mercredi 22 janvier 2020 - par Jean Dugenêt

Partisans ou adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes ? (2ème partie)

Je remets en illustration de cette seconde partie la photo où l’on voit Walter Hallstein en uniforme pendant la deuxième guerre mondiale parmi un groupe de trois officiers. Regardez bien cette photo, Monsieur Edwy Plenel, Monsieur Michel Onfray et les autres et dites-nous : lequel est nationaliste, voire même nazionaliste ? Est-ce Walter Hallstein ou François Asselineau ? J’ai déjà eu l’occasion d’en discuter dans un article intitulé « AudeWTFake contre François Asselineau » et un des intervenants avait fort bien fait cette remarque :

« Quand je vois un gros animal dans un champ, qu’il est blanc avec des taches brunes, qu’il a une grosse mamelle avec quatre pis, qu’il a aussi deux petites cornes et qu’il fait « meuh », je me dis que c’est une vache et, quand je vois cette photo de Walter Hallstein, je me dis que c’est un nazi. »

Pour reconnaître en lui un nazi, nous n’avons pas que son apparence sur la photo. Nous avons surtout des faits.

    1. Walter Hallstein était officier dans l’armée allemande
    2. Walter Hallstein était un officier instructeur en national-socialisme

Il appartenait au corps des « Nationalsozialistischen Führungsoffiziers  » (NSFO)

    1. Il a été membre de sept organisations.

Deux organisations civiles :

      • La fédération nationale socialiste de protection anti-aérienne (Nationalsozialistischer Luftschutzbund ou Reichsluftschutzbund RLB).
      • Le secours populaire national-socialiste (Nationalsocialistische Volkswohlfart NSV).

Une organisation d’étudiants :

      • L’union des étudiants nationaux-socialistes allemands (Nationalsozialistischer Deutscher Dozentenbund NSDStB).

Deux organisations d’enseignants :

      • L'Association du Reich des universités allemandes (Reichsverband der Deutschen Hochschulen RVDH).
      • L’association nationale-socialiste des enseignants ou Ligue de l’enseignement (Nationalsozialistischer Lehrerbund NSLB).

Deux organisations de juristes :

      • L’association du Reich des assesseurs (juristes) allemands (Reichsbund deutscher referendare RBDR.
      • L’association nazie des « protecteurs de la loi » (Nationalsozialistischer-Rechtswahrerbund NSRB) qui a remplacé en 1936 l’association des Juristes Allemands Nationaux-Socialistes, (Bund Nationalsozialistischer Deutscher Juristen BNSDJ).
    • Walter Hallstein a lui-même certifié qu’il était un bon nazi.

En septembre 1935, Walter Hallstein est candidat pour un poste à l’université de Rostock. Il doit envoyer un « serment d’entrée en fonction » du style  : « Je jure fidélité et obéissance à Adolf Hitler, Guide du Reich et du peuple allemand… »

Pour défendre sa candidature, il veut montrer qu’il est un bon nazi. Il joint à ce serment, une lettre où il déclare avoir été membre de deux associations professionnelles hitlériennes et être encore membre de deux autres associations.

    1. Walter Hallstein faisait partie des 4 300 personnes considérées comme l’élite sociale au sein du régime nazi

Le « Dictionnaire des personnalités du IIIe Reich », réalisé par Ernst Klee, historien de la période nazie qui n’est contesté par personne répertorie 4 300 noms de l’élite sociale au sein du régime nazi. Walter Hallstein en fait partie.

    1. Walter Hallstein a participé à l’élaboration du projet de « La Nouvelle Europe » d’Hitler

Il a été pour cela l’associé du grand criminel de guerre Frank Hans. Il a fait partie de la petite délégation de quinze juristes de haut niveau qui l’ont accompagné lors de son voyage en Italie en juin 1938.

