mardi 15 décembre 2009 - par Frederic Michon

Morano n’est pas à une idiotie près

Alors que le débat sur l’identité nationale alimente les journaux de tous bords, les politiques font en règle générale attention à ne pas déraper... Tous ? Non un résiste encore et met les pieds dans le plat : Nadine Morano ! Faisant ainsi glisser le débat sur l’identité nationale au niveau d’un racisme anti-musulman de base.

Alors que l’Europe scandinave grelotte, L’Europe méditerranéenne sait se tenir chaud : En Italie, Berlusconi visite un hôpital malgré lui et en France le fameux débat sur l’identité nationale fait monter la température.
 
Ce débat initié par le plus à droite des ministres de l’ouverture (quand il s’agit d’aller à la soupe, il y a du monde !) a très vite tourné au débat "l’islam est-il soluble dans la pensée de droite française ?". Débat qui n’a aucun sens au vu de l’extrême cosmopolitisme des pays européens. Faut-il avoir la photo du président et un drapeau du pays chez soi pour se sentir français ?
 
Personnellement, plus j’entends les dérives autour de ce débat, moins je me sens français... Et ne serait-ce pas là, finalement, le paradoxe d’être français : aimer le pays au terme culturel et géographique, mais se plaindre sans cesse des élus de la république qui font se retourner les gens les uns contre les autres.
 
Au milieu de tout ça, voilà la plus inconsistante de la république qui se mêle de ça aussi. Après avoir crié sur tous les toits que les jeux vidéos étaient violents (magnifique photo d’elle en interview avec en arrière plan ses jeunes enfants jouant à GTA IV, jeux vidéo interdit aux moins de 18 ans). Elle enfourche un nouveau cheval de bataille (on peut plaindre la monture), Nadine Morano, madame sans gêne et sans cervelle déclare : "Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers". Propos repris sur le site internet du journal Le Monde, le 15 12 2009. Edifiant ! Consternant ! Lamentable !
 
Le débat de l’identité nationale ne concerne donc que les musulmans opposés aux bons français, bien blancs, catholiques, buvant de l’alcool et mangeant du porc !
Alors, si on parcourt l’article du Monde où se trouve cette déclaration, on voit que 14% des français trouvent ce débat nécessaire... Et voilà la raison de ce débat, siphonner encore un peu les voix de ces bons français, trouvant qu’un auvergnat ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose problème.
 
Donc reprenons le cours de la pensée stupido-Moranesque : un français aime son pays et s’il est musulman il ne parle pas verlan, ne met pas sa casquette à l’envers et il a un travail... Un chômeur musulman n’est pas un bon français, par contre, quid du catholique français qui est chômeur et a sa casquette à l’envers ? Visiblement pas de soucis. Que dire des français qui comme moi ont dû s’expatrier pour trouver un emploi ? Est-ce aussi ça l’identité française ? Choisir entre être chômeur en France ou avoir un boulot à l’étranger ?
 
Vivant à l’étranger depuis plus de 2 ans, et pouvant être considéré comme français au sens Moranesque du terme (ancêtres français, catholique et blanc comme un linge), je suis ravi de voir que ce débat démontre chaque jour à l’Europe le racisme islamophobe régnant dans certains pays... De là à ce que les kebabs soient bientôt interdits en France...
 


104 réactions


  • jeandu03 16 décembre 2009 10:29

    Pourquoi suis-je français ?

    Je suis français parce que je suis de nationalité française. Que ma nationalité soit d’origine ou acquise, peu importe, pourvu que je me reconnaisse fils d’une nation, c’est-à-dire d’un ensemble d’humains unis par une communauté de territoire, de langue, de traditions et d’aspirations. Le territoire, c’est ma maison ; la langue en est la clé ; les traditions en sont les fondations ; les aspirations sont les portes et les fenêtres. Le tout, c’est mon présent. C’est ce présent localisable, parlant, historique et prospectif que j’incarne quand je me déclare français. Mon identité est donc plus que ma carte d’identité : c’est un vouloir être qui m’oblige à réagir contre ceux qui ne veulent pas de la France alors même qu’ils y vivent ou qu’ils en vivent. Mon identité est une action !
    L’Histoire qui me porte est aussi l’Histoire que je porte dans un sentiment permanent d’autodéfense. Mon identité est un silence intérieur capable de colères. L’actuel débat sur l’identité nationale corrobore cette évidence. La France gronde en moi comme en chaque Français qui aspire à rester français, car l’actuelle identité de la France est en train de changer l’identité des Français ! Les Français en ont assez, en effet, de vivre au quotidien l’altération de leur être.

    Etre français, c’est donc être hostile à ceux qui sont hostiles aux lois françaises, à commencer par celles qui sont perçues comme lois du pays d’accueil. Je suis français parce que je dénonce la « nouvelle France » !

    Je suis français parce que je suis révolté d’entendre, sur mon sol, des manifestants hurler des slogans antisémites ou soutenir les terroristes du Proche-Orient. Je suis français parce que je ne supporte pas que des drapeaux étrangers ou des banderoles francophobes soient brandis agressivement lors de rencontres sportives ou dans des manifestations de rue.

