On n’est pas sorti de l’auberge Nucléaire France !!....
L’année 2013 sera ce que nous en ferons, mais je vous présente mes meilleurs vœux et vous souhaite la meilleure année possible pour vous et votre famille.
Le gouvernement a présenté lundi 7 janvier un nouveau dispositif d’urgence pour relancer la filière photovoltaïque en France.
Delphine BATHO, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présenté un ensemble de mesures visant à atteindre le développement annuel d’au moins 1 000 mégawatts de projets solaires en France en 2013, conformément aux décisions prises dans le cadre de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre dernier
Le gouvernement a décidé ainsi de doubler les volumes cibles pour le photovoltaïque (1000 mégawatts/an) comparé aux mesures prises suite au Grenelle de l’environnement par le précédent Gouvernement (500 mégawatts/an).
À travers ces annonces de la ministre de l’Écologie, On ne peut que considérer favorablement ces mesures qui concernent l’énergie solaire avec, notamment, doublement de l’objectif de Mégawatts supplémentaires pour 2013, lancement d’un appel d’offres complémentaire de 400 MW, augmentation des tarifs de rachat pour certaines installations…
Toutefois, ces mesures ne sauraient, d’une part : Se substituer à l’impératif de mettre également en œuvre une véritable politique de sobriété énergétique.
D’autre part : Masquer notre dépendance à l’énergie Nucléaire, aggravée par la poursuite des choix du gouvernement dans ce domaine, en particulier avec l’EPR., véritable tonneau des Danaïdes. Le groupe EDF avait d’ailleurs annoncé le 3 Décembre 2012, avoir relevé de 2 milliards d’euros son estimation du coût de la construction EPR de Flamanville, portée à 8,5 milliards, inflation comprise, en partie à cause des retards subis par le chantier. Les dépenses attendues pour ce réacteur dit ‘’de troisième génération’’ à eau pressurisée, avaient déjà quasiment doublées l’an dernier, atteignant 6 milliards d’euros, contre 3,3 milliards annoncés en 2005.
Cette situation avait suscité la réaction du Député EELV Noël MAMERE qui déclarait : .. « Ce que vient d'annoncer EDF, passer à 8 milliards d'euros, signe la fin de Flamanville". "Il ne faut pas le terminer, parce que si on le termine, on dépensera encore beaucoup d'argent", "Si le gouvernement s'entête sur des projets inutiles et dangereux, sur des projets du passé, c'est à nous de réfléchir" ,.. "Nous ne partirons pas avec le goudron et les plumes", a-t-il averti, en évoquant la "responsabilité politique" vis-à-vis des électeurs d'EELV. "La responsabilité politique, ce n'est pas de se soumettre, c'est de résister."…
Ce nouveau dispositif d’urgence pour relancer la filière photovoltaïque en France, bien que nécessaire, n’est-il pas qu’un gadget en regard de notre situation énergétique ?
La surface de la France métropolitaine est de 551.000 Km2 ce qui est à convertir en m2 :
Comme 1 Km2 = 1.000.000 m2 = (le Km2 est un carré de 1.000 mètres de côté !), la surface de la France métropolitaine est de : 551 000 km2 X 1 000 000 m2 = 551 milliards de m2
Un simulateur, le PVGIS, de la Commission européenne, pour les mêmes panneaux PV, mais d’une surface de 8 m2, soit une puissance nominale de 1 kWc (kiloWatt-crête), nous donne une production de :
0,870 kWh par an à Lille, soit 108,75 kWh/m2 de panneaux PV, et
1,340 kWh par an à Marseille, soit 167,50 kWh/m2 de panneaux PV.
En conséquence, on retiendra pour la France métropolitaine une moyenne de 125 kWh/m2 de panneaux PV installés, moyenne plutôt basse tenant compte des données PVGIS !
Ainsi, si on pouvait couvrir tout le territoire métropolitain de ces panneaux PV, on aurait une production théorique annuelle de :
551 milliards de m2 X 125 kWh/m2 = 68.875 milliards de kWh = 68.875 TWh (par an)
2011, le parc Nucléaire Français a produit 421,1 TWh d’électricité, soit 77,7% de la production totale d’électricité en France.
