samedi 6 avril 2013 - par Michel Koutouzis

Moralisation politique : une chimère

Plusieurs économistes, et pas des moindres, keynésiens mais aussi libéraux pure jus constatent que le capitalisme n’est plus que l’ombre de lui-même. Il est devenu pathétique s’insurge Michel Santi. Les keynésiens pointent son incapacité de penser la croissance et le prix de l’inégalité à payer - par tous - de ses dérives. Le prix Nobel Joseph Stiglitz les condamne dans sont dernier opus en soulignant que quand les valeurs universelles d’équité sont sacrifiés sur l’autel de la cupidité, le sentiment d’injustice se mue en sentiment de trahison. Certains libéraux, paradoxalement, pointent son manque d’objectifs, et, tout dernièrement et par ricochet son incapacité de planification. En effet, si les uns lorgnent vers le New Deal, les autres sont fascinés par le dynamisme et l’optimisme chinois, en oubliant un peu vite, qu’il n’existe pas dans l’Histoire un exemple de planification aussi rigoureuse du capitalisme comparable à celui de la Chine. D’autres en tirent les conséquences. Philippe Boche prône un capitalisme patient, et le libéral Daniel Pinto n’hésite pas (en prenant soin d’enrober le tout dans une critique idéologique du « déclinisme occidental ») à pointer comme maladie suprême la fascination de l’instant, ce qui est une manière élégante de parler de cupidité. Cependant il voit juste : la cupidité est un défaut humain. Par contre, la culture de l’instant (en en conséquence le manque d’anticipation, de programmation, d’objectif à long terme) est une tare structurelle non seulement de l’économie mais aussi d’une civilisation, la notre. Gagner à chaque seconde (désormais l’étalon de la finance), sacrifier le long terme au profit de l’instant, détruire pour gagner ne peut et n’a jamais été un objectif de société sauf pour les razzias, les sacs et autres faits de guerre que l’on nomme communément barbarie. Or c’est exactement à quoi on assiste, et, quelle que soit la manière dont les économistes parlent du phénomène, ils s’accordent pour la définir comme une caricature morbide : Le capitalisme occidental, explique Daniel Pinto, soumis au « court-termisme » pour penser à ses investissements et ses projets, baigne dans une utopie destructrice d’un présent perpétuel.

Dans mon ouvrage Crime trafics et réseaux, géopolitique de l’économie parallèle, j’écrivais, il y a bientôt un an (et sous le titre annonciateur Esprits criminels) : Un monde imaginaire se met ainsi en place, qui baptise marathon une course de cent mètres. Ce monde « crée » Lehmann Brothers (faux bilans, sentiment prométhéen), Madoff (culture de l’instant, extraction de soi-même des règles et des lois), Enron (corruption, prédation, sentiment d’impunité), la BCCI (proximité d’un milieu délinquant, escroquerie généralisée sur quatre continents), Fannie Mae (fuite en avant, profit immédiat d’une escroquerie « légale » prêts hypothécaires endossés en tant que produit financier), ou Siemens (corruption massive et systématique en vue de monopoliser un marché national).

Les économistes, bien ancrés dans leurs calculs et leurs analyses d’un monde formel qui part à la dérive, sont à des lieues des objectifs et de la mentalité criminelle. Celle-ci, pourtant envahit le monde de l’économie, justement à cause de la culture de l’instant, propre à l’esprit criminel comme l’avait définit le criminologue canadien Maurice Cusson dans ses travaux sur le présentisme. Si, en effet, le criminel « classique » a tendance à se considérer comme une « victime du système », contre lequel il se « révolte » par des pratiques déviantes et à s’extraire en conséquence de toute responsabilité, le « délinquant des élites », partie prenante du système, intériorise parfaitement les règles et les lois, mais, un sentiment prométhéen le persuade qu’il n’en est aucunement concerné. Souvent, il n’envisage même pas qu’il commet une faute ou même qu’il puisse en commettre. C’est ainsi que Bernard Madoff, après avoir été reconnu coupable pour escroquerie (juin 2009), a porté plainte contre la banque J.P. Morgan, pour avoir fermé les yeux « à sa propre escroquerie », considérant que celle-ci « ne pouvait pas ne pas savoir » et que donc, elle était « complice ». Dans sa plainte, il explicite : « Leur attitude était de dire : si vous faites quelque chose d’illégal nous ne voulons pas le savoir ». Le professeur Michael Levy, spécialiste des crimes à col blanc, ne dit pas autre chose quand il nous déclare « le banquier dépense énormément d’argent et d’efforts pour ne pas savoir  ». Cette quête d’ignorance du fait délictueux s’accompagne du sentiment d’appartenance à un milieu navigant loin des rivages (offshore), hors des murs protecteurs de la Cité mais aussi de ses lois. D’autant plus que le système financier propose aux heureux élus, en toute impunité, de délocaliser leur responsabilité, de défiscaliser leurs avoirs, et de leur permettre d’échapper à l’enfer qu’il a lui même créé en leur proposant l’école buissonnière citoyenne au sein des paradis fiscaux. Ainsi, se promeut une infantilisation éthique des élites, qui, pris (rarement) la main dans le sac, s’insurgent du sort de bouc émissaire que leur promet la cité à la dérive. 

