jeudi 16 août 2007 - par Le Canard républicain

M. Sarkozy continue la grande braderie nationale

Le 11 juillet 2007, à travers l’article de Philippe Mesmer « Au Japon, les fonds d’investissement étrangers ne sont pas bienvenus », journal Le Monde, j’ai obtenu une information intéressante : « ... Le Japon reste un marché très protégé, où les investissements étrangers ne représentent pas plus de 2,4 % de l’économie, contre 47,4 % en France ».

Cet article a été écrit suite à "l’échec cinglant du raid lancé par le fonds d’investissement américain Steel Partners sur le fabricant nippon de condiments Bulldog Sauce". La Cour d’appel de Tokyo a précisé que le fonds "avait montré que son principal objectif était d’empocher des profits par des transactions financières et, éventuellement, par la cession des actifs de la société". Qualifiant Steel Partners d’ "acquéreur abusif", elle a rappelé que "le profit est généré par des activités économiques impliquant, entre autres, les salariés et les consommateurs". Au Japon, selon M. Mesmer, "en juin, les assemblées générales des actionnaires ont, dans leur grande majorité, rejeté les propositions émises par ces fonds venus d’ailleurs, qu’ils concernent une hausse des dividendes ou encore des nominations aux conseils d’administration. Steel Partners, mais aussi Brandes Investment Partners ou Safe Harbor Investment ont ainsi essuyé des échecs".

En France, une telle démarche est aujourd’hui impossible. En effet, selon la Commission de Bruxelles, la France n’a pas le droit de limiter les investissements étrangers (voir la note à ce sujet).

Quels en sont les risques ? Pour le savoir, je vous invite à lire la note "La dangerosité des multinationales selon Mendès France" dans laquelle vous trouverez des éléments intéressants qui laissent parfaitement entrevoir les dangers lorsque des entreprises dépendent d’autorités lointaines. Les investisseurs étrangers obéissent à deux mots : rentabilité et productivité. Ils recherchent le profit maximal - pour les grands actionnaires et non pour les salariés - et à l’instar d’Ignaciot Ramonet, je rajouterais que cette obsession les conduit à produire là où les coûts salariaux sont les plus faibles aboutissant éventuellement à des délocalisations.

Mais, malheureusement, la recherche du profit maximal pour les grands actionnaires au détriment des salariés n’est pas simplement du fait des investisseurs étrangers. Pierre Mendès France tenait les propos suivants en 1974 : "Certains groupes français se prêtent, en effet, plus facilement à des arrangements et à des compromis avec des capitalistes américains qu’à des disciplines et à des adaptations découlant des besoins sociaux ou du progrès collectif ; le CNPF - aujourd’hui devenu le Medef -, qui s’est élevé avec tant de hauteur contre les interventions de l’Etat et du Plan dans le domaine industriel, n’a jusqu’ici exprimé aucune inquiétude à l’égard des interventions financières du dehors ! ".

Le Medef n’est plus seul... M. Sarkozy l’accompagne dorénavant dans cette démarche. En effet, le 29 juin dernier, une conférence à La Baule est passée inaperçue sur le plan médiatique et pourtant l’information me semble majeure. M. Fillon, l’acolyte de M. Sarkozy, a prononcé un discours - qui plus est en anglais - dans lequel il a annoncé la promesse du gouvernement de favoriser l’investissement étranger en France en réformant la fiscalité et le droit social.

Morceaux choisis des déclarations de M. Fillon lors de la clôture de la conférence sur l’investissement en France à La Baule, en Loire-Atlantique : "Nous allons lever tous les handicaps. Nous allons agir à l’automne dans des domaines qui vous tiennent particulièrement à coeur : la fiscalité, le droit au travail" ; "La France n’est pas suffisamment active. Elle travaille moins que les autres pays européens" ; "Son droit social doit être modernisé, simplifié et sécurisé".

Oui, la grande braderie nationale continue... Une véritable fuite en avant. Je terminerai en vous invitant à lire la note "La nouvelle colonisation" qui met en lumière le fait que ce phénomène va bien au-delà du simple cadre français.



15 réactions


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 16 août 2007 12:00

    Encore un article vidé de sa substance, car l’auteur a voulu en faire une charge anti-Sarko.


  • tvargentine.com lerma 16 août 2007 12:32

    Et dire que mon article sur « la france moderne » n’a pas été diffusé parce qu’il parlait de la réussite de Nicolas Sarkozy et de sa popularité !

    De lire des articles d’extrème gauche pollué un média qui devrait etre un échange d’idées et d’information on se retrouve avec des gens sectaires qui en deviennent anti-républicain,car n’acceptant pas le suffrage universel qui a fait Nicolas Sarkozy Président de la République et rejettent toutes idées qui ne seraient pas maxiste !