La puissance installée du parc nucléaire est de 63 363 MWe avec 58 réacteurs à eau sous pression d’Électricité de France (EDF) répartis sur 19 sites (34 tranches de 900 MWe, 20 tranches de 1 300 MWe et 4 tranches N4 de 1 500 MWe), auxquels s’ajoute le réacteur à neutrons rapides Phénix (230 MWe) appartenant au CEA et dont la finalité est la recherche. La dernière tranche nucléaire N4 de 1 450 MWe à Civaux a été couplée au réseau en décembre 1999 et mise en service industriel en avril 2002. (Source : Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie)
PRODUCTION EN HAUSSE
La production française d'électricité a augmenté de 6% en 2010 par rapport à l'année précédente à 550,3 TWh. Le parc de production électrique est en hausse de 3.100 MW, avec notamment le raccordement au réseau de centrales au gaz. ...
La production nucléaire a augmenté de 4,6% en 2010 à 407,9 TWh. La production des centrales hydroélectriques a pour sa part augmenté de 9,9% pour s'établir à 68 TWh, ce qui représente 12,4% de la production française. L'éolien voit sa production croître de 22,2% mais sa part dans le Mix énergétique représente cependant moins de 2%. Les centrales thermiques, qui permettent d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande, ont augmenté leur production de 8,3% à 59,4 TWh. (Source : Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie)
Et combien de tonnes de CO2 ?...
Les émissions de CO2 sont estimées par RTE à partir de valeurs de référence par filière employées par l'association européenne des gestionnaires de réseau de transport, dans le cadre de ses publications. Ces valeurs sont également utilisées par l'Agence Internationale de l’Energie (AIE) pour ses propres publications, à savoir : 0,96 t/ MWh pour les groupes charbon, 0,80 t/ MWh pour les groupes fioul, 0,36t/ MWh pour les CCG, 0,40 t/ MWh pour la production thermique décentralisée.
La France reste exportatrice nette d'électricité en 2010, le solde des échanges avec l'étranger augmentant de 19% à 29,5 TWh en raison de la fluidité des échanges aux 46 interconnexions électriques aux frontières. L'année 2010 a enregistré 72 journées d'importations contractuelles nettes contre 57 en 2009. (Source WIKIPEDIA)
1 Térawatt = Mille Milliards de Watts ou Mille Gigawatts
1 Gigawatt = 1 Milliard de Watts
1 Mégawat t= 1 Million de Watts
CONSOMMATION EN HAUSSE
D’après RTE, La consommation Française d'électricité a augmenté de 1,9% en 2010 par rapport à l'année précédente en raison notamment du développement de certains usages électriques. La consommation totale s'est établie à 488,1 Térawatt heures (TWh) l'an dernier en données corrigées des aléas climatiques, contre 478,1 TWh publié en 2009. En données corrigées, la consommation des ménages a augmenté d'environ 1,5% en 2010 contre 2% en 2009 et celle des grands industriels, directement raccordés au réseau, a gagné 3,7%.
Le RENOUVELABLE : EOLIEN, PHOTOVOLTAÏQUE et AUTRES NE PEUVENT à EUX SEULS COMPENSER LE NUCLEAIRE
Au niveau actuel de notre consommation d’électricité, l’Eolien comme le photovoltaïque, bien qu’il soit indispensable de les développer ne peuvent compenser le Nucléaire. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ne faut pas agir pour en sortir et que d’éprouver parfois des réserves ou l’opposition à certains projets inadaptés de construction d’éoliennes s’apparenterait à un soutien au lobby Nucléaire.
Il suffit de se référer à quelques chiffres fournis par la revue ECONOLOGIE. COM :
La puissance électrique d'un réacteur nucléaire est de 0,850 GW ou 1,350 GW.
Rappel : 1 Gigawatt correspond à un Milliard de Watts soit 1 000 000 kW.
La plus grande éolienne jamais construite fait 5 MW, soit 5000 kW. Il faudrait 260 de ces éoliennes pour obtenir la puissance d'un seul réacteur nucléaire. Les éoliennes plus courantes ont une puissance de 1000 kW environ (éolienne de 60 à 70m de hauteur de mat), il faudrait en construire 1300 environ pour obtenir la puissance d'un réacteur de 1,3 GW...En supposant qu'elle tournent évidement à la pleine puissance tout le temps (ce qui est loin d'être le cas car en moyenne une éolienne tourne 1/5 du temps à sa puissance nominale). Mais un réacteur nucléaire ne tourne non plus pas à pleine puissance tout le temps.