Plutôt que de proposer des referendums sur la moralisation politique, nos élites infantilisées devraient apprendre à penser de manière autonome. Puis, de changer ce système économique infernal pour atteindre, enfin, l’âge adulte. 



36 réactions


  • wesson wesson 6 avril 2013 14:04
    bonjour l’auteur, 

    « Plutôt que de proposer des referendums sur la moralisation politique, nos élites infantilisées devraient apprendre à penser de manière autonome. Puis, de changer ce système économique infernal pour atteindre, enfin, l’âge adulte.  »

    Autant demander à un troupeau de lion de décider tout seul entre eux que désormais, il ne mangeront plus que du poireau-vinaigrette.



    • CAVALE 7 avril 2013 05:00

      L’éthique et les sangsues ?


    • wesson wesson 7 avril 2013 23:17

      Bonjour cavale,


      non, il s’agit d’une situation conforme à son concept. Les députés et politiques sont placés en situation d’être corrompu, alors ils finissent par l’être. Et d’ailleurs cela s’applique à tout le monde.

      Parler de « moralisation politique » dans le cadre d’une démocratie parlementaire élective tient à mon avis au mieux d’aimable chimère, au pire de la falsification intellectuelle. 

      On ne pourra arriver à semblant de moralisation soit en mettant en place une limitation et un non cumul très strict des mandats, et - ma solution préférée - en désignant une large partie de nos décideurs politiques non pas par suffrage, mais par tirage au sort. 

      En dehors de ce genre de mesure, c’est du verbiage.

    • Loup Rebel Loup Rebel 8 avril 2013 13:13

      Bonjour Wesson,

      Comme vous je défends la désignation des magistrats en charge de la République par tirage au sort.

      Mais comment parvient-on à mettre en place ce système, qui semble en faire rigoler beaucoup, malgré l’acharnement d’Étienne Chouard à en faire l’éloge ?

      La première étape est d’en finir avec la Ve République et sa constitution qui centre le pouvoir sur le chef d’État. Mettre au cœur de la constitution la souveraineté citoyenne sera l’étape suivante.

      Pour le renversement de la Ve, un vote blanc à plus de 50% invaliderait la légitimité de l’élu, mais serait-ce assez pour le convaincre de rendre au peuple le pouvoir confisqué par l’oligarchie ?


    • julius 1ER 8 avril 2013 18:24

      Harlem Désir devrait recevoir le titre « de simplet de l’année » car proposer un référendum sur le sujet de la moralisation de la vie politique, c’est vraiment une PERLE, que dis-je un collector, !!

       car qui pourrait s’opposer à une moralisation de la vie politique après toutes les affaires que l’on vient de vivre, j’ ai beau chercher je ne vois pas beaucoup de gens qui iraient contre cette idée !!!
      donc ce type est ce qu’on appelle « un benêt » si les autres membres du gouvernement sont du même tonneau, il y a du soucis à se faire, on me souffle dans l’oreillette qu’il n’est que 1er secrétaire du PS, alors on l’a échappé belle..........................

    • julius 1ER 9 avril 2013 08:20

      j’ajouterai même que en politique ou en droit proposer un sujet dont on connaît le résultat à l’avance ne s’appelle pas un référendum mais un plébiscite ........................


