jeudi 12 septembre 2019 - par Dr. salem alketbi

Options pour la crise irano-américaine

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Les États-Unis ont détruit une maquette d’une installation nucléaire iranienne à 80 mètres sous terre, a rapporté récemment le New York Times. Selon le journal, Washington a construit il y a 10 ans un modèle de taille similaire à l’installation nucléaire de Fordow, située à environ 100 kilomètres au sud de la capitale iranienne, Téhéran. Le modèle a été bombardé dans le cadre d’une simulation avec une MOAB ou «  Mother of All Bombs  » pesant environ 13 tonnes et demi.

Le journal a également révélé dans son rapport que des responsables israéliens ont étudié la possibilité de lancer une attaque militaire contre l’Iran, avec ou sans l’approbation des États-Unis. Les responsables israéliens pensent que le président américain Donald Trump ne s’opposera peut-être pas à une telle attaque, contrairement à son prédécesseur Barack Obama. Il y a un écart entre M. Trump et M. Obama en ce qui concerne le traitement de la menace iranienne, a rapporté le journal.

Certains observateurs ont considéré ce rapport comme une indication d’une possible escalade de la crise iranienne, et qu’il existe une forte probabilité d’une frappe militaire soudaine sur les installations nucléaires iraniennes. Mais l’expérience passée suggère que de telles préparations sont conventionnelles pour une superpuissance comme les Etats-Unis. Toutes les options stratégiques doivent être sur la table devant le leader américain, le commandant suprême des forces armées, comme outils diplomatiques contre la menace iranienne aux intérêts stratégiques des Etats-Unis.

En Israël, de telles discussions seraient naturellement une priorité absolue pour les stratèges, dans un contexte d’escalade avec les mandataires iraniens, menés par le Hezbollah libanais.

Mais il y a des conclusions importantes. La première est qu’Israël ne s’aventurera probablement pas en conflit direct avec le régime iranien à moins que les capacités des agents iraniens à contre-attaquer profondément en Israël ne soient limitées.

Le Président Trump n’est pas du tout enclin à la guerre. Le signe le plus évident n’est pas la façon dont il traite avec l’Iran, mais avec les talibans. Le président américain prévoyait de rencontrer les dirigeants à Camp David à l’occasion de l’anniversaire des attentats du 11 septembre pour signer un accord. Une grande partie des forces américaines stationnées en Afghanistan se retireraient en vertu de l’accord.

Il serait inconcevable que la Maison-Blanche s’efforce de mettre fin à l’engagement de ses forces en Afghanistan et d’ouvrir un front à côté avec les Iraniens, et à un moment critique. Les États-Unis sont à la veille de l’année de l’élection présidentielle.

Un autre signal important a été donné lors de la visite surprise du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Londres. Au plus fort de la crise politique du Royaume-Uni dans le contexte de la crise Brexit, il était clair que les pourparlers portaient essentiellement sur la manière de traiter avec l’Iran.

Netanyahou craint un sommet surprise entre les présidents Trump et Rouhani en marge de l’Assemblée générale de l’ONU ce mois-ci. Malgré la diminution des chances d’un tel sommet, les faucons du régime iranien faisant pression sur Rouhani et son ministre des Affaires étrangères Zarif pour qu’ils freinent leur empressement à dialoguer avec l’administration Trump, Netanyahou craint que des accords secrets et non divulgués ne soient conclus pour tenir le sommet.

M. Netanyahou a laissé entendre lors d’une séance d’information à l’intention des journalistes à Londres que de telles consultations étaient probables. «  De toute évidence, je ne dis pas au président des États-Unis quand et avec qui il doit se réunir, » a-t-il dit. Il a ajouté qu’il présenterait une approche plus affirmée et plus rationnelle que celles présentées jusqu’à présent.

