, ils sont à la recherche constante et perpétuelle d’une réponse à venir, ce qui, avouons-le, n’est pas de tout repos. Les uns sont « sécurisés » et « effrayés » par tout ce qui n’adhère pas à leur monde. Les autres sont outrés par les certitudes holistiques et contraignantes qui les empêchent de jouer avec l’inconnu. 

Le fameux « sentiment d’insécurité » qui pousse les « gouvernants » gardiens du temple de l’inamovible à interdire, stigmatiser, ostraciser l’altérité n’est pas autre chose que le soupçon d’une fin de leurs certitudes, la peur que la terre tourne effectivement autour du soleil, et, tout compte fait, qu’ils sont mortels en tant qu’individus et en tant que système. Jacqueline de Romilly qui s’était d’emblée posée à la périphérie de notre monde pour échapper à son message de barbarie, choisissant l’ailleurs grec, expliquait, dans « La crainte et l’angoisse dans le théâtre d’Eschyle », que l’important n’était pas le dit mais la forme et le lieu choisi pour le dire : l’invention du Théâtre comme lieu sacré au même titre que l’Agora et le Temple « collectivise » puis « apaise » les angoisses, leur enlevant leur caractère vindicatif et irrationnel. Les héros, la Moira ou les Euménides, chassent symboliquement les peurs de la Cité, au lieu de monter les citoyens les uns contre les autres. Il n’existe de futur que collectif.

Comme l’indique Richard Dawkins, ce n’est qu’un choix arbitraire parmi bien d’autres que de penser que « l’évolution est dirigée vers nous », que tout se justifie par rapport à ce que nous sommes devenus. La bactérie ou le poisson que nous avons été avaient d’autres chats à fouetter que de se sentir fiers de devenir un jour ce que nous sommes. Comme nous, ce qui les préoccupait c’était de survivre au jour le jour (défendre ce qu’il sont) et, pour certains, « comprendre », c’est à dire s’assumer et s’aventurer dans l’inconnu. Tous ceux qui érigèrent un mur de certitudes, durèrent peut-être un temps mais finirent par disparaître en se fossilisant. Tous ceux qui s’aventurèrent hors des murs, effleurant l’inconnu, prenant des risques utopiques comme Ulysse, évoluèrent. Nous sommes leurs descendants, mais ils ne sont pas nos ancêtres.

Cuve commune, matrice, la mathématique explore le passé et le futur au même titre. Celui de la fin des certitudes.

Si aujourd’hui l’intolérance ici (Europe) et ailleurs (fondamentalismes de tout poil) se font de plus en plus sentir, cela est sans doute le signe que les gardiens du temple sont pris par le vertige de cette fin des certitudes. Terrorisés, ils ne bâtissent plus des cathédrales (symbole si il en est d’un monde pérenne), mais excluent et interdisent pour les uns et font exploser pour les autres (symboles s’il en est d’un temps qui s’accélère) tout ce qui cultive leurs angoisses et met en cause leurs certitudes. 

En nous disant qu’il n’existe qu’un système économique, qu’un régime politique, qu’une vérité, qu’un seul chemin, ils prennent celui des fossiles. 

Vers 410 après J.C. la lapidation d’Hypatie, une femme philosophe, par des fanatiques chrétiens sonna le déclin définitif d’Alexandrie, la « perle de la Méditerranée » et la transformation du christianisme en « système hiérarchique et fermé » sous la protection de l’empereur Théodose.

Pour les fanatiques, il y avait un double affront à corriger : celui de la philosophie du doute et celui de la femme savante. Qu’a-t-il changé depuis ?

Ils ont brûlé la bibliothèque d’Alexandrie alors, et aujourd’hui ils font exploser les bouddhas de Bamiyan.

Par contre, la pensée grecque, celle de la Cité, a permis à une autre femme, Phryné, une simple hétaire, l’amante de Phidias, de sauver sa peau rien qu’en montrant ses seins. Ce qui est beau est vrai, disaient-ils. Eux, sont nos ancêtres. Comme n’a cessé de le dire durant toute sa vie Jacqueline de Romilly. 



34 réactions


  • Ariane Walter Ariane Walter 20 décembre 2010 11:11

    je suis frappée de la même manière par l’importance de ce nom « Confucius » qui représente la Chine dans tous ses instituts. Simple hère, de son temps, que personne ne voulait engager, qui se baladait sur les routes en grattant sa cithare, hippie avant la lettre et dont la pensée simple et respectueuse balaie le cortège de tous les empereurs sanglants qui ont chute dans la fosse de l’Histoire.
    Y aurait-il donc une morale au bout du chemin ? C’est déjà ça !


