samedi 2 novembre - par Bertrand Loubard

Onana : « J’accuse » ?

 Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice …. Ma lettre ouverte est sortie comme un cri. Tout a été calculé par moi je m'étais fait donner le texte de la loi, je savais ce que je risquais. »

Zola[1] - Affaire Dreyfus

Lorsque Zola fit publier son « J’accuse » dans « L'Aurore du 13/01/1898 », il a été poursuivi et condamné par la justice. Ernest Vaughan, fondateur et directeur de l’Aurore n’a pas été inquiété, tandis que le gérant de ce même journal, Alexandre Perrenx, lui, a été co-accusé et co-condamné avec Zola, à « un an de prison et à trois mille francs d’amende » le 18/07/1898. Zola se réfugia à Londres, jusqu’à son « acquittement » le 3 juin 1899.

Pour rappel, en 1894, Dreyfus avait été condamné au bagne à perpétuité et ce n’est que le 19 septembre 1899, qu’il a vu son procès révisé et qu’il « accepta » la grâce du Président Emile Loubet[2]. Dreyfus ne fut définitivement réhabilité qu’en 1906[3]. Il meurt le 12 juillet 1935. Zola, lui, mourut en 1902 asphyxié par des émanations de CO2 refoulé par le poêle de sa chambre à coucher[4]

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Charles Onana, politologue, journaliste d'enquête, essayiste franco-camerounais, est l’auteur de plusieurs livres[5] sur la tragédie du Rwanda et des Grands Lacs en général, pour l’un des derniers desquels il est trainé en justice, avec les éditions du Toucan, du 7 au 11 octobre 2024, devant la 17ième Chambre du Tribunal correctionnel de Paris, par des parties civiles[6] l’accusant, depuis 2020, de négation du génocide des Tutsis du Rwanda[7]. Précédemment, une action en justice avait déjà été intentée contre lui, pour un de ses autres écrits, par le gouvernement Rwandais, mais cette action avait été abandonnée au début des années 2000 : cause perdue ?. Actuellement, Onana affirme se battre pour les droits de tous les rwandais, mais aussi des autres victimes de la barbarie du régime totalitaire rwandais. Dans la présente affaire la décision du tribunal serait connue le 9 décembre à 13h30. Elle sera de la plus haute importance après la relaxe de Natacha Polony, le non-lieu pour le père Wenceslas Munyeshyaka, celui de Callixte Mbarushimana et celui, à contrario, dans l’attentat du Falcon 50 et de la « fabrication » du rapport Duclert[8]….

Mais pourquoi associer Zola et Onana, me direz-vous ?

En paraphrasant Guy Béart : « Zola avait dit la vérité : il devait être exécuté », on pourrait ajouter : « Onana veut dire la (sa) vérité (ou du moins un début de cette vérité) faudra-t-il donc aussi, qu’à heure et à temps, il soit exécuté, ne fut-ce que symboliquement ? ». Sera-ce le rôle du procès actuel ?. Car selon Charles Onana, repris par RFI : « Je sais que Kagame avait demandé la tête de la procureure Carla Del Ponte au TPIR et il l'a eue. Il avait demandé à obtenir aussi la destruction de l'enquête du juge Bruguière, et il l'a eue. Aujourd'hui, il demande la tête de Charles Onana, mais il ne l'aura pas ! »

Mais de quelle vérité sera-t-il donc question dans le verdict de ce procès ? La vérité judiciaire devra-t-elle tordre le bras, à l’approche actuelle de la réalité factuelle ? Pour le commun des mortels, ne faudrait-il pas, au préalable de la décision de justice, rappeler quelques faits « historiques » récents[9].

 

La pratique des disparitions-exécutions-empoisonnements d’opposants, de repentis, de chercheurs, de concurrents, de journalistes ou de dissidents est coutumière pour le clan « Kagame and C » depuis, sans doute, bien avant l’accession à la tyrannie du dernier Ababega en date, Paul Kagame.

