jeudi 24 septembre 2009 - par mathias cohen

Lettre d’un enseignant : le malaise est profond

Je suis enseignant en Seine-Saint-Denis. Ce n’est pas le problème. Ce dont je vais parler dans cette lettre n’est pas spécifique au département dans lequel je travaille. Beaucoup de mes collègues connaissent des difficultés, quel que soit l’endroit où ils exercent. Résumer les difficultés que rencontrent les professeurs à la confrontation avec une jeunesse excitée, dont les jeunes du 93 représenteraient un prototype est un piège de la pensée dans lequel il ne faut pas tomber, ou duquel il faut sortir. J’ai croisé trop de professeurs dont la première préoccupation semblait être de savoir si leurs élèves seraient « difficiles » ou pas.

Ce dont je veux parler est beaucoup plus profond, pernicieux, d’autant plus pernicieux que c’est un malaise sur lequel il est très difficile de mettre des mots. C’est la part de mon malaise que j’entends résonner avec le malaise des autres. Une foule de malaises imbriqués les uns dans les autres. Des malaises personnels, individualisés à outrance par une société qui détruit chaque jour un peu plus le collectif politique pour le remplacer par du collectif humanitaire plutôt qu’humaniste, du collectif téléthonisé, facebooké, footballisé, un collectif qui ronge notre société et détruit toute volonté d’action réellement collective, collective cette fois dans son sens noble : un collectif qui donne la place à l’imprévu de la parole, l’imprévu des rencontres, l’imprévu du mouvement des foules.
J’ai tenté l’année dernière de m’intéresser à l’action syndicale au niveau de mon établissement, mais j’en ai été très vite dégoûté. Qu’on me comprenne bien, je ne crache en aucune façon sur toutes les personnes qui s’impliquent chaque jour dans l’action syndicale de terrain, avec ce qu’elle a de laborieux, d’aléatoire, de frustrant… Mais comment aujourd’hui ne pas être frappé par l’apathie générale qui règne au sein d’entreprises de service public censées devoir défendre leur existence même, comme au sein du monde économique qui reste sans voix face aux délires de la crise !
Il doit y avoir quelque chose qui ne tourne pas rond. L’état de ramollissement avancé de la population dans une période d’attaques ultra libérales sans précédent doit tout de même pouvoir s’expliquer, s’analyser…
Je n’ai pas de réponses à apporter à cette question. Ou plutôt, si. Ma réponse est cette non réponse. Car je pense que personne n’a pour le moment la réponse. En somme, je pense que beaucoup de gens sont comme moi, c’est à dire qu’ils souffrent d’une situation politique et sociale, mais ils souffrent d’autant plus qu’ils ne parviennent pas à l’appréhender. Comment en sommes-nous arrivés là, dans cette société post-11 septembre dans laquelle la peur s’est installée à tous les niveaux, à tous les échelons ? Dans cette société de la communication où les gens se retrouvent bombardés de messages contradictoires (la plus sûre méthode pour générer de l’angoisse parmi la population).
Je ne vais pas tomber dans l’eschatologique. Mais je pense que la population française (je me garderai bien d’étendre mon analyse à un territoire plus vaste) arrive à un point où le mécanisme de réponse du collectif face aux agressions du pouvoir s’est rompu. Ce mécanisme presque immunitaire s’est cassé, et nous ne comprenons pas pourquoi.
Je pense que cette incompréhension est profonde. Elle puise autant sa source dans la disparition de tout un pan de nos idéaux politiques, que dans l’accroissement de l’exposition des personnes à la complexité du monde par les technologies de l’information. Mais on ne peut pas non plus rejeter l’idée selon laquelle le pouvoir parvient à maîtriser nos fameuses capacités de réactions collectives. L’avalanche des discours, des plans de com, des sommets, contre-sommets, missions et commissions nous met KO. La collusion du pouvoir politique et de son organe de représentation que sont les médias est telle que le bluff est total. Et l’être humain, l’individu que génère un tel système est si partagé, si scindé entre sa vulnérabilité d’une part, et de l’autre sa foi en ses propres capacités de résistance, foi illusoire, presque fabriquée de toutes pièces par l’ennemi, que cet individu se fige, n’ose plus bouger, et ne cesse de sourire.
Nous sommes en danger. Il nous faut un choc, un choc salvateur dont nous serons les acteurs. Si nous ne réalisons pas le danger maintenant, le choc viendra à nouveau nous submerger, tel cette crise qui nous a encore un peu plus lavé le cerveau.
Nous n’arriverons à rien sans stopper ce mouvement. Il faut un contre-mouvement collectif d’ampleur, soudain, qui paralyse brusquement le pays et libère ainsi du temps et de l’espace pour recomposer un collectif parti en lambeaux. Au niveau où nous en sommes, ce ne sont plus des assemblées générales animées par des syndicalistes qui ont en grande partie perdu leur crédibilité qui ont une chance de faire bouger les choses au final. Il faut juste trouver le moyen technique de faire converger cette volonté commune, débarrassée de ses convictions ou de ses solutions pré-emballées, sur une date précise, le début d’une période durant laquelle nous réfléchirons à une reprise en main de nos destins.
Dans ce mouvement, les écoles pourraient devenir des lieux stratégiques, des lieux ouverts où les différents acteurs des luttes pourraient se retrouver, échanger, s’organiser pour tenir sur la durée. Une infrastructure efficace et tenace.
Harcelez vos leaders politiques. Ils ont la puissance et l’audience pour mettre en pratique une telle tactique. Et s’ils ne réagissent pas, nous le ferons sans eux. En créant une simple pétition : un texte et une date. Un ultimatum à faire circuler partout, d’abord sur le net puis dans tous les groupes réels, de chair et d’os qui étaient, sont ou seront en lutte. Le texte peut être réalisé sur un site où la rédaction est participative, un peu à la manière de Wikipédia (je vous préviens, moi, je sais pas faire). Tout le monde a déjà rêvé d’une telle initiative qui, naissant de rien, se construit peu à peu sur l’espoir fragile de quelques individus, puis déferle sur le monde pour le transformer ! A vos commentaires, à vos idées, et que vive l’humanité !
 


124 réactions


    • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 13:42

      Le psychologue a parlé ! Amen
      Et qu’en pense l’éducateur maintenant  ?


  • jondegre jondegre 24 septembre 2009 12:06

    On est plusieurs à rabacher sur ce site la lecture de la « strategie du choc » de Naomie Klein, qui démontre bien comment on obtient l’apathie de la population en la soumettant à un choc.


    • taktak 25 septembre 2009 11:33

      Effectivement, cette stratégie du choc, de la blitzkrieg capitaliste est intéressante.
      Il faut lire ce livre pour bien voir la stratégie actuelle de la contre révolution. Il met parfaitement en perspective la machine de guerre de la réaction et montre le formidable retour de balancier contre les forces du progrès qui s’est produit depuis les années 70 et la déconcientisation et dépolitisation des peuples.

      L’auteur se plein de ne pas avoir d’outil pour comprendre, de sa désorientation, et que se manque d’outils désoriente décrédibilise et anihile les forces syndicales et politiques de rejet de l’ultra libéralisme. Je le comprends et fait le même constat que lui.
      Pourtant ces outils existent et on pleinement fonctionné par le passé, mais on été abandonné.
      Il s’agit de la conscience de classe, cette conscience qui est reniée (le prolétariat n’existe plus, la lutte de classe n’existe plus etc.) et qui nous fait cruellement défaut pour comprendre et agir, pour être actif et non plus subir.

