mercredi 13 mars 2019 - par Jacques-Robert SIMON

On peut même plus être obsédé sexuel ! (Trad. J.-R. Simon)

Ce texte a été traduit et peut donc contenir quelques approximations sémantiques dues à la difficulté de la tache.

 Quand j’étais jeune, même quand on était prolo., on risquait pas de s’ennuyer le dimanche. Y’avait Ginette, une bombe, à côté les japs n’avaient rien vu question explosif. En plus, bien qu’autodidacte, elle avait appris une quantité de choses que même à la Sorbonne y z’avaient pas idée. En plus, c’était à la bonne franquette, sous le pont des voleurs, le pont SNCF, on n’avait pas besoin de consulter le code pénal, civil… enfin un de ces bouquins à la con que personne ne lit sauf les avocats pour nous soutirer du pognon, bref on prenait pas le temps de lire des conneries pour savoir si c’était autorisé. En plus Ginette elle avait des sœurs, des copines, des cousines, bref y’avait pas un mec dans la bande de merdeux du coin, même le dernier des glandus, qui n’arrivait pas à satisfaire ses apétits… pourquoi c’est en rouge… appétits… quelle chierie ces ordinateurs, ça me rappelle l’école, et la maîtresse avec sa jupe courte, les jambes croisées, là haut sur l’estrade. J’étais tellement ému que je n’ai jamais pu retenir la table de multiplication par 6… Non 7 ça allait. L’inconvénient c’est que j’ai eu du mal à apprendre, elle était trop belle à regarder… heureusement, y’avait Ginette, parce que la paluche c’est quand même pas pareil, on finit par s’en contenter et on finit Notaire ou Cardinal, bref des métiers où on se fait chier même le dimanche.

 J’ai quand même fait des études, oui… phynance… Quoi ? Encore rouge ! Question culture, il est plus que limite l’algorythme… Je sais ! Ça restera comme ça, rien que pour te faire chier, informaticien de mes deux. J’ai donc été à l’Université : rien à dire, c’est gratos et question minettes y’a le choix et étant donné qu’on a pas grand chose à foutre, ça donne du temps pour les loisirs… enfin pas du genre pèlerinage à Chartres ou visite de Wall Street, non du vrai loisir et mes voisins de piaule à la Cité Universitaire s’en souviennent : des fois, ils pouvaient pas pioncer de toute la nuit tellement mes coreligionnaires… Tiens ça corrige le sens aussi cette vérole… Bien sûr qu’elles étaient sûrement catholiques mes copines mais je ne leur ai pas vraiment demandé. Elles n’ont plus elles ne demandaient rien d’ailleurs… Bon, disons mes copines faisaient un barouf à rendre jaloux la fanfare des légionnaires. Mai 68 était passé par là ! Évidemment le ‘jouir sans entrave’ était un bon objectif mais permettre les cités garçons aux filles permettait de mettre en pratique des théories qui restaient malgré tout quelque peu dépendantes de l’habitus… si ça existe connard d’algorithme. Faudrait voir à consulter autre chose que Picsou Magazine.

 J’ai fini mes études sans attraper la vérole, ce qui prouve malgré tout que j’avais des relations on ne peut plus convenables. J’ai adhéré au Parti Socialiste car c’est là où on pouvait trouver de la gisquette de compétition qui n’avait peur de rien et encore moins d’une quéquette. Y’a pas mieux que de discuter de Marx, Gramcsi… (Gramsci ? Oui, peut-être, j’ai pas eu le temps de lire le bouquin) entre deux parties de jambes en l’air. J’ai jamais mis de capote Anglaise. D’abord, je ne supporte pas les Anglais : ils arrivent à nous faire la guerre pendant près de cent ans comme si nous autres on allait débarquer sur leur île pour s’y faire chier à regarder des matchs de crickets ou boire du thé au citron (non sans citron, ça fait français). Ils divaguent ces connards ! Ensuite, ça nuit aux performances d’après moi : d’accord, je ne suis pas DSK, je connais pas tout dans le domaine, mais moi ça me bloque, ça m’aseptise de trop. Bref, on faisait autrement… Non ! Je ne dirai pas comment.

 C’est vrai que entre mon boulot et la midinette, je n’avais pas trop le temps de sauver le peuple de l’emprise du capitalisme, mais j’arrivais à boucler mes budgets et mes appétences parfaitement justifiées par l’animalité inévitable à la reproduction sexuée. ‘T’as vu l’algorithme, moi aussi je suis capable de dire des conneries devant lesquelles s’ébaubissent les foules et les littéraires.’

 C’est alors que la guerre des sexes me fut déclarée. Des septuagénaires accusaient des notables d’avoir subi des outrages alors qu’elles étaient à peine pubères. D’innombrables femmes de tous les âges (et de toutes les corpulences) se sont mises à porter des minishorts, des jupes courtes, des collants en te photographiant avec leur IPhone quand tu regardais juste un brin pour voir la qualité du bestiau. Des gonzesses qui frappaient à la porte de ta chambre alors que tu étais en train de regarder tranquillement un film porno. puis qui t’accusaient de leur avoir fait des propositions honteuses. Bien sûr que je fais toujours des propositions, mais elles n’ont rien d’honteuses, je ne prends pas mon pied tout seul, j’ai de la déontologie. Et qu’elles te font du « shaming » si, par inadvertance, tu t’es autorisé malencontreusement une dilation inopinée des corps caverneux par un apport non maîtrisé de sang. Mais merde, on peut pas dompter son métabolisme à toute heure du jour et de la nuit, je suis pas ministre… Non, ça c’est un mauvais exemple, je suis pas moine… ? Non, là peut-être aussi ! Je suis pas Jésus ! Là je suis tranquille, ils n’ont pas arrêté de faire des vitraux, des peintures, des sculptures de lui pendant deux mille ans et pas une fois, je dis bien pas une fois, il n’est indiqué une posture équivoque. Moi je veux bien me goinfrer tous les comprimés dévirilisants que vous voulez pour ne pas enfreindre la loi des femmes, mais qu’est-ce qui va me rester de mes loisirs : regarder C dans l’air à la télé, jouer au Loto du patrimoine, faire du tennis, du golf, de la lutte gréco-romaine, collectionner les timbres alors qu’ils ferment les bureaux de poste… ???

 Tiens au fait, Ginette, ça lui fait quel âge maintenant ?

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