mardi 7 mai 2019 - par Françoise Beck

Mes chroniques italiennes 3

Dans cette aventure italienne, bien des apprentissages, des étonnements, des plaisirs et des déplaisirs, des rencontres, des découvertes, des déceptions, ... ont rempli et remplissent encore l'ensemble de notre vécu.

Une chose étonnante et tout autant révélatrice tient en la réaction de nombreux Italiens lorsque nous leur annonçons notre décision de rejoindre nos pénates. « Si nous le pouvions, nous ferions comme vous », disent-ils. Quand un pays met ses habitants en fuite – non pas, jusqu'à présent et heureusement, par souci du danger, mais suite à un profond malaise –, il semble utile de se poser les bonnes questions. Mais qui le fait ?

Certainement pas les responsables politiques. Or, ce sont eux qui ont pris un engagement envers la communauté. Ils trahissent cette communauté. Paradoxalement, cet ensemble de citoyens semble à la fois insatisfait et inerte. En d'autres mots, il rouspète et il subit. Mais, il ne fait rien.

Simultanément aux élections européennes (auxquelles, pour la première fois, nous ne pourrons participer à cause d'une information éhontément mal faite), de nombreuses villes italiennes organiseront aussi celles de leur maire. Quelle pitié ! Je ne vois aucune volonté de changement. On va voter pour celui qui joue du charme et du sourire, sans vraiment réfléchir au vide de son mandat précédent. Et comme le vote n'est pas obligatoire, y procèdent seulement les convaincus, le fan club des candidats. Mais comment... comment veut-on entretenir la démocratie de cette façon ?

Nous avons fréquenté des intellectuels italiens. Ils nous ont expliqué la valeur qu'ils accordent au parcours démocratique de leur pays. La péninsule fut une monarchie jusqu'au référendum du 2 juin 1946. Elle est alors devenue république. Le paysage est alors celui d'une gauche représentée par les socialistes et les communistes face à la démocratie chrétienne. Une minorité avait choisi la droite, la monarchie, le populisme. Le premier gouvernement provisoire fut conduit par le démocrate-chrétien Alcide Di Gasperi. Le roi quitta le pays. Le premier président de la République s'appelle Enrico De Nicola. La Constitution, qu'on dit une des plus belles, entre en vigueur le premier jour de janvier 1948.

Le pays est fier de ses représentants d'alors et chaque ville, de la plus grande à la plus petite, a des rues qui portent leur nom : De Gasperi, Togliatti le communiste, ... Certaines s'appeleront-elles un jour Berlusconi, Salvini, Di Maio ??

Si, comme je l'ai dit d'entrée de jeu, l'Italie n'existe pas, elle est néanmoins un beau paradoxe. On en appelle, actuellement, aux manes d'Enrico Berlinguer, le mythique secrétaire du parti communiste de 1972 à 1984. Antifasciste engagé, actif sur le plan international, il prit les indispensables distances avec le communisme soviétique. Il chercha inlassablement le respect de la morale en politique. Et, pendant que certains se désespèrent de sa disparition prématurée, d'autres, nombreux, se détournent ostensiblement de leurs responsabilités ou cherchent un retour rebutant du fascisme. A suivre...

Françoise Beck



7 réactions


  • baldis30 7 mai 2019 15:38

    bonjour,

     à propos des élus , j’échangerai volontiers plusieurs présidents de la République Française contre un seul NAPOLITANO .... En nombre les italiens n’y perdraient pas !

    Du côté présidentiel, jusqu’à présent les italiens ont eu des personnes de très haute qualité quasiment sans interruption .. certes il n’en va pas de même pour leur président du Conseil ...

    Quant à la Constitution Italienne elle possède un merveilleux article IX ( numéro peut-être à vérifier) relatif à la protection et la préservation du patrimoine : un président du Conseil le paya par un retour à Arcore à propos de la maison des gladiateurs ...

    Et l’usage de la dissolution à la fois du Sénat et de l’Assemblée ( ou de l’un des deux seulement) est une habitude pour redonner la parole au peuple... mais il faut avoir un président intelligent pour le faire ( voir ci-dessus 2ème alinéa )


    • macchia 7 mai 2019 17:05

      @baldis30
      Napolitano. 1956 Revolution hongroise, Napolitano approuve la pendaison des jeunes révolutionnaires renvoyée au moment de leur 18ème anniversaire. Beaucoup plus tard, président de la république, réussit a faire détruire sans les publier les enregistrements d’un coup de téléphone concernant les difficiles rapport du gouvernement italien avec la criminalité.


    • baldis30 8 mai 2019 11:27

      @macchia
       quel homme politique, voir par exemple Giscard d’estaing ( le pull-over) n’a pas envoyé des hommes à la mort ou approuvé des sentences ... je parle de ce que Napolitano a fait en tant que président de la République ... pouvez vous parler de ce que Mitterand fit comme ministre de l’intérieur ... et de ce que certains autres présidents de la République français firent aussi ...


    • macchia 8 mai 2019 12:53

      @baldis30
      De gustibus non est disputandum


  • sls0 sls0 7 mai 2019 16:01

    J’adore les récits anthropologiques, de l’exotisme, de l’aventure, le choc des cultures. Il faut oser passer une frontière, bravo.

    Le peuples français est un peuple d’anthropologues, il y en a 3,5 millions qui vivent à l’étranger. Eh oui, il y en a des Françoise Beck.

    Quelques vidéos montrant la différence culturelle par rapport à notre microcosme français seraient les biens venues pour enrichir l’article, deux exemples de chez moi :

    https://youtu.be/M017TUnrtkU

    https://youtu.be/YzvLXCmi-TU


  • Albert123 7 mai 2019 16:43

     « « Si nous le pouvions, nous ferions comme vous », disent-ils.  »


    uniquement dans le petit cercle refermé sur lui même des bobos gauchos progressisto-mondialistes fréquentés par Mme Beck.


     


  • berry 8 mai 2019 11:25

    Et quand un chauffeur de bus sénégalais essaie de cramer 51 enfants dans son bus, ils en pensent quoi les intellectuels italiens de gauche ?

    Ils sont contents des résultats de leur politique ?

    http://www.fdesouche.com/1178677-italie-un-senegalais-met-le-feu-a-un-bus-remplis-denfants-pour-venger-les-morts-en-mer-mediterranee

    Ils ont bien de la chance que les parents ne viennent pas leur demander des comptes.

    Et quand les femmes n’osent plus sortir dans la rue, ils en pensent quoi ?

    https://ripostelaique.com/tu-baises-a-barbes-la-journaliste-ducros-decouvre-les-charmes-de-linvasion-africaine.html

    Les vrais fascistes sont les partis de gauche qui nous imposent cette situation.


Réagir