      Plus que le choc, ce qui est intéressant dans le bouquin de Klein, c’est qu’elle montre l’existence d’une stratégie délibérée est consciente de la part des élites (Pouvons l’appeler classe dirigeantes sans choquer ?) pour lutter contre des peuples, stratégie dont le fondement justement est d’exploiter l’inconscience de cet état de lutte, et la force est sa rapidité (le choc) créant le sentiment d’irreversibilité et d’apathie (d’autant plus fort si la population ne s’attend pas à ce choc)

      Alors, pour agir, pour être actif, il nous faut à nouveau reprendre conscience de cette lutte et de notre appartenance de classe, qui nous permet de comprendre et de lier l’ensemble de la stratégie du choc.

      Par exemple, on peut saisir que la problématique de la dette publique est clairement liée à la fin du pouvoir régalien d’émission de la monaie. Problématique qui permet de lancer les RGPP et donc de mettre à genou des services publics performant. Ce qui permet ensuite, avec l’aide de nos élites supranationale européenne (critère de maastricht, directive services stratégie de lisbonne etc.), d’ouvrir de nouveau marché permettant à notre classe dirigeante de s’enrichir sur notre dos.
      En sortant du déni du « mais je ne comprend pas où vont les politiques [capitalistes] » induit par le fait qu’on refuse qu’ils mene le combat de leur classe contre la notre, on peut saisir cette stratégie.

      Sinon, on est condamné à éternellement encaissé les coups et être renvoyés dans les cordes sans pouvoir renvoyer les coups et avancer.

      Lire la suite ▼

  • Bill Grodé 24 septembre 2009 12:11

    Vous avez parfaitement raison d’insister sur la peur qui a envahi notre société au point d’en inscrire le principe dans la constitution (principe de précaution). 
    Elle a pris le dessus sur tout sentiment d’adhésion à une collectivité et sur toute notion de solidarité. 
    Où je ne vous rejoins pas, c’est quand vous dîtes : harcelez vos leaders politique.
    Ceci laisse penser que c’est d’eux qu’un changement d’état d’esprit pourrait venir. 
    Heureusement , vous débouchez sur une idée qui fait l’impasse sur ceux-ci.
    Je suis prêt à apporter mon grain de sel, même si je crois l’entreprise utopique.
     Bon courage pour votre boulot.


  • fouadraiden fouadraiden 24 septembre 2009 12:22

    le jeune du 93 est-ce un bon ou mauvais prototype ? un ça va, mais trente arabo-africians excités par classe-ghetto ça pose problème.

    le ministre le dit lui-même.

    ah ah ah



  • Gollum Gollum 24 septembre 2009 13:07

    L’état de ramollissement avancé de la population dans une période d’attaques ultra libérales sans précédent doit tout de même pouvoir s’expliquer, s’analyser…


    C’est en fait très compréhensible. Autrefois le Christianisme emplissait la sphère culturelle. Les gens avaient une espérance, un paradigme. Une vision des choses.

    La Révolution de 1789, à la fois révolution politique, spirituelle et culturelle a mis un autre paradigme à la place. Le religieux n’était plus qu’entrave au plein épanouissement de l’Homme, épanouissement qui allait être apporté par la démocratie, les lumières, la Science, le Progrès...

    Aujourd’hui, ce mythe est mort, n’en déplaise à Claude Allègre qui se désespérait devant les caméras du fait que les gens ne croyaient plus à la Science..

    Le vulgum pecus d’aujourd’hui ne croie plus à la démocratie, dont il s’aperçoit qu’elle ne sert que de défouloir aux arrivistes et ambitieux de tous poils, qui une fois arrivés au pouvoir n’ont en fait aucun pouvoir étant le jouet de forces économiques qui les dépassent et d’une caste sacerdotale inversée, les financiers, qui n’ont créé ce système que pour leur propre bénéfice..

    Quant à la Science et au Progrès qui va avec, le vulgum pecus commence à sentir que cet Arbre là n’est autre que l’Arbre du fruit défendu auquel il n’aurait pas fallu toucher...
    Mise à sac de la planète qui autrefois était un véritable Jardin, se transformant petit à petit en une gigantesque poubelle, alimentation standardisée, sans goût, bourrée de pesticides, atmosphère des maisons empoisonnée de par les peintures diverses utilisées, etc.. le tout soigneusement masqué par un confort apparent et amollissant..

    Quant aux lumières... Athéisme généralisé qui débouchera sur un désespoir de taille quand le système s’écroulera. Car je ne donne pas cher du moral de nos athées qui se croient libérés quand ils se trouveront confrontés à l’explosion de leur monde..

    Le résultat des lumières c’est aussi un appauvrissement considérable de la façon de voir le monde, puisque seul l’hémisphère gauche fonctionne, l’autre étant qualifié d’irrationnel et donc hautement suspect..

    Ce à quoi nous assistons est la fin d’un monde, et le ramollissement du peuple n’est rien d’autre que le signe d’un grand désespoir, car les clés ont été perdus..
    Lire la suite ▼

    • PhilVite PhilVite 24 septembre 2009 18:21

      ’’Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir’’

      On a juste oublié la seconde partie de cette proposition (de Sénèque), ou plus exactement, tout a été mis en oeuvre pour nous rendre incapables de vouloir.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 18:39

      Pensez-vous donc, comme Brighelli, que les zélites auraient sciemment mis en oeuvre une crétinisation du peûpleû ? Les phénomènes sociaux, voire civilisationnels, me semblent relever de nettement plus de complexité et je ne suis guère portée à croire qu’une main invisible et néanmoins guidée par le bras armé d’une néo-aristocratie avide d’esclavagisme (néo-esclavagisme, pfiou) influe sur les mouvements de l’histoire autrement qu’en y adaptant des intérêts à très court terme. Plus clairement : la déshérence de l’enseignement telle que très bien décrite, d’un certain point de vue, celui du Maître, l’inconsolé, le décrié Maître, par Brighelli, n’est pas le résultat, je pense, d’une volonté consciente de maintenir le peûpleû dans l’ignorance. Mais le résultat de l’histoire de la France contemporaine, à commencer par la vindicte de 68...
      Oups. A’y’est. Me v’là réactionnaire.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:13

      Salut, Chanteclerc,

      Vous constaterez en guise d’introduction que je ne suis pas rancunière smiley

      Sur l’hypothèse de Brighelli : j’ai beaucoup aimé son livre. Cri sauvage et désespéré d’un idéaliste solitaire de la trempe des Hussards de la République, ces Maîtres dont mon grand-père et mon père ont connu l’exigence et la qualité de l’enseignement.

      Il en est encore aujourd’hui, certes dans leurs habits moins rigides, mais dans leur idéal tout aussi fougueux si tant est que tout à la fois rectorats asphyxiés par l’absurde administratif et parents aveuglés par leur progéniture plus-que-parfaite leur concèdent d’enseigner.


    • ZEN ZEN 24 septembre 2009 19:26

      Chantecler

      Salut
      Bon , ça ne se fait pas
      Voilà de la lecture pour la soirée
      je suis occupé...
      Le décervelage est une nécessité pour nos élites néolibérales

      Entretien de Jean-Claude Michéa
      "Dans une optique libérale, c’est l’acte éducatif lui-même qui tend à devenir problématique.. La prétention d’enseigner quelque chose à quelqu’un...est, par définition, toujours suspecte. Il est en effet plus facile d’y voir une manière déguisée d’imposer à autrui ce qui ne constitue qu’une opinion privée, en droit toujours déconstructible.."
      -Pour la défense de l’école républicaine
      -L’éducation sans principes d’une société sans dessein

      -Contrer l’offensive libérale sur l’école
      -L’école républicaine mise en bière
      -Les saboteurs libéraux de l’ecole publique
      -Malaise dans l’éducation, par Dany-Robert Dufour
      -L’école britannique livrée au patronat
      -Une association ultra-libérale appelle les parents
      -Marché et infantilisation(marchandisation de l’école aux USA, p.200>)

      Brighelli est énervant, mais il voir clair..

