mardi 13 mars 2012 - par Zogarok

Madame Joly, je compatis

Une figure élitiste inappropriée

Madame Joly, vous m’avez fait pitié à plusieurs reprises récemment et notamment lors de votre passage dans Dimanche+ face à Anne-Sophie Lapix, ou quelques sondages venaient rappeler l’absence de crédibilité et le rejet qui sont les seules réponses qui aient fait écho à votre candidature. Votre problème peut se résumer de façon lapidaire ou en quelques axes, aussi je ne raterais pas une telle occasion.

Madame Joly, vous assumez depuis le début le rôle de la candidate dite “de témoignage”, dès lors la faille est double. D’abord, vous n’agissez et ne vous exprimez pas comme quelqu’un se proposant aux suffrages des Français, mais se portant devant eux pour exécuter une performance pré-rédigée par d’autres (et dans cette perspective, les Français peuvent venir tamponner, chaque voix est un bonus – bonus de témoignage). Vous vous permettez de nombreux écarts, mais vous ne pouvez vous émanciper ; aussi, vos “exploits” idéologiques déroutent et chacun en reste là, puisqu’il n’est pas question de persévérer ; donc, vous suscitez des polémiques en vain et elles ne servent qu’à vous plomber (au lieu de conforter vos atouts, vos dogmes). Vous êtes alors, simplement, une candidate originale remplissant une fonction moribonde.

Mais surtout, cette “originalité” justement, se nourrit davantage des excès d’une vision “politiquement correcte” que de la synthèse de pensées contraires ou voisines, ou d’innovations quelconques. Ainsi, vous incarnez avec brio la gauche autoritaire, l’idéalisme punitif, prônant des valeurs moribondes et toxiques, sous l’apparat de la liberté et de l’ouverture (d’esprit – certainement pas politique) ultime. Le personnage contrasté mais aux traits saillants et caricaturaux que vous campez tient un peu de la méchante infirmière de Vol au-dessus d’un nid de coucou (même si vous avez une perception du monde “miroir” de la sienne) et de la mamie un peu destroy, progressiste et sans tabous, c’est-à-dire celle qu’on voudrait tous avoir, mais dont on n’est pas sûr qu’il serait avisé de la soutenir dans une compétition politique plus décisive qu’un scrutin local.

Il n’y a sans doute pas chez vous de mépris (en tout cas délibéré) du peuple, mais ce que vous dégagez sera forcément qualifié ainsi, parce que vous êtes dissuasive, castratrice (c’est aussi cette droiture et ce goût de la vérité tranchant qui ont séduit dans un premier temps) et coupée des peuples. Le problème, c’est votre amour d’une vision du Monde abstraite, fantasmée et presque adolescente ; vous vous y complaisez en faisant mine de croire que chacun peut s’y confondre ; en attendant, vous êtes le laquais de la gauche “démocrate” (alors que vous savez bien qu’elle-même n’existe que parce qu’elle fait écho à l’UMP), l’acolyte excentrique, sensible et facétieux, mais toujours dispensable en fin de compte. Oui, le plus grave pour vous est là : vous êtes sous contrôle de personnalités qui vous méprise et vous utilise, vous poussant à exhiber vos défauts les plus gênants et à proférer les réformes les plus inappropriées.

Vous êtes l’outil permettant à EELV d’assumer sa proéminence sur l’échiquier politique sans que les leaders, officiels et officieux, de ce mouvement n’ait à se salir les mains. En d’autres termes, vous avez été sacrifiée par un jouisseur et une arriviste.

EELV comme tremplin (personnel) & instrument de paralysie (global)

C’est sans doute votre ambition d’entrer dans l’univers politique et d’en devenir un avatar (vous avez voulu percer en Norvège, au MoDem) qui vous a amenée à réprimer votre acuité, à nier la réalité avec laquelle vous alliez devoir composer. Cette volonté et cette ténacité à porter un projet personnel quelqu’en soit le prix ne sont pas seulement louables, ils sont admirables et montrent bien à quel point vous avez le cuir épais. Pourtant vous avez perdu.