    Je suis français parce que je ne tolère plus les personnes qui, sous le couvert de nos lois, font le lit de leur culture en défaisant celui de la République. Je suis français parce que je ne veux plus de ces prêcheurs qui, au nom d’une religion, tiennent des discours anti-occidentaux. Je suis français parce que je n’apprécie pas du tout qu’il y ait dans nos banlieues des hommes et des femmes pour voir en Ben Laden un saint ou un héros.

    Je suis français parce que je n’ai plus la sollicitude que j’avais naguère pour les « sans-papiers » et autres hors-la-loi qui squattent nos églises et méprisent nos droits en exigeant des droits différentiels.

    Je suis français parce que je n’accepte plus que des élèves ordonnent qu’on réécrive les cours d’Histoire au seul motif que l’enseignant leur présenterait une vision exclusivement judéo-chrétienne du monde.

    Je suis français parce que je ne comprends plus que des étudiants musulmans récusent la mixité, les enseignantes, les enseignants non musulmans, la pensée déiste, encyclopédiste, athée, les Lumières, les cours de littérature, de philosophie, de physique, de biologie, de sport, en un mot tout ce qui gêne leurs convictions célestes.

     Je suis français parce que je suis excédé de ne plus pouvoir mettre, à Noël, une crèche dans une vitrine ou un sapin dans une école sans déclencher une commission d’enquête.
    *Le Français que je suis enrage d’apprendre qu’un train peut être un lieu de tabassage ou de viol, voire un moyen de transport quasi gratuit pour ces anonymes qui tabassent et qui violent, et dont l’identité, systématiquement tue, se révèle pourtant par ce silence même ! Le Français que je suis serre les poings lorsqu’il entend Dominique Baudis avouer personnellement « ne plus pouvoir sortir dans certains quartiers sans se faire traiter de « sale Français » (FR3 Toulouse, 1999) !

    *Le Français que je suis souffre de savoir qu’en 2002, François Bayrou – qui s’était rendu à Strasbourg dans le cadre de la campagne présidentielle – a vu les vitres de la mairie où il se trouvait brisées par des pierres, comme s’il était le Mal, et qu’en 2005, Nicolas Sarkozy, visitant une cité « difficile » d’Argenteuil, a été caillassé de la même façon comme s’il était le Diable ! Le Français que je suis n’est pas près d’oublier l’image incroyable du visage de Jacques Chirac couverts de crachats de « jeunes » lors d’une visite à Mantes-la-Jolie, le 4 mars 2002, ni la Marseillaise sifflée en 2001, 2007 et 2008 au stade de France !
    Je suis français lorsque je m’insurge contre la tiers-mondisation de nos cités, d’où les autochtones sont chassés au prorata de l’arrivée des étrangers, conformément à une politique immigrationniste suicidaire qui aligne progressivement notre pays sur le Kosovo – devenu musulman à 90% en moins de 50 ans !

    Je suis français lorsque je vomis le racisme anti-blancs, comme tout autre forme de racisme, et par conséquent, lorsque je tempête contre la discrimination positive » – en laquelle j’aperçois l’avancée du « racisme positif » sitôt qu’elle se fonde sur la couleur, et du « politiquement correct » dans ce qu’il peut avoir d’imbécile et de pleutre !

    Je suis français lorsque je fulmine contre les lois françaises appliquées du bout des lèvres dans les « cités » et les « banlieues ». Je suis français en refusant de baisser les yeux quand je croise les occupants de zones hypocritement qualifiées de « non droit ». Je suis français lorsque je n’entends plus être une victime « ethnique » de la violence ordinaire, que ce soit pour une aile froissée, une priorité refusée, une cigarette que je n’ai pas la chance d’avoir sur moi, un sandwich au jambon jugé « insultant », un geste ou un mot interprété de travers, ou le simple fait d’être là.
    Je suis français quand j’anticipe les violences qui n’auraient pas manquer d’éclater dans tout l’Hexagone au soir du 18 novembre 2009 si la victoire frauduleuse de l’équipe de France de football avait été obtenue non contre l’Irlande mais contre l’Algérie. Je suis français quand je constate, scandalisé, que les fêtes du Nouvel An célèbrent le renouvellement flambant neuf du parc automobile !

    Je suis français quand j’exige que soient sévèrement punis ceux qui téléphonent aux pompiers et aux médecins pour les faire tomber dans d’immondes traquenards. Je suis français quand s’agitent en ma mémoire les voyous qui saccagent nos lieux de vie parce qu’un des leurs s’est tué accidentellement au volant d’un véhicule volé, et qui, profitant de ce drame, jettent par la fenêtre de leur immeuble frigidaires, machines à laver, téléviseurs et autres objets « anodins », défoncent les devantures de locaux et de magasins à la voiture bélier, attaquent les commissariats au lance-roquette, accueillent les forces de l’ordre à coups de pierres, de boules de pétanque, de cocktails Molotov, de revolver ou de fusil, incendient tout ce qui peut brûler, trafiquent la poudre, les véhicules et les armes... quand ils ne s’engagent pas dans des cellules terroristes pour semer sur notre sol ou ailleurs la dévastation et la mort !