      Lire la suite ▼

    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:29

      Dans un sujet sur la problématique de la transmission, pléthore de liens hypertextuels nuit gravement à la compréhension.

      Rassurez-moi : tous les enseignants ne procèdent pas comme ça ?


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:44

      Idem pour ce qui me concerne, Chanteclerc, malgré les IGNOBLES campagnes de disqualification dont je fus (voire suis ou serai encore) victime smiley

      Je ne dispense pas un peu de temps sur ce site en vue de propagande, sans quoi j’y serais quotidiennement sur un sujet unique smiley

      Bref. J’ai l’impression que nous partageons de l’ouvrage de Brighelli la même « analyse » (que, d’ailleurs, nous n’avons pas faite, mais il faudrait le relire) : un constat juste, honnête, sans concession, mais une analyse des causes légèrement paranoïde.

      Quant à la suite, je ne sais pas. Je n’ai rien lu d’autre de lui.


    • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 19:50

      Ca fait à peine 10 mn que tu es arrivée sur Ago, et il fallait que tu la sortes celle-là : Complainte habituelle de la victime parce qu’elle est sioniste.
      C’est plus fort que toé, tu n’as pas pu tenir plus de 10 mn pour faire pleurer dans les chaumières.


    • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 19:58

      Tu as bien raison, et une fois n’est pas coûtume. L’Aristocratie Anglicane est effectivement le bras armé de la conspiration qui tend à déconstruire par le haut l’élévation formative du mouvement perpétuel historique de toutes civilisations, hormi celles qui implantent durablement la dictature ou la tyrannie en se reposant sur les élites qui gravitent autour du trône. 


    • perlseb 24 septembre 2009 21:39

      Car je ne donne pas cher du moral de nos athées qui se croient libérés quand ils se trouveront confrontés à l’explosion de leur monde.

      Il y a athée et athée. Moi je ne crois en rien du tout et j’ai un moral d’acier. Je vois le monde tel qu’il est : une belle planète avec un animal dominateur qui se comporte d’une façon ignoble. Pour avoir le moral, il ne faut pas avoir peur de la mort, ne pas donner la vie dans cette m. (bonjour les remords sinon !) et chercher à être le moins responsable des horreurs commises.

      Les choses vont bouger : la vérité sur le 11 septembre va se faire et avec ça la remise en cause de tout le système : nos journalistes corrompus, nos politiques décadents, nos hommes d’affaire criminels. Depuis que l’homme existe, ce sont toujours les mêmes scénarios catastrophes (qui alternent avec des périodes d’euphorie brèves).


    • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 22:34

      Le blaireau dans toute sa spendeur qui ne se prend plus pour la tâche infecte que ses camarades de classe lui renvoyaient à coups de pieds au lucs à chaque inter-classe et notamment pendant les récréations. Ce genre de défroqué à la langue bien pendue se permet de juger à l’aune de la crasse expérimentale produite par ses cuisants échecs qui retentissent encore aujourd’hui dans sa mémoire perturbée de mythomane dégénéré.
       Vade retro satanas.


    • PhilVite PhilVite 24 septembre 2009 23:12

       @ Cosmic Dancer 18:39

      Je crois que dans notre société de consommation pure et dure, la vieille formule de Juvénal, ’’du pain et des jeux’’, reste d’une étonnante actualité.

      Nourrissons-les, occupons-les, divertissons-les, ils nous foutront la paix. Et en plus, cerise sur le gâteau, ils consommeront comme des chancres.


    • monbula 25 septembre 2009 11:03

      Pour Volde

      C’est bien dit ; Vos propos me plaisent.


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 11:48

      Cosmic -> Propagande, médias et démocratie - Chomsky & McChesney (oui je sais je radote).


    • Totoro Totoro 25 septembre 2009 22:04

      science et progrès etc...c’était si bien au moyen age....on pouvait naturellement mourir d’une rage de dent ou de faim avec une bouffe bien bio, sans assurance maladie ni congés payés...
      aahhhh, c’était le bon temps !!


    • Totoro Totoro 25 septembre 2009 22:04

      « science et progrès..., Arbre du fruit défendu auquel il n’aurait pas fallu toucher etc... »
      On était si bien au moyen age....on pouvait naturellement mourir d’une rage de dent ou de faim avec une bouffe bien bio, sans assurance maladie ni congés payés...
      aahhhh, c’était le bon temps !!


    • Totoro Totoro 25 septembre 2009 22:09

      maitres exemplaires pour...5% de la population...


  • Catherine Coste Catherine Coste 24 septembre 2009 14:41

    Des traits de vérité ...


  • frédéric lyon 24 septembre 2009 16:41

    Vous êtes prof dans le 9-3 ?


    Et bien cette nouvelle, que vous avez peut-être déjà lu, va vous intéresser :

    Deux profs se sont fait tabassés dans le 9-3 par leurs élèves, un hier et un autre avant-hier. Faites un peu gaffe quand même, le prochain est peut-être : vous.

    Bon courage quand même.

  • King Al Batar Albatar 24 septembre 2009 17:04

    Bonjour et shana tova...
    Vous pouvez m’indiquez dans quel etablissement vous enseignez ? Parce que l’a ou j’ai été (Pablo Neruda 93240), il n’y avait pas une classe qui n’était pas difficilep our un professeur....
    Après le Raincy, Pavillons sous Bois, ou gagny c’est quand même vachement plus mignon....
    Le 93, et ce n’est pas un cliché de dire ca, est une zone sinistrée, et le niveau de vie dans les HLM, notement au Clos Saint Lazare, que je connais bien est certainement parmis les plus de France et d’Europe de l’Ouest....


  • Lucrezia 24 septembre 2009 17:15

    Les faits sur les conditions d’exercer se métiers ne sont pas inconnus du grand public et futurs professeurs ...Si les comportements des Jeunes ont aujourd’hui bien changé, le comportement des professeur et de l’encadrement administratif, lui n’a pas changé et est resté au concept « baba-cool » post 68ard ....Le choc ne doit-il pas venir du corps enseignant lui même qui doit adapter ses méthodes à la nouvelle « done » avec l’appui ouvert de son administration et surtout des parents d’élèves...Arrêtons de reporter toujours les problèmes sur les autres et agissons d’abord nous-même avant de toujours vouloir que cela soit les autres qui bougent avant que nous agissions...


    • King Al Batar Albatar 24 septembre 2009 17:20

      Honnetement, je ne crois pas qu les jeunes ont tellement changé que ca, si ce n’est qu’aujourd’hui c’est à la mode d’être une caillera.

      J’ai trente ans, et franchment dans ma jeunesse, les CPPN, LEP ou SES (section enfants sauvages, comme on appelait ca), c’etait déjà la merde grave et aujourd’hui on s’alarme plus parce que les problèmes persisitent, je dirai s’accumulent, mais c’est exactement la même gravité qu’avant.

      Et encore on parle de personnes scolarisés, pensez aux autres, et il y en a je vous assure.....


  • frédéric lyon 24 septembre 2009 17:37

    De quels « jeunes », parlez-vous ?


    Pourquoi persistez-vous à travestir la vérité ?

