MACRONITE AIGUE
MACRONITE AIGUE. Par Kalman Schnur
Franchement ? Le Macron, on dirait un « toon » sorti d’un « cartoon » ; un vrai Roger Rabbit. La bestiole est très colorée et s’agite sans cesse dans tous les sens ; sauf qu’à bien y regarder c’est un hologramme marketing, image de synthèse fabriquée par ordinateur ; deux dimensions, aucune profondeur. Certainement pas de celles qui s’accompagnent de rides et autres stigmates du temps qui passe et qui garantit au porteur de savoir que l’Histoire est tragique.
Le Macron n’est pas un personnage politique mais une créature de télé-réalité. Rien d’étonnant que Nabila ait tweeté à son sujet : c’est un confrère. On attend d’un moment à l’autre le soutien de Loana.
Qui peut ignorer la quasi impossibilité en France d’accéder à la Présidence autrement que par le système des partis ?
- A cause du mode de financement public des campagnes électorales.
- A cause de l’obligation faite au Président élu, sous peine de paralysie voire crise du régime, d’obtenir, dans la foulée de son élection, l’aval de l’Assemblée Nationale au Premier Ministre proposé et à son gouvernement. Ce qui suppose, dans l’Assemblée élue un mois après la présidentielle, au moins 277 députés macronistes fidèles et pour longtemps… Synonymes donc de maillage local étroit du territoire national et, en conséquence, d’une base partisane solide et ancienne.…. Pas à la portée du premier Macron venu.
- D’autant plus que s’appuyer sur une base partisane existante semble utopique pour Le Macron, soupçonné désormais de propension à dynamiter de l’intérieur tout système qui l’accueillerait ; avec méthode, François Hollande en sait quelque chose.
Le monde politique français et sa caisse de résonnance médiatique font, bon an mal an, une surconsommation de ces figurines ; on ne les compte plus, ceux qu’on adulait hier et brûlait le lendemain ; sinon pire : laissait sombrer dans l’oubli.
On les adore, on les dévore à longueur de JT, on les digère et on les évacue par la voie naturelle…
Le Macron, tout sauf stupide, n’en ignore rien ; mais il n’en a cure, disposant, la métaphore marine étant de rigueur ces temps-ci, certes d’une bouée mais aussi d’un paquebot de sauvetage, lui permettant de surnager, au besoin, ailleurs qu’au marigot politicien hexagonal.
La bouée étant le parachute doré qu’il ouvrira en cas de traversée du désert politique : son statut de fonctionnaire (énarque inspecteur des finances, excusez du peu) duquel il se garde bien de démissionner, en conformité avec les mœurs de la caste dont il est membre.
Le paquebot, en revanche, est d’une autre stature : ancien associé-gérant chez Rothschild, ce rongeur quitte le navire en perdition au moment le plus opportun conformément au « plan de carrière » qui guide sans doute ses pas ; toujours avec méthode….
Disposant dorénavant d’une carte de visite et un carnet d’adresses qu’il pourrait monnayer cher auprès de nombreux organismes financiers à l’échelle mondiale.
Mais surtout du statut de possible futur potentat de la République Française ; sur les faveurs duquel des intérêts colossaux, souvent discrets (suivez mon regard…), pourraient chercher à miser à titre de placement long-terme… Après tout, pourquoi acheter le PSG et non l’Elysée ?
En attendant, foule sentimentale que nous sommes, on nous tend un miroir aux alouettes ; et l’opprobre est jeté, encore et toujours, sur la démocratie française et sur sa classe politique.
K. Schnur septembre 2016