  • Rincevent Rincevent 6 avril 2013 15:28

    La Chine fascine beaucoup en ce moment et pas que les entreprises délocalisantes. Si elle ne cède pas au court-termisme et peut planifier (gros mot chez nous) son économie, c’est qu’il y a une grosse différence avec l’Occident : les dirigeants chinois ne sont pas soumis à une sanction électorale tous les cinq ans. La continuité (en douceur apparente) du pouvoir politique permet la continuité des objectifs économiques, entre autre. De là à nous souhaiter ce genre de dictature pour sortir de notre système fou, non quand même… 

    Objectivement, les Chinois n’ont pas eu le choix entre la peste et le choléra, ils ont eu les deux : un capitalisme galopant avec son lot de corruption et un système politique verrouillé qui gère au plus juste sa survie. Pour combien de temps encore ?


  • Lou Lou 6 avril 2013 16:29
    Partout dans le monde face aux banksters des communautés ont crée leur propre " argent " indépendant des banques et avec succès, d’ Ithaca dans l’ état de NY à Summit au Colorado. dans le Maine, en Grèce et maintenant le bitcoin, une réponse à ces voleurs de la finance et leurs laquais politiques qui sont en train de procéder au plus grand transfert de richesses jamais opéré vers les 1% avec leurs crises successives et à répétitions dont voici une liste non exhaustive juste au XXième siècle :
     
    1910 – Shanghai rubber stock market crisis
    1930s – The Great Depression – the largest and most important economic depression in the 20th century
    1973 – 1973 oil crisis – oil prices soared, causing the 1973–1974 stock market crash
    1980s – Latin American debt crisis – beginning in Mexico
    1987 – Black Monday (1987) – the largest one-day percentage decline in stock market history
    1989-91 – United States Savings & Loan crisis
    1990s – Japanese asset price bubble collapsed
    1992-93 – Black Wednesday – speculative attacks on currencies in the European Exchange Rate Mechanism
    1994-95 – 1994 economic crisis in Mexico – speculative attack and default on Mexican debt
    1997-98 – 1997 Asian Financial Crisis – devaluations and banking crises across Asia
    2007-09 – The American financial crisis of 2007–2009 helped create the global financial crisis of 2008–2009, thus creating the late 2000s recession

    désolé en anglais ....

    http://www.globalresearch.ca/avoiding-economic-collapse-complementary-currencies/5329791
     



  • Mr Dupont 6 avril 2013 16:31

    Qu’un référendum sur la moralisation de la vie politique française soit demandée par Monsieur Harlem Désir ne manque de sel

    Quand on connait le passé de ce monsieur

     Pour ceux qui l’ignoraient encore :

    « De novembre 1986 à octobre 1987, il occupe la présidence de SOS Racisme tout en étant salarié par l’« Association régionale pour la formation et l’éducation des migrants », basée à Lille en tant que « formateur permanent » et il perçoit pour cet emploi fictif, un salaire mensuel net de 8 900 francs30. Cela lui vaut d’être condamné, le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux

    Monsieur Harlem Désir aurait également bénéficié d’une amnistie de Monsieur François Mitterrand concernant une dette de 80 000 francs au Trésor public, relative à des amendes de stationnement (décision de justice du 9 mai 1992) alors qu’il était président de SOS Racisme » ( sources Wiki)

    Serait-ce du cynisme ou de l’amnésie ?

    Par contre sa crédibilité reste à caution


  • Jason Jason 6 avril 2013 18:27


    « à pointer comme maladie suprême la fascination de l’instant, ce qui est une manière élégante de parler de cupidité. » je suis d’accord avec ce que l’auteur appelle la fascination de l’instant. C’est ce qui fait tourner les centres de profits et crée une hypertrophie de création de capital.

    Il existe deux concepts fondamentaux et aux implications considérables qui touchent à l’économie : celui du temps et de l’espace. Le temps, càd. la vitesse des transactions et de l’information qui accompagnent les décisions, ce qui accroit sans fin le volume de capital hors de l’économie réelle. Et l’espace, que le capital ne connaît pas, opposé à la sédentarité (peu variable , il est vrai) du travail et de l’espace productif hors services. Ajoutons à cela l’espace administratif des pays et leurs territoires.