Les Fred Rwigéma, Seth Shendasonga, Théoneste Lizinde, Emmanuel Gapisy, Kizito Mihigo, Félicien Gatabazi, Lando Ndasingwa, Patrick Karegeya, Jules Mutebuzy, Peter Bayingana, Chris Bunyenyezi, Melchior Ndadaye, Rosalie Gicanda, Joseph Kabila, Kayumba Nyamwasa, Bosco Ntaganda, Rose Kabuyé, Pieter-Jan Staelens, Thomas Ngeze, John Williams Ntwali[10], Jean-Léonard Rugambage, Charles Ingabire, Dieudonné Niyonseng, Théoneste Nsengimana, Callixte Gakwaya, Pierre Gaudreau, Juvénal Uwilingiyimana, le Laurent Nubaha, Rodolphe Twagiramungu, Emile Gafirita, et al. ne se comptent même plus. Le « cimetière privé » de Kagame commence à faire, en nombre de tombes, de l’ombre[11] à celui des Clinton[12].

 

Pour le reste on ne peut que se poser des questions sur les harcèlements, les « tentatives » d’enlèvement, les menaces ou intimidations dont auraient été victimes non seulement des Judy Rever, Michela Wrong, Peter Verlinden, Paul Rusesabadgina, Tribert Rujugiro Ayabatware, Callixte Mbarushimana, Denis Mukwege, Carine Kanimba, Victoire Ingabire mais également de simples citoyens lambda (Pégasus oblige !)

 

Mais, me direz-vous, Onana n’a pas « encore » été assassiné ! [13]… Quoi que ….n’empêche ![14] … on ne peut éviter de se remémorer les morts ou disparitions mystérieuses de certain(e)s et les questions qu’elles soulèvent. 3 exemples (non exhaustifs) me suffisent :

- qu’en est-il de l’« enquête sans résultats » sur les causes du crash, le 12/02/2009, du vol 307 Colgan Air de Newark vers Buffalo, où Alison Des Forges a trouvé la mort ? Des Forges est l’autrice du livre : "Leave none to tell the story : genocide in Rwanda [15] ». « Enquête » qu’Onana et bien d’autres experts ont analysés et pour laquelle les biais en faveur du FPR semblent flagrants mais qui n’en était pas moins une des « bibles » du TPIR, à l’époque. Néanmoins, Alison Des Forges avait trouvé son chemin de Damas et avait même témoigné, en défense, au « procès en gacaca, catégorie 1, pour complicité au Génocide », du Père belge Theunis à Kigali[16]. Elle revenait de Londres, ce jour funeste de février 2009. Elle y aurait été défendre un rapport qu’elle aurait produit à la demande du gouvernement britannique, sur l’opportunité de l’intégration du Rwanda au Commonwealth. Elle aurait déconseillé cette possibilité. Mal lui en a pris ?

- qu’en est l’enquête sur le « suicide » du Major Stefan Stec[17] (Casque bleu polonais de la Minuar) ? « I had a conversation with a British colonel. And I asked him, "sir, I heard it was a war between you and the French," and he said, "yes, and we have won."(juillet 94). Le syndrome du stress post-traumatique a-t-il bon dos ?

- qu’en est-il de l’enquête (s’il y en eu une ?) sur le suicide[18] en 2002 de Sian Cansfield, « the gosth writeress » (la négresse, en français)[19] de Roméo Dallaire pour son « J’ai serré la main du diable » ? A la fin de la rédaction de ce livre (objet de la thérapie que Dallaire suivait pour se soigner de syndromes de stress post-traumatique) : « elle avait commencé à perdre de son objectivité » dixit Dallaire himself (Page 19 de la préface) (?) Était-ce à l’insu du plein gré de Dallaire qu’elle avait, imprudemment, rapporté la terrible phrase qu’elle lui met dans la bouche « …qui avait tiré ses ficelles (de Kagame) tout au cours de la campagne ?….. La campagne et le génocide n’avaient-ils pas été orchestrés pour un retour du Rwanda au statut quo d’avant 1959, époque à laquelle les Tutsis dirigeaient tout ? Les extrémistes hutus avaient-ils été plus dupes que je ne l’avais été moi-même ? Dix ans plus tard, je ne peux toujours pas éluder cette troublante question surtout à la lueur des événements qui, depuis ont eu lieu dans la région ! »(p 588 en français – 476 en anglais). Trente ans plus tard, Dallaire ne semble toujours pas avoir pu éluder la question. Ne pourrait-il pas être poursuivi pour ce questionnement ? Quelle est la différence entre planification et orchestration ???? Evidemment, en tant qu’ex-sénateur à vie, il est immunisé …[20] …. …. ?