Ne pouvant nier carrément la possibilité d’un sommet, Netanyahou semble convaincu que la poignée de main entre Trump et Rouhani est devenue une question de temps. La poignée de main recherchée par les Etats-Unis affaiblit la main de Nétanyahou et limite ses chances de gagner les élections le mois prochain. Il parie sur un scénario de confrontation avec l’Iran et ses alliés régionaux, contrairement à son allié Trump, qui espère parvenir à un accord avec les mollahs.

Il est clair que le régime iranien pense à ce qui vient après la poignée de main, à la Corée du Nord. Elle tente donc de retarder la poignée de main jusqu’à ce qu’elle obtienne des concessions de l’administration américaine, en utilisant toutes les cartes, y compris l’abandon progressif de ses obligations aux termes de l’accord nucléaire signé en 2015.

Il est également clair que Nétanyahou ne que se rallier au Président Trump pour ne pas risquer de perdre son soutien lors des élections et de tenir ses promesses dans le cadre de l’accord du siècle.

 



7 réactions


  • Ilan Tavor aka Massada 12 septembre 2019 14:23

    Le président américain Donald Trump envisage de permettre au président français Emmanuel Macron d’accorder à l’Iran un crédit de 15 milliards de dollars conformément au plan de Paris si l’Iran respecte ses engagements en matière nucléaire et revient à la table des négociations.

     

    C’est ainsi que des sources dans les discussions de Trump avec Macron ont été publiés sur le Daily Beast. Selon l’article, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo étudie également la proposition française qui assouplirait les sanctions sur l’économie iranienne qui avait été endommagée après le retrait de l’accord nucléaire par les États-Unis et l’imposition de nouvelles sanctions à Téhéran.


  • Ilan Tavor aka Massada 12 septembre 2019 14:26

    Vladimir Poutine s’entretiendra avec Netanyahou ce 12 septembre. Selon le service de presse du Kremlin, ils discuteront du développement futur de la coopération bilatérale et échangeront leurs points de vue sur la situation au Moyen-Orient.
     
    Le bureau du chef du gouvernement israélien a noté que MM Poutine et Netanyahou envisageaient de discuter « des problèmes régionaux, y compris de la situation en Syrie, en mettant l’accent sur le renforcement des mécanismes de coordination militaire ».
     

    Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu’un contact direct avec Vladimir Poutine avait empêché l’affrontement entre les forces russes et israéliennes, « presque inévitable » « à cause de la contradiction entre les tâches de l’aviation russe et les opérations militaires [israéliennes] pendant l’opération en Syrie ».


  • Samy Levrai samy Levrai 12 septembre 2019 15:26

     Quand on voit les resultats au Yemen ( Arabie attaquée sur son territoire et Emirats rentrés vite fait la queue entre les jambes,...) , on peut penser qu’une attaque de l’Iran représenterait la fin des Emirats, de l’Arabie Sahoudite et de tous les sbires américano sionistes du Moyen orient...

    on peut sentir le changement de discours du docteur Alketbi, toujours américano SIONISTE mais de plus en plus peureux et moins optimiste quand il s’agit d’attaquer.


  • Samy Levrai samy Levrai 12 septembre 2019 15:39

    Quand on pense que l allié des « arabes » est Israël et que les ennemis sont les syriens , les libanais, les irakiens , les palestiniens... que les « arabes » poussent à « l’accord du siècle » au profit d’Israël et contre les palestiniens , on ne peut que se marrer et imaginer comment l’aventure va se terminer.

    Comment peut on se tromper autant en géo politique...


  • Ilan Tavor aka Massada 13 septembre 2019 08:20

    Notre 1er Ministre, Benjamin Netanyahou, s’est rendu en Russie afin de continuer la coopération sécuritaire permettant à Israël d’attaquer les bases iraniennes en Syrie sans mettre en danger les russes.

     
    Le président Poutine a déclaré : « il est important pour nous de savoir qui sera élu à la prochaine Knesset car nous voulons voir notre amitiés continuer ».

     
    Le 17 septembre, on vote À DROITE TOUTE afin de permettre à Netanyahou de continuer à coopérer avec les Puissances Mondiales !


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