vendredi 15 octobre 2021 - par Lucia Gangale

Nous sommes tous dockers

Alors que l'information nationale italienne asservie au pouvoir minimise ce qui se passe actuellement dans les ports de Trieste, Gênes, Ancône, Livourne, Naples et Gioia Tauro, mais aussi sur les places de Florence, Milan, Rome, de Padoue, Udine, Bologne et dans mille autres villes où les manifestants demandent la libération du green pass (en Italie on l'appelle ainsi), les chaînes Telegram et Twitter montrent une autre réalité, une réalité très différente faite de marches et de manifestations avec des milliers de participants.

Déjà aux premières heures de ce matin, les manifestants étaient dix mille. Hier soir, les habitants de Trieste ont rassemblé les cuisines du port, organisé des piquets de grève avec les pompiers et les personnes qui aident avec la nourriture et les provisions. Le hashtag #siamotuttiportuali (nous sommes tous dockers) circule sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, un internaute commente : « Draghi ne s'est pas occupé des marins. Qui n'a peur de rien, est habitué aux défis et à la bagarre. Imaginez-nous Trieste que même la bora ne nous plie pas. RÉSISTER ! ". Dans les villes susmentionnées, l’attention est actuellement très élevée et tout est bloqué. Mario Draghi, "le lâche homme d'affaires", comme l'appelait le président de la République Francesco Cossiga, a été mis en difficulté par des personnes habituées à la fatigue, qui s’expriment sans trop de mots et qui sont habitués à la vraie dignité de ceux qui mettent le plat à table avec sueur et sacrifice.

Le mainstream journalistique italien a passé ces derniers jours sous silence un détail sans importance, à savoir que la quasi-totalité des dockers sont vaccinés. Le leur est un combat contre le chantage infâme d’un laissez-passer qui n'a rien de soins de santé, mais qui a été imposé aux travailleurs et à la vie des gens sans concertation entre les partenaires sociaux et après un an et demi de fermeture des activités de production. Le gouvernement a déclaré que la grève en question était illégale. En fait, il s’agit d’une grève qui remet en cause une mesure illégitime et inconstitutionnelle qu’est justement le laissez-passer vert.

Aux dernières nouvelles, même les militaires sans laissez-passer expulsés des quartiers de service rejoignent aujourd’hui les dockers de Trieste, pour protester contre une mesure "qui dépasse les limites de la décence". Aujourd'hui, 15 octobre 2021, même dans les carabiniers, il n’y a pas quelques inconvénients, car cinq mille carabiniers sans laissez-passer verts ont été contraints de quitter leur logement dans la caserne. Le Syndicat a déclaré qu'aucun décret n’a jamais pris une mesure similaire, ce qui est sans précédent dans l'histoire de l'arme. S’il y a un mérite du gouvernement Draghi, qui a suscité l’exaspération, c’est celui d'avoir ravivé les luttes des ouvriers, après deux ans d'hypnose collective.

Sur la photo : la manifestation à Trieste



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