Négociations commerciales, c’est toujours le même cirque
Négociations commerciales, c’est toujours le même cirque.
Comme tous les ans, la FNSEA et les JA envoient leur base manifester devant les magasins tels Leclerc, Intermarché, Auchan, Carrefour, Lidl et cie. Ils ont raison de demander la stricte application de la loi EGALIM, nous la demandons tous. Mais cette loi a été vidée de sa substance avant sa validation.
La cause des récentes et actuelles manifestations, la guerre des prix pendant les négociations commerciales, comme quoi les magasins demanderaient des baisses de prix…On sait que Leclerc est toujours à la course aux pris bas, mais les magasins ne constituent pas le seul maillon de la chaîne et ne sont pas forcément systématiquement responsables des prix bas aux producteurs.
Il y a aussi les coopératives, les industriels. Bigard a le monopole du marché de la viande bovine, le groupe LDC est en passe de l’être pour la volaille, ce n’est pas étonnant que les prix payés aux producteurs soient bas, surtout lorsque les prix à la ferme sont calqués sur les marchés mondiaux et que les prix en rayons sont des prix franco-français.
Qui vient acheter, chercher la production dans les fermes ? L’agroalimentaire, ce n’est pas Leclerc qui se déplace. C’est l’agroalimentaire, que ce soit privé ou public, qui fixe le prix du lait, de la viande, etc ! Avant que le produit n’arrive au magasin, le produit passe par les laiteries, l’abattoir et ce sont les endroits où est captée la valeur ajoutée. Souvenez vous de 2015 où on accusait les abattoirs de prendre plus de marges, rien n’a changé depuis !
C’est bien beau de taper sur les magasins, mais ce ne sont pas forcément les méchants. Deux exemples comme en témoignent deux marques : « c’est qui le patron » et « Faire France ». Ceux deux marques fabriquent du lait. Pour le premier, c’est le consommateur qui fixe le prix (en moyenne le litre coûte 95cts et l’éleveur gagne 40cts) , le second, prix est fixé à 45cts pour le producteur sur un litre qui coûte 1litre, et ils sont vendus dans des magasins tels que Leclerc ou Lidl.
Dès lors, il va peut-être falloir demander « une redistribution obligatoire des dividendes des coopératives aux agriculteurs, qui sont leurs adhérents. » Il est intolérable que les coopératives captent la valeur ajoutée comme les autres industriels sans la redistribuer aux agriculteurs. Et plus largement, retaper la loi EGALIM.
Voici quelques propositions pour la retravailler :
« Encadrer les marges au bénéfices des agriculteurs et consommateurs avec la mise en application d'un prix abusivement bas qui interdit à tout acheteur de proposer un prix inférieur au coût de production qui serait déterminé par ( l'OFPM) l'observatoire des formations des prix et des marges. »
« L'arrêt du financement de grands groupes industriels par le budget de la PAC. »
« L'obligation de préciser la traçabilité et la composition des produits transformés avec à la clef un affichage complet dans la Restauration Hors Foyer (RHF). »
« Une redistribution obligatoire des dividendes des coopératives aux agriculteurs, qui sont leurs adhérents. » Il est intolérable que les coopératives captent la valeur ajoutée comme les industriels sans la redistribuer aux agriculteurs. »
« Le respect de l'article 44 de la Loi Egalim qui vise à interdire toute importation ne respectant pas nos standards de production. »
« Obligation de transparence des comptes des industriels et transformateurs, du SRP et de l'encadrement des promotions. » Les pouvoirs publics ne peuvent plus se voiler la face devant des industriels et transformateurs qui adoptent une attitude de rapace à l'égard de nos Agriculteurs.
Si quelqu’un a assez de courage pour reprendre ce chantier, pour faire respecter nos agriculteurs, qu’il nous fasse signe, car….
IL N’Y A PAS DE PAYS ET DE PAYSAGES SANS PAYSANS !