mardi 27 octobre 2009 - par
Nation : les grands tabous
Le ministre de l’immigration et de l’identité nationale annonce le lancement d’un grand débat – ô combien tabou et semé d’embûches et de pièges – sur l’identité nationale. Il faut bien être en France pour voir cela, américains, norvégiens, suisses, italiens, chinois, russes … se posent moins de questions que nous.
Cependant, compte tenu des profonds dégâts causés dans les esprits depuis une quarantaine d’années par l’élite intellectuelle de gauche, d’abord trotskyste ou libertaire(1980), puis, au fur et à mesure de son embourgeoisement devenue néo-libérale (dès 1990), un tel débat pourrait s’annoncer salutaire.
L’éternel épouvantail du Front National est plus qu’usé et n’effraie plus personne, le modèle néo-libéral mondialisé montre ses limites, les musulmans, quasi-inexistants dans la genèse de la France, font une apparition brutale dans notre société (cf. voile, burqa, piscines etc...). Le désarroi de la population est bien réel, la Nation doute d’elle-même.
Peut-être que le gouvernement pose mal la question ? Au lieu d’identité nationale, ne vaudrait-il pas mieux parler de cohésion nationale ?
Mais au fait, qu’est ce qui ne vas pas ? Notre pays n’est pas en guerre civile, hormis certaines revendications localisées, la France n’est pas sur le point d’exploser comme ce fut le cas pour l’ex-Yougoslavie, ou l’ex-Union Soviétique.
La France n’est pas non plus ce pays quasi-nazi dénoncé par certains. Elle accueille légalement chaque année des centaines de milliers de migrants, économiques, réfugiés etc... qui pour la plupart s’installent, trouve du travail et gagnent leur vie normalement.
Ce qui ne va pas, ce sont les précisément nombreux tabous qui ont été posés depuis trente ans sur la question nationale.
Le tabou de l’immigration
- Combien de permis de séjour sont accordés chaque année au demandeurs ?
- Combien de temps reste un étranger travaillant en France ?
- Quels sont les effectifs des étrangers arrivants dans le cadre du regroupement familial ?
- Combien de naturalisation depuis 30 ans ?
- Comment les étrangers vivent-ils leur installation en France ?
- Sont-ils heureux ?
- Pourquoi viennent-ils ?
- Que veulent-ils pour leurs enfants ?
- Parviennent-ils à s’insérer dans la société française ?
- Consomment-ils plutôt plus ou plutôt moins les prestations sociales (école allocations, santé, chômage) que les nationaux ? Rappelons tout de même que notre système social est structurellement déficitaire !
Toutes ces questions pourtant légitimes constituent le grand tabou de l’immigration. Pourquoi les gouvernements ont-ils toujours refusé de mener une telle étude ? Y a-t-il quelque chose à cacher ? Quoi ?
Quels sont ces nouveaux cris d’orfraie pour l’expulsion de trois afghans pris en flagrant délit de vagabondage à Calais, alors que plusieurs centaines de leurs compatriotes pris dans la même situation vont être régularisés ?
Dès lors comment avoir une vraie politique de l’immigration ? Tout le monde la réclame (ILFO et YAKA se portent très bien), mais dès qu’on l’applique, les faiseurs d’opinions, les gardiens de la bonne morale aboient, et tout le monde se tait.
Si ce tabou n’est pas définitivement brisé, ce débat ne servira à rien.
Le tabou des discriminations
Après avoir dégommé les élites intellectuelles, voilà un tabou qui concerne la France d’en bas, ou plutôt le pays réel. Oui, franchement il va falloir que chacun d’entre nous se réveille et dépasse ses préjugés.
Oui, une jeune fille noire peut occuper un poste de cadre supérieur et avoir sous ses ordres des subalternes blancs ou alors gérer la boulangerie du village. Oui un garçon aux traits asiatiques peut-être médecin, professeur, ou directeur financier.
Une personne me disait encore il y peu être surprise qu’un jeune asiatique parle un français impeccable sans accent !
Chaque français doit comprendre que la compétence, l’intelligence n’est pas une question de race ou d’origine, mais une question d’éducation et de qualités individuelles. Ce point est fondamental pour que notre pays puisse avancer.
Deux termes sont à bannir définitivement : intégration et assimilation. Pourquoi ? Parce qu’il renvoie à un acte que doit accomplir une personne née en France pour appartenir à la société. Cette personne aurait un effort supplémentaire à faire, du fait sans doute que sa famille, ses ancêtres, ne sont pas de culture française.
Cette approche, qui peut sembler logique, est un peu courte. L’effort à fournir est le même pour tous. Nous devons nous adapter à nos voisins, à notre entreprise, aux codes sociaux de la rue. Cela passe par l’éducation, l’imitation des autres.
Si une partie de la jeunesse est en rupture et plonge dans l’incivilité et la délinquance, c’est par manque d’éducation. Mais dans un pays qui a fait de l’enfant un roi intouchable, où les parents qui punissent sont dénoncés et emprisonnés, où l’enfant doit choisir ses apprentissages, où l’enseignement de la morale, de la religion sont sciemment bannis, comment s’étonner de ces dérives ?
Ceux qui en pâtissent le plus sont les enfants d’immigrés, que leur famille peut-être moins éduquée, ou moins au fait de la culture française ne parvient pas à cadrer dans une société trop matérialiste et permissive.
Ne l’oublions, on est d’où l’on naît, ou tout au moins d’où l’on grandit.
Le tabou de notre Histoire, de la Religion
J’ignore si c’est indispensable à la survie de la République, mais nos intellectuels n’ont de cesse de dénigrer notre Histoire, et plus spécialement celle d’avant la Révolution, tout en magnifiant exagérément cette Révolution.
Il en est de même avec la religion Catholique qui sert de souffre douleur, surtout lorsque elle ose affirmer son dogme.
Je ne vais pas détailler ici les approximations, voire les mensonges, qui sont divulgués sur l’Ancien Régime, la Révolution, la Religion... ce n’est pas l’objet de cet article, mais il faudra bien que le débat aborde cet aspect.
Ceci supposera que l’on donne la parole à des intellectuels qui n’ont habituellement pas accès au débat. La France des rois et de Dieu font bien partie de l’identité nationale.
Le tabou de l’Europe
Tabou très fort à lever d’urgence ! La France se prive depuis des décennies de pans entier de sa souveraineté ! La France a confié de manière inconséquente trop de pouvoirs à des institutions supranationales sur des sujets touchant directement non seulement la vie quotidienne, mais aussi l’économie et la cohésion nationale.
Il faut dire les choses comme elles sont : les français ne sont plus maîtres chez eux. La commission européenne et le parlement européen décident pour la Nation France ! Dès lors, il ne faut pas s’étonner que la France doute d’elle-même... comment se projeter dans l’avenir quand on ne maîtrise pas son destin ?
Ce qui s’est passé avec le traité de Lisbonne est intolérable et ne doit en aucun cas se reproduire. Il faut contrecarrer les européistes honteux qui ont fait ravaler le traité à la France, à la Hollande et à l’Irlande. Pour cela il est urgent de briser le tabou.
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Chère lectrice, cher lecteur, pour finir sur cette question de l’identité nationale, je tiens à vous soumettre cette citation. Elle résume la teneur d’une lettre adressée par l’historien Numa Denys Fustel de Coulanges (1830 - 1889) à l’un de ses homologues prussiens à propos de l’appartenance de l’Alsace à la France :
« Ce qui distingue les nations, ce n’est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie. »