    En ce qui concerne le temps, le temps des gouvernements, des régulations et des innombrables discussions qui les accompagnent, ce temps, ou tempo ou rhytme n’est pas du tout le même pour le capital aujourd’hui que pour les administrations chargées de l’orienter.

    Si personne ne s’attache à ces deux concepts dans les cas présents, rien ne changera, sinon avec des usines à gaz de plus en plus pesantes et lacunaires. On cherchera sans fin une sorte de quadrature du cercle propice aux trouvailles des gourous de tous poils.

    On fait fausse route en brandissant les arguments moraux alors qu’il s’agit de techniques et de grandeurs parfaitement mesurables. La morale est toujours un bon argument pour dissimuler dans des discours spécieux des phénomènes souvent très simples et fondamentaux. Le capital est amoral, par définition. Autant demander à une pierre de pleurer.

    Plutôt que de morale il faudrait parler de la notion de motivation, de l’intérêt à agir, et aussi des hochets (honneurs, décorations, citations, parades) qui sont les parures de la vanité. Vanité, ressort de la société hiérarchisée.

    Votre analyse est intéressante mais pointe vers un sentiment (la morale) qui est étranger à l’économie d’aujourd’hui. D’où la multitude des recettes proposées.

    Finissons sur un jeu de mots (maux). La croissance ne doit pas seulement se trouver dans les chiffres, mais dans la tête des dirigeants. Il serait temp qu’ils grandissent.


  • Ricquet Ricquet 6 avril 2013 18:51

    «  quand les valeurs universelles d’équité sont sacrifiés sur l’autel de la cupidité, le sentiment d’injustice se mue en sentiment de trahison. »


    Faut-il encore avoir assez de recule pour faire émerger ce « sentiment d’injustice » en esprit de dissidence.
    Tout est fait, dans l’instruction, la propagande, les repères sociétaux pour dissoudre l’intelligence dans la connivence à l’institution normative via l’abrutissement médiatique. (voir scolastique)
    (Servant de vecteur à la bien-pensance : le pathétique mercantile.)

    Faire le constat du pathétique des repères est un processus qui demande du temps et de l’énergie. Le citoyen Lambda ne préfère t-il pas le confort du train-train à l’inconfort des chimères ?
    Ceux qui s’affranchissent des fadaises sont révoltés, mais ils sont minorités.
    Quand bien même la désespérance fait des émules, le système, au lieu de coaliser les dissensions à l’image (historique) du CNR, se débrouille pour les dissocier en 2 camps qui ne veulent pas s’entendre. (FN et FdeG...)
    (Diviser pour régner)
    Conclusion : Plouf plouf et Balle au centre...

    Merci pour ton article : « Moralisation politique : une chimère »
    (je le crains...)


  • CAVALE 6 avril 2013 19:14

    Le capitalisme est inqualifiable...il est totalement quantifiable... !


  • gaijin gaijin 6 avril 2013 21:08

    " nos élites infantilisées devraient apprendre à penser de manière autonome. Puis, de changer ce système économique infernal pour atteindre, enfin, l’âge adulte. "

    mais en quoi voulez vous que ça les concerne ?
    ils sont au sommet de l’échelle alimentaire !!!
    ils ont le pouvoir
    donc ils ont raison .....

    le capitalisme qu’on le veuille ou pas ça se résume a ça :
    c’est la loi du plus fort transférée de la massue au porte feuille

     


  • BA 6 avril 2013 21:50

    L’affaire Cahuzac peut faire exploser la Vème République.

     

    La vidéo dure 6 minutes 35 : il faut bien écouter tout ce que dit Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Mediapart :

     

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N90sLEiOkfA

     


  • baldis30 6 avril 2013 22:18

    me trouvant dans une ville italienne non loin de la frontière française, j’engageais une discussion avec un voisin de table. nous convîmes que nos situations respectives économiques et politiques étaient bien semblables en raison de deux abandons majeurs de l’intelligence :
    - la recherche
    - la culture

    ça côute cher... l’une et l’autre ... il est évident nqu’il est infiniment plus facile de manipuler des gens aculturés via la TV , et des entreprises ou sociétés en leur disant qu’on a rien à leur offrir .

    L’article parle de culture de l’instant, l’assemblage des mots est nun non-sens, car la culture est quelque chose de permanent qui doit évoluer vers le toujours plus de connaissances.

