samedi 9 juin 2012 - par victoria

Note en interne

La première fois que j’ai découvert Agoravox, j’avais trouvé l’initiative admirable mais je n’avais rien à déclarer…

Puis beaucoup plus tard, sans doute par le jeu d’un narcissisme que je ne combattais même plus et que je considère presque à présent comme un atout majeur, j’ai eu envie de publier quelque chose…N’importe quoi pourvu qu’on autorise sa diffusion, curieuse de voir ce que la plèbe d’Agoravox aurait à y redire…

Je ne fus pas anéantie par la grosse indifférence que j’avais générée mais quand même mon narcissisme avait juré de prendre sa revanche…

 

Ce qui va suivre à présent, je pense que la plupart des abonnés vont s’y retrouver.

Sur Agoravox, on informe rarement ( au sens inédit du terme), on individualise souvent l’information contemporaine à travers le prisme de ses propres idéologies et puis parfois, on tombe sur des artistes pour qui le fond n’est qu’un support d’expression et pour qui sans doute, Agoravox est un refuge salutaire.

 Nous oublions souvent que cette cité informatique est un carrefour où les idées ont la chance de pouvoir se croiser, s’entrechoquer, s’opposer et se battre parfois, sans ne jamais toutefois pouvoir prétendre en sortir triomphantes. Car nous sortons toujours affaiblis d’un débat sur les idées : nous sommes, en secret du moins, obligés de concéder que notre argumentaire avait une faille.

Dans un duel à l’arme à feu, on fait dix pas, on compte jusqu’à dix, on se retourne et on tire… Tout le monde a compris alors, dans une vision très pragmatique de la victoire, que le vainqueur n’est pas celui dont le corps reste à terre, inanimé, baignant dans le sang de son inéluctable silence…Celui qui est debout, tremblant, peut alors s’enorgueillir à présent d’avoir eu raison puisque son adversaire ne pourra plus le contredire !

Mais sur les idées, c’est moins évident… D’ailleurs, la seule chose qui a failli tuer Georges Brassens a été de ne pas en avoir eues.

Or pour notre idole, Agoravox aurait été un endroit inespéré où il aurait pu exercer sa secourable médiation. Il n’aurait jamais prétendu, comme certains, avoir l’idée haute et indéchaussable… La force de son point de vue est qu’il était empreint de poésie, ça va de soi, mais surtout qu’il était drapé de sérénité.

Avant de s'éteindre, il dresse un constat à l'épreuve du temps : "ceux qui ne pensent pas comme moi, sont des cons"...

Ses idées n’ont pas voulu contraindre, plier l’esprit et pourtant, elles se sont imposées à nous comme une vérité évidente et agréable à lire…



20 réactions


  • Patrick Samba Patrick Samba 9 juin 2012 11:04

    Bonjour,

    à moins que je ne sois pas bien réveillé et que quelque chose m’ait échappé, et dans ce cas excusez-moi, mais ne manque-t-il pas quelque chose à cette phrase, hormis sa petite coquille sans importance (na) : « D’ailleurs, la seule chose qui a failli tué Georges Brassens a été de na pas en avoir eues. » ?

    Ecrite ainsi je ne parviens pas à en comprendre le sens. Car si vous faites bien référence à sa chanson « Mourir pour des idées », ce qui a failli le faire mourir c’est de ne pas avoir eu l’idée de mourir pour des idées…

    Sinon, comme vous l’affirmez justement, « il a dressé un constat à l’épreuve du temps » que je partage volontiers : "ceux qui ne pensent pas comme lui, sont des cons« ... smiley

    Et parmi ceux-ci, peut-on déduire de sa sage parole, il y a déjà tous les (F)Haineux, et bien sûr notamment ceux de ce site…


    • Patrick Samba Patrick Samba 9 juin 2012 12:07

      juluch, à vous lire je ne m’étais pas convaincu, bien que je ne l’avais pas exclu, que vous partagiez aussi cette pensée du grand Georges. Et je suis très heureux que ce soit le cas. Parce qu’ainsi vous confirmez l’espoir que j’avais osé mettre en vous que vous pourriez ne pas tarder à vous distancer des idées du FHaine, pour promouvoir celles de notre idole commune qu’est ce grand sage de notre patrimoine culturel commun.
      C’est un vrai plaisir de le savoir.