  • antonio 20 décembre 2010 11:29

    Le « sentiment d’insécurité » allié au « principe de précaution » , voilà ce qui entretient de plus en plus la peur et la passivité des citoyens, forme « moderne » de l’aliénation psychologique.
    Le « principe de précaution » dont on nous rebat les oreilles est une aberration : comme si une activité humaine quelle qu’elle soit ne faisait pas courir un risque à celui qui la pratique ? Le seul fait de vivre consiste à se mettre en danger.... et tant mieux ! Car c’est ça la vie !
    Et bien des gens maintenant ont peur de tout, peur de « l’autre » ; j’en connais qui redoutent les arabes alors qu’ils n’en n’ont jamais fréquenté ni même approché un de leur vie !

    Quant à Jacqueline de Romilly, elle fut une femme admirable de savoir et de sagesse.
    Les médias télé n’ont évoqué que fort succinctement son parcours...alors que pendant des semaines, ils n’ont parlé que de Mickael Jacson lors de sa mort, jusqu’à saturation...Cela ne m’étonne pas et indique bien le « triste » état de notre société dans son rapport à la culture...

    Il me revient en tête une citation ( désolée, j’ai oublié le nom de l’auteur ) :
    « Un pays où on n’étudie plus le violon et le grec ancien est un pays perdu . »

    Pour le grec ancien, c’est déjà quasiment fait ...en dépit du combat de Jacqueline de Romilly et d’autres pour son maintien.


  • nikko 20 décembre 2010 11:35

    l’auteur de cette citation est une femme....et je crois bien qu’il s’agit justement de jacquekline de Romilly...


  • Epiménide 20 décembre 2010 11:42

    Gloire à Euclide, à Hypatie et à Pyrrhon !


  • Tall 20 décembre 2010 12:09

    Bien vu, l’auteur


    C’est pour ça que l’aventurier doit toujours s’appuyer sur la Physique.
    Car c’est la seule Autorité inviolable.
    Une Physique qu’on ne peut lire qu’avec l’Intelligence
    L’Intelligence est donc le Glaive



    • Tall 20 décembre 2010 13:02

      Essaie l’ignorance, tu verras bien


    • Tall 20 décembre 2010 13:52

      mystère => ça nous dépasse => c’est dieu => j’irai au paradis => ouf !


      c’est aussi neuf que l’invention de l’eau tiède non pétillante, ce truc-là

      joyeux noël quand même


    • Tall 20 décembre 2010 14:59

      ce que vous appelez « la raison éclairée par le coeur », chez moi, c’est de la plasticité synaptique impactée par des neuro-médiateurs


    • Tall 20 décembre 2010 15:01

      car le cerveau est exclusivement physique

      une preuve ?
      prends un gros marteau et frappes bien fort sur ton crâne, tu verras

    • Tall 20 décembre 2010 15:59

      exact !

      je vais même te dire mieux, on ne pourra jamais répondre
      ou alors, on reporte la question sur autre chose de + fondamental
      l’inférence étant transitive, le graphe d’inférences est sans fin
      ce qui fait que tout raisonnement nécessite une axiomatique de départ

      mais tout ceci n’interdit pas de jouer le jeu physique tant qu’on peut y jouer
      alors peu importe la vraie nature profonde du jeu, du moment que le jeu continue

    • Tall 20 décembre 2010 16:31

      Exister comme entité pensante est déjà en soi formidable, effectivement.

      Et c’est une chose dont je suis conscient
      Mais bon, c’est un peu court pour occuper toutes les journées.





    • L'enfoiré L’enfoiré 20 décembre 2010 17:30

      Tall,
       J’ai été très étonné d’entendre cet axiome :
      « La pensée scolastique donne des idées à l’IA ».
       J’ai posé la question à son auteur.
       Pas reçu de réponse.
       Tu n’aurais pas quelques explications ?


    • Tall 20 décembre 2010 18:19

      oui, c’est qu’ils ont l’adsl maintenant dans les HP smiley


    • ffi ffi 20 décembre 2010 23:10

      Tall, puisqu’on peut avoir mal au crâne sans n’avoir subi aucun coup, il est donc évident que l’on a une âme.

      De simples perceptions, pourtant inoffensives pour un, peuvent rendre fou un autre.

