Nouvelle preuve de la localisation de Bibracte à Mont-Saint-Vincent
Les druides n'écrivaient pas. Ils se méfiaient de l'écriture qui fige la pensée dans des textes écrits forcément imparfaits, empêchant l'approfondissement ou la remise en cause de la connaissance. La vérité, c'est que la plupart d'entre eux ne devaient probablement pas savoir écrire, que cela soit en Gaule, comme dans les pays voisins. En revanche, c'est bien dans et par les sculptures que pouvaient se propager et se renforcer les croyances, comme, par exemple, la croyance dans les dieux.
Je prends l'exemple du bas-relief dit de Tullio Lombardo, à Venise, dont j'ai parlé dans mes précédents articles. Je le fais remonter à l'Antiquité. C'est ce que je pense et j'explique pourquoi. On peut être d'accord avec moi. On peut ne pas être d'accord. Mais se satisfaire de ce que dit l'internet pour affirmer tout de go que mes estimations de dates sont foireuses, mes pérégrinations imaginaires infondées... pour finalement me traiter de "pauvre Monsieur", probablement en se reférant à mon âge, cela situe le niveau intellectuel et l'obscurantisme de notre époque, dite moderne, qui croit tout savoir et qui ne doute de rien.
D'abord, je voudrais bien qu'on m'explique pourquoi ce bas-relief est attribué à un sculpteur de la Renaissance ? Une sculpture qu'il n'aurait même pas terminée en ne sculptant pas les bras du corps du Christ ? La pierre est laissée brute ; c'est absurde ! Une sculpture qui, par ailleurs, ne ressemble en rien aux nombreuses autres oeuvres de cet artiste ! Pour ma part, je n'ai rien trouvé qui pourrait justifier une telle attribution. En revanche, si l'on tient compte de la découverte relativement récente des manuscrits de la mer Morte, on est en droit de se demander si la "Cène" représentée ne s'inscrirait pas dans l'héritage de pensée des fameux repas esséniens où il est dit que quand le messie viendra, il étendra ses mains sur le pain pour se faire reconnaître et toute la congrégation de la communanté bénira... (Annexe au rouleau de la Règle...). C'est la seule explication logique que je trouve au fait que le sculpteur n'ait pas fini de sculpter ce Messie ; c'est comme s'il voulait dire qu'il n'était encore qu'en train d'apparaître. Dans mon précédent article, je voyais à l'extrême droite de ce messie, un important personnage portant la toge caractéristique des notables "au temps des Romains", et plus près du messie, un groupe de trois personnes que j'ai qualifié de "triade de Jupiter". Nous sommes bien au temps des Romains. Dans cet agrandissement, comment ne pas voir Jupiter tenant le foudre, Mars un semblant de lance, et Junon, la main sur un semblant de tablette d'écriture ? La signification de la sculpture est on ne peut plus claire : à gauche, le monde ancien des dieux de Rome ; à droite, un monde nouveau espérant dans la venue miraculeuse d'un messie essénien judaïque. mais qui n'est pas encore le Christ des évangiles. Voyez les acclamations qui saluent sa venue "espérée". Ce qui est espéré pour Venise, pourquoi ne le serait-il pas pour les pays voisins ?
C'est le cas du bas-relief de l'église de Mont-Saint-Vincent, là où je situe Bibracte. Lors de mes premières visites, j'avoue ne pas y avoir prêté attention, n'y voyant qu'une représentation classique, relativement récente de la Cène des évangiles ; et c'est probablement ainsi qu'ont dû raisonner M. et Mme Oursel quand ils ont établi leur inventaire des objets classés. Et pourtant, les textes ne disent-ils pas que le maître-autel en place, lequel a bien été inventorié, avait remplacé un maître-autel antérieur ? Il fallait comprendre que le maître-autel qui est rangé sur le côté, dans un endroit peu visible, était l'ancien et que c'était bien celui-là qui méritait d'être classé.
Oui, je confirme l'interprétation que j'ai donnée de ce bas-relief de Bibracte, capitale du pays éduen. Oui, je confirme mon interprétation du bas-relief de Saintes, Mediolanum Santonum, capitale du peuple gaulois des Santons, et de l'Acquitaine. Oui, je confirme comment ces deux bas-reliefs illustrent, d'une façon étonnante, une période importante de notre histoire.