 

Dans un registre moins tragique mais malgré tout, hautement significatif, que penser des « incidents à caractère diplomatique » révélateurs des attitudes délétères du gouvernement rwandais en déclarant persona non grata au Rwanda les ex-Ambassadeurs de Belgique (Johan Swinnen) et des US (David Rawson, Flaten), la procureur Carla Del Ponte[21] du TPIR, la « senior advisor for the African continent at Human Rights Watch » Alison Des Forges (†), l’ambassadeur US au Burundi Robert Krueger. Finalement, depuis plus d’un an, le Gouvernement belge[22] n’a toujours pas accrédité d’ambassadeur du Rwanda en Belgique après le refus du candida Karega (impliqué, alors qu’il était ambassadeur en Afrique du Sud, dans l’affaire Karageya – Cfr. Michela Wrong et son « Do not Disturb » ). Il n’y a toujours pas d’Ambassadeur belge au Rwanda, depuis cet incident !!!!

 

Dans mon avant dernier papier[23] j’avais émis le regret qu’Onana n’ait pas été sollicité dans les investigations du collectif « Forbidden stories – Rwanda Classified ». Il aurait eu son mot à dire dans certaines affaires, dans certains détails semblent mineurs mais dans lesquels le diable se cache et révèle le véritable visage du coupable du tout premier des crimes (celui qui a entraîné le génocide) : le crime contre la paix commis le 01/10/1990 par Kagame. Car ne peut-on souligner ces autres faits troublants dans la genèse pré-génocide sans être traiter de complotiste-négationniste ?

J’en cite quelques-uns dont j’aurais aimé qu’Onana développe le « sens » :

  • L’annonce, le jeudi 07/04/1994 au journal de 8h (heure de Kigali) de RFI, d’une embuscade sur la route de l’aéroport de Kanombe, visant des casques bleus belges qui aurait fait 4 victimes ….. Il semblerait que ce document RFI n’existerait pas (plus) à l’INA …. Qui était en charge des émissions d’information de RFI à cette époque : la journaliste francorwandaise, Madeleine Mukamabano[24], l’animatrice depuis une quinzaine d’années du « débat africain », cette émission dominicale sur RFI ? sic https://www.musabyimana.net/tag/madeleinemukamabano/
  • La mort, au Camp Kigali, des +/10 casques bleus belges, entre 11 heure et midi, le 07/04/1994. Certains ne déclarent-il pas avoir compté 11 corps ? ….
  •  Que faisait le lieutenant Lotin de la Minuar sans ordre de marche avec des membres du FPR dans le parc de l’Akagéra, sur la route aérienne de Dar El SalamKanombe-Kigali, le 06/04/2024, quelques heures avant l’attentat ?….
  • Qu’en estil de la mise sur pied de l’opération Distant Runner[25], programmée semblet-il bien avant la décision de retirer les forces US de Somalie suite à l’incident « Black Hawk Down », par le Général Shalikashvili.(†)
  • Le « chiffon de papier » expression qu’aurait employé Habyarimana mais qui en fait était sortie de son contexte et qui était « si les accords d’Arusha ne correspondent à rien dans les cœurs, alors ce ne sont qu’un chiffon de papier ». Dans une culture de l’oralité où le papier et l’écriture revêtent un aspect ésotérique, « La guerre du faux [26] » trouve un « terreau » particulièrement fertile….

 

Au vu de ce que je me suis remémoré ci-dessus peut-on se demander si les interrogations qu’Onana formule, les doutes qu’il exprime constituent un délit ? Pour un citoyen lambda cela semble véritablement impossible. Dans quelle mesure le fait de se poser des questions (qui buttent systématiquement sur le mur de caoutchouc de l’histoire officielle et sa chape de plomb) et de mettre en évidence les incohérences qui ressortent des éventuelles réponses, peut-il être cause d’un préjudice grave et difficilement réparable infligé à ceux qui défendent la mémoire et le respect dus aux victimes ? Au contraire, si se poser des questions peut aider à mieux cerner les réponses possibles pour rendre les honneurs dus aux millions de morts du Rwanda et de la RDC : alors Onana pourrait paraphraser Zola : « Mon devoir est d’écrire, je ne veux pas être complice ».