Ce dont vous n’avez pas voulu prendre conscience, ou avec lequel vous avez estimé pouvoir jouer, c’est à quel point un programme fourni et un goût du combat se heurtaient, voir entravaient les stratégies internes de EELV et notamment des deux personnages piliers de cette plateforme, c’est-à-dire Duflot & Cohn-Bendit. Cette espèce de fédération électorale se borne à prôner le statut-quo, tout en donnant l’illusion d’une modernité audacieuse ; ce progressisme laborieux s’affirme par le biais de promesses de réformes sociétales mineures ou admises par l’écrasante majorité de la population civile et de la sphère politique (mariage homo, dépénalisation des drogues douces…).

Il faut voir aussi la logique et les intérêts des deux grands protagonistes ; les raisons de Duflot sont moins transparentes, mais aussi moins sournoises, sinon pathologiques et cruelles. La Présidente du parti s’est implantée et le temps du “Mme Souflot” est loin. Mais elle est encore trop récente, trop neuve sur les plateaux et il lui faut consolider son potentiel, afin d’être mûre pour l’avenir et pour envisager 2017 sous le statut de figure essentielle de la compétition. La limite de Duflot, c’est sa vacuité aberrante, son absence de projet, de vision et même de déduction flagrants. Pourtant, le personnage pourrait devenir l’un des plus plébiscités par sa génération, grâce à des prestations certes poussives, mais jouant toujours avec habileté sur la fibre émotionnelle. Mme Duflot se confond parfaitement dans les clichés du courant dans lequel elle s’est inscrit. Ses réparties pauvres et démagogues et ses démonstrations intellectuelles limitées (sens du raccourcis intellectuel d’une monstrueuse efficacité en tout cas) en font la parfaite candidate des nouveaux convertis aux urnes et à la citoyenneté participative. En d’autres termes, le côté petite conne savante de Duflot peut séduire les 18-25 ans (voir 18-34) désintéressés qui voteront par principe, mais peut-être aussi par nécessité (pression implicite du milieu) car il s’agit de se donner une conscience politique sans prendre le risque d’être exclu ou raillé par qui que ce soit.

Pour Cohn-Bendit, c’est très différent. Lui ne vise pas les hautes institutions, il se satisfait très bien de l’exercice d’un pouvoir plus concret : briller lui importe davantage que contrôler. Les présidentielles : il n’ira pas, jamais, il l’a promis et chacun veut bien croire que la fonction est incompatible avec ce qu’il est. Parce que Cohn-Bendit refuse toute affiliation, ne veut pas être encarté ; c’est qu’il lui faut jouir, il lui faut savourer sa liberté et même si elle n’était qu’un leurre (ce n’est pas le cas), il agirait de même.

EELV lui permet cela. Il peut ainsi avoir une place politique importante, satisfaire son désir de domination – dans le sens ou il a toutes les cartes en main et peut se moquer du jeu des autres, lui qui a assumé d’être le Gargantua poli de la scène politique hexagonale. Notre ogre libéral-libertaire s’en trouve ainsi marqué à gauche, son foyer naturel, en étant un agent indépendant mais actif : il peut tout faire chavirer alors même qu’il n’a qu’un pied dans le vaisseau.

Cohn-Bendit récupère donc tous les bénéfices de la puissance effective, sans même se mouiller, sans mettre les mains dans le cambouis, sans être engagé comme il le serait s’il était au PS. Il y a donc, chez lui, un refus de faire face, esquivé avec virtuosité. Accessoirement c’est sans doute ce qui le rend si détestable au regard de certaines populations “de droite” (celle du travail, celle patriote et celle des valeurs, de la morale et des traditions).

Dès lors, il apparaît évident que ces deux-là se soit ligués et camouflés derrière la candidature “Joly”. Sans doute la situation amuse-t-elle Cohn-Bendit, qui est l’importateur d’Eva Joly ; il lui a donné son ticket pour la gloire et la regarde se débattre. Ce sacrifice écoeurant, roublard et peut-être malsain n’est pas que l’oeuvre d’un hédoniste, c’est aussi le fruit de la philosophie libertaire, espace idéologique romantique par son goût du chaos, du consumérisme qu’on imagine forcément flamboyant. Mais ce n’est pas celle qui peut être en charge du Monde, sinon celui-ci devient une fête, mais une fête pour si peu.