    De plus le désir de savoir est toujours consécutif au désir de connaissance : pour bien préciser le propos : on doit avoir connaissance que l’on ne peut pas dépasser la vitesse de la lumière mais onn n’est pas obligé de savoir le démontrer.






  • Dany romantique 6 avril 2013 22:21

    Le capitalisme a été dépeint par Karl Marx et il n’y a rien a y changer. Tout reste vrai. La moralisation du capitalisme veut dire des gros mais pas trop gros, des maigres mais pas trop maigres. La morale existe comme une notion philosophique indispensable pour harmoniser le vivre ensemble et construire les Lois. Cependant elle n’est pas déterminée comme facteur implicite dans l’économie libérale. Au contraire. L’idée de partage n’est pas dans la racine de l’économie. C’est la recherche de la performance individuelle qui est exaltée malheureusement.

    Lorsque Marx et Engels parlaient de dictature du prolétariat ils avaient raison.
    Le problème consubstantiel étant que l’homme est un prédateur jouissif défini par Adam Smith et que cette réalité est endémique. 
    D’où l’échec traumatisant des démocraties populaires du XXe siècle. Les hommes au pouvoir deviennent tyranniques et cupides. Ils reforment des élites au dessus du Peuple.
    Cette affaire d’économie juste, égalitaire et du partage est une utopie, mais... Cependant, comme la démocratie, on cherchera toujours à y parvenir comme le mythe de Sisyphe.
    Et nous n’avons pas le choix que d’essayer et de réessayer encore. C’est comme chercher le sens à sa vie. 

  • Antoine Diederick 6 avril 2013 22:46

    en effet autant pisser dans un trombone comme dans le drame élisabéthain , car il se fait que le désir est plus fort que la réalité, Monsieur Désir, ce qui somme l’individu à mettre de l’ordre dans ses désirs smiley

    cela veut dire à quel point ce motif ; la moralisation de la vie publique est de la nature de l’hypocrisie est récurrent dans l’histoire humaine et politique....capter la morale à son profit est hautement politique, car la morale à qui appartient-elle ?


  • Antoine Diederick 6 avril 2013 23:26

    a propos de la morale, voici une vidéo que j’ai découverte il y a peu et que je trouve formidable, tant par la qualité du propos plein de vie et d’humour QUE par la qualité de l’intervenant....c’est ICI


  • soi même 7 avril 2013 01:48

    Pourtant, il y a un qui lance un appel,

    Un référendum sur la moralisation de la vie politique en France ? Benji 6 avril 2013 Politique

    Un peu d’humour ! Commençons avec Harlem Désir qui parle d’assainir la politique, lui qui a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux, devrait montrer l’exemple ! Il nous parle également d’une « bataille » attend les socialistes lors des municipales de 2014, avant laquelle ils devront « garder la confiance des citoyens », tout un roman aussi hilarant que « la cantatrice chauve » de Ionesco ! Quand on voit la côte de popularité de Hollande (28% et ce n’est qu’un début), l’efficacité du gouvernement actuel face à la crise ou encore la liste des politiques condamnés dans le passé, on se dit qu’au niveau confiance, le PS est très très mal barré…



  • julius 1ER 7 avril 2013 08:36

    x. Ainsi, se promeut une infantilisation éthique des élites, qui, pris (rarement) la main dans le sac, s’insurgent du sort de bouc émissaire que leur promet la cité à la dérive. 

    Plutôt que de proposer des referendums sur la moralisation politique, nos élites infantilisées devraient apprendre à penser de manière autonome. Puis, de changer ce système économique infernal pour atteindre, enfin, l’âge adulte

    çà c’est vraiment du très bon Koutousis !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    «  »infantilisation éthique des élites «  » l’expression est appelée à perdurer.


  • yoananda 7 avril 2013 16:31

    Il y a plus d’un siècle avec Walras la « science » économique s’est engagée dans une impasse. L’école néoclassique de Samuelson, ni même ensuite le monétarisme de Freidman ne permettent ni de décrire, ni de prévoir l’économie correctement.
    Les politiques n’y sont pour rien, nous n’avons simplement pas créé la science adéquate pour y parvenir. Voila la véritable source de la crise actuelle et des dérives associées.
    Il faut refonder l’économie, mais même au delà, refonder notre manière de la penser.
    http://yoananda.wordpress.com/2012/12/30/logique-systemique-et-crise/

    heureusement de brillant systémiciens / cybernéticiens se sont attelés à la tâche, et tandis que le capitalisme libéral américain va bientôt mourir (le dollar est de moins en moins monnaie d’échange international a cause des QE) une autre approche va pouvoir naître, une vrai science.