    • Garp Garp 16 août 2007 14:29

      Ce n’est pas à cause du fond que votre article a été refusé Lerma mais certainement à cause de vos problèmes de syntaxe, de grammaire et de vocabulaire... smiley

      Et puis godillots de gauchistes, hezbollah vert, communistes arrièrés et fainéants de fonctionnaires ca suffit pas pour écrire un article !!


    • tvargentine.com lerma 16 août 2007 15:01

      Oui,à l’entrée des boites de nuit ils disent la même chose aux beurs et eaux black !

      DISCRIMINATION


    • nos 16 août 2007 16:40

      eaux black ... hum, c’est le nom d’un parfum ?

      la simple lecture de vos commentaires ne laisse aucun doute quant au bien fondé de la non publication de vos articles ...


    • nos 16 août 2007 16:52

      « eaux black », peut être vouliez vous dire que vous nagez en eaux troubles, en tout cas tout cela se fini en eau de boudin (noir...)

      l’article est l’exacte inverse du commentaire de Mr Lerma, il est interessant et instructif ...

      Mr Lerma est une boussole inversée, quand il dit qu’un article est bon, c’est que celui ci est vraiment nul, et réciproquement !


  • Francis, agnotologue JL 16 août 2007 14:01

    Bon article. Mettons bout à bout ces deux phrases : «  »...le Japon reste un marché très protégé, où les investissements étrangers ne représentent pas plus de 2,4 % de l’économie, contre 47,4 % en France.«  »

    Et : «  »En France, une telle démarche (protectionniste) est aujourd’hui impossible. En effet, selon la Commission de Bruxelles, la France n’a pas le droit de limiter les investissements étrangers«  ».

    Et l’on comprendra pourquoi les français pensent que l’UE est inféodée aux multinationales. En fait ce sont les dirigeants de la France (les autres je ne sais pas et ça m’est égal) qui sont inféodés aux multinationales, et bien avant Sarkozy.

    L’auteur a écrit : «  »Sarkozy CONTINUE …«  ». Cris Wilkinson fait dans l’anti antisarkosistes primaire.


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 16 août 2007 14:37

    Ah... la fameuse attractivité de la France... tant vantée par les modernissimes Raffarin et Balladur... Nous devons être le pays d’Europe où les investissements étrangers sont le plus forts, (ce n’est pas moi qui le dis, c’est Clara Gaymard), il y a même une agence spéciale pour aider les pauvres étrangers à investir chez nous, mais ce n’est toujours pas suffisant : nous aurons vraiment réussi quand plus rien ne sera français, pas même le livret A.

    Le but, naturellement, c’est de faire payer notre développement (et en attendant, nos chômeurs) par de riches étrangers. Parce qu’avec les riches français, ça coince apparemment, il y a encore plein de chômeurs partout. Les bénéfices foutront le camp hors du pays, mais nous on va récupérer Johnny, alors c’est assez équitable, non ?

    Sans être vraiment cocardier, je me demande quelle haine de son pays il faut avoir pour vouloir aussi intensément favoriser sa vente à l’encan. Une mentalité de colonisé, certainement...


  • MagicBuster 16 août 2007 14:42

    Avec les fonds d’investissements US en France ; les travailleurs français financent finallement mieux les retraites des américains que celles de leurs compatriotes.

    Plutôt que de revoir la doctrine libérale qui est la cause de se problème. Nous le répendons sur les autres pays les plus pauvres, .. . pourvu qu’on trouve des pays suffisamment bêtes et riches pour cela ...

    Ah oui la lybie ... c’est vrai !!!


  • Y. DESGREES 16 août 2007 14:59

    LE TSS CONTINUE... Il S’AGIT, UNE FOIS DE PLUS, D’un PAPIER (pas un article mais des citations...) ANTI-SARKO. Inintéressant, faux, et futile...


  • Darkfox 16 août 2007 16:22

    Bon l’article est intéressant d’un point de vue économique mais totalement décrébilisé... En effet que ce soit le président actuel ou ses prédécesseurs , le fait de nous faire entré dans l’UE est l’acte qui nous à mis dans cette situation . L’exemple de EDF,dans lequel nous sommes forcés de vendre une partie de l’edf, ce n’est pas une question de patriostisme.. mais bien que nos politiques nous ont mis dans la tombe purement et simplement.En effet, l’ouverture des marchés aux autres pays sont des directives européens !

    D’ailleurs vous parlez des fonds de pensions des retraités américains..en ce moment certains doivent avoir quelques sueurs froides concernant leurs retraites..ce qui n’est pas le cas en France...

    Donc oui nous sommes de plus en plus ouvert à des « assauts étrangers » et non nous n’avons pas le choix et quelques soit le président qui serait passé (mis à part les extrèmes..)