 

En tant que monsieur « tout le monde », je me sens d’autant plus conforté dans ce que j’exprime, dans le dernier paragraphe ci-dessus, que je relis la préface du livre de Patrick Mbeko : « Rwanda – Malheur aux vaincus. 30 ans de crimes, de manipulations et d’injustice couverts par l’Occident » (éditions Duboiris). Cette préface est signée de Johan Swinnen, ancien ambassadeur de Belgique au Rwanda et en RDC. Il y pose un nombre très important de questions (sans réponses) qui ont été reprises dans son témoignage en défense lors d’une des premières séances du procès actuel d’Onana. Un diplomate doit-il s’en tenir aux questions tout en laissant en suspens les réponses ? Il y a des silences éloquents !!!!

 

A suivre ?

 

 

[1] Et c'est à l'issue du procès d'Émile Zola qu'a lieu la première réunion jetant les bases de la future Ligue des droits de l'Homme le 25 février 1898

[2] « La vérité, qui est une, a l'éternité pour elle » (Zola, lettre à Loubet, 1900)

[4] Dont la cheminée aurait, cependant, été ramonée peu avant la nuit fatidique ( !)

[5] Les secrets du génocide rwandais : enquête sur les mystères d'un président (2002) - Silence sur un attentat, le scandale du génocide rwandais (2005) - Ces tueurs tutsi - Au cœur de la tragédie congolaise. (2009) - Europe, crimes et censure au Congo (2012) - La France dans la terreur rwandaise (2019) - Enquêtes sur un attentat : Rwanda, 6/4/1994 – 25 ans d'investigations pour un non-lieu.( 2021) - Holocauste au Congo : L'omerta de la communauté internationale (2023)

[6] La FIDH, la LDH et Survie. Mais étrangement pas IBUKA, semble-t-il ( ?).

[7] Rwanda, la vérité sur l'opération turquoise - Quand les archives parlent. (2019)

[8] Coïncidence navrante : Vincent Duclert serait un spécialiste de l’Affaire Dreyfus mais d’autre part aurait ignoré ou du moins n’aurait jamais référencé ou évoqué le Mapping Rapport - Navanethem Pillay Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

[11] Allitérations : « Depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent » Brassens-Mourir pour des idées. « ….. incestuous sheets… ; » Shakespear -Hamlet. « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » Racine – Andromaque.

[16] Le Père Theunis a été extradé (après condamnation en Gacac) vers la Belgique, sous « condition » que la justice belge le passe en jugement à Bruxelles….Ce qui n’a jamais eu lieu….. !

[17] The Rwanda Forum, Saturday 27th March 2004 - CD 4, 21'25" Stefan Stec

[19] https://www.rmoutlook.com/mountain-guide/waiting-an-important-read-on-ptsd-1569858

http://www.freerepublic.com/focus/f-news/1014527/posts

Although the book's publisher, Random House Canada, said Ms. Cansfield's suicide last summer was not linked to her research on the book

[21] « Si l’attentat sur le Facon 50 présidentiel, était attribué au FPR, l’histoire du génocide devrait être revue ! »

[24] Abdoulaye Bathily représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique et chef du bureau des Nations Unies en Afrique Centrale, jusqu’en avril 2024. Epoux de Madeleine Mukamabano.

[25] Opération de débarquement amphibie par le USS Peleliu, appareillant de Mogadiscio pour Mombassa et héliportée de Mombassa jusqu’à Bujumbura (avec ravitaillement en vol par KC130) pour y rejoindre les forces de l’Africom de Stuttgart, arrivées avant l’attentat ?????



10 réactions


  • sylvain sylvain 3 novembre 15:09

    Que kagame soit un pourri, meme de loin on s’en doute.

    Pour le reste, difficile de se faire une opinion sur tout cet imbroglio d’ici.