  • King Al Batar Albatar 24 septembre 2009 17:53

    Unepetite dédicasse pour faireplaisir à tout le monde.

    http://www.youtube.com/watch?v=9HOB27DLEVM


  • Sinbuck Sinbuck 24 septembre 2009 17:55

    Gollum a raison, on manque de vision dans cette nouvelle société internationale qui se dessine. Une vrai vision humaine qui dépasse l’approche économique...


    Et puis les gens ne réagissent pas car ils profitent bien de la situation, globalement, les gens font leur beurre, l’argent circule... Prenons un prof, par exemple, son salaire est bien inférieur à celui d’un petit boulanger dans un village, inférieur à un chef d’équipe travaillant dans les espaces verts et inférieur à un commerçant ambulant qui vend, dans les marchés de campagne, des culottes taille 60 pour les mamies ! 

    Le malaise du prof vient de la non-reconnaissance des difficultés psycho-sociologiques qu’il rencontre dans l’exercice de sa fonction intégralement « programmé » par une administration des rectorats (détestable) et par des « hautes sphères » qui ne sont plus en face des élèves depuis longtemps... Et puis l’individualisme qui règne dans une salle de prof, certains profitent de leur avantage (surtout les vieux) avec leur maison acheté il y a 20 ans, leur appartement de vacances... et un jeune prof ne peut même plus se payer un 70 m² en ville pour aller travailler ! Selon moi, les vieux profs sont en cause, ils ont laissé tenir la barque aux syndicats qui n’ont jamais su faire remonter le malaise social généralisé (plus ou moins) dans les établissements.

    Et puis les jeunes, je leur dit souvent (au lycée) qu’ils sont plus intelligents que nous à l’époque. Car l’information circule maintenant, bien plus qu’avant, avec Internet, la jeunesse est au courant des réalités sociales. Et lorsque je leur demande ce qu’ils veulent faire plus tard (j’ai surtout des scientifiques), ils répondent qu’ils veulent gagner de l’argent ! Simplement, sans visualiser une profession ; la jeunesse est l’expression de notre société hantée par l’argent et contrôlée uniquement par l’argent. Existe-t-il d’autres règles que celles du commerce ? Que peuvent-ils attendre, d’un point de vue humain, les jeunes dans notre société dirigée exclusivement par les lois financières ?

    Enfin, il y a un gros problème d’orientation dans l’éducation nationale, les flux, toujours les flux, les profs travaillent à flux tendu, les élèves ne doivent pas progresser, ils doivent passer d’une classe à l’autre, il ne faut pas encombrer les classes avec des redoublants. Puis l’orientation des élèves se décide (pour la plupart) par défaut, dans les sections qui ont encore de la place. ET puis, les « hautes sphères » de l’administration parlent des métiers de la mode et des industries connexes à la place d’une section couture par exemple... Tout cela mais de la pagaille dans le fonctionnement scolaire...

    J’arrête là et je vais prendre l’air... il y a tant de choses à dire.
    Lire la suite ▼

    • monbula 24 septembre 2009 21:26

      Pour Sinbick

      Bon courage Prof avec votre profession dévalorisée, même maintenant par les parents qui vous délaissent souvent l’éducation de leurs enfants alors que votre fonction est d’enseigner.

      Je suis en terminale S et je ne vois pas l’avenir avec le mot argent dans ma tête.


  • frédéric lyon 24 septembre 2009 18:14

    Rappelons qu’il n’y a strictement AUCUN problème à l’Education Nationale sur la plus grande partie du territoire national.


    Strictement AUCUN.

    Tous mes enfants, ainsi que tous ceux de mes amis, ont fait une scolarité normale partout où nous avons vécu. Et je suis un grand déménageur.

    Par conséquent, il me semble que les enseignants qui se plaignent des graves problèmes qu’ils rencontrent, à n’en pas douter, ici ou là, devraient faire un peu attention à ce qu’ils disent, car ils risqueraient sinon de rencontrer l’incompréhension de 80 % des personnes qui les écouteront.

    Des problèmes ? De quels problèmes voulez-vous parler, chers amis ? 

    Pourriez-vous être plus clair, décrire vos expériences malheureuses en n’omettant aucun détail et en appelant les choses par leurs noms courants ? 
    Lire la suite ▼

  • DIMEZELL 24 septembre 2009 18:28

    Un vrai problème que celui qui est posé.

    Je souscris aux analyses qui citent l’évolution globale de la société dans un monde où tout va plus vite que la réflexion.

    Concernant l’Education Nationale, plus simplement, les vraies réformes sont quasi impossibles à réaliser car le système est hyper centralisé et les professeurs ont depuis longtemps parfaitement intégré un rôle d’exécutant. Il aura fallu peu de temps à un Darcos pour mettre en place très vite ( le chaos )des tas de tristes ’réformes’ dont on ne mesure encore pas assez les conséquences ( textes du primaire par exemple ) sur les élèves et la société. Cette manière de faire fait suite aux décisions aussi ridicules d’un De Robien relatives aux méthodes de lecture.
    Aux profs de faire, d’éxécuter, de casser des savoirs faire parfois élaborés pendant des années pour mettre en place des ’machins’ et des trucs inutiles et coûteux. Toute une chaîne de petits exécutants relaye la sacro sainte paperasse nécessaire à la bonne réalisation des décisons d’en Haut.
    Imaginez si on demandait aux enseignants de mettre en place ce qu’ils savent, de réfléchir à de vrais fonctionnements en réponse à de vrais problèmes, d’aider véritablement les élèves en vraie difficulté, d’échanger avec leurs pairs au lieu d’écouter la divine parole....Imaginez si on demandait aux élèves d’écrire de vrais textes, d’y réfléchir, de les publier, de réaliser de vrais projets en réponse à de vrais besoins et de vrais objectifs d’apprentissage....au lieu de rester assis dans des salles de classes.

    Il est tellement plus intéressant de fabriquer des moutons ! Et, depuis 2 008, l’Education Nationale a nettement accéléré son désir de fabriquer du ’bêlant’.

    Lire la suite ▼

  • Sinbuck Sinbuck 24 septembre 2009 18:41

    Frédéric Lyon, la question se porte plus ici (d’après l’auteur) sur la « vision sociale et humaniste » quasi nulle dans la réalité éducative.


    Ce n’est pas qu’une question d’autorité et de comportements agressifs... Je donne un exemple :

    Mes élèves sont pour la plupart en terminale S, dans un lycée privé de Toulouse de très bonne réputation, les élèves sont souvent de « bonnes familles ». A la question des études post-bac, un élève, un des meilleurs de la classe, dit qu’il veut faire médecine. Il dit : mon grand père était médecin, mon père est médecin, donc je vais faire médecine. Sa copine, à côté de lui, l’interpelle et lui dit : mais tu n’aimes pas les gens ! Le « futur médecin » lui répond : et alors ? (Et il ne contredit pas la vision qu’elle a de lui)

    Cette exemple est très significatif, même de la haute société, sans vision humaniste (spirituelle) de la société, le monde court à sa perte. Et que propose l’éducation nationale dans cette problématique d’une réalité sociale dans laquelle l’objectif est d’amasser des profits à des fins égoïstes au détriment de l’autre à qui ont fait les poches. L’éducation ne propose rien ! Des programmes surchargés qui ne laissent surtout pas le temps, entre un prof et ses élèves, de développer un esprit critique des savoirs qui nous conditionnent. Et ce conditionnement, cette mise en boite, c’est d’un cercueil qu’il s’agit ! Le cadavre est cette société financière qui contrôle tout, qui le doit certes, mais pas au détriment du genre humain, et puis n’oublions pas que de nombreux experts nous ont conduit à cette crise internationale. Car tout ce qu’ils ont fait était légal. C’est pourquoi il faut réguler !