Ce tandem, mais aussi l’ensemble des cadres de EELV, ont alors fait savoir qu’ils se rappelaient à leurs engagements d’alliés supposés. Mais le résultat est terrible, puisqu’ils ont fait de Madame Joly une assistée, donnant l’impression qu’il était nécessaire d’interpeller les personnages proéminents pour assumer la campagne, voir la faire exister. Pire, cette assistance n’est qu’un faux-semblant grotesque, puisqu’en vérité ces associés dénigrent toujours ce que leur championne présumée fait, dit, mais aussi est (“la république irréprochable, moi je sais pas ce que ça veut dire”). Les hypocrites y verront un modèle de démocratie interne ; les adversaires, une aubaine et un cadeau.

La stratégie du sabordage & des concessions confortables

Avant de tuer Joly, les figures de EELV ont démolit tout ce qui était susceptible de remettre en question, relancer, diversifier ou préciser les positions du parti. L’échec de Hulot aux primaires de 2011 est la stigmate de ce phénomène, de cette industrie de planqués. Une victoire de Hulot menaçait EELV d’une intervention, voir d’une prise extérieure sur le parti. Il y avait le risque d’une clarification, d’une unité et surtout, ô cauchemar, d’une vague populaire.

Deux chamboulements inadmissibles auraient alors secoué le mouvement ; d’abord, séduire un électorat “populaire”, moins orienté sur la gauche et plutôt sensible au charisme (contestable sans doute, mais effectif) de Hulot ; voilà qui aurait entâchée l’image d’EELV (qui se veut élitiste et éclairé), aussitôt en position déceptive pour ses maîtres. Ensuite, bien sûr, un succès précipiterait le parti aux responsabilités, stabiliserait le mouvement et son action et obligerait ses membres à rendre des comptes. Car les écolos, ce n’est dans le fond qu’un petit club ; on s’y chamaille, mais c’est un tremplin au service de carrières, rien d’autre, sauf lorsqu’on a décidé, justement, de capitaliser sur un leader important, parce qu’il y a une occasion et que le ciel est clair pour la gauche (Mamère en 2002).

Au-delà des turpitudes minables du parti étiqueté ”écologiste”, cette stratégie du sabordage réduit encore la possibilité d’alternatives aux deux blocs “mainstream” et à la logique d’affrontement stérile de deux mastodontes gravitant autour de modèles similaires mais se disputant sur les axes et l’esthétique des postures. Par conséquent, ceux qui reprochent au FN d’être un recours toxique n’ont pas d’ “alternative républicaine”.

Las, la stratégie d’EELV consiste à empiler les succès aux élections intermédiaires pour glorifier quelques personnalités, leur donner un créneau ou ils excellent et une machine qui leur permet une certaine autonomie. Ceci, tout en étant affilié à une majorité évidente, qui assume pour eux le principe du réel (ou se dérobe, mais c’est à sa charge). Pendant ce temps là, la star montante (ou stagnante) a tout loisir d’animer les débats sans jamais trop s’investir et récupérer tous les thèmes que les autres ménagent, par prudence, raison, stratégie (électorale ou de gouvernement) ou pragmatisme. En somme, le modèle individuel de Cohn-Bendit s’est généralisé à EELV (mais l’action politicienne de Jack Lang ou Rachida Dati, voir Rama Yade ou Luc Ferry, est du même acabit).

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Voilà, madame Joly – je suis obligé de revenir vers vous pour conclure, parce que ceux qui devraient être vos sbires, vos bras droits et vos promoteurs occupent davantage le terrain que vous et ont pris l’ascendant sur le petit bloc vert dont vous êtes la porte-parole bizutée. Vous serez probablement zappée en vitesse, surtout que vous ne touchez aucun public particulier : vous ne captivez pas un profil spécifique, en dépit de votre allure et de votre style pourtant assez hors-normes. C’est dommage, mais c’est aussi de votre faute, car vous êtes, peut-être malgré vous, le prototype d’une forme de dérive du progressisme (le “fascisme” de gauche) qui s’avère être le cheval de Troie du Mondialisme.

C’est cet excès qui, par-delà les calculs politiciens, les performances et les parures rhétoriques ou stylistiques, est la raison profonde de votre inévitable échec. Vous incarnez la ramification extrême d’une branche de la pensée mondialiste et c’est pour ce motif que vos partenaires vous renieront, prenant des distances avec tant de déviances multiculturalistes et procédurières – et même liberticides (ou quand le paradoxe émerge et menace de flanquer par terre toute une cohérence ténue). En quelque sorte, vous pourriez, si vous demeurez telle que vous vous présentez aujourd’hui, être la facette “extrême” gênante de ce que seront vos collègues dominants ; comme l’homme de gauche se justifie de sa position de gauche en mettant en avant, sans avoir l’air, qu’il est une version atténuée de son homologue radical (Mélenchon aujourd’hui par exemple – que Hollande commence à faire semblant de prendre pour un interlocuteur possible, vraisemblablement pour installer l’idée qu’ils sont tous les deux liés mais séparés par des nuances – façon de maintenir l’illusion d’une cohérence du bloc de gauche & même de la validité d’une “gauche”). Vous êtes un peu la Le Pen du centre-gauche ; une position enviable, mais… Bon courage !