      Comment des perceptions - choses immatérielles - peuvent-elles avoir tant d’impact ?

      la perception est à l’âme ce que le contact est au corps.


    • Tall 21 décembre 2010 07:27

      ffi


      Oui, je vois ce que vous voulez dire. La perception étant à l’origine de tout, on ne peut pas remonter le graphe causal en amont de ce point. Ce qui entoure ce point originel d’une aura mystérieuse qui ouvre la porte aux espoirs religieux. Dont celui de l’âme.
      Et pourquoi pas ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 décembre 2010 09:27

      Tall,
       T’as pas vu l’état du dernier bâtiment de HP en face de l’OTAN ?
       L’ADSL, là, ils n’en ont plus besoin. smiley


    • ffi ffi 21 décembre 2010 11:34

      @Tall,
      La perception précède la connaissance. Les synapses, neurones,..etc, ce sont tous des concepts issus de perceptions par des instruments perfectionnés. Nous percevons, puis imaginons des concepts.

      Peu importe pour chacun le substrat physique objectif, compréhension approximative et peu répandue chez les hommes, car c’est la compréhension subjective de soi-même qui compte (la conscience). Ainsi, je sais que j’ai une âme, qui perçoit, comprend et se perfectionne et c’est la seule connaissance pertinente pour être je.

      Pouvons-nous contrôler nos « neuromédiateurs » ? Non, cette connaissance n’a donc aucune utilité en pratique quotidienne. La conscience, cette connaissance intime de soi-même, est nécessairement subjective, pas objective.


    • Tall 21 décembre 2010 11:46

      ffi


      100% dac. C’est ce que Descartes a fait en poussant la logique du scepticisme à son paroxysme pour finir par conclure que la seule certitude qui lui restait, c’est le constat de sa pensée qui se déroule, mais sans aucun certitude de ce qu’il y a vraiment « derrière » elle. Ce qui la supporte.
      C’est le « Je pense, donc je suis », mais sans savoir ce qu’on est vraiment, cette certitude étant inaccessible.
      Et on peut appeler ça « l’âme », pourquoi pas ?

    • Tall 21 décembre 2010 14:40

      oui, je vois ... avec la perception, le « j’aime / j’aime pas » est un autre point axiomatique du système « esprit humain »


    • ffi ffi 21 décembre 2010 15:35

      Assez instinctif à mon avis.
      Et il est vrai que certains ne se sentent exister que lorsqu’ils n’aiment pas autant que d’autres ne se sentent exister que lorsqu’ils aiment. Tout dépend de l’existence qui nous plaît.

      Pour Descartes (mais je suis un extrémiste anti-cartésien), pourquoi donc déduire l’existence en partant de la pensée ? (je pense donc je suis), la logique ne devrait-elle pas plutôt consister à déduire la pensée en partant de l’existence ? (je suis humain, donc je pense).

      Je ne vois pas trop l’intérêt de déduire d’une illusion (la pensée), une évidence matérielle (l’être). A mon avis, Descartes inverse les choses. En effet avec ce genre de raisonnement, Descartes en déduirait qu’une pierre n’existe pas, puisqu’elle ne pense pas. Je me demande comment une réflexion aussi stupide a pu avoir tant de succès.

      Pour l’âme, évidemment, c’est un raccourci, en attendant de mieux comprendre, mais l’intérêt est que cela permet d’utiliser le savoir subjectif des anciens, du moins ce qui n’y est pas totalement faux, plutôt que de repartir de zéro. Et puis mieux vaux se connaître de l’intérieur (sujet) plutôt que par miroir interposé (objet).


    • Tall 21 décembre 2010 18:24

      ffi


      Pour moi quand Descartes parle de « pensée », il s’agit du film intégral qui passe dans notre conscience à tout instant, quelque soit l’origine supposée des infos qui génèrent ce film : perceptions, raisonnements, rêves, etc ... ce qui va donc de la sensation d’une frappe au clavier aux raisonnements les + abstraits, en passant par le goût d’une mandarine, etc ... bref : tout, absolument tout ce qui se passe dans notre tête.
      On peut donc concevoir ça comme une sorte de « bulle » dont on ne peut jamais sortir, et tout ce qu’on suppose comme existant au-delà de cette bulle, même si c’est exact, ce n’est en principe jamais certain.
      Car en effet, si en réalité, notre « pensée » n’était que le sujet d’un jeu virtuel hyper-sophistiqué, on ne pourrait jamais s’en apercevoir ! Impossible.
      Certains ont rétorqué avec l’exemple du coup du marteau sur la tête que tout « s’éteignait » et que c’est la preuve que ce n’est pas virtuel. Mais même pas, car le grand jeu virtuel pourrait contenir aussi des black-outs.