***

Nous considérons que ces faits constituent la preuve indéniable que c’était bien un nazi. Mais cela ne correspond pas à « la version officielle » imposée par la dictature européiste. En conséquence, tous ceux qui affirment que Walter Hallstein était un nazi sont catalogués immédiatement dans toute la presse dominante comme étant des « complotistes ». Pourtant il est permis de contester des versions officielles. D’ailleurs la télévision, assurément aux ordres des puissants, ne s’en prive pas. Ainsi, une des émissions « L’ombre d’un doute » sur France 3 a remis en question la version officielle de l’exécution de toute la famille du tsar par les bolcheviks. Toujours sur France 3, le 28 janvier 2013, une des émissions « Docs Interdits » a contesté la version officielle du suicide dans l’affaire Boulin. A l’occasion les journalistes se sont même permis d’accuser la police et la justice d’être au service de castes politico-mafieuses. France Télévision peut donc se permettre d’aller très loin dans la contestation de versions officielles. C’est très bien ainsi et nous n’avons nullement l’intention de traiter de complotistes ceux qui s’attaquent ainsi à des versions officielles ou à des dogmes. Mais, alors pourquoi les mêmes se permettent de le faire ? Ont-ils pour cela une carte d’habilitation, délivrée par la Commission Européenne, que nous n’avons pas ? Car, assurément l’UE impose une limite. Il est interdit de douter d’une version officielle concernant les grandes stratégies de l’oligarchie euro-atlantique que ce soit en ce qui concerne la politique impérialiste des USA ou la genèse de cette UE. Car l’UE est une construction fragile et accepter de désigner celui qui fut président de la CEE pendant 9 ans comme un ancien nazi ce serait enfoncer un coin à la base de l’édifice qu’il n’est pas permis de fragiliser.

Les forces qui se déploient pour bloquer la divulgation de cette information sont considérables en commençant par les grosses fortunes qui tiennent l’essentiel des médias : Bernard Arnault, François Pinault, la famille Dassault héritière de Serge Dassault, Vincent Bolloré, Patrick Drahi, Xavier Niel, Martin et Olivier Bouygues et Arnaud Lagardère.

Même la Wikipédia, qu’il faut globalement défendre, est sous leur influence. Elle fonctionne grâce aux dons et les gestionnaires ne peuvent pas se mettre à dos les grosses fortunes. En principe les articles sont écrits par des contributeurs bénévoles mais, en regardant la rubrique « discussions » de la page consacrée à Walter Hallstein, nous voyons que certains contributeurs sont aussi des administrateurs de la Wikipédia et nous voyons bien ici que celui qui s’appelle Trehill impose sa loi. Voici en effet ce qui constitue toute sa rhétorique :

  • Les sources non-complotistes sont les média-dominants c’est-à-dire ceux qui appartiennent aux milliardaires.
  • Ce sont ces sources qui décident de ce que sont les versions officielles incontestables.
  • Ceux qui contestent sont des complotistes qui font des choix par idéologie : François Asselineau, Matthias Rath, Philippe de Villiers, Annie Lacroix Riz, Etienne Chouard…
  • Il est inutile d’examiner les faits pour distinguer le vrai du faux car ce qui est vrai c’est ce qui est conforme aux sources non-complotistes. Le reste est faux.
  • Celui dont l’opinion est conforme aux sources non-complotistes ne peut pas être négationniste.

Malheureusement, nous n’exagérons pas. Voici textuellement le style de discours qu’il tient :

« Savez-vous seulement ce qu'est le négationnisme pour l'utiliser de manière si inappropriée ? Dès lors que mon opinion sur le sujet correspond à celle des sources non-complotistes, est-ce du négationnisme ou est-ce du bon sens ? Devinez quoi, c'est du bon sens ! Les non-complotistes ne sont pas négationnistes monsieur, ils ont simplement l'intelligence de ne pas être séduits par les propos fallacieux… »

Si, après une telle exhibition d’impudence, son interlocuteur insiste, il s’emporte. Il « hurle ». Il fait ce que toutes les chartes de bonne conduite de tous les forums du web interdisent ou déconseillent. Il écrit en caractères gras et soulignés : « Le complotisme n’a pas sa place sur la wiki ». Si un contributeur lui signale une contradiction entre sa page sur Walter Hallstein et une autre page de la Wikipédia, il n’hésite pas une seconde pour répondre que c’est l’autre page qui est dans l’erreur. Appréciez en plus toute sa modestie ! Il est capable d’écrire  : « Ma culture est certainement bien plus grande que la vôtre ». Bref ! il est aussi insupportable que Ségolène Royal et la discussion avec lui est tout autant impossible qu’avec elle.

