samedi 30 octobre 2010 - par Raphael JORNET

Manuel Valls contre l’imposture de la sociale-démocratie

Il parle franchement Manuel Valls. On ne peut pas lui en vouloir. C’est si rare. Il a déjà cette qualité là.

Quand il estime "inévitable" l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites », il dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas, en témoignent des silences lourds. « Dire le contraire serait une faute politique » ajoute t’ il, alors que le pays serait, selon lui, "pas loin de la banqueroute". Un jour, il nous expliquera où est passé l’argent du travail des Français.

Alors, il met en garde contre une "mélenchonisation des esprits". Comme si c’était une maladie honteuse. « Revenir sur l’allongement de la durée de cotisation que nous avons intégrée dans notre projet (...), c’est une faute politique".

Encore une « faute ». C’est qu’il est comme ça, Manuel Valls. Il a toujours eu peur de faire des fautes. Quand il était petit, c’était déjà le cas. Avec Rocard, avec Jospin aussi. Pour se faire élire maire, il changea de département pour ne pas affronter la droite. C’eût été trop dramatique, une faute peut-être.

Coqueluche des médias parce qu’il tape sur n’importe qui dans son parti, il ne rate pas une occasion de dire ce qu’il pense. Ainsi, il recadre Ségolène et lui colle un coup de tapette à mouches quand elle demande un référendum sur les retraites. « C’est démagogique et je ne partage pas cette idée".

Son truc, c’est « responsabilité, vérité, crédibilité ». Avec ce triptyque là, il ira loin.

Il est fort Manuel Valls. C’est déjà presque un homme d’Etat.

Même s’il ne connait rien au monde du travail puisqu’il n’a jamais exercé ses talents ailleurs qu’en politique, il s’autorise à critiquer les syndicats ouvriers. Il tance les cheminots en avril 2010 et se prononce contre leur grève qui « coûte 20 millions d’euros tous les jours ».

Homme politique constant, il fait campagne pour le « non » au référendum sur la constitution européenne puis appelle à voter « oui ». ("J’étais partisan du non, mais face à la montée du non, je vote oui"). Mais bizarrement, il a du « mal à comprendre  » Bernard Kouchner qui dit qu’il veut partir mais ne part pas. Pour prendre son poste ? Ce ne serait que justice pour Manuel, qui tutoie Nicolas.

Il dénonce la peopolisation des politiques mais «  étale son allergie » chez Drucker.

Il se dit « Blairiste », ce qui ne mange pas de pain, et se définit aussi comme « clintonien », ce qui ferait plaisir à Rachida si elle le savait.

D’accord sur rien dans son parti, il a décidé de casser le P.S. Il peut y arriver.

C’est un homme respectable.

Respectable et utile : il a une fonction importante, celle de donner envie aux autres candidats aux primaires de montrer qu’ils sont plus à gauche que lui. Ou moins à droite, selon du côté que l’on regarde.

Si l’on regarde par en dessous, ce qui n’est pas correct, on peut se dire que de toute façon Manuel Valls est un petit malin, puisqu’il fonctionne comme un Eric Woerth créant son micro-parti. Pour Manuel, c’est l’association «  A gauche, besoin d’optimisme » qui drainera des fonds pour ses batailles d’idées sincères. Lui qui voulait changer le nom du P.S., c’est déjà un premier pas.

Pour le deuxième pas, qui confirme la marche et précède la mise en course effrénée vers le succès, c’est son ami BHL qui lui prête une béquille, un sextant, une allumette et un marteau piqueur : « Il fait partie, comme Royal, comme Strauss-Kahn, comme d’autres, de ceux qui peuvent être à l’origine du big bang et reconstruire sur les ruines ».

Pour les ruines, il faudra compter sur lui, par une vallsisation des esprits au PS.

La bataille engagée par ce libéral contre l’imposture sociale-démocrate ne manquera pas d’intéresser les électeurs de 2012.

Allez, Manuel, encore un effort !

Nicolas doit bien rigoler.

 Remarquez le "collecte de bienfaisance"...

http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=1

 

 



28 réactions


  • voxagora voxagora 30 octobre 2010 10:33

    .

    Et donc merci à ceux qui sont d’accord sur tout
    et pratiquent la langue de bois,
    merci à ceux qui ne sont d’accord sur rien et critiquent tout et tout le monde,
    et merci à ceux qui critiquent ceux qui ont critiqué,

    tout ça pour nous c’est de l’info,
    on va s’occuper de faire le tri.

