Nicolas Raymond le nouveau Qatari

 On y est enfin. On savait déjà, et depuis longtemps, que les biftons et donc le « pouvoir que donne l’argent », l’avaient toujours beaucoup intéressé. Même lorsqu’il se rasait tous les matins. Mais là notre cher ex-président vient de se lancer dans la stratosphère du fric.

 Lisez plutôt ces quelques lignes de l’Agence France Presse découvertes ce dimanche. Selon le Financial Times, l'ancien président aurait été sollicité par le Qatar pour prendre la tête d'un fonds souverain de 500 millions d'euros destiné à des investissements dans des pays émergents. L'entourage de Nicolas Sarkozy n'a ni confirmé ni démenti l'information affirmant simplement que l'ancien chef de l'Etat « …reçoit régulièrement des propositions, mais ne s'est engagé dans aucune ».

 Pour avoir servi pendant plus de quinze ans dans cette agence d’informations, l’une des plus crédibles au monde, je puis vous affirmer, en jetant un clin œil sur la réponse de « l’entourage », que cette proposition a été bel et bien faite d’une part et que d’autre part que la réponse doit être sérieusement, très sérieusement, étudiée et même négociée.

 J’irai même plus loin, et là le danger immonde s’installe. Destiné « aux pays émergents » ce fonds souverain, dirigé par l’ancien Président français ferait de lui le complice de l’installation dans ces nations d’une vipère venue de Doha, dont on a vécu les effets empoisonnés en Tunisie et Libye. Et c’est toujours elle qui a aidé et aide encore à enfoncer la Syrie dans un drame atroce. Alors, Monisuer le Président, c’est oui ou c’est non ?

 Ne croyez-vous pas, comme moi bien sûr, que cela commence à faire beaucoup pour un homme qui continue d’être grassement entretenu, « logé, nourri et… blanchi » par les français pour avoir traversé – avec le résultat que l’on sait – les ors et oripeaux d’un palais ? Et qui s’empresse de faire savoir qu’il continue (comme un Prince du Désert qu’il voudrait peut-être devenir) de recevoir tout ce qui brille aux yeux du populo, y compris un footeux à la belle gueule ? Qui se déplace en jet privé payé par d’autres pour donner des conférences à 150.000 euros la séance, ici et là et va savoir sur quels sujets ? En tous cas pas sur les beautés de la langue de Molière qu’il pratique si bien.

 Qu’il essaie par tous les moyens de demeurer sur tous les médias (et voilà que j’en fais autant, idiot que je suis) sous le nom de Raymond, par épouse interposée qui étale dans tout ce qui peut se lire ou écouter, en entretiens de haute tenue, la grande valeur de ses textes de chansons destinées au chuchotement. Comme je voudrais connaitre le résultat du sondage que demandera son cher époux pour savoir le nombre de CD qu’aura vendu sa moitié, chère héritière de surcroît lorsqu’il sera en vente, c'est-à-dire dans quelques jours, ceux offerts à l'UMP compris.

 Au fait vous deviez déjà savoir qu’à l’époque où il présidait notre pays son intervention personnelle avait joué un rôle majeur dans l’acquisition par le Qatar du Paris Saint Germain, football et handball, n’est-ce pas ?

 Mais ce que vous ne saviez peut-être pas encore, c’est que depuis 2008 le Qatar et ses ressortissants jouissent en France d’un régime fiscal particulier qui aurait vachement plu à Depardieu s’il l’avait su. Avant de se « faire russe et belge à la fois ». Or donc les Qataris dont les avoirs à travers la planète se chiffraient l’an dernier à 210 milliards d’euros (ils se chiffrent en France par de bien grosses poignées de ces milliards avec, entre autres perles, tiens, tiens, l’immeuble où loge le Figaro lâché pour 600 millions d’euros), sont exonérés de taxe sur les plies values immobilières. Par ailleurs, un Qatari ne paie pas d’impôt sur la fortune (ISF) durant ses cinq premières années de résidence en France. « « Une mesure mise en place par Nicolas Sarkozy, qui dès son élection en 2007, s'est attaché à renforcer les relations commerciales entre la France et le Qatar ». Ce n’est pas votre serviteur qui la inventé. C’est le Figaro qui l’a écrit. Voilà plusieurs mois.