    • victoria victoria 9 juin 2012 12:13

      « Mourir pour des idées, l´idée est excellente
      Moi j´ai failli mourir de ne l´avoir pas eu... »


      voici la faille tant redoutée...

      Ceci dit, « Mourir de na pas avoir d’idées » n’est pas complètement dénué de sens...

    • Patrick Samba Patrick Samba 9 juin 2012 12:24

      Parce que c’est tout de même vrai que le Général de Gaulle et Georges Brassens sont tout de même d’une autre trempe que les sordides personnages de la dynastie Le Pen. C’est clair.


    • Patrick Samba Patrick Samba 9 juin 2012 13:44

      Je préfère ne pas vous proposer de noms bien qu’il y en est quelques- uns auxquels je pense, sans être peut-être allé jusqu’au sacrifice, quoique, mais vous polémiqueriez aussitôt.

      Mais JM Le Pen, juluch, vous rigolez, j’espère !!! Mais ce type est une vraie ordure voyons. Il n’est pas poursuivi pour complicité de génocide, mais il devrait l’être. Il est allé en plein génocide bosniaque, pas après, pas avant, pendant, offrir une Peugeot à Vojislav Sesselj, un sanguinaire qui n’avait d’égal qu’Arkan. Et vous voulez en faire un personnage respectable ???? Allons, respectez-vous....


    • Patrick Samba Patrick Samba 9 juin 2012 14:48

      De toute façon si vous aimez vraiment, sincèrement Georges Brassens, ses idées, un jour ou l’autre forcément vous ne pourrez plus supporter la connerie et la perversion du FHaine. Il y a trop de haine dans l’histoire de ce parti. Et la haine « gratuite » ou insensée, irrationnelle, c’était pas le verre de bon vin rouge de Georges. Ses idées (et chez lui on prend presque tout ou on laisse) sont absolument insolubles dans celles du FHaine.


    • Patrick Samba Patrick Samba 10 juin 2012 02:15

      Donnez votre avis sur ce que furent les relations entre JM Le Pen et Sesselj, juluch, et vous pourrez alors affirmer que vous voulez vraiment dialoguer.


  • alinea Alinea 9 juin 2012 11:23

    Oui, Brassens ,c’est une perfection : ses textes, presque une épure, ils coulent tout seul comme s’ils sortaient de la nature ; sa musique, la simplicité aboutie, et l’on sait, dès que l’on essaie de faire quelque chose, que la simplicité est la chose la plus difficile à atteindre,sa musique est tellement épurée elle aussi que tout le monde peut se l’approprier, la rendre jazz, le rendre rock, rap,etc. Alors oui, un type comme ça ne peut être que serein.
    Pourtant ici, sur ce site, ce qui fait le plus causer c’est l’agressivité d’un texte ; cela permet de jouter sans approfondir, et c’est souvent savoureux, c’est comme un jeu et là, en revanche, je ne suis pas sûr que Brassens aurait aimé ! Donner des coups d’épée dans l’eau en faisant beaucoup de remous.. ; on aime ou on aime pas, ça dépend des jours !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2012 14:29

      Aller sur youtube ,Christian Escoudé a repris 12 titres de Brassens à la « jazz manouche » .Une merveille ! Et pis le Georges était grand amateur de Django ,juste retour des choses .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2012 20:47

      Salut Sandrine ,Brassens était aussi un très bon mélodiste ,et monsieur Escoudé voulait lui rendre cet hommage ,de musicien à musicien .


  • cancrela 9 juin 2012 13:14

    Et moi qui pensait bêtement que « Ceux qui ne pensent pas comme moi sont des cons » faisait partie de la philosophie moricienne


  • bloggerfou bloggerfou 9 juin 2012 13:40

    Très chère Victoria, cette réflexion vous honore.


    Agoravox est et doit rester un espace de liberté dans lequel information se conjugue avec opinion.