15 réactions


  • Bulgroz 13 mars 2012 11:25

    Ecrire autant de choses sur quelqu’un d’aussi inconsistant et nul relève de l’exploit.

    Madame Joly, c’est le degré sub zéro de la démocratie et de l’intelligence humaine.

    La seule chose qu’elle aura réussie : la mort de l’écologie politique.

    Je ne pleurerai pas.



    • scorpion scorpion 13 mars 2012 13:29

      Mon pauvre ami, si vous possédiez ne fusse que le tiers de sa culture et de son intelligence vous n’écririez pas vos commentaires haineux à longueur de post, d’ailleurs concernant les articles, vous n’êtes guère productif de ce côté-là. La critique et le fiel voilà tout dont vous êtes capable … Un seul qualificatif pour vous définir, lamentable.


    • Zogarok Zogarok 13 mars 2012 15:21

      Je vois que vous deux réglez une sorte de conflit, après tout c’est aussi le lieu.


      Je précise tout de même que, pour ma part, je n’ai jamais dénigré les compétences d’Eva Joly, tout comme je ne dénigre pas celle de beaucoup de personnages dont j’exècre l’idéologie ou même qui m’apparaisse comme des faire-valoirs, voir des victimes (consentantes ou pas) de leurs acolytes. J’ai conscience du passé d’Eva Joly, de ses combats et c’est vraisemblablement quelqu’un d’éminément brillant et courageux. Sauf que sur le terrain politique pur (et même politicien - ainsi que de la propagande, mais ça, Morano s’est chargé d’en parler), elle n’a ni crédit, ni autorité et ses positions sont au mieux farfelues, au pire, la synthèse de cette aspiration au « progressisme » « absolu, définitif » qui, s’il est charmant (tout ça tient de « l’orgie multiculturelle », en somme), comme toutes les idéologies vaporeuses ou extrêmes, aurait des conséquences aussi mortifère que l’application du néo-libéralisme tel que nous le vivons, nous en France, et tel que d’autres peuples le vivent avec plus de peine encore.

      Bulgroz part peut-être un peu vite, je n’ai pas vu ses précédents coms, toutefois, si l’écologie lui tient sincèrement à coeur, je comprend qu’il n’ait pas envie de prendre des pincettes avec Eva Joly. Elle ne signe pas, en elle-même, la mort de l’écologie, mais si des voix comme les siennes étouffent celles de petits camarades, sans doute plus naifs mais aussi plus honnêtes, alors oui, l’écologie politique sera, sinon achevée, au moins anesthésiée. Et nous sommes en effet sur cette voie (je souligne que l’AEI en est réduite à soutenir la candidature d’Eva Joly).

    • Zogarok Zogarok 14 mars 2012 23:19

      Avant tout - Je découvre les fonctionnalités AgoraVox, alors désolé si mon message semble candide, mais...


      Je précise qu’à la suite de cette série de messages, il y en avait deux autres (hier en début d’après-midi) ; j’en ai jeté un à la poubelle, mais l’autre n’y était pas encore passé.

      Le premier était signé Bulgroz, qui réagissait par rapport à Scorpion ; le second, de « penajouir », s’adressait aussi à Bulgroz, qui apparemment est une célébrité ici. Je ne pensais pas que les messages étaient censurés ainsi (les deux messages étaient corsés, certes, mais celui de Bulgroz n’était pas injurieux -sauf pour Eva Joly ou Bulgroz était excessif, mais auparavant il ne faisait que réagir) - il aurait été plus simple de les « plier » ?

  • HerveM HerveM 13 mars 2012 12:58

    A mon avis elle s’est faite avoir.

    Déjà, quand les eelviens l’ont préférée à Hulot, ça aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Puis quand fût scéllée l’alliance stratigique PS/EELV pour les législatives, tout le monde avait compris que son rôle était de faire un score de merde pour ne pas nuire à Mr Hollande. 