    Qu’ils nous parlent donc, les un(e)s et les autres, surtout !

    Et merci pour l’article.

  • elec 42 elec 42 30 octobre 2010 10:44

    un socialiste qui expose clairement les idées socialistes au peuple,c’est tellement rare,enfin 1 qui ne ment pas aux français.


  • Gorg Gorg 30 octobre 2010 10:47

    La présence se Manuel Valls au PS est une imposture (comme beaucoup au PS d’ailleurs). Ce type devrait prendre sa carte à l’UMP ou au Nouveau Centre, cela correspondrait plus à ses idées. Hélas toutes les bonnes places doivent être déjà prises et il faut bien qu’il fasse carrière quelque part.


  • Yvance77 30 octobre 2010 11:07

    Bravo à Manu Valls !

    Demain il n’aura plus qu’à nous dire :

    — que les délocalisations rendues nécessaires par la mondialisation sont un bienfait pour les cons-o-matteurs

    — que de toute façon le Medef est dans son droit quand il dit que les entreprises ne sont responsables en rien du chômage

    — que la vie est inégalitaire, pourquoi la retraite ne le serait-elle pas ?

    — que rentrer au gouvernement de Pipole 1er c’est bon pour le teint

    — que Woerth est victime d’un malentendu grave

    — que la fabrication de la monnaie doit appartenir aux banques privées, nous on sait pas faire

    — que la seule issue est tel Jim Jones à Guyana le suicide collectif

    Et ça se dit socialiste...

    Je préfère choper une « mélenchonite » aigüe, je sais pas si cela se soigne... mais cela fait du bien quand même !


    • kemilein 30 octobre 2010 12:56

      tout a fait

      le PS et TOUTE sa clique sont des énarques oligarques libéraux capitaliste. Sachez qu’il réformeront la retraite au delà de la droite et nous la transformerons en carte à point capitalisé.
      (pour info la réforme de 1910 -capitalisation- a été ruinée par la guerre : une guerre et le retraites tombent a genoux.. classe non ? -la guerre économique est une réalité, ne l’oublions pas- si les USA ont du soutenir la finance c’est notamment aussi pour « sauver » 1 leur PIB/rentabilité / 2 dans une moindre mesure les fonds de pension)

      le PS ne doit plus être considéré comme appartenant à la Gauche, celle de l’histoire, celle du tiers état contre l’aristocratie.

      le PS est une institution libérale de droite avec une pensée fugitive pour le peuple, certain centristes sont plus protectionnistes qu’eux.

      voter PS c’est voter à droite ce message doit être entendu.


  • Hortus 30 octobre 2010 11:29

    J’aimerais qu’on m’éclaire sur les raisons qui poussent ces gens de droite (Valls, DSK et pleins d’autres) à occuper le terrain dans un parti dit de gauche. Ils sont intelligents, ils ont du vocabulaire, des idées... ils relèveraient sérieusement le niveau de l’UMP.

    A moins que ce soit pour çà...

    • Agor&Acri Agor&Acri 30 octobre 2010 16:29


      @ Hortus,

      la droite ou la gauche ne signifie plus rien quand on parle de l’UMP ou du PS.
      Ce n’est plus qu’un terrain de jeu politique destiné à donner l’illusion qu’on vit en démocratie, tout en excluant toute réelle dissidence, décrétée hors-jeu, et en canalisant les mécontentements vers un espoir d’alternance...fictif.

      2 boutiques, tenus par des épiciers de la politique qui en ont fait leur profession et qui, souvent, se lèguent leur fond de commerce de père en fils/fille.

      Ils se soutiennent mutuellement depuis des décennies, avec la complicité des médias, en se désignant principal ennemi l’un de l’autre, afin que les électeurs n’aillent pas chercher une 3ème voie qui les feraient exploser tous les 2.

      La 3ème voie sera pourtant notre seule chance de restaurer un minimum de démocratie contre ces vendus qui nous bernent en toute impunité.

      @ l’auteur,
      vous utilisez un mode « pince-sans-rire » qui risque d’échapper à certains lecteurs.
      Attendez-vous à des réactions à contre-sens.

      Si vous aviez précisé les accointances de manuel Valls avec la Franc-Maçonnerie et sa participation à la réunion de Bilderberg en 2008, ceci aurait permis de mieux jouer le contraste avec votre 1ère phrase :
      "Il parle franchement Manuel Valls. On ne peut pas lui en vouloir. C’est si rare. Il a déjà cette qualité là."