      Et cette limite rationnelle ouvre naturellement la porte aux religions, comme tout ce qui est indémontrable. Ouverture dans laquelle notre ami Jean a vite mis le pied. smiley


    • Tall 21 décembre 2010 18:28

      Jean


      Non, tu ne vas pas trop loin en faisant du prosélytisme avec moi, mais tu perds ton temps, ça c’est sûr.
      Car j’ai fait mon choix personnel sur la question, et ça ne bougera plus.
      Je pourrais développer ça, mais c’est un peu long.

    • Tall 21 décembre 2010 19:16

      Pour faire court, je dirais que mon option est celle du principe de précaution.

      Je me dis que l’humanité ne doit pas compter sur un sauvetage externe pour décider de son action.. Qu’il vaut mieux faire le maximum par soi-même comme s’il n’y a rien au-dessus.
      Et puis si après échec ( la mort ), il y a quand même une bouée, et bien ok, c’est formidable, mais de mon vivant, je ne compte pas dessus.

    • ffi ffi 21 décembre 2010 19:42

      @Jean :
      Comparez
      J’ai chuté donc j’ai mal.
      j’ai mal parce que j’ai chuté

      Ou
      je pense donc je suis.
      je suis parce que je pense.

      - La cause donc l’effet.
      - L’effet parce que la cause.

      C’est que Descartes essaye en fait de se rassurer, car il croit que la vie est illusion. Mais comme l’a dit Tall, il est toujours possible de faire toutes les hypothèse ad hoc pour affirmer que la vie n’est qu’illusion (comme le fait le boudhisme). Donc Descartes se rassurerait à bon compte.

      J’avais trouvé ceci il y a quelques temps. De plus, j’ai découvert récemment que c’était peu ou prou une objection faite par Hobbes à Descartes (sur wikipedia, article Hobbes) :
      Dans ses Objections, Hobbes reproche à Descartes un glissement sémantique de “je suis pensant”, à “je suis pensée”.

      Mais, cela dit, c’est surtout une manière d’entendre le langage sur ce qu’est une déduction.


  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 20 décembre 2010 13:20

    « Euclide ne sera (en partie), contesté que par Einstein, près de deux mille ans après sa naissance. »

    Faux !!

    « C’est Gauss qui, dès 1813[1] , a formulé la possibilité qu’il existe des géométries alternatives à celles d’Euclide. [...] On distingue les géométries à courbure négative, comme celle de Lobatchevski (1829) et Bolyai (1832) (somme des angles d’un triangle inférieure à 180°, nombre infini de parallèles possibles à une droite par un point), des géométries à courbure positive comme celle de Riemann (1867) (somme des angles d’un triangle supérieure à 180°, parallèles se rejoignant aux pôles). » (Wikipédia)


  • ddacoudre ddacoudre 20 décembre 2010 14:14

    bonjour,koustouzis.

    tu poses un principe fondamental de la vie, comment maitriser notre système émotionnel, pour accéder au libre arbitre ou à la libre conscience des bouddhistes. aucune chance, et tu l’explique bien en rappelant ceux qui dans des temps antique en avaient conscience. il nous faut les deux pour nous développer. souvent je me suis interrogé si tous les hommes comprenait que la seule terre à conquérir est l’incertitude. j’en ai conclus que c’était ce que nous faisions, et la plupart du temps en toute ignorance, car la raison ne trouve en nous que peut d’échos.
    le fait que tous les systèmes clos se réforment parce qu’ils ne sont qu’un élément de stabilité d’une concentration humaine qui assure sa survie sans avoir conscience que dans le même temps elle pose des actes qui construisent le socle de son émancipation. évidement ce n’est pas toujours avec les mêmes hommes et dans les mêmes lieux. s’il nous est possible de comprendre cela, pour que la raison nous affecte il faut qu’elle développe une émotion. c’est l’entre de l’apprentissage de l’information, de la désinformation et de la manipulation.
    l’on ne peut tenir compte de ce que l’on ignore, et pour un être, qui développe sa pleine potentialité quand il se sent assuré, aller vers l’inconnu ne peut se faire que s’il est affecté « émotionnellement » par les modèles rassurants. 