    Pas joly joly de la part des écolococos de profiter d’une norvégienne d’un âge certain pour réaliser leurs magouilles sans pour autant cesser d’exister...
    Ou alors, elle a encore toute sa tête, mais elle était prête à sacrifier sa notoriété pour que vive la sozial-démocrazie ! 


    • Zogarok Zogarok 13 mars 2012 15:33

      J’ai quelques doutes sur l’application « concrète » de la sociale-démocratie par Hollande - je sais que son équipe dirigera la France d’ici peu, mais pour autant je n’arrive pas à me décider à simuler l’espoir - d’ailleurs je m’en excuse d’avance, je sais qu’on invite déjà les sceptiques à le faire (est-ce que les fanatiques ne sont pas plus intégristes que leurs maîtres adorés ?).


      Néanmoins, casser EELV pour faciliter la route au PS, c’est ce qui m’apparaît aussi comme la stratégie en vigueur (d’autant que l’absence de charisme et de courage est un peu à Hollande ce qu’étaient les passions borderlines de DSK : une casserole et un boulet qui risquaient d’entamer la présidentiabilité).
      J’irais plus « loin », car je pense que les cadres d’EELV gagnent à rendre leur parti dépendant du PS ; d’abord parce qu’ils ne s’en sentent pas capables pour la plupart, que le défi est trop lourd à relever ; ensuite parce que ça leur permet une marge de manoeuvre - et j’en reviens à l’hédonisme dégoulinant de Cohn-Bendit cité dans l’article.

  • ecophonie ecophonie 13 mars 2012 13:12

    Votre texte est brillant et je compatis avec vous parce que manifestement, vous êtes vous même sensible à l’écologie comme beaucoup et vous désespérez comme beaucoup de voir cette clique, phagocyter ce sujet essentiel.
    Essayez bayrou peut être. :sifflote :


    • Zogarok Zogarok 13 mars 2012 15:40

      Merci ; je ne suis pas du tout un militant, je reconnais même que ce n’est pas spontanément parmi mes préoccupations, ni un enjeu qui m’interpelle - toutefois je suis loin de croire qu’il s’agit d’un luxe (au contraire, c’est un miroir des inégalités), contrairement à Mr Cohn-Bendit qui s’est entiché d’un sujet « superficiel » pour atterir dans le camp des visionnaires sans avoir à trop prendre partie dans les débats en cours - ou plus « brûlants ». Pour Eva Joly, n’omettons pas qu’il s’agit d’une récente conversion - d’ailleurs elle a tapé à d’autres portes avant ; c’est dire le grotesque de tous ces engagés politiques et du débat.


      Bayrou, j’ai déjà essayé (j’étais trop jeune pour voter en 2007, j’ai choisi le MoDem plus tard), mais là c’est un peu trop me demander. En second tour éventuellement.

  • Abou Antoun Abou Antoun 13 mars 2012 15:44

    Joli portrait de famille, pas grand-chose à ajouter.
    J’appartiens à ces gens privés de voix et privés d’espoir par ces candidats usurpateurs.
    Pour moi on n’en dira donc jamais assez de mal.


  • interlibre 13 mars 2012 19:43

    Déjà...
    Europe Écologie ça sonne mal...
    Je vois pas très bien comment l’Europe ultralibérale qu’on nous impose et Écologie peuvent faire bon ménage et sur ce point les verts auraient du insister lourdement pour gagner en crédibilité. (et donc allez voir ailleurs que chez le PS) C’est dommage je l’aime bien Joly et je vous trouve sévère, je pense qu’elle a du cran mais qu’elle en a pas assez pour survivre à tout les requins qui l’entoure. (chez les autres partis mais surtout, surtout dans son propre parti)


  • joelim joelim 13 mars 2012 19:43

    Je l’ai entendu sur France Inter, ce soir. Elle se dit la candidate de tous les écologistes, c’est n’importe quoi, elle oublie Corinne Lepage ou simplement les gens qui ne se reconnaissent pas en elle.

    Dans ses priorités elle a mentionné l’Europe avant même l’écologie, et c’est ça le gros problème d’EELV : les gens savent que l’euromark est ce qui détruit les emplois en France, et c’est pour ça qu’elle est à 3 % et qu’elle fera certainement moins de 5 % aux « pestilentielles » (© coluche).