    Bref, l’éducation, il faut également la réguler, poser des vannes ici ou là pour ouvrir un vaste champ d’opportunités à nos enfants et non un champ de guerre économique. Si le fort dans cette société est le riche, et le faible est le pauvre, il y a un grave problème de vision humaine (qui existe intérieurement) et l’éducation est responsable de maintenir les enfants dans cet état de fait.
    Lire la suite ▼

    • frédéric lyon 24 septembre 2009 18:59

      Vous êtes prié de laisser vos « visions humanistes et sociales » au vestiaire et d’enseigner à vos élèves la matière dont vous vous prétendez être un spécialiste.


      Vos « vision humanistes et sociales » personnelles ne valent pas plus que celles d’un autre et ne méritent donc pas d’être comprises dans votre enseignement. Par ailleurs je serais assez curieux de voir ce que pourraient bien être les « visions humanistes et sociales » d’une administration de l’Education Nationale dans un pays démocratique. 

      J’ai déja bien sûr une idée de ce que cela pourrait être dans un pays fasciste ou communiste.

      Par ailleurs je connais des gens qui « n’aiment pas les gens » et qui sont d’excellents médecins, par conséquent la remarque de votre élève est parfaitement idiote et vous auriez dû le lui faire remarquer. 

      Il ne faut pas « aimer les gens » pour être un bon médecin, en revanche il faut avoir un bon diagnostic.

      Alors ? Quels autres problèmes avez-vous ?

      Je pense qu’il s’agit tout simplement de personnes qui ne devraient pas être enseignants et qui se retrouvent devant d’autres personnes qui ne devraient pas être des élèves, en tous cas pas à cet endroit. Mais ça tout le monde est déja au courant.

      Désolé, mais cela ne va pas intéresser beaucoup de monde, vos petits soucis. 
      Lire la suite ▼

    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:07

      Quelle époque formidable, comme aurait dit Reiser, peu connu pour son amourisme. Amûûûûr. Voici que dans un grand mouvement utérin, politiques et professeurs en déshérence n’ont plus que ce souffle aux lèvres. Aime ton prochain comme toi-même, certes. Et précisément.


    • Sinbuck Sinbuck 24 septembre 2009 19:39
      Frédéric Lyon
      Amour, diagnostic, mental, coeur, humain, énergie... tout cela ne te parle pas ?

      La vision médicale est physique, l’argent est physique, le coeur est énergie. Une société exclusivement orientée vers l’activité physique de l’individu au détriment de ses potentialités intérieures et énergétiques, c’est une société qui va à sa perte. 

      Le diagnostic se porte sur une maladie déjà déclarée dans le corps physique, c’est un effet, une conséquence dont la cause est la perturbation antérieure d’un des centres de l’énergie du corps. Ne faut-il pas que la médecine s’intéresse aux causes, à l’intériorité énergétique de l’homme pour anticiper et éviter le déclenchement irréversible d’une tumeur cellulaire ?

      Si la société pose les bases d’une relation saine humainement (et non pas seulement financièrement) sur une vision énergétique de l’existence (et non pas seulement physique) et là l’éducation a son rôle à jouer, alors l’humanité peut s’en sortir de ce bourbier économique dont les experts (et autres spécialistes) sont responsables. Un spécialiste n’a qu’un vision localisée de la réalité... C’est une base non ? Même pour un raisonnement cartésien et positiviste issu de l’unique vision hellénique du monde.

      De quel pays démocratique tu me parles ? Il s’agit bien d’une démocratie participative ? Non je vois pas.

      Je te parles de coeur, tu me parles de mental, nous sommes dans deux camps qui s’opposent, mais qui doivent cohabiter. Ainsi, la société évolue. Mais au final, le mental est au service du coeur non ?
      Lire la suite ▼

  • décurion 24 septembre 2009 18:44

    Le malaise, C’est que vous n’avez apparemment pas conscience que votre profession, a trés largement participé à l’état de délabrement actuel de la société. Car les adultes, dans la force de l’âge et néanmoins amorphe d’ aujourd’ hui sont les écoliers qui hier encore passaient par le moule décrété en haut lieu, avec la complicité des enseignants.
    Combien de fois, avons nous vu votre profession dans la rue manifester, pour l’école publique, pour plus de moyens, et puis finalement retourner enseigner, dans les mêmes conditions, par la magie de l’enveloppe.
    Combien de fois avez vous été les transmetteurs du discours politique, au détriment d’un savoir utile. Aucune stratégie de choc, mais un travail de sape sans cesse renouvelé. Vous avez participé au pourrissement de la société, en faisant voler en éclat, sa base : la famille et l’autorité parentale.
    En dévalorisant le chômeur au yeux de son fils. En encourageant une course aux diplômes qui ne servent à rien. En jetant aux orties des méthodes qui ont fait leurs preuves, et en adoptant des parodies d’enseignements.En acceptant que des mineures puissent avoir leur pillule du lendemain en passant outre l’autorité parentale. Complicité active ou passive, le résultat est là.
    Vous avez pour mission de former des citoyens, mais on vous paye pour faire de la chair à patron, et vous le faites.
    C’est pas plus compliqué que ça.
    Et malheureusement, il n’y a pas que votre profession, qui ait marché et marche encore dans la combine.

    Lire la suite ▼

    • frédéric lyon 24 septembre 2009 19:08

      C’est pas plus compliqué que ça ?


      Voilà un adepte du réarmement moral. 

    • décurion 24 septembre 2009 20:05

      @ Chantecler,

      Ils ne sont pas les instigateurs, ni les responsables au sens strict. Mais ils portent une trés lourde responsabilité, puisque pour ce qu’il m’a été donné de constater, ils ont formés la première ligne de front, dans le travail de sape de la société. D’autres professions , parfois sans s’en douter, ont participé à nous amener dans la situation actuelle, mais les enseignants, par la proximité avec les enfants ont tenu un rôle primordial.

      Si je suis sur de ne pas me tromper, c’est tout simplement, parce qu’au moment des faits, lorsqu’on a lancer la course aux diplômes, lorsqu’on a martelé que les chômeurs, l’étaient parce que non formés et non diplômés, j’ai compris ou cela nous entrainait à terme. Je n’ai eut que la peine d’ouvrir les yeux sur ce qui germait autour de moi.
      Les parents n’ont pas abdiqué, ils ont pour la plupart été dépouillés.
      La situation d’aujourd’hui n’est pas le fait du hasard, elle est le produit d’actions voulues et réfléchies.


    • Totoro Totoro 27 septembre 2009 18:44

      chair à patron....rien que ça...


  • roquetbellesoreilles roquetbellesoreilles 24 septembre 2009 19:14

    Voila peut être une explication du malaise général :

    Contrat tacite des gens qui dorment...

    Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l’approbation tacite d’une sorte de contrat passé avec chacun d’entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu :
     
    1) J’accepte la compétition comme base de notre système, même si j’ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l’immense majorité des perdants.

    2) J’accepte d’être humilié ou exploité à condition qu’on me permette à mon tour d’humilier ou d’exploiter quelqu’un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale.

    3) J’accepte l’exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites.

    4) J’accepte de rémunérer les banques pour qu’elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu’elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront a dévaliser les pays pauvres, ce que j’accepte implicitement). J’accepte aussi qu’elle prélèvent une forte commission pour me prêter de l’argent qui n’est autre que celui des autres clients.