      Manuel Valls, l’’imposteur qui parle franchement de ce qui ne concerne pas les dessous du système. smiley


  • Ronny Ronny 30 octobre 2010 11:53


    Manuel Valls est aussi socialiste que Sarkozy est à l’écoute des Français...

    Sous couvert de vérité, cet « homme de gauche » oublie systématiquement de parler es effets pervers de la financiarisation de l’économie, des gains de productivité dont les salariés n’ont à peine vu la couleur, et de façon générale sur les retraites de toutes les contre vérités que l’on a tenter d’asséner au bon peuple, qui pour une fois ne les a pas gobé !

    Le problème c’est que DSK, l’homme du FMI, est dans la même veine et que pour le coup, les Français sont en train de se faire rouler par sa bonne mine. Ne nous leurrons pas Valls et DSK, même combat, au service d’une oligarchie qui n’est pas si éloignée de celle quj gouverne la France aujourd’hui.

    Oui aux expulsions : Sazko en Hongrie et DSK à New York ; Valls quant à lui est assigné à résidence à Evry, et surtout qu’il n’en sorte pas smiley


  • clostra 30 octobre 2010 12:10

    L’allongement de la durée des cotisations pour la retraite a déjà eu lieu. C’est donc vérité de La Palisse qui ne touche pas ces néo politiciens (les néos de la politique : toutes petites mains, grosse tête et pieds d’argile ?) pas assez subtils pour faire la différence entre le droit (imprescriptible, qui véhicule de l’optimisme) de prendre sa retraite à 60 ans et celle de l’allongement de la durée des cotisations* (sauf pour les multi mandatés, ça va de soi !).
    Un petit stage dans la fosse de l’orchestre donne une autre vue de la scène si ce n’est d’en découvrir quelques ficelles. Sans parler de la trappe et des souffleurs.

    J’adore cet article plein d’humour et de contradiction à l’image du trois pas en avant trois pas en arrière trois pas sul’côté trois pas dans le fossé (euh : faussé ?)

    C’est quand qu’on va où rendre à la ville toutes ses oeuvres d’art passées à la trappe ?

    *sauf que la productivité a été multipliée par 6 depuis les années 70 (ce qui permet de multiplier les retraites des multi mandatés, ça va de soi !). Trop fort pour un littéraire !


  • liberta 30 octobre 2010 12:12


    Comme DSK Manuel Valls est présent au Bilderberg

    lire ici : httpbinjamin.over-blog.com/article-20415951.html ://, ce qui explique pourquoi cet homme de droite infiltre le PS


    • jaja jaja 30 octobre 2010 12:19

      Peut-on parler d’infiltration lorsque ça se fait à découvert ? Un vrai parti de gauche aurait déja exclu depuis longtemps les Valls, DSK etc...


  • Ariane Walter Ariane Walter 30 octobre 2010 12:27

    @ l’auteur

    Vous n’êtes pas copain avec Cathelain par hasard ? Celui qui nous dit dans un autre article que sarkozy est le Dieu de la réforme ?
    Ne vous fatiguez pas avec Valls. Comme son nom l’indique c’est un homme à trois temps :
    1) Je m’inscris au PS.
    2) Je défends des idées de droite
    3) Je finis comme mannequin chez Monsieur de Fursac.


  • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2010 12:40

    Le DSK nouveau, le jeune premier chéri de la droite est arrivé, il s’appelle Manuel Valls !

    Au sujet de réforme des retraites :

    Le raisonnement circulaire pour tuer la retraite par répartition consiste à dire aux jeunes générations : « C’est une pyramide de Ponzi, une escroquerie à la Madoff (wikibéral) », et cette ineptie prend aujourd’hui la consistance d’un discours performatif par le fait que, se détournant peu à peu de ce système, les nouvelles générations en feront vraiment et à leurs dépens, un système déficient dont on pourra dire, quand il sera mort : « c’était une pyramide de Ponzi ».


  • elec 42 elec 42 30 octobre 2010 15:10

    la grande question est:quel parti pour sucéder à ump ?


  • LE CHAT LE CHAT 30 octobre 2010 15:22

    Manuel Valls , un type qui se croit blairiste à la française , en fait un vrai blaireau !

    il a toute sa place dans le futur gouvernement , vu que le porteur de sacs de riz est sur le départ ...


  • Yohan Yohan 30 octobre 2010 16:24

    Je me demande ce que Manuel Valls fout encore au PS.
    C’est le seul à donner une musique différente, quand les autres râbachent les phrases apprises à l’école des militants...
    Moins faux cul que ses amis. Il dit tout haut ce que les autres tentent de cacher, c’est à dire que nous sommes proches de la faillite, qu’il n’y a plus assez dans les caisses des retraites pour payer tout le monde, et que les villes de banlieue sont gangrénées par le communautarisme.
     Il finira par quitter le PS, même s’il ne le sait pas encore


    • clostra 30 octobre 2010 16:42

      Mais oui c’est vrai c’est vous qui avez raison.
      C’est l’homme qui va mais qui ne sait pas qu’il va.
      Prenez-le à droite il vous rasera le château de Versailles !


  • FrenchGreg 30 octobre 2010 17:48

    Je crois que la plupart des socialistes refusent de voir l’aspect économique des choses pour ne voir que l’aspect humain. C’est bien quand on est dans l’opposition, mais quand on est au pouvoir, on gère aussi les finances de l’état.

    Je crois que Vals est pragmatique, il pourrait faire comme Hamon ou Mélenchon, caresser les gens dans le sens du poil en les laissant croire qu’on va maintenir la retraite à 60 ans, et tous les acquis sociaux. C’est louable et mais utopique. Si les socialistes sont au pouvoir en 2012, ils se rendront bien compte que leurs promesses ne sont pas financables. 

  • tvargentine.com lerma 30 octobre 2010 18:34

    Il est bidon,opportuniste et pense que le marketing politique en utilisant les médias peu lui permettre de gagner une notoriété alors qu’il n’a aucun projet ni idées politiques même de gauche

    Il fait parti des arrivistes au sein d’un parti ,le PS,incapable de tenir un discours cohérent durant la crise financière ou sur le contenu du système des retraites en France

    http://www.tvargentine.com


  • pastori 30 octobre 2010 18:53

    à l’ump, on ne voit qu’une seule tête ! c’est pourquoi sarkosy pourrait vendre le pays, pas un n’oserait critiquer. des moutons, des zombis, des morts vivants.


    au ps, c’est le contraire ? un peu comme Agoravox : chaque homme a son libre arbitre, pas un ne dit exactement la même chose que le voisin !pas de godillots, des courants, des idées différentes. ça fait la richesse.

    des humains , en quelque sorte, vivants.

    ces avis différents forment un tout et sont rassurants. c4est la preuve que le futur Président de la république de gauche ne pourra pas faire n’importe quoi. il y aura toujours des gens qui se lèverons pour l’en empêcher, s’il venait à déconner.

    vous préférez les zombis ?

  • Danielle2 30 octobre 2010 21:01

    on accuse ségolène de vouloir le pouvoir, mais le pire c’est lui, il s’imagine qu’avec des positions comme celles-là les socialistes sont l’élire, ; il fera tout au plus 5 % ; c’est inimaginable que les gens évoluent comme ça, Valls cherche des idées pour se différencier’ des autres PS, mais il n’a rien compris, il est à côté de ses pompes - dommage au début je l’aimais bien, les primaires sont se faire d’elles-mêmes 


  • pastori 30 octobre 2010 21:07

    de toute façon le candidat du ps  à l’élection sera par choisi par tout le monde parmi les prétendants au poste et tous sont légitimes, il suffit d’être électeur.


    on ne peut pas être plus démopcrates.

    par conséquent prétendant avancera ses idées et le peuple choisira.

    la différence avec sarkosy, c’est qu’il s’est choisi lui même.

    • kemilein 31 octobre 2010 00:12

      faut

      c’est démocrate... moyennement, dans les fait ca tue la démocratie (les primaires ouvertes, pas le vote universel)

      faut

      les droitistes pourront aussi voter, et pour le candidat qu’il seront capable de battre. Bref une belle tranche de rigolade en perspective.


  • pastori 31 octobre 2010 09:16

    au contraire, j’y voit un grand espoir démocratique : 


    ce qui compte ce n’est pas l’homme mais le contenu du programme. celui qui sera élu sera forcément quelqu’un de capable. mais il ne sera pas seul comme sarkosy. s’il faiblissait ou déviait, les autres ne se gêneraient pas pour le secouer.

    les hommes ne naissent pas de droite ou de gauche mais tordus, imparfaits, faillibles. ils garderons ces défauts quelque soit leur choix politique. C’est pourquoi le pouvoir personnel est dangeureux.

    qu’il y ait au PS des courants divers avec des personnalités capables et qui ont du caractère c’est pas plus mal. on ne risquera pas d’avoir un président fou totalitaire car il n’aura pas à faire à des godillots comme à l’ump.



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