Ces deux bas-relief sont des proclamations publiques, indiquant au peuple la croyance officielle à laquelle il faut croire. Plutôt que de l'afficher sur des panneaux publics que personne ne regarde, n'est-ce pas un trait de génie que de l'avoir sculptée au bas de l'autel, dans le temple de la cité que tous les citoyens fréquentaient. À Mont-Saint-Vincent/Bibracte, c'est au Christ essénien à venir qu'il faut croire. À Saintes, c'est au Christ venu dans les évangiles.
Le premier bas-relief, celui de Mont-Saint-Vincent/Bibracte est le maintien de la croyance en un Christ essénien à venir. À sa droite, l'empereur gaulois Postumus entoure paternellement de ses bras un Judas avec sa bourse et la population gauloise de Chalon qui joint les deux mains en signe d'acceptation. Ce Judas, c'est la riche colonie juive de Chalon, colonie essénienne qui a fui les massacres dont elle était victime en Palestine. Plus loin, en retrait, Victorinus César fait un signe d'acceptation ou de doute, je ne sais pas. À gauche du messie essénien, l'Évangile est stigmatisé dans la Marie-Madeleine au linge de cueillette vide et, sur la table, par les restes d'arrêtes de poissons d'un repas de misère. À l'extrême-droite, les trois évangélistes, Marc, Luc et Matthieu débattent autour du codex évangélique sur les mérites de leurs évangiles respectifs. Postumus, c'est (260-269). Nous sommes dans un druidisme judaïsé. « Celsus, grammairien de la secte d’Epicure, ayant objecté aux chrétiens que les druides avaient laissé plusieurs choses par écrit touchant leur religion qui avait beaucoup de rapport et de conformité avec celle des juifs, Origène le réfutant en son premier livre, soutient qu’il n’y a point apparence et qu’il ne croit pas qu’il y ait eu aucun écrit de la façon des druides. » Pourquoi croire Origène plutôt que Celsus ? Le premier n’était pas neutre alors que le second jugeait sur pièces. C’est le grammairien qui a dit la vérité. Entre le judaïsme de cette époque et le druidisme, il y avait un lien.
Dans le bas-relief suivant, celui de l'église de Saintes, Marie-Madeleine est repentante. L'évangéliste qui faisait le geste de refus vers le christ essénien du précétent bas-relief s'est calmé. Les trois évangélistes débattent calmement entre eux. Au centre, le Christ apparaît à Pierre qui, stupéfait, ouvre les bras. Devant le Christ, les quatre pains évoquent les quatre évangiles, l'oeuf, le symbole de la renaissance. À droite du Christ, le sculpteur a repris la triade "Postumus-Judas-Chalon". En bout de table, deux notables, puis Rome casquée. Je fais l'hypothèse que nous sommes à l'époque de l'empereur gaulois Tétricus (271-274).
Le message politique est clair : Saintes réfute l'accusation du bas-relief de Mont-Saint-Vincent/Bibracte qui pronostiquait la misère évangélique ; au contraire, dans une des deux petites sculptures de l'autel, elle promet l'abondance des pains multipliés aux peuples qui se rallieront à elle et à l'Évangile.
Ainsi s'explique l'intervention militaire de Tétricus pour délivrer une Bibracte et une ville de Chalon assiégées mais avec l"intention de convertir les populations à l'Évangile. Ainsi s'explique le trouble que cela a engendré, notamment dans l'armée éduenne.
Voyez mon précédent article https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/leonard-de-vinci-a-t-il-mis-des-220480 dans lequel j'explique que Léonard de Vinci s'est inspiré de la sculpture de Saintes pour peindre sa célèbre cène du réfectoire de Milan.
Au mont Beuvray, fausse Bibracte, les fouilles continuent. De grandes dépenses sont prévues.
Emile Mourey, 12 janvier 2020. J'ai 87 ans et je suis épuisé. L'aveuglement des responsables politiques en est la cause. Les photos peuvent être soumises à des droits d'auteur.