    Parce qu’il faut bien se l’avouer, la science économique actuelle est du bricolage, même si c’est enrobé dans des mathématiques complexe, même un enfant peut comprendre que les axiomes de base n’ont rien à voir avec la réalité et que c’est une science fantoche.

    Voila le vrai problème. Une fois que nous auront une vrai science économique pour gérer la création et la répartition de richesse, nous n’auront probablement plus besoin de nous battre les uns contre les autres ...
    Ce ne sont au final que des affrontements d’ignorances.

    Je vous invites à lire « The Origin of Wealth » de Eric Beinhocker. Fascinant livre qui ouvre des perspectives véritablement révolutionnaires.


  • gesalz 7 avril 2013 17:55

    Bonjour,

    Bon écrire que « le capitalisme n’est plus que l’ombre de lui-même » est une contre-vérité. Croyez-vous que les « maîtres du monde » et le groupe Bilderberg et David Rockfeller et Carlos Slim etc. soient affectés par les événements actuels ? Ce sont eux qui provoquent les remous dont nous pâtissons. Le capitalisme est plus fort que jamais.
    Bien cordialement.

  • Attilax Attilax 7 avril 2013 18:46

    Article superflu : tout est dit dans le titre.

    « Le pire des maux, c’est de mettre au pouvoir ceux qui en voulaient. »
    Platon


  • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 7 avril 2013 21:20

    Quand un « gueux » braque une banque et s’enfuit avec un butin de 100 € (il n’y a plus de monnaie dans les banques - juste des « écritures électroniques ») il est impitoyablement pourchassé et embastillé pendant des dizaines d’années.

    Quand les banques braquent le peuple on en entend JAMAIS PARLER...
    Exemple : Le scandale LIBOR/EURIBOR qui a permis aux banques de nous braquer de plus de 8 000 MILLIARDS d’ €, c’est un non-événement, silence radio : Normal, les banques ont racheté - directement ou indirectement - TOUS les merdias.

    Quand ce cher Hollande fustigeait la finance internationale AVANT son élection, c’était une « promesse électorale » qui n’engageait que les couillons qui croyaient ce que racontait le PS (Probité S’abstenir)...

    Maintenant il lèche la merde collée sur les pompes des financiers avec le sourire... Normal, ce sont eux qui refilent de l’argent de poche au PS en douce...
    La loi de Bitur-Camember en pleine action. Ces chers politicards, pour récupérer quelques milliers d’€ supplémentaires à titre personnel nous font payer des MILLIARDS D’EUROS.

    La meilleure preuve de la trahison de TOUS les politicards est bien l’ANI.

    Pourtant, chers électeurs du PS, on vous avait bel et bien prévenus :
    http://www.fakirpresse.info/Le-plan-de-bataille-des-marches,359.html

    C’est étrange, je me crois retourné en 2008... Personne, mais personne à l’époque n’avait voté Sarkozy... A croire qu’il était « tombé du Ciel ».

    Maintenant, c’est pareil pour Hollande.

    De Gaulle avait raison quand il disait « Les Français sont des veaux »...
    J’étais (très) jeune à l’époque, et je n’appréciais pas trop son conservatisme à bon-papa.
     
    Avec du recul, je me rends compte qu’il pensait SURTOUT à protéger la France et les Français contre tous ces charognards.

    Quand on voit aujourd’hui comment ses « héritiers » se servent de son image pour véhiculer des idées totalement à l’opposé de sa pensée, il doit y avoir des tremblements de terre du côté de Colombey... Le « vieux » doit se retourner furieusement dans sa tombe.

    Quand au second « Parti de pouvoir », il a depuis longtemps passé au broyeur les idéaux de Jaurès et des fondateurs du socialisme.