    Je suis français quand des rappeurs veulent « niquer la France », quand Houria Bouteldja traite mes compatriotes de « souchiens », quand je dénonce l’islamisation de mon pays comme des pays européens, quand je plaide pour une Europe laïque et féministe, quand j’admire Malek Boutih, Malika Sorel, Hamid Zanaz, Kébir Jbil, Pascal Hilout, Sihem Habchi, Abdennour Bidar... tous issus de l’immigration et tous honneur de la France par leur engagement authentique en faveur des valeurs républicaines.

    Je suis Français quand je soutiens les Droits de l’Homme, quand j’en appelle à l’universel par la femme – qui est l’Homme – et par l’Homme, qui ne vaut que par l’universel.
    Je suis français plus que jamais quand, au nom de cet universel, je pense aux Français qui ont donné leur vie non seulement pour que je n’aie pas à donner la mienne, mais encore pour que je puisse vivre les valeurs qui les ont tenus debout quand tout s’écroulait autour d’eux. Ces valeurs ne doivent pas être noyées dans je ne sais quelle honte nationale : c’est par elles et pour elles que je suis ce que je suis.

     

    Je suis français par résistance !


    • Nobody knows me Nobody knows me 17 décembre 2009 10:38

      J’ai failli chialer à « Droits de l’Homme ».
      Pas très cohérent d’ailleurs, vu qu’on assiste l’armée US dans sa chasse aux talibans qui sont envoyés dans des centres « spéciaux » non aérés où ils boivent de l’eau par les trous de nez et où ils ont la liberté... de rester debout sans dormir pendant 72h. Sympa comme thalassothérapie. Blanco devrait en prendre de la graine pour Andaye.
      On renvoie également des réfugiés afghans dans leur pays en guerre (contre nous entre autre au fait).
      Ça c’est du droit de l’Homme... Continuez de lutter surtout.

      Beau pavé très éloquent, les répétitions, tout ça, vraiment, vachement sympa.... Y a tout : les terroristes palestiniens, les anti-français, l’amalgame raté sur Houria Bouteldjia, qui reprend une expression des mouvements identitaires qui se revendiquent « de souche ». Vous auriez au moins pu trafiquer l’expression et décomposer en « sous-chiens » pour tirer un peu plus de larmes.
      On lit aussi le fameux racisme anti-blanc qui dure depuis des siècles, on le sait, nous le français blancs, on a toujours été des persécutés de tous temps, surtout dans notre pays : on pleure encore et toujours les dizaines de français qui se sont fait ratonner pendant et après la guerre d’Algérie, la vague de meurtres des années 70 à Marseille.
      Sinon, à part tous ces poncifs recopiés dans le manuel du patriote natio aigri, concernant les propos absurdes de Nadine Morano, vous avez qq chose à dire ?

      Cdlmt


  • Ecométa Ecométa 16 décembre 2009 10:53

    Au lieu de poser la question : « qu’est-ce qu’être Français ? » ; ne conviendrait-il pas, d’abord, de se poser la question, de nous poser la question : qu’est-ce que la France ? Qu’est-elle en train de devenir ?

    Peut-être n’est-ce pas correcte auprès de certains franchouillards : que c’est interdit de poser la question de l’identité de la France avant celle d’être Français !


    Voyant ce que devient la France, de moins en moins de Français sont fiers d’être Français ; j’en suis et je le déplore, pourtant je suis de « pure souche » comme le disent certains que j’exècre.

    Etre Français, c’est s’investir en France ! Quelque part, toute personne qui travaille en France, ou tente d’y travailler, y vit officiellement, et qui est désireuse d’y rester, sinon officiellement, au moins dans l’esprit, est Française !

    La France est une terre d’accueil et toute personne dans ce cas, résidant et travaillant, ou tentant de travailler, sur le territoire français, devrait se voir proposer de prendre la nationalité française si elle le désire et non se la voir refuser !


  • Ecométa Ecométa 16 décembre 2009 12:37

    Au lieu de poser la question : « qu’est-ce qu’être Français ? » ; ne conviendrait-il pas, d’abord, de se poser la question, de nous poser la question : qu’est-ce que la France ? Qu’est-elle en train de devenir ?

    Peut-être n’est-ce pas correcte auprès de certains franchouillards : que c’est interdit de poser la question de l’identité de la France avant celle d’être Français !


    Voyant ce que devient la France, de moins en moins de Français sont fiers d’être Français ; j’en suis et je le déplore, pourtant je suis de « pure souche » comme le disent certains que j’exècre.

    Etre Français, c’est s’investir en France ! Quelque part, toute personne qui travaille en France, ou tente d’y travailler, y vit officiellement, et qui est désireuse d’y rester, sinon officiellement, au moins dans l’esprit, est Française !

    La France est une terre d’accueil et toute personne dans ce cas, résidant et travaillant, ou tentant de travailler, sur le territoire français, devrait se voir proposer de prendre la nationalité française si elle le désire et non se la voir refuser !


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