    C’est une très bonne juge, j’ai applaudi au départ à sa candidature, mais son européisme béat et sa capacité récente à dénigrer l’élection de Poutine montre qu’elle est inconséquente, et pas qu’à mes yeux.

    Madame Joly, please, renoncez à la présidentielle, vous allez dépenser un fric fou (qui n’est pas le vôtre d’ailleurs) pour rien. La présidentielle n’est pas une élection pour l’écologie, du moins en ces temps. Vous n’allez faire que le jeu de la droite.

    J’ai bien entendu que vous ne voulez pas renoncer, après tout tant mieux, ça fera exploser l’européïste parti EELV, et vous passerez certainement pour une égocentrique. 

    En tout cas je compatis aux vrais militants de l’écologie, qui n’avaient pas mérité cette catastrophe annoncée !

    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 13 mars 2012 19:53

      Les verres de ses lunettes ont éte fabriqués par un lunetier bruxellois !!


    • Zogarok Zogarok 14 mars 2012 23:25

      Pour l’européisme béat, rien de nouveau chez elle, c’est même le grand point commun des mouvements politiques entre lesquels elle a navigué, ici ou ailleurs..

      Sa droiture a trouvé un certain écho au départ parce qu’elle contrastait avec le cynisme ambiant, notamment de nos plus hauts représentants... Mais Mme Joly caricature tout ce qu’elle touche (encore il y a quelques jours, avec les féministes : elle ne peut s’empêcher, pour donner une saillie percutante, de prendre un engagement totalement grandiloquent et autoritaire (et encore une fois, pour ce qui lui semble un bien & au nom du Progrès), soit l’interdiction des listes ou la parité complète ne serait pas respectée).

  • jak2pad 14 mars 2012 01:22

    Cette dame à l’accent épais et aux lunettes cramoisies me remplit de bonheur.

    C’est l’illustration ( la caricature ?) de l’arroseur-arrosé.
    Arriviste de toujours, elle a voulu être Miss Norvège : échec.
    Puis elle a essayé avec obstination de faire son trou dans la haute société française (passons sur les épisodes peu glorieux).
    Elle a été ensuite une juge psychorigide, arbitraire et dogmatique, et a abusé sans vergogne de son (trop grand) pouvoir.
    Il est permis je pense de s’effrayer a posteriori qu’une personne aussi peu équilibrée et imprégnée de haine puisse arriver à occuper un poste aussi élevé.
    Grillée en France, elle repart en Norvège, fait trois petits tours comme conseillère gouvernementale, et se retrouve encore sur le sable.

    Et enfin, elle se retrouve par la grâce de quelques magouilleurs encore plus arrivistes qu’elle, propulsée au rang de « candidate à l’élection présidentielle française ».
    Eux, pas si bêtes, trouvent le plus vite possible des points de chute : Placé se place, Duflot obtient une bonne circonscription après un bras de fer avec le PS, et Cohn joue les deus -ex-machina qui fait et défait les tendances.
    Mamère, lui, fidèle à son image, n’a rien compris à rien, et commente à côté de la plaque.

    Dommage pour l’Ecologie, qui méritait un peu mieux que cette bande de zozos, mais voilà notre super-Mamie arriviste empêtrée dans un sac de noeuds .
    Et la nature ayant ses lois, elle n’hésite jamais à dire une sottise de plus, à agiter ses pieds dans le marécage, et pour finir, à appeler ceux qui l’aiment et ceux qui ne l’aiment pas à voter pour elle.

    Lourdeur nordique, quand tu nous tiens !

    Elle reste cependant la personnalité la plus amusante de ce cirque assez piteux, où l’on voit les deux favoris faire assaut de médiocrité gluante, et un groupe d’hyènes populistes faire des cartons d’audience en hurlant des gros mots.
    Eva, lourde, épaisse, inintelligible, sinistre et déprimante, représente une sorte de crépuscule,
    une vision sans espoir de ce qui va nous arriver quand ces gens médiocres , sans humour ni convictions, auront en main les leviers de la décision.



  • jak2pad 14 mars 2012 01:31

    @ l’auteur : 

    avec tout ça, j’ai oublié de vous remercier pour cet excellent article ( j’ai beaucoup apprécié le portrait de la maman de Térébenthine, que j’ai trouvé très subtil et assez décapant).
    J’attends avec impatience une suite éventuelle. Peut-être après le premier tour ?

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