    Donc le japon est bien protectioniste mais c’est un choix du pays .. nous avons choisi d’intégré l’UE et donc de faire parti d’un marché ouvert ... avec ses avantages et ses inconvénients...


  • anny paule 16 août 2007 16:27

    Qui vivra verra !... mais cet article présente, entre autres, le mérite de toucher là où ça fait mal !

    Nous sommes tous les otages des multinationales, hélas !

    « Avec des traités comme l’AMI, il s’agit ni plus ni moins de passer du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, au droit des investisseurs à disposer des peuples, désormais soumis non pas à des lois nationales votées pas des assemblées représentatives et sanctionnées par des tribunaux publics, mais à des règles commerciales négociées sous la pression des multinationales et arbitrées par une justice privée ». (...) « Ainsi se réalise la »privatisation du pouvoir législatif, le droit commercial prenant le pas sur le droit public"...

    Le MEDEF, soutenu par notre cher président, et les « grands patrons » sont à la fête !

    Lerma ne comprend rien... ou alors, c’est un des grands de ce monde qui se frotte les mains !


  • judel.66 16 août 2007 17:23

    le problème posé ouvre une réflexion tres utile....

    il faut , dans A Vox du 14/8 ,lire l’article :«  »croissance française toujours un cancre«  »et mon post 1240159 ..«  »la France est A VENDRE pourquoi ?? «  »

    il n’y a presque plus d’investissement Français en France ! ! ! ...et le gouvernement cherche par quel(s) moyen(s) résorber le chomage ? ? ?.

    lorsque giscard (catastrophe nationale)en 1975 a voulu casser le marché du travail , il a institué le regroupement familial sans réfléchir aux conséquences futures de cette monstruosité ...peut on envisager maintenant ce que sera la«  » colonie France «  »du capital international dans quelques années ? ? ? ...

    dans l’immédiat,constatons : I° que vient faire l’investisseur etranger en france .... II° quelles sont les conséquenses sur nos finances publiques... III°quels sont les effets sur l’emploi ...

    I° l’etranger achete une entreprise en France pour :1°capter nos subventions eventuellement ...2° capter nos secrets de fabrication ....3°capter un savoir faire ...4°et surtout,capter une clientèle ...au bout de quelque temps il délocalise emportant tout ; y compris parfois les machines amorties aux frais du contribuable Français et toujours, la clientèle .......financièrement, quel est le souci essentiel de cet etranger ?? récupérer au plus vite sa mise et faire du cach .. pour cela on evite de faire trop d’investissements , on laisse discrètement ou non ,péricliter l’outil de production et , de toutes façons, dans un premier temps on tire tous les dividendes que l’on peut et on les rapatrie....et l’actionnaire etranger que fait il ??..il cherche lui aussi a récuperer sa mise au plus vite , et pour cela il veut de gros dividendes au détriment des investissements ; quand il a la majorité, il fait la loi.....

    II°..... dans tous les cas l’etranger rapatrie ses dividendes ..que disent les economistes ?? que cette sortie d’argent sans contrepartie matérielle doit etre assimilée a une délocalisation de capitaux qui augmente d’autant notre déficit......

    III°.....simple cas d’espèce ...que peuvent faire les employés de mittal-arcelor ...serrer les fesses c’est tout... il faut etre bien conscient que l’emploi en france est fragilisé et a la merci d’une délocalisation.... !.

    bien sur, je noircis le problème mais ,il faut y penser et réfléchir aux raisons pour lesquelles les Français qui le pourraient vont placer leur argent ailleurs qu’en France....ISF=incitation a sortir de France....plus ,incertitude sur 2012 ..«  »moi j’aime pas les riches«  » a dit f. hollande et m. aubry a t’elle dit son dernier mot ??tous ces épouvantails apportent un debut de réponse......


  • judel.66 16 août 2007 19:21

    Calmos ..ierma ...dans de nombreux cas je pense comme vous ,mais je le dis autrement ..ne soyez pas des godillots inconditionnels , tout ce qu’a fait notre droite n’est pas indicutablement «  » tout bon «  » ..sans jeu de mots ,je deteste autant l’arriviste et nul Toutbon que la baudruche ,incompétente et arriviste Voynet....


  • moebius 17 août 2007 02:00

    Plus notre haine de Sarko sera forte et plus nous seront fort .J’invite donc ici tout les contempteurs de Sarko à le hair résolument et dans la plus parfaite et mauvaise foi qui soit. Ayons le courage de notre haine car je vous le dis moi qui marche sur l’eau avec des pataugas trés lourdes, il est toujours extrémement bon et trés sain pour notre transit intestinale de hair, et dites vous bien... pause...réflechissez ici......que si vous ne savez pas pourquoi vous haissez, l’ objet qui aura le privilége insigne de receuillir le précieux don de votre généreuse haine, lui le saura toujours mieux que vous.


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