    Mais il est dit en debut d’article que ce onana est accuse de nier le genocide tutsi, puis plus rien la dessus. C’est pourtant la base de la comparaison avec dreyfus, mais l’article ne donne aucune indication sur la verite de cette affirmation, ni meme sur ce qui a pu l’induire...


    • Bertrand Loubard 3 novembre 20:45

      @sylvain

      Merci pour votre réaction. Effectivement je pense que j’aurais dû être plus explicite. En fait, le livre sur lequel serait basé, actuellement, la plainte des parties civiles est « Rwanda, la vérité sur l’opération turquoise - Quand les archives parlent" que j’avais lu lors de sa parution en 2019. Assurément, j’aurais dû relire en même temps que les termes de la plainte, avant de pondre mon texte. C’est donc sur mémoire de l’aspect positif que l’analyse de ce livre (et des autres) m’avait inspiré, à l’époque, que j’ai perçu le procès actuel comme ayant un relent d’erreur judiciaire, d’affaire à caractère « engagé politiquement ». J’ai entendu ou lu des réactions assez tranchées sur certains aspects de cette action en justice …. Entre autres reproches faits à cet ouvrage, celui selon lequel Onana aurait écrit le mot génocide à propos du Génocide des Tutsis du Rwanda, entre guillemets. Effectivement, mais j’attendrai d’avoir trouvé et relu les termes exacts de la plainte en question et le livre incriminé pour m’en faire ma « religion. Il y a le « contexte ». (Notez, l’entre-guillemets) …En tant qu’observateur de base, j’ai cependant tant lu, tant entendu et tant vécu avant pendant et après le Génocide des Tutsis du Rwanda que je pense qu’il me sera difficile de modifier radicalement ma position quant au véritable responsable de la tragédie en cours dans les Grands Lacs. Bien entendu il y a des personnes, mais il y a tout notre système….sans tomber dans l’auto-flagellation….

      Comme dirait Dallaire sans être attaqué : « Je ne peux toujours pas éluder cette troublante question surtout à la lueur des événements qui, depuis ont eu lieu dans la région » !

      Peut-être à bientôt.

      Bien à vous.


    • sylvain sylvain 3 novembre 21:08

      @Bertrand Loubard
      Et merci pour la reponse.
      Par mes lectures d’articles comme le votre, j’ai bien percu qu’il y avait beaucoup d’ambiguite dans cette affaire. A commencer par le fait que les tutsis ont ete utilises par la france comme proxy pour exercer le pouvoir colonial, et que ca a forcement induit des rancunes.
      Mais je n’avais jamais entendu la theorie selon laquelle ce genocide aurait ete utilise pour remettre les tutsis au pouvoir. Il ne fait cependant aucun doute que kagame est soutenu par l’occident.
      Ceci dit, ca n’ote rien au fait qu’il y a bien eu un terrible genocide et que des millions de tutsis qui n’avaient rien a voir la dedans se sont fais massacrer


    • Bertrand Loubard 4 novembre 15:11

      @sylvain

      Vous dites : « ….. ambiguïté …. les tutsis ont été utilisés par la France comme proxy pour exercer le pouvoir colonial, et que ça a forcément induit des rancunes »

      Je voudrais vous signaler que le Rwanda (comme le Burundi) n’a jamais été colonisé par la France, ni par l’Allemagne ou la Belgique, d’ailleurs. La France, après l’indépendance du Rwanda, a conclu des accords de coopération avec ce pays, accords qui comprenaient évidemment, un aspect économique, financier, commercial et culturel et aussi un volet de formation et de défense militaire. Ce qui est courant dans les relations entre pays. De même l’Allemagne a conclu avec le Rwanda dans les années 1900 des accords de protectorat avec le pouvoir rwandais, ce qui était conforme à la norme de l’époque. Ces accords respectaient les structures socio-culturelles et politiques du pays, sans intention d’ingérences impérialistes comme dans d’autres pays qui eux ont été expressément colonisés. Il en a été de même de la Belgique qui avait « hérité sous mandat SDN » du Ruanda-Urundi suite au Traité de Versailles. En 1948 c’est l’ONU qui fait passer ces territoires sous tutelle belge pour exercer une administration indirecte (bien entendu mâtinée d’une certaine forme d’administration coloniale inévitable, cohérente dans les relations forcément inégales de l’époque). Les rancunes entre les diverses communautés rwandaises datent de bien avant l’époque coloniale. Je pense que relire les écrits d’un Richard Kandt, d’un Jan Vansina, d’un David Newbury ou d’un Luc de Heusch serait intéressant. Cependant le fait que les Pygmées sont de plus petite taille que les Nilotiques n’est pas dû à une interprétation discriminatoire de la part des leucodermes.