    l’apprentissage permet de construire un système psychique clos pour évacuer l’incertitude qui produit le doute stressant, mais ensuite il nous faut désaprendre toutes les certitudes, non pour se perdre, mais pour s’en servir pour ce qu’elles sont des jalons, et les jalons ne sont pas des interdits.

    aujourd’hui nous voulons aller vite, et pour cela les jalons sont des freins, car ils suscitent l’interrogation, tandis que l’autoroute bordé d’interdits et de sorties obligatoires nous emmène rapidement et en plus de sécurité au bout, sauf quand survient un incident.
    il est bien évident que la rapidité ce n’est pas la démocratie, ce n’est pas la réflexion, c’est le système clos. nous vivons comme tu l’écris la fin d’un modèle (il y en a encore pour quelques années).
    devant cette incertitude du futur il est normal que chacun se cherche une certitude, un père qui le rassure, alors il en oublie de regarder, d’observer autour de lui que s’élabore la composante de son futur, mais pour cela il faudrait que des théâtres, des débats racontent la vie. loin de cela ils le cherchent dans le modèle qui se meurt. car ce modèle tout comme un organisme ou notre cerveau n’est pas accessible à la « raison » à son évolution,, elle ne s’imposera à lui que s’il reçoit quelque chose de l’extérieur, sinon il fera ce que nous connaissons il implosera ou explosera, l’élément fondamental étant la perception du seuil, à partir duquel, l’on se doit réformer, il est trop dépendant de l’émotion pour avoir une chance d’en faire un jalon.
    cordialement.


    • L'enfoiré L’enfoiré 20 décembre 2010 17:58

      Salut Jean et DD,
       Moi, je parlerais, vu mon ex-métier, plutôt de rupture entre analogique et numérique.
       Des ordis des deux types ont existé. L’ordi analogique ne se retrouve que dans les oscilloscopes qui n’ont besoin que d’une approche graphique sans trop de précision. Destiné à des équations différentielles sans solution analytique tout en étant basé sur des phénomènes physiques.


    • ddacoudre ddacoudre 20 décembre 2010 18:34

      bonjour jean

      effectivement le mental n’est que utilitaire, et certainement qu’une infime partie de la circulations des informations qui construisent notre existence ; je pense que dans quelques années nous allons nous en rendre compte avec précision en étant capable de reproduire la fonctionnalité d’un cerveau humain grâce aux nanotechnologies, et comme le dit l’enfoiré ce ne sera qu’un système automate ; il y a de grande chance que nous fassions avec la même erreur que l’espérance de la génomie, et que nous dussions nous rendre compte certes des services qu’il pourra rendre en nous étant même supérieurs, mais il ne sera qu’un outil, comme les gènes en sont un, et l’espérance un gène une maladie c’est transformé en un gène plusieurs maladies et plusieurs gènes pour une maladie.
      j’ai en mémoire l’ouvrage du professeur Vincent qui expliquait que les organes communiquaient aussi entre eux, et que tout ne se pase pas dans le cerveau.

      cordialement.


  • non667 20 décembre 2010 16:19

    j’ai plus d’aspirine je sors ... ! smiley


  • easy easy 20 décembre 2010 19:03

    «  »«  »«  »«  »Ce qui est beau est vrai, disaient-ils«  »«  »«  »«  »

    Hélas alors pour les Quasimodo.

    Le beau séduit, semble béni des dieux donc sacré et on l’adore alors. C’est cela, c’est cette subjectivité au beau que nous devrions nous empresser de reconnaître pour rendre justice au laid qui n’est coupable de rien et qui n’a que le tort de n’avoir pas été gâté par la nature.

    Oui le beau est adorable, oui on a envie de l’ériger en vérité. Mais il n’est pas plus vrai que le laid et le pustuleux.


    • ddacoudre ddacoudre 20 décembre 2010 21:59

      bonjour jean

      prend plutôt du chocolat,l’aspire c’est après la fête, il me semble à te lire, que si tu es de culture chrétienne tu as fait le saut, et que tu as su suivre le doigt pour trouver la lune, ceci n’est pas a la porté de tout le monde, et d’ailleurs tu l’écris, car souvent les fondamentalistes prennent le doigt pour le dieu. jouyeux noël aussi
      cordialement.


  • kéké02360 20 décembre 2010 20:29

    J’ai un copain apiculteur, sur l’essaim et l’amas thématique il en connait un rayon !!!


  • kéké02360 20 décembre 2010 20:32

    Quand j’étais collégien mes matières préférées étaient Math et dessin smiley


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