    5) J’accepte que l’on congèle et que l’on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s’écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année.

    6) J’accepte qu’il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche je tolère qu’on le fasse lentement en ingérant ou en inhalant des substances toxiques autorisées par les états.

    7) J’accepte que l’on fasse la guerre pour faire régner la paix.
    J’accepte qu’au nom de la paix, la première dépense des états soit le budget de la défense. J’accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d’armes et faire tourner l’économie mondiale.

    8) J’accepte l’hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu’il s’agisse d’une énergie coûteuse et polluante, et je suis d’accord pour empêcher toute tentative de substitution s’il s’avérait que l’on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l’énergie, ce qui serait notre perte.

    9) J’accepte que l’on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les états décrètent qu’il s’agit d’un ennemi et nous encouragent à le tuer.
     
    10) J’accepte que l’on divise l’opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l’impression de faire avancer le système. j’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu’elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux.

    11) J’accepte que le pouvoir de façonner l’opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd’hui aux mains d’affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les états, car je suis convaincu du bon usage qu’ils en feront.

    12) J’accepte l’idée que le bonheur se résume au confort, à l’amour, au sexe, et la liberté d’assouvissement de tous les désirs, car c’est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai : je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie.

    13) J’accepte que la valeur d’une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu’on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu’on l’exclue du système si elle n’est plus assez productive.

    14) J’accepte que l’on paie grassement les joueurs de football ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l’éducation et de la santé des générations futures.

    15) J’accepte que l’on mette au banc de la société les personnes agées dont l’expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l’univers) nous savons que l’expérience ne se partage ni ne se transmet.
     

    16) J’accepte que l’on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier a quel point notre situation est normale et combien j’ai de la chance de vivre en occident. Je sais qu’entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous.

    17) J’accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l’avenir de la vie et de la planète.

    18) J’accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu’on me le signale explicitement. J’accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l’agroalimentaire de breveter le vivant, d’engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l’agriculture mondiale.

    19) J’accepte que les banques internationales prêtent de l’argent aux pays souhaitant s’armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu’il vaut mieux financer les deux bords afin d’être sûr de gagner de l’argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s’ils ne peuvent pas rembourser les emprunts.

    20) J’accepte que les multinationales s’abstiennent d’appliquer les progrès sociaux de l’occident dans les pays défavorisés. Considérant que c’est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu’on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l’homme et du citoyen, nous n’avons pas le droit de faire de l’ingérence.

    21) J’accepte que les hommes politiques puissent être d’une honneteté douteuse et parfois même corrompus. Je pense d’ailleurs que c’est normal au vu des fortes pressions qu’ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise.
     
    22) J’accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l’agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en occident.

    23) J’accepte que le reste de la planète, c’est-à-dire quatre milliards d’individus, puisse penser différemment à condition qu’il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d’expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives.

    24) J’accepte l’idée qu’il n’existe que deux possibilités dans la nature, à savoir chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d’une conscience et d’un langage, ce n’est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte.

    25) J’accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu’aujourd’hui tout ceci n’existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l’entendons sans cesse dans nos discours politiques.

    26) J’accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l’explication du mystère de nos origines. Et j’accepte que la nature ait pu mettre des millions d’années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants.

    27) J’accepte la recherche du profit comme but suprême de l’Humanité, et l’accumulation des richesses comme l’accomplissement de la vie humaine.

    28) J’accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons de rivières et de nos océans. J’accepte l’augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d’éléments radioactifs dans la nature. J’accepte l’utilisation de toutes sortes d’additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met, c’est qu’ils sont utiles et sans danger.

    29) J’accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu’elle nous mène vers une catastrophe sans précédent.

    30) j’accepte cette situation, et j’admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l’améliorer.

    31) J’accepte d’être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux.

    32) J’accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci, et de ne formuler aucune véritable opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J’accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez.

    33) J’accepte donc, en mon âme et conscience et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m’empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie.
     
    Si vous êtes contre, vous pouvez toujours mettre en oeuvre les ressources de l’amitié et de l’amour, de la fraternité et de la responsabilité partagée, réfléchir, concevoir, oser et tisser, comme le permet l’Internet... tout retard rapproche du néant.

    http://www.syti.net/ContratTacite.html

    Lire la suite ▼

  • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 19:14

    Une danseuse fait des pointes et s’ assouplit aux barres ( en bois )

    Un médecin soigne ses patients .

    Un patissier fourre les religieuses .

    Un curé prêche aux ouailles .

    Un menuisier fait des meubles .

    Pourquoi les enseignants font de la politiqe ?


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:20

      La souplesse, Capitaine, est fille du Désir et de la Discipline smiley
      Et vous questionnez vrai. Etant donné la face défaite de la Politique, les professeurs qui s’en oublient gagneraient à ne pas l’imiter.
      Charlotte


    • jaja jaja 24 septembre 2009 19:27

      Parce que tous les citoyens sont censés en faire...

      Par ailleurs si les pâtissiers sont peu nombreux (Jacques Duclos il y a longtemps) les médecins sont nombreux à l’Assemblée nationale (souvent dans des groupes justifiant le plus l’exploitation du peuple)...

      Les menuisiers à une époque étaient considérés comme des révolutionnaires (émeutes du Fg St-Antoine)...

      Et les curés sont souvent engagés et même divisés sur les questions sociales...

      Encore un lieu commun Haddock...


    • ZEN ZEN 24 septembre 2009 19:32

      Ah voui ! la politique c’est caca , mon bon monsieur

      Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:38

      Il est certain qu’à ce niveau, elle ne fleure pas l’intelligence.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 19:39

      (Rien ne sert de se plusser, il faut penser à ne point smiley )


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 19:52

      Est-ce que Thucydidait la vérité ?


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 19:19

    J’ accepte ma rémunération en contrepartie de mon travail .

    J’ accepte de pouvoir être soigné quand jsuis malade .

    J’ accepte mes congés payés .

    J’ accepte de manger à ma faim .

    J’ accepte de pas être obligé d’ être un peu neu-neu .

    signez là :


    • ZEN ZEN 24 septembre 2009 20:05

      J’accepte d’être sous-payé et brimé par mes chefs...
      Oui, Monsieur
      Bien Monsieur !


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:12

      les moutons de Panurge acceptent plein de trucs , d’ autres suivent un voie différente .

      Je n’ aurais jamais jamais jamais voulu bosser à l’ EN .

      N’ est-il pas curieux de constater et voir des gens s’ inscrire dans un système qu’ ils connaissent par avance ( on va tous à l’ école ) et d’ ensuite se plaindre de trucs divers et variés .

      Il ne s’ agit pas d’ accepter quoi que ce soit , sauf si on sait rien faire d’ autre .


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:21

      Deux belles amies, Captain, jeunes et jolies, condamnées en leur collège rural ou banlieusard par les conseillers d’orientation à renoncer à leurs rêves professent aujourd’hui malgré l’ingratitude de leur tâche.


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:29

      Charlotte ,

      La plupart des métiers ont leur part d’ ingratitude , pourquoi ce sont toujours les mêmes qu’ on entend ?

      Dans le mien il fallait toujours que je rende la monnaie smiley


    • ZEN ZEN 24 septembre 2009 20:33

      Moi, je sais faire du pain..
      Pas besoin d’un boulanger...


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:33

      Captain,

      Celles-là, on ne les entend pas...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:40

      Zen je vous ôte le sésame smiley


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:43

      Charlotte ,

      La preuve que ça puisse exister ...