En conséquence, la Wikipédia non seulement ne désigne pas Hallstein comme un nazi mais elle évite même, à son sujet, de parler du IIIème Reich comme si Walter Hallstein n’avait aucun rapport avec ce régime. La principale falsification de la Wikipédia consiste à nier son appartenance au parti nazi. Elle écrit : « Hallstein n'était pas membre du Parti national-socialiste » sans donner la référence qui leur permet de faire cette affirmation ni la classique remarque habituelle [réf. nécessaire]. Elle use pour cela d’une grossière fourberie qui consiste à écrire une phrase plus longue « Hallstein n'était pas membre du Parti national-socialiste ni du Sturmabteilung19 ». Les références faites avec des numéros à des livres écrits en allemand ne facilitent pas les vérifications. Le numéro 19, en guise de référence, renvoie probablement à un livre où nous supposons qu’il est dit que Walter Hallstein n’était pas membre de la SA (Section d’Assault : Sturmabteilung) ce qui n’exclut pas qu’il était nazi. Il ne faut pas confondre être nazi ou être membre de la SA ou de la SS. A la fin de la guerre la Waffen SS avait 900 000 hommes. Or, il y avait beaucoup plus de nazis. Il y a eu environ 11 millions d’adhérents au parti nazi d’après la page de la Wikipédia sur le IIIème Reich et il y en avait encore 8 millions en 1945 d’après la page de la Wikipédia consacrée au NSDAP. Il y avait donc approximativement un homme adulte sur deux qui était nazi puisqu’en 1939 la population était de 22 200 000 jeunes, 38 500 000 adultes et 8 600 000 vieux d’après le livre : « 1939-1945 Une démographie dans la tourmente ». Il y avait donc environ 19 250 000 hommes. Il faut le signaler car il y avait essentiellement des hommes au NSDAP.

Le schéma selon lequel il y aurait eu deux minorités aux extrémités de la société : d’un côté une minorité de résistants et de l’autre une minorité de nazis doit être revu. Avec ce schéma, la grande masse des allemands auraient été des monsieur-tout-le-monde qui ne se mêlaient pas de questions de politique. Non ! Il faut considérer qu’il y avait environ un homme sur deux qui était un nazi et, même en faisant la concession de considérer qu’il y aurait eu un nazi pour trois hommes, nous resterions bien loin de ce schéma.

Précisons aussi que bien des nazis qui auraient voulu intégrer les SS n’ont pas pu le faire faute de satisfaire aux critères de sélection (Voir la page de la Wikipédia sur la Waffen-SS).

« Jusqu'à la fin des années 1930, les candidats à l'incorporation doivent être âgés de moins de vingt-trois ans, mesurer 1,74 m au moins, ne pas porter de lunettes, avoir une bonne dentition, ne pas avoir un passé de criminel ; ils doivent passer des tests sportifs très poussés et un test d'intelligence réduit à sa plus simple expression. Ils doivent aussi et surtout prouver leur engagement nazi sans faille. »

Or, Philippe de Villiers apporte d’utiles précisions sur la carrière militaire de Walter Hallstein  :

« Sa carrière militaire un peu laborieuse avait en fait commencé bien plus tôt qu’il ne l’a indiqué lors de la dénazification. Il avait déployé mille efforts auprès des autorités, dès 1935, pour obtenir la Croix d’honneur du combattant pour son service militaire chez les « scouts en Belgique », puis pour être admis à un cours d’artillerie où il avait d’abord été jugé médicalement inapte, avant de réussir en février 1936 et, plus tard, de s’engager comme officier de réserve. »

