mercredi 29 juillet 2020 - par PETINOS

Liberté d’expression : La Turquie adopte une loi renforçant le contrôle des réseaux sociaux

Une fois la presse classique mise sous tutelle de l’État qui contrôle désormais la presque totalité des radios, télévisions, journaux et magazines qui ne font que glorifier l’action du néo-sultan, ce dernier s’attaque de manière plus directe et dure aux médias sociaux.

En effet, début juillet, Erdogan avait appelé à « mettre de l'ordre » dans les réseaux sociaux après que sa fille et son gendre eurent été visés par des injures sur Twitter[1].

Le Parlement turc suivant les ordres du grand-chef a adopté ce mercredi 29 juillet un projet de loi qui élargit le contrôle des autorités sur les réseaux sociaux, un texte controversé qui suscite l'inquiétude des défenseurs de la liberté d'expression. 

Cette loi oblige notamment les principaux réseaux sociaux comme Twitter et Facebook à avoir un représentant en Turquie et à obtempérer aux injonctions de tribunaux turcs demandant le retrait de certains contenus, sous peine d'une forte amende. Selon le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), la formation du président Recep Tayyip Erdogan, cette loi vise à mettre fin aux insultes en ligne[2]

Plus précisément, la loi prévoit[3] :

• Le projet de loi oblige à désigner un représentant chargé des enquêtes et des poursuites judiciaires liées aux infractions des différentes plateformes.

• Il prévoit également la désignation des personnes physiques ou morales qui permettent aux utilisateurs de créer, surveiller ou partager du contenu en ligne en tant que fournisseurs de réseaux sociaux.

• Dans le même temps, les fournisseurs de réseaux sociaux basés à l'étranger avec plus d'un million de visiteurs quotidiens en Turquie désigneront au moins un représentant dans le pays. Les coordonnées de cette personne seront incluses sur le site de manière évidente et facile d'accès.

• Si le représentant est une personne physique et non une personne morale, il doit être citoyen turc.

• Les fournisseurs de réseaux sociaux auront 48 heures pour répondre aux commandes de suppression du contenu offensant.

• Les prestataires doivent également prendre les mesures nécessaires pour stocker les données des utilisateurs en Turquie, dans le pays.

• Des amendes administratives seront imposées aux fournisseurs qui ne satisfont pas aux exigences, afin d'encourager le respect de la loi. Auparavant, les amendes allaient de 10 000 à 100 000 livres turques (1 500 à 15 000 dollars), mais le montant se situera désormais entre 1 et 10 millions de livres (146 165 à 1 461 650 dollars).

Les ONG et toutes les organisations de défense de la liberté d’expression et d’opinion ont exprimé leur désapprobation à l’égard de cette loi qui renforce la surveillance des réseaux sociaux en Turquie, réseaux qui sont déjà très surveillés et où de nombreux procès pour « insulte au chef de l'Etat » ou « propagande terroriste » s'appuient uniquement sur un ou quelques tweets. Human Rights Watch estimait lundi 27 juillet que « Les réseaux sociaux sont d'une importance capitale pour de nombreuses personnes qui les utilisent pour s'informer. Cette loi annonce une sombre période de censure en ligne ». 

Recep Tayyip Erdogan ne souhaite pas seulement contrôler, par la police et l’armée, son pays ; il souhaite également contrôler les esprits en imposant la censure et l’autocensure par la peur et la surveillance permanente et totale de tous les domaines de la vie. George Orwell avait vu juste, dans son roman dystopique « 1984 »…

 

[1] Dépêche de l’AFP, datée du 29 juillet 2020.

[2] Idem.

[3] O Politis, daté du 29 juillet 2020.



12 réactions


  • Lonzine 29 juillet 2020 11:45

    Ils copient toujours l’Europe....


    • troletbuse troletbuse 29 juillet 2020 11:57

      @Lonzine
      J’allais le dire. Ils copient la France : plus de commentaires à lire sur Yahoo, un des rares qui admettait les commentaires. Pour raison, le site prétexte un sondage.
      Prenez les journaux que appartiennent aux mondialistes comme l’Immonde -que lje ne lis plus seuls les abonnés ont le droit de s’exprimer et les autres ne peuvent même pas lire ces commentaires


    • Jonas 30 juillet 2020 08:22

      @troletbuse
      Vous devriez , aller faire un stage en Turquie , Egypte ou en Algérie pour vous rendre compte de la chance que vous avez de vivre en France, même si tout n’est pas parfait et de loin. 

      Turquie : La Turquie est la plus grande prison au monde pour les journalistes. Dans ce triste pays ,on peut passer un an en détention avant d’être jugé pour avoir critiqué , la politique du pouvoir. 

      Egypte : Tous les médias sont sous contrôle et la législation est de plus en plus contraignante. Les journalistes doivent se soumettre et dans bien des domaines , les seules informations officielles sont autorisées. Sarah Hegazy , jeune militante , pour avoir brandi le drapeau de la cause homosexuelle a été jetée en prison, violée et torturée et contrainte a l’exil au Canada où elle a mis fin a ses jours. 

      Algérie : Où tout change sans que rien rechange.« Moncef Aït Kaci et trois de ses collaborateurs ont été poursuivis en justice pour  »exercice d’activités médiatiques illégales et perception de fonds de l’étranger ". Accusations classiques , pour faire taire les médias. Ils ont été finalement relâchés. 
      C’est la même chose , en Chine , Russie , Cuba , Vénézuela ,etc. 


    • troletbuse troletbuse 30 juillet 2020 08:30

      @Jonas
      Tu es le bon exemple du soumis, une larve. C’est pire ailleurs, bien sur.
      Tu as oublié la Corée du Nord.
      Pas besoin d’aller dans ces pays, la dictature vient à toi. J’espère que tu mets ta muselière pour sortir. Ca commence à 135€ mais on ne sait pas où ca finira.


    • Jonas 30 juillet 2020 09:13

      @troletbuse

      Les 135 euros , sont infligés a des gens comme vous , qui refusent de respecter les règles afin ne pas répandre la pandémie et pour ne pas surcharger nos hôpitaux et rendre difficile le travail « magnifique des soignants » C’est bien d’applaudir , tous les soirs à 20 heures , c’est mieux d’être responsable et respectueux des règles, pour soi et pour protéger les autres. 

       Ce pays, la France , tant critiquer , par ceux qui profitent des « Avantages sociaux » est envié par ceux qui crèvent la misère et le manque de soins chez eux .

      C’est une des raisons pour lesquelles des millions de personnes au péril de leur vie , cherchent a venir s’installer dans la « France nounou » 

      Je n’ai pas oublié la Corée du Nord , ni les Etats du Golfe qui ont refusé les immigrés syriens, parce que comme le disait un dirigeant koweitien intelligent , «  nous ne les recevons pas , car ils n’ont pas la même culture que nous ». 

      C’est vrai que chez nous , leur culture européenne déborde , par leurs accoutrements , leurs comportements, leurs moeurs et leurs traditions. 


  • mursili mursili 29 juillet 2020 16:06

    Le pouvoir qui contrôle la presque totalité des médias, c’est pas chez nous que ça arriverait, ça... 


  • eddofr eddofr 29 juillet 2020 16:23

    Comment ?

    Ce n’était pas déjà en place ?

    On ne peut même plus compter sur les dictatures pour donner l’exemple en matière d’atteintes à la liberté d’expression.

    Mais à qui peut-on se fier ?

    Heureusement, la France « démocratique » est là pour montrer la voie.


    • troletbuse troletbuse 30 juillet 2020 08:32

      @eddofr et mursili
      Ben non, Jonas te le dit et si il dit ça, c’est que c’est vrai.  smiley


    • Jonas 30 juillet 2020 08:36

      @eddofr
      C’est dans cette France « démocratique » où se sont installés plus de 650 000 à 700 000 turcs comme en Allemagne avec plus de 3 millions des sujets du sultan Erdogan. 
      Peut-être , pour former , les Français et les Allemands , a la « démocratie » et à la«  liberté » connues dans leur pays et que le sultan Erdogan par fraternité cherche a répandre en Occident. 

      Je pense que les dirigeants dont des centaines de milliers et parfois des millions de leurs concitoyens ,ont fui leur pays , doivent se poser des questions sur les raisons de ces fuites et non péronés et faire les fanfarons. 


    • troletbuse troletbuse 30 juillet 2020 08:46

      @eddofr
      Qu’est-ce que t’appelles « fuir » ? Avaient-ils des passeports ?
      Au siècle dernier, des milliers de polonais, d’italiens et autres sont venus en France pour avoir du travail.


    • Jonas 30 juillet 2020 09:54

      @troletbuse
      Toutes les immigrations ne se ressemblent pas , pour une raison simple. Les Italiens , les Polonais , les Russes blancs, les Portugais , les Espagnoles , les Juifs etc. Ont fui leur pays dirigé par des régimes fascistes ou dictatoriaux. S’était une fuite sans retour tant que les régimes étaient en place. Ils étaient tous des immigrés politiques. Retourner dans le pays s’était s’exposer à la prison ou à la mort certaine. Beaucoup sont morts dans le pays d’accueil , sans jamais avoir revu leur pays natal. Je rappelle , qu’à l’époque de ces derniers immigrés , il n’existait pas d’avantages sociaux ni de prise en charge par l’Etat providence. 

      En revanche l’immigration des années 1970 , a fui pour des raisons économiques et seulement économiques elle se fiche des régimes en place , c’est le moindre de ses soucis. D’ailleurs , Ils y retournent tous les ans lors des grandes vacances , des mariages , des fêtes familiales etc Ils ont conservé , leurs traditions , leurs moeurs , leurs coutumes etc . Ils profitaient du niveau économique de la France , tout en conservant les pratiques du pays d’origine. Voir les banlieues. 

      Voilà , pourquoi , cette immigration économique a du mal à s’intégrer et à épouser, la modernité du pays d’accueil . Les Sociologues du 9/3 négligent ce paramètre , dans leurs études. 


    • eddofr eddofr 30 juillet 2020 16:16

      @Jonas

      Pourquoi tu me parles de migrants ?

      J’ironise sur la liberté d’expression moi ...

      Je ne vois pas le rapport.


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