Les centrales françaises ont de 2 à 6 réacteurs.
Le rendement d'une centrale Nucléaire est de l'ordre de 30%.
Ceci signifie que 70% de l'énergie "atomique" issue de la fission de l'uranium est "gâchée" en chaleur dans les tours de refroidissement.
Pour une centrale de 2 réacteurs de 1,3 GW électrique, ceci correspond à une perte thermique de l'ordre de 6 GW et une puissance atomique de 8,6 GW.
Ces 6 GW sont "évacués" dans les tours de refroidissement des centrales françaises, il y a une tour par réacteur (vous pouvez donc savoir facilement le nombre de réacteurs d'une centrale en comptant le nombre de tours).
Les besoins en chauffage d'une maison moderne sont grosso modo (lissée sur l'année) de 60 W par m2. Soit pour une maison de 100 m2, 6 kW. L'énergie thermique "perdue" d'une seule centrale à 2 réacteurs correspond donc au chauffage d'un million de maisons !
En supposant (ce qui n'est pas le cas mais c'est pour l'image) que cette énergie était récupérable sous forme de cogénération, 14 à 16 réacteurs nucléaires suffiraient à chauffer la France entière sans plus aucune consommation de chauffage ni électrique ni fioul ni gaz !
Combien d'éoliennes faut-il pour produire l'énergie d'un réacteur nucléaire ?
Définition : le facteur de charge est la charge moyenne annuelle effective rapporté à la charge nominale de l'installation. Cette grandeur est très importante dans le calcul de rentabilité d'une installation énergétique, qu'elle soit renouvelable, nucléaire ou fossile.
Voici les chiffres moyens français pour l'énergie éolienne et nucléaire.
Dans le cas du nucléaire : le facteur de charge est situé entre 78 et 80%.
Dans le cas de l'éolien : le facteur de charge est situé dans les 20%.
Autrement dit : une éolienne ne tourne à sa puissance nominale que 1/5 du temps.
Pour produire l'équivalent énergétique d'un réacteur nucléaire de 1,300 GW (soit au pire 0,78*1,300= 1,014 GW effectifs moyens), il faut installer non pas 1,053 GW d'éolienne mais 1,014/20%= 5,070 GW.
La puissance moyenne des futures éoliennes construite en France étant de 2 à 3MW, un réacteur nucléaire sera remplaçable par, au mieux : 5070/3= 1690 éoliennes.
1 réacteur nucléaire = 1690 grandes éoliennes de 3MW.
En 2005, il y avait 59 réacteurs pour 19 centrales nucléaires en France. Pour se passer de nucléaire, c'est près de 100 000 éolienne de 3MW qu'il faudrait construire...et ceci en supposant que l'on sache stocker l'énergie pour les heures de pointes...Ce qui est, actuellement, loin d'être le cas. L’emprise au sol d’une éolienne représente environ 1000 m²
Ces chiffres sont d'autant plus importants, que 3MW est une très grande puissance pour de l'éolien "terrestre", la plupart des éolienne actuelles faisant entre 0,750 et 1,5MW.
Sortir du Nucléaire c’est possible à condition que…
La démonstration est faite qu’au rythme actuel de notre consommation d’électricité qui suit l’accroissement de la population, la sortie du Nucléaire ne peut se faire en équivalence de production par l’éolien et photovoltaïque ou autre.
La seule façon d’y parvenir consiste à ce que la fermeture d’un réacteur Nucléaire soit compensée par une énergie dite renouvelable (éolien, photovoltaïque, méthanisation etc.) et dans une proportion plus importante par des économies d’énergie évaluées et chiffrées, au premier rang desquels domestique par le changement de nos habitudes et l’abandon du chauffage électrique, mais également sur le plan professionnel bien sur, mais il faut aussi éliminer tous les gaspillages de type urbain la nuit par un éclairage totalement repensé.
Une Décroissance drastique de la consommation d’électricité avec des mesures incitant, voire obligeant à la sobriété énergétique qui s’accompagne également d’une décroissance Démographique sont les seules conditions vraiment fiables pour sortir du Nucléaire.