Walter Hallstein n’était pas très grand et plutôt chétif. Il avait, dans un premier temps était jugé inapte pour être admis à un cours d’infanterie avant d’être finalement admis. En 1930, il avait passé la limite d’âge puisqu’il avait 29 ans et il portait des lunettes. Il était conscient qu’il ne pouvait pas intégrer la très sélective Schutzstaffel autrement dit la SS. Nous affirmons donc que Walter Hallstein était un nazi mais nous savons très bien qu’il n’était pas un SS. Nous verrons que c’était d’ailleurs un nazi particulièrement zélé et que, faute de pouvoir intégrer la SS, il a su trouver un autre moyen pour exprimer ses ambitions en la matière.

Ce n’est pas parce que nous n’avons ni la photo ni le numéro de sa carte d’adhésion au parti nazi que Walter Hallstein n’y a pas adhéré. Il en est de même pour la majeure partie des anciens nazis. Ce fait ne permet de rien conclure ni dans un sens ni dans l’autre. Or, affirmer comme le fait la Wikipédia que « Hallstein n’était pas membre du Parti national-socialiste », alors qu’à cette étape nous n’en savons rien, pour affirmer ensuite qu’il n’était pas nazi est une grossière manipulation. Remarquons de plus que bien des pinailleurs, qui exigent de voir sa carte de militant nazi pour accepter de considérer qu’il était nazi, ne se privent pas de contester qu’Oskar Schindler était nazi alors qu’il était assurément encarté. Nous parlons ici de celui qui est considéré comme ayant sauvé beaucoup de juifs. Il y a eu un roman et un film en son honneur. Pour en finir avec la Wikipédia, ajoutons qu’elle écrit à propos de Walter Hallstein : « Mais il est reconnu pour avoir gardé ses distances avec les nazis11, dont il rejetait l'idéologie23.14. » Les références sont seulement des numéros renvoyant à des articles ou des livres. Le numéro 14 renvoie à un article de Jürgen Elvert intitulé « Walter Hallstein biographie d'un Européen (1901-1982).  » Voici la seule chose que nous avons trouvée dans l’article au sujet de son appartenance au parti nazi :

« Il adopta une attitude hostile à l’égard du national-socialisme et il entretenait même des contacts avec des adversaires déclarés du système. Ce non-conformisme ne lui porta aucun préjudice : en 1941, il fut nommé à la chaire de droit commercial, de droit du travail et de droit économique, de droit comparé et de droit privé international à l’Université de Francfort-sur-le Main. »

La référence renvoie donc à un article qui affirme sans citer ses sources. Si vous suivez toute la discussion de la Wikipédia, ce qui est assez fastidieux, vous verrez que le contributeur-administrateur-censeur nommé Trehill rejette tous les documents qui tendraient à montrer que Walter Hallstein était nazi en expliquant qu’ils ne sont pas fiables mais voici ce qu’il estime être une source fiable ! Nous ne savons pas ce qui permet d’affirmer qu’il « adopta une attitude hostile à l’égard… ». En quoi consistait cette attitude ? A-t-il distribué des tracts ? A-t-il fait une prise de parole pour dénoncer le régime ? Quels sont les adversaires déclarés du régime avec lesquels il entretenait des contacts ? Le seul fait vérifiable est que Walter Hallstein a bien eu cette promotion à l’Université de Francfort ce qui confirmerait plutôt qu’il était bien vu par les nazis. Nous ne sommes pas allés, dans nos investigations, jusqu’à rechercher les ouvrages en allemand référencés avec les numéros 11 et 23. La mauvaise fois de l’administrateur de la Wikipédia nommé Trehill nous parait suffisamment évidente. Un minimum d’honnêteté, compte tenu de l’importance et des enjeux de cette discussion, aurait été de consacrer un chapitