vendredi 11 août 2017 - par Bertrand

Loi Macron, une preuve de l’amateurisme de notre président ?

Deux mois après son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron s’enlise déjà dans les sables mouvants. Sa politique laisse perplexe et sa capacité à mettre en œuvre des réformes est remise en question. La refonte du secteur des auto-écoles et du permis de conduire, toujours en chantier deux ans après le vote de la loi portant son nom est un exemple peu glorieux de l’inefficacité du président.

« Une chute inédite » : après deux mois passés à la tête de l’État, Macron ne fédère plus que 40 % d’opinions favorables. Ainsi, malgré l’acharnement des médias à présenter les faits sous un jour flatteur, les Français commencent à se détourner de l’action de l’exécutif.
 
Cafouillages à tous les étages
 


Et pour cause, les dernières séquences ne plaident pas en faveur de Macron et de son équipe. Cafouillages sur la taxe d’habitation, mépris visible à l’encontre de l’armée et de son chef d’État major, graves confusions autour des APL et multiples imbroglios à l’Assemblée nationale… Le sentiment général laissé par ces premières semaines est donc pour le moins négatif. Le macronisme dégage un parfum d’amateurisme qui n’est pas sans rappeler un certain François Hollande.
 
Ainsi, pour la majorité des Français, le président n’est autre que de la poudre aux yeux : « dans une partie de l’opinion commence à s’installer le sentiment d’avoir affaire à un grand séducteur et un communicant hors pair, mais dont la communication hyper hollywoodienne et léchée est un instrument au service d’une politique d’austérité », explique le politologue Jérôme Fouquet.
 
Un volontarisme de façade

 
Ministre sous Hollande, Macron a fait voter une loi qui porte son nom et qui a pour objectif de moderniser l’économie française en faisant sauter plusieurs digues. L’une d’entre elles est le monopole des auto-écoles traditionnelles qui rend le permis de conduire beaucoup trop cher et trop long à passer. Macron a ainsi imposé l’arrivée de nouveaux examinateurs pour réduire les délais de passage et entrouvert la porte aux auto-écoles en ligne. Deux mesures nécessaires, mais dont les effets sont encore trop marginaux, la faute à un suivi pas à la hauteur des promesses médiatiques.
 
Même l’Autorité de la concurrence pointe du doigt les errements de l’ancien ministre de l’Économie qui n’a pas trouvé utile de s’assurer de la bonne application de sa loi. Si l’externalisation de l’organisation de l’épreuve théorique est saluée, l’Autorité déplore que la méthode d’attribution des places tant convoitées de l’examen pratique favorise toujours l’hégémonie des auto-écoles traditionnelles. 

Ainsi, deux ans après l’adoption de la loi, les objectifs ne sont que très partiellement remplis et Macron, devenu président, ne semble pas s’intéresser aux effets d’une loi dont il est pourtant à l’origine… On comprend mieux pourquoi 60 % des Français jugent qu’il n’est pas capable d’« affronter efficacement les principaux problèmes » du pays…



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