    La seule solution serait d’INTERDIRE PUREMENT ET SIMPLEMENT LES PARTIS POLITIQUES.
    Ils sont la source même de la corruption, et l’entretiennent grâce à leur structure autoritaire qui bannit toute possibilité de liberté de pensée et d’expression.
    Le député d’un parti, même s’il est farouchement opposé à une loi, est OBLIGÉ de la valider sous peine d’EXCLUSION IMMÉDIATE, donc de perte de TOUS SES PRIVILÈGES.
    Et comme aucun d’eux n’est blanc comme neige, il peut AUSSI se retrouver vite fait devant un juge qui aura obtenu des « informations anonymes » concernant certains de ses actes...
    Comme ça, d’une pierre deux coups : On se débarrasse d’une « brebis galeuse » et on redore le blason de « caste » en jetant l’impudent en pâture à la vindicte populaire...

    Et que tout « représentant du peuple » (je ne mentionne volontairement pas le terme « élu » car le système électoral porte en lui les germes qui pourrissent le fruit) doive rendre des comptes devant ceux qu’il représente (le délit de TRAHISON CONTRE LE PEUPLE que je défends depuis longtemps).

    Toute personne « représentée » (électeur ou autre) devrait avoir le droit de porter plainte contre son « représentant » afin qu’il soit traîné devant les tribunaux, avec des peines si sévères que ça ferait passer aux-dits représentants toute vélléité de trahison ou d’acte allant à l’encontre du peuple.

    Mais il ne faut pas rêver, il existe encore tellement de moutons de Panurge qu’ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles et continuer à nous embobiner et trahir en toute impunité.

    C’est beau la République (qui n’est PAS UNE DÉMOCRATIE, JE VOUS LE RAPPELLE).

    La seule évolution que je vois vis à vis de « l’ancien régime », c’est que les serfs n’avaient pas le droit de voter pour celui qui allait les mettre en esclavage.

    Nous avons aujourd’hui ce privilège (voter) mais pour ce qui est du servage, il n’a toujours pas été aboli.

    Et si d’aventure une « Révolution Spontanée » façon « Printemps Arabe » voyait le jour, soyez certain qu’elle sera fomentée en coulisses par une nouvelle « élite » qui mettra en place un « Système Démocratique » qui lui permettra de prendre la place de « l’élite » actuelle... Et le cycle corruption / spoliation continuera de plus belle.

    Une révolution de Palais quoi.

    La seule VRAIE RÉVOLUTION serait l’avènement du tirage au sort... avec des « abrutis » comme les nomment nos « élites » à la tête de l’état.

    Abrutis, certes, mais sûrement bien moins nuisibles que la caste actuelle.

    Mais ne rêvons pas, ce n’est pas pour demain et les financiers internationaux, les évadés fiscaux, les Friedmaniens ont encore de beaux jours devant eux.


  • 65beve 65beve 7 avril 2013 21:28

    Bonsoir et merci l’auteur pour ce constat.


    Il ne s’agit pas de moraliser la vie politique car l’homme est un homme et sera toujours un homme avec sa cupidité (quand je dis « homme » je comprends aussi les femmes).
    Laissons la morale aux donneurs de leçons puis aux donneurs de leçons de donneurs de leçons.
    Ce qu’il faut, c’est s’en tenir à la loi, rien qu’à la loi.
    Par contre, le petit contribuable qui fraude le fisc (faux frais réels, cigarettes ou alcool acheté en Andorre) et qui se fait attraper doit s’acquitter d’une amende. Plus le délit est grand et plus la sanction doit être élevée.
    J’ignore ce que prévoit la loi pour Cahuzac mais si c’est trop faible, il faut changer la loi.
    Ce que je trouve malheureux, c’est que Médiapart a dû se transformer en inspecteur des finances.
    Donnons des moyens aux douaniers et aux impôts pour traquer les fraudeurs, attrapons-les et faisons-les casquer qu’ils soient politiciens ou simple milliardaires. ça sera un très bon début dans la lutte annoncée et perdue contre les paradis fiscaux.

    cdlt

  • Hervé Hum Hervé Hum 8 avril 2013 11:08

    Cher Auteur, la société conditionne les gens à croire que le « vivre ici et maintenant » c’est vivre dans l’urgence de tout.

    Alors que vivre ici et maintenant c’est exactement le contraire, c’est se donner le temps de vivre et non de s’en priver !