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:46

      Captain,

      La preuve en live, pardon, en livre smiley


    • monbula 25 septembre 2009 11:06

      Pour Zen

      Toi, le bobo, comment fonctionne-t-il ton robot à pain ?


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 11:53

      La plupart des métiers ont leur part d’ ingratitude , pourquoi ce sont toujours les mêmes qu’ on entend ?

      Allons dans le simplisme directement, boulanger c’est quoi ?
      Se lever très tôt certes, bosser toute la journée comme un tabanard, se coucher tôt pour se relever tôt le lendemain matin. Pas vraiment de week end.

      Mais pouvez-vous prétendre que votre métier est aussi « facile » que d’enseigner à une quarantaine/cinquantaine d’élèves, dont certains turbulents, agités, désobéissants, ce à quoi viennent s’ajouter certains parents hystériques, les problèmes de la société, etc...

      Y a des parts d’ingratitude plus grosse et plus lourdes que d’autres.


    • Totoro Totoro 27 septembre 2009 18:49

      je signe !


  • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 19:41

    Z’é cru voir une sioniste faire mumuse avec des enseignants souffreteux qui, au lieu de transmettre le savoir programmatique, transmettent leur mal être aux élèves effarouchés !


    • Maximus 24 septembre 2009 21:43

      « Le pire, j’ai appris l’orthographe avec la méthode syllabique et non à la méthode globale, celle enseignée actuellement. »

      Les vrais surdoués savent quasiment toujours lire et écrire avant d’entrer en CP, ça sent la mythomanie du Net.

      Les archives de forums sur le sujet du QI sont éclairantes. Quelqu’un y a-t-il déjà avoué qu’il avait 90 de QI ?

      J’ai 189 de QI, je suis grand, beau, fort, riche à millions, j’ai plein de belles femmes à chaque bras et beaucoup de pouvoir. Si si, il faut me croire, je suis tellement intelligent que je peux réciter toutes les sourates du Coran par coeur (mdr).


  • ZEN ZEN 24 septembre 2009 19:57

    « moi qui suis dans la catégorie des surdoués »

    Wouah !
    On ne dirait pas...


  • Yohan Yohan 24 septembre 2009 19:58

    Le malaise vient de la peur. Il faut retrouver un dialogue franc mais empathique d’adulte à jeune, sans tricher. ça ferait du bien à tout le monde.
    J’ai reçu un grand gaillard costaud aujourd’hui, un guyanais avec un accent cité à couper au couteau. Sympa au demeurant et pas con. Veut faire vendeur en téléphonie. Je lui ai dit OK mais il faut réapprendre à parler sans accent (il en est incapable). Il m’a dit en substance « merci. C’est la première fois qu’on ose me le dire en face et pourtant je suis passé par un tas d’organismes, CIO, Mission locale, ANPE ; organismes d’insertion, tout le monde baisse la tête. Je sais très bien que c’est un handicap pour mon projet. Là ça me fait du bien de l’entendre d’un adulte. J’ai même pensé à prendre des cours de diction. Combien ça me coûterait ce truc ? » puis il m’a montré une photo de lui en costard cravatte. "je sais me mettre à la hauteur quand il le faut....


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:07

      Salut Yohan

      J’ai été pressentie pour enseigner, un jour, et je m’y suis livrée avec bonheur pendant cinq ans. Je travaillais entre autres avec un public illettré : des parents désireux de soutenir leurs enfants dans leur scolarité, des immigrés de fraîche date désireux de connaître le français, des adultes en difficulté désireux de les dépasser pour réaliser leurs aspirations.

      La chance, dans ce cadre, c’est le désir de « l’apprenant ».

      Le vouvoiement fut de rigueur, par moi imposé et par eux plébiscité. Aussi, j’ai enseigné à de jeunes étudiants post-bac, avec la même distance et dans le même désir. Sans que jamais la tentation démagogique l’emporte sur la fermeté, acquise et de part et d’autre vécue comme une forme d’urbanité.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:16

      Laissons ce soin, Villista, aux parfaites Domina (Grobis). Louise s’est contentée de vivre, et en la matière les embruns font l’amer et les coquilles l’âge. Bof.


    • Annie 24 septembre 2009 20:28


      Yohann,
      Je vais être hors sujet, mais votre histoire d’accent me touche. Mon beau-père, d’un milieu très modeste dans lequel faire des études n’était pas envisageable) a repris ses études une fois adulte, ce qui lui a permis d’accéder à des fonctions élevées. Parallèlement il a pris des cours de diction dans un pays où la classe sociale et l’origine régionale (ce qui revenait au même à l’époque) se reconnaîssaient immédiatement et barraient tout espoir d’échapper à sa classe sociale. Ouvrier tu es, ouvrier tu resteras. Portant son coeur et son portefeuille du bon côté, il a passé toute sa vie avec le remord d’avoir trahi ses origines. 


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:39

      Bonsoir Annie

      Votre mari est-il Gallois ? smiley

      Ce n’est pas mépris de ma part, loin de là. Le complexe social, l’idée d’une « ascension » vécue non comme un « mérite » mais comme une trahison est, je pense, assez courante dans les familles modestes où le lien parents-enfants est très prégnant. « Changer de rang social (le terme »classe« étant trop connoté) » peut être mal vécu. Dans certains cas, cette difficulté à vivre une forme de désappartenance provoque un syndrome d’échec. Comme si réussir loin des siens signifiait les renier.


    • fouadraiden fouadraiden 24 septembre 2009 20:43


      en costard cravate le zaïrois . Ouais c’est important , on néglige trop souvent cet aspect des choses de l’insertion à l’emploi.

      mais fais gaffe , car si ça se trouve c’était juste pour entrer en boîte de nuit ( ah hi ho)

       et avec son accent de ghetto, tu crois qu’il avait ses chances le tunisien


      ah ah ah ah


    • lord_volde lord_volde 24 septembre 2009 20:46

      Super !
      Quand tu oublies de camper un personnage sioniste décapant et mauvais et que tu redeviens toi-même, on prend de l’intérêt à lire tes interventions plutôt savoureuses et pertinentes.
      sans rancune.


    • Yohan Yohan 24 septembre 2009 20:58

      Bonsoir Cosmic
      Très important le vouvoiement, Les messages forts passent mieux avec le respect. Je vois trop d’éducateurs, enseignants, conseillers qui tutoient facilement et qui appellent les ados « mes gosses ». Ils sont absents, en fait. C’est vrai aussi que c’est difficile de rester en vigilance de ses propres attitudes.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:08

      Cher Yohan,

      Cette question du vouvoiement transcende, je pense, la notion de « respect » telle qu’elle se fait jour ces temps-ci dans l’exigence d’une considération autocentrée absolue.

      Le vouvoiement dénote certes une notion proche de ce qu’on l’on pourrait qualifier de « respect ». En y réfléchissant, je pense que ce qu’il a de fondamental c’est de tout à la fois prendre acte d’une considération de l’autre (« apprenants » et « enseignants » en ce sens « égaux ») au sens strict (i.e. « je suis conscient de votre existence et vous êtes conscient de la mienne ») et dans le même mouvement se dissocier de l’autre (« vous n’êtes pas moi, je ne suis pas vous ») et marquer que l’attrait de la familiarité (la famille, l’intime) se situe ailleurs.


    • Yohan Yohan 24 septembre 2009 21:12

      Bonsoir Annie,

      La vraie trahison n’est pas là. La vraie serait plutôt d’abandonner ses amis d’avant parce qu’on a changé de costume.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:14

      Sur « mes gosses ». Egalement une question d’importance.