      Bien à vous.


    • Bertrand Loubard 5 novembre 18:59

      @sylvain

      https://www.youtube.com/watch?v=xf72JAyiw-o

      Où il est question du fait que Kagame et son clan maffieux ne sont pas éternels. Ce qui fait peur, évidemment. Car s’il y a action et réaction, attaque et contre-attaque, offensive et contre-offensive …. Pour le totalitarisme c’est tout ou rien… soit l’ « apocalypse » dont il a déjà été question dans beaucoup de conflits actuels ?

      En effet il ne s’agissait pas seulement, pour la France, de perdre une petite partie de son « pré carré » africain ; il ne s’agissait pas seulement pour la francophonie de ne pas se laisser infiltrer par des « taupes » ; il ne s’agissait pas seulement des richesses des deux Kivu….mais bien pour la communauté internationale « amie » du peuple Rwandais (c.à.d. pour le complexe militaro - industriel et ses composantes agro-alimentaires, phytosanitaires et pharmaceutiques) d’entamer la désintégration de l’empire que représente la RDC. Les chacals, les vautours, les hyènes, les charognards et autres oligarques de la maffia internationale sont à l’affut comme cela a toujours été le cas lors de toutes les chutes de tous les grands empires en décomposition (romain, germanique, britannique, ottoman, soviétique et coloniaux…..). …Sera-ce le cas avec « notre monde occidental » ?

      Bien à vous.


  • courel 3 novembre 17:58

    En France, actuellement, les Résistants sont des terroristes...

    Pour l’instant, prétendre l’inverse vous mène au tribunal.

    Du temps des boches, déjà, les mêmes collabos, dénonçaient les Résistants et les envoyaient au poteau d’exécution.

    En lisant, en écoutant les médias vendus, on voit bien que l’Histoire balbutie...


    • Bertrand Loubard 4 novembre 15:22

      @courel

      Merci pour votre commentaire.

      Il est vrai que l’histoire est toujours perçue dans un contexte, conceptualisée dans un système culturel et exprimée dans un mode de communication qui peuvent amener à des interprétations, des jugements et finalement à des ……. erreurs judiciaires….Dreyfus et Zola en sont un exemple….Ce qui est troublant c’est que le contexte, le système culturel et le mode de communication peuvent être manipulés volontairement, biaisés intentionnellement, « techniqués » ….... ce qui me semble être le cas actuellement.

      Bien à vous.


  • La Bête du Gévaudan 3 novembre 18:44

    Je conseille en effet à ceux qui s’intéressent au Rwanda de lire les travaux de M. Onana.


    • Bertrand Loubard 4 novembre 15:29

      @La Bête du Gévaudan

      Merci pour votre commentaire.

      Vous conseillez de lire Onana. Je suis d’accord …… Mais pas qu’Onana ….il y en a tant d’autres auteurs, chercheurs, journalistes et autres politologues et historiens qui sont intéressants. Je ne citerai que Judy Rever, Michela Wrong, Patrick Mbéko, Jan Vansina, ….et aucun ne conteste la réalité du Génocide des Tutsis du Rwanda….Même si certains font référence au Génocide des Hutus du Burundi de 1972.

      Bien à vous


  • Bertrand Loubard 9 novembre 20:39

    Pour mon « papier » précédent j’avais récolté 2.528 « visites » entre le 20/09 et le 21/10/2024. Actuellement j’en suis du 02/11 au 09/11/2024 à 2.443 visites…. Qu’est-ce à dire ???? Il faudra comparer avec le nombre de visites au 29/11 pour voir quel sujet accroche le plus…. ou alors si le titre, l’iconographie ou la structure de la « narration » est un argument de « propagande » plus ou moins efficace. 

    Bien à moi.


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