  • BA 8 avril 2013 11:33
    Chez Reyl, « des dizaines de personnalités françaises… »

    L’établissement suisse de Cahuzac, Reyl & Cie, a procédé au transfert à Singapour, fin 2009, de plusieurs dizaines d’autres comptes secrets de personnalités françaises de la politique, du sport et du showbiz.

    L’homme qui parle ne veut être ni « cité » ni « identifié ». Banquier en Suisse, sa discrétion est l’assurance de sa tranquillité. Mais ce qu’il sait donne le tournis alors que vient d’éclater la bombe Cahuzac.

    "La banque Reyl, à l’automne 2009, juste avant la date du 1er janvier 2010, à laquelle la Suisse allait devoir appliquer des conventions d’entraide judiciaire internationale avec la France, s’est livrée à de vastes transferts de comptes, entre autres, vers Singapour, assure-t-il. Tout le monde en interne a été mobilisé pour cette opération concernant tous les comptes non déclarés. Parmi eux, il y avait le compte de Jérôme Cahuzac, mais aussi plusieurs dizaines d’autres français. Des personnalités de la politique, du sport et du show-biz. Je connais certains noms… Certains vous surprendraient."

    Fondée par Dominique Reyl, le demi-frère d’Hervé Dreyfus, le gestionnaire de fortune de Cahuzac, Reyl & Cie gère, depuis 1973, de discrètes fortunes qui cherchent à se défiscaliser. En sept ans, depuis 2006, ses fonds sous gestion ont explosé, passant à 6 milliards d’euros.


    Accusé par Mediapart d’être la deuxième voix de la cassette Gonelle, Hervé Dreyfus, depuis décembre dernier, se mure dans le silence. Jérôme Cahuzac avait jusque-là juré à ses proches qu’il ne le connaissait pas, "sauf pour une consultation sur son cuir chevelu". C’était donc faux. Il l’avait rencontré par son frère, Antoine Cahuzac, longtemps en poste à HSBC.


    Gestionnaire de portefeuilles chez Raymond James Asset Management à Paris, Hervé Dreyfus dirigeait ses clients fortunés chez Reyl & Cie et son demi-frère en Suisse lorsqu’ils souhaitaient défiscaliser leurs avoirs. "Cahuzac nous avait juré que Dreyfus, selon lui, était proche de Sarkozy et gérait même les fonds d’un de ses lieutenants", confie un des anciens collaborateurs de l’ex-ministre du Budget.

    Interrogé samedi par le JDD, le lieutenant en question de l’ancien président de la République « dément de façon catégorique »… Reste qu’il reconnaît au passage qu’"Hervé Dreyfus, via sa femme, dont il est aujourd’hui divorcé, a été très proche de Cécilia Attias". Une information confirmée à Genève : "Hervé Dreyfus, qui n’est pas ni un bavard ni un vantard, ne s’est jamais caché d’être un intime deNicolas Sarkozy et de sa première épouse", indique un banquier.


    Rien ne dit qu’une proximité amicale entraîne des placements financiers offshore, mais dans ce milieu où le relationnel compte beaucoup, il y a fort à parier que le carnet d’adresses d’Hervé Dreyfus recoupe en partie celui de l’ancien couple présidentiel. 

    Une autre personnalité de l’UMP, l’ancien sénateur Paul Dubrule, président du conseil de surveillance du groupe Accor et retiré en Suisse depuis 2006, a également eu des comptes dans l’établissement.


    "À ce stade, le juge Van Ruymbeke n’est pas saisi d’une enquête sur Reyl & Cie, mais sur M. Cahuzac. S’il devait découvrir d’autres placements suspects français, il avisera", indique une source judiciaire. "Lors de la perquisition chez Reyl du 22 mars dernier, rien d’autre que les documents liés à M. Cahuzac n’a été saisi", précise-t-on au parquet de Genève.

    Comme une centrale nucléaire ayant perdu son dôme de protection, la lessiveuse Reyl & Cie promet un nuage radioactif pour "plusieurs dizaines" de fortunes françaises.

    http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Chez-Reyl-des-dizaines-de-personnalites-francaises-600615


  • Hermes Hermes 8 avril 2013 13:14

    Moraliser la politique, rendre vertueuse la finance, c’est comme demander à un bordel de fonctionner chastement ! smiley


  • gesalz 8 avril 2013 18:48

    Excellente citation de Tacite ! Cela m’a rajeuni !


Réagir