      Ceux que j’ai baby-sittés, étudiante, je les ai toujours considérés comme tels. Et traités comme si j’avais été leur mère, avec autant d’amour (différemment, cependant), donc autant de fermeté. Ceux à qui j’ai enseigné ensuite, bien que peu plus âgée qu’eux, également. Considérer comme siens les enfants des autres n’implique pas nécessairement les faire siens comme des choses peuvent être nôtres. Mais bon, je me sens Krishnamourti-friendly, ce soir smiley


    • Annie 24 septembre 2009 21:15

      Bonjour Cosmic,
      Non il est anglais (né à Kotagiri en Inde pour tout compliquer), mais si vous aviez à l’époque un accent cockney, ou simplement un accent régional comme celui de Newcastle ou Birmingham, certains emplois vous étaient fermés. Un exemple typique est celui de la BBC où ce n’est que très récemment que l’on n’emploie plus seulement des présentateurs ....... présentables, c’est-à-dire avec le bon accent qui vous renseigne immédiatement sur la classe sociale, le collège fréquenté etc. Les choses ont beaucoup changé mais les préjugés sont coriaces.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:21

      Oui Yohan, mais l’habit ne fait pas plus l’ami que le moine...


    • Annie 24 septembre 2009 21:26

      Je voulais ajouter Cosmic qu’il était très difficile à l’époque et même maintenant d’échapper à un certain déterminisme social. Ce qui m’a toujours choqué et continue à le faire est le manque d’ambition de certains parents pour leurs enfants. L’ascenseur social n’existe que depuis très peu de temps, mais le plus gros obstacle, à mon avis, est le fatalisme des classes les plus défavorisées qui donnent l’impression d’être totalement résignées à ce que leurs enfants connaissent le même sort qu’elles . 


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:28

      Merci, Annie, pour ces informations.
      Ce parfait accent BBC de réputation mondiale a certes un charme particulier, British-way-of-life, service à thé de porcelaine, intérieurs aux tissus suavement fleuris, porte-parapluies, chaussures de cuir cousues main, rues blanches à Kensington Gardens.
      Je me suis souvent demandé si l’accent surexposé bourgeois-parisien produisait le même effet.

      Bien que les effets soient les mêmes.

      Et bien que j’apprécie grandement les allocutions belles de mes arrière-grand-pères et leur accent régional qui mettait en musique leur goût de la perfection grammaticale et l’extrême richesse de leur glossaire français.


    • Annie 24 septembre 2009 21:33

      Oui Cosmic mais ce qui est intéressant à propos de l’accent de la BBC, est qu’à part les gens travaillant à la BBC, personne ne le parle.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:36

      Vaste problématique, Annie... Je craindrais, en me lançant ce soir, de construire des colliers de perles... Je pense trop lentement pour tant d’influx.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:38

       smiley

      Personne ne le parle ? C’est fabuleux !


    • Annie 24 septembre 2009 21:42

      Désolée de vous abandonner mais un gigot d’agneau m’attend, à la menthe (du jardin) comme il se doit.
      Bons rêves.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 21:44

      Au basilic (du balcon), une salade roborative attend son heure, et sa réalité. Bon appétit, Annie.


  • ZEN ZEN 24 septembre 2009 20:03

    Et quand on a 30/35 élèves dont la moitié ont des problèmes familiaux et n’ont pas le niveau
    que fait-on ?.
    Du préceptorat ?


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 24 septembre 2009 20:18

      Keskonfé ?

      Et l’imagination au pouwoir, hein, avé les liens, hein ?


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:18

      Chacun ses problèmes Zen , et je pense que c ’est pas simple .

      Dans mon turbin il m’ est arrivé de faire 1000 km aller-retour sans encaisser le moindre centime . Essence , droits de place( beaucoup d’ argent ) , et tous frais de ma poche . Pas fait grève , ni revendication .

      On fait un turbin on assume .


    • fouadraiden fouadraiden 24 septembre 2009 20:49

      qu’est ce qu’on fait ?


       ben rien.

      ou éviter à tt prix de mettre ses enfants dans ce type d’écoles. d’où les écoles ghettos faites pour détruire ts ces enfants.

      c’est eux qui après iront chez Yohan lui exhiber leurs belles photos espérant être recrutés pour des boulots de chiottes


    • Yohan Yohan 24 septembre 2009 21:08

      Fouad
      Exactement le genre de discours vain que les jeunes ne veulent plus entendre de qui que ce soit. Un boulot, se respecter, être respectable, voilà ce qu’ils demandent le plus souvent. Qu’on cesse de les instrumentaliser avec des discours fumeux sur la société d’aujourd’hui. Vous jouez contre eux ou quoi ? 


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2009 20:21

    Dans le temps avant les cabinet médicaux on appelait son médecin à trois heures du mat , il se levait et soignait son patient se recouchait .

    A 8 heures du même matin il ouvrait sa consultation .

    Sans grève , haine ni revendication .


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 11:03

      Donc votre argument c’est de comparer les métiers ? Brillantissime !!
      Alors moi aussi j’ai un exemple : le charpentier plante des clous, le jardinier plante des tomates...


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 11:07

      Dans le temps avant les cabinet médicaux on appelait son médecin à trois heures du mat

      Figurez-vous que ces manies ont creusé le trou de la sécu comme il faut. Mon père effectue désormais des gardes dans une association afin de centraliser les appels, de diagnostiquer si la visite d’un médecin est nécessaire et de conseiller le patient dans le cas contraire.
      Et le médecin, quand il a un appel de nuit, je peux vous garantir qu’il râle...

      Ah au fait, mon père est associé à un autre médecin dans un cabinet médical depuis plusieurs décennies...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 septembre 2009 12:53

      Non point que nenni , Mister Nobody ,

      A cette époque là la sécurité sociale n’ était pas en déficit , du tout du tout ,
      les cabinets médicaux étaient peu nombreux , 


      disez pas n’ importe kawak .


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 13:19

      Ah oui bien sûr, c’était mieux avant...


    • Nobody knows me Nobody knows me 25 septembre 2009 13:26

      Je raconte ma jeunesse, c’est pas n’importe nawakwak... C’est du vécu.
      Et il n’empêche que les déplacements inutiles à l’époque, mon père en fait un paquet pour des personnes âgées séniles, des fous ou de simples flippés à moitié hypocondriaques.

      Sans revendication ?? Et les tarifs des consultations et des visites, vous croyez qu’ils ont augmenté comment ???

      Ahhhh, un monde sans revendication, ce serait tellement bon.
      Pour ça, y a pas trente six chemins, écraser la contestation. Mais ça ne s’appelle plus un pays libre.


  • DIMEZELL 24 septembre 2009 20:45

    ...’je serais assez curieux de voir ce que pourraient bien être les « visions humanistes et sociales » d’une administration de l’Education Nationale dans un pays démocratique. "

    En sortant du seul tableau de données pour faire évoluer l’enseignement et en
    se penchant sur le petit homme
    pour lui permettre de penser ( pas seulement en lisant les ’auteurs’ ), de faire ( et non d’exécuter ), de créer ( et non de découvrir l’histoire de l’art), d’agir en citoyen ( et non d’en savoir la théorie ), de faire des choix ( et non de subir ceux des autres), de se lancer dans des projets ( et non d’écouter le même blabla ),....bref de devenir un ’grand’.
    une vraie révolution, certes, mais un changement indispensable pour éviter à notre société de foncer dans le mur. Un barrage aussi à tous les fascismes et ....à tous les donneurs de leçons.


Réagir