lundi 12 avril 2021 - par
Occupation de 100 théâtres en France
Qui m'aurait convaincu il y a 20 ans que j'en arriverai à défendre un lieu de spectacle qui est loué aux artistes ! A l'époque les modèles que l'on defendaient étaient bien différent. Si une ville était propriétaire d'une salle de spectacle il était normal que les deniers publics contribuent à faire baisser le prix du billet, prendre des risques sur des artistes moins populaires, participer à l'émergence de nouveaux talents. Cela sous entend des soirées à perte, des concerts gratuits, des événements en co-production en allant chercher des associations, des partenaires, une complicité avec la presse, les medias, et la recherche d'autres publics.
Pendant 15 ans j'ai été dans la création d'événements, de reseaux, d'associations, on avait vraiment l'impression d'avancer. Quelque chose a basculé. J'ai l'impression que depuis 15 ans on démonte tout ce qui a été fait. Les réseaux se détricottent, les festivals sont à bout de souffle, les salles se privatisent autour d'un bar rentable, et tout cela ne fait plus rêver les artistes qui préfèrent avoir un million de vues plutot que 300 personnes dans une salle.
Vous n’êtes pas sans savoir que après l’échec de la réforme des retraites, le gouvernement veut profiter de la crise sanitaire pour faire passer discrètement une réforme de l’assurance chômage.
Il s’agit du point principal que défendent les occupants des 100 théâtres depuis l’occupation de celui de l’Odéon. On est loin des idées reçues qui voudraient que les intermittents se battent pour rouvrir les salles, bien au contraire, les théâtres sont occupés pour alerter les français dans leur ensemble sur la menace qui pèse sur leurs droits, et pas seulement sur ceux des intermittents. Nos droits à tous, en tant que salariés.
Il s’agit du point principal que défendent les occupants des 100 théâtres depuis l’occupation de celui de l’Odéon. On est loin des idées reçues qui voudraient que les intermittents se battent pour rouvrir les salles, bien au contraire, les théâtres sont occupés pour alerter les français dans leur ensemble sur la menace qui pèse sur leurs droits, et pas seulement sur ceux des intermittents. Nos droits à tous, en tant que salariés.
Aujourd'hui en France 100 salles sont occupées et les medias n'en parlent que sous la contrainte. C'est l'omerta. Ce qui ne rapporte pas aux multinationales de la communication n'est plus un sujet.
Et le public dans tout ça ? Le public est confiné. Il rêve de culture comme d'un paradis perdu. Quand nous sortirons de la crise sanitaire, sera-t-il encore temps de tout remonter ? De rouvrir des salles, des bars ? Sans les artistes ? Sans les techniciens ? Pendant que nous crions nos revendications, le gouvernement nous prépare une réforme sur l'assurance chômage car une fois encore ce sont les salariés et ex-salariés qui vont trinquer. Et pas seulement les intermittents.
De quel monde veut-on ? Un monde où la culture appartient à ceux qui peuvent se payer l'aller-retour pour Dubaï ?
Public, si tu veux un rappel, lève toi de ton siège !
#OccupationPartout