    Il y a des pour, il y a des contre, il y a des causes justes, il y a des causes injustes et certainement des causes douteuses.

    Dans mes premiers papiers de blogger, je me suis battu pour défendre la présomption d’innocence... J’y crois encore et toujours.

    La particularité de ceux qui pensent, avec liberté, c’est de savoir dire et de faire savoir.

    Mais la liberté de ceux qui publient, c’est de respecter l’autre, ses textes, ses avis, ses idées.

    Bonne ou mauvaise pioche, on a toujours quelque chose à gagner à comprendre la pensé d’un autre.

    Même si je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, je suis prêt à me battre et à mourir pour que vous ayez le droit de le dire...

    J’aurais aimé moi aussi que Brassens soit encore de ce monde.

    Sans doute m’aurait-il parfois pris pour un con et il aurait eu raison...

    Car on est toujours le con de quelqu’un d’autre !

    Mais une chose me rassure, Uncon est en tout état de cause un très joli prénom égyptien depuis au moins quatre mille ans... Alors cela me laisse de la marge.

    Cordialement.

    Un con parmi les cons...

    Bloggerfou.

  • Jason Jason 9 juin 2012 14:44

    Des idées, tout le monde en a. C’est de la continuité, d’être conséquent, qui manquent parfois.

    Et puis :« Mes idées, ce sont mes catins », disait Diderot. Et il ajoutait à peu près ceci : mes idées ne sont pas celles que j’ai exprimées une fois, mais celles sur lequelles je suis le plus souvent revenu.

    Que dirait Brassens de la cacophonie politique aujourd’hui et du ravalement du FN ? « Que j’aime à voir de mon balcon passer les cons » (la chanson Le pornographe).

    Mais, comme à toute époque, les idées originales ne survivent pas au bruit des sottises ambiantes. Agoravox en est l’exemple..


  • bakerstreet bakerstreet 9 juin 2012 18:32

    Brassens a été célébré par tout le monde, même par le Pen, ce qui est un comble.
    Mourir pour des idées, d’accord !
    Mais mourir sous les applaudissements, avant que vous aillez commencé à parler, c’est bien pire !
    Il est des statues adulées qui ne finissent par ne plus avoir de visage, tant il est dangereux, même pour les chiens, de les attaquer.
    Quand on est enfin parvenu, on peut tout se permettre, même pisser dans une bouteille dans un avion.
    Georges était devenu une sorte de saint adulé, je crois que ça l’emmerdait, lui, car il n’était pas dupe des artifices de la notoriété.
    Avec un nom, vous pouvez tout vous permettre.
    Laissez votre casquette derrière vous, et un cinglé l’a mettra dans un musée. Pire, abandonnez un poil de moustache sur le lavabo, et certains le mettront dans un médaillon.

    Je me souviens de Romain Gary qui en avait sa claque d’être publié sans que même l’éditeur ai lu ce qu’il écrivait.
    Il changea donc de nom, se fit Emile Ajar, un nouvel écrivain arrivant sur la scène littéraire
    Le résultat, c’est qu’il dut ramer pour se faire alors publier, et dut même se servir en cachette de ses appuis.

    Quand à Agoravox, aurait-il été publié sous un pseudo.
    Rien n’est sûr en ce monde...
    .Curieux carrefour que cet agora, sans guère de signalisations visibles, où les pires idées ont droit parfois à la promotion, je parle des tribunes nationalistes exécrables, impubliables ailleurs, et qui font chasse d’eau à des expressions à mon avis plus heureuses.

    On ne peut que s’interroger tout autant devant la pertinence d’auteurs passant en boucle, avec des articles tout autant limités dans l’analyse, la nouveauté, ou le style, sans se poser la question des accointances, et que le jeu est largement faussé.
    Bien sûr, rien n’est plus facile que de dire que seule la frustration engendre mes propos désabusés.
    Alors je me permettrais de rigoler sous cape, comme l’ami Georges, à qui on ne la faisait pas !


    • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 10 juin 2012 13:31

      @ D’accord avec vous, Sabine, 

      Pendant la campagne électorale nous avons eu droit à un vrai dynamitage de la liberté de ton et d’expression qui existait avant la campagne sur Agoravox, raison pour laquelle je m’étais inscrite.

      Mais je suis un peu lassée actuellement de voir que des articles d’une inanité indéniable, continuent à faire le buzz sur Agoravox. Pourtant leurs rédacteurs ne manquent pas de talent et pourraient les utiliser à autre chose que de continuer une campagne électorale qui est close. Autant à droite qu’à gauche.

      Il y a tant de sujets vraiment importants à traiter. Mais ces rédacteurs remplissent un espace vraiment trop important au regard de l’intérêt général.

      Beaucoup d’articles sur l’espace de modération qui mériteraient d’être édités ne le sont pas, au profit de ceux que je viens d’évoquer plus haut.

      Attention, je n’attaque personne, ici. Ce n’est pas le but de mon propos. Mais tout au plus une remarque.

      Cordialement.


    • bakerstreet bakerstreet 10 juin 2012 20:43

      Ca, c’est assez piquant !
      Parlez d’exécrables
      Et même pas besoin de désigner les gens pour qu’ils se reconnaissent !

      C’est comme si je disais : « Tiens, il y a comme une mauvaise odeur ! »
      pour que quelqu’un réponde :
      « Et alors, vous avez quelque chose contre ceux qu’ont des gaz ! »


    • bakerstreet bakerstreet 10 juin 2012 21:02

      Nicole

      D’accord avec vous. A la lecture des articles refusés par les rédacteurs ( car je suis très sceptique sur le pouvoir des modérateurs.....) il me semble que la variété des auteurs est loin d’être respecté. Il suffit de prendre la rubrique du jour pour s’apercevoir qu’elle correspond au cahier des charges du jour précédent, pour beaucoup, mâchant toujours le même chewing-gum.
      On en vient naturellement à des soupçons de copinage, derrière cette belle vitrine de démocratie directe
      ( Mélenchon, le salaire de misère des profs....) sujets en soi, mais traités sans cesse par les même auteurs adulés, dont on ne sait guère pourquoi, à lire la qualité de leur papier. Et je ne parle pas des articles sur les fleurs...Que tout le monde sans doute adorent, mais à mon avis qui tirent un peu trop sur leur tige.

      Ceci dit, de vrais articles intéressants, et des réponses souvent bien plus intéressantes que les articles, qui orientent d’ailleurs ceux ci vers de nouveaux horizons. C’est la qualité d’agoravox, il faut le reconnaitre, cette rencontre entre loufoquerie, humour, analyse stricte..
      .Même les caricatures sont estimables dans ce paysage, qui vaut par sa variété, et sa stimulation. Il n’y a rien de pire que de discuter avec des gens avec lesquels nous sommes d’accord.
      Car du désaccord, né la colère, l’opinion, le changement, l’émulation de soi, bref la vie.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 juin 2012 21:16

      Baker ,un sujet vraiment humoristique de temps en temps manque ,ou l’on pourrait se lacher !


    • bakerstreet bakerstreet 11 juin 2012 08:40

      Aita

      L’humour est présent, mais souvent involontaire, ballotant entre happening, vraie connerie, bétise, méchanceté, comptabilité, générosité, et spontanéité désarmante. Tous les personnages de Brassens participent à Agoravox :
       La gorille,
       le flic,
       le magistrat,
       le voleur,
       le militaire
      ,le vendeur de paratonnerre,
       l’amoureux transit,
       le curé défroqué ou non,
       sans doute les bonnes sœurs aussi
      Sans compter la pute au grand cœur !


    • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 11 juin 2012 12:19

      @ Bakerstreet,

      Oh ! Oh ! Oh ! comme vous y allez ! Je trouve votre humour flingueur !

      Mais c’est excellent.

      Agoravox reste, parmi les espaces de liberté « autorisés » par nos zélites, un des meilleurs malgré les faiblesses bien pardonnables de ce site.

      C’est la raison pour laquelle je viens encore de temps à autres, y poser mes petites réflexions très personnelles, qui à l’instar de celles des autres internautes, participent de la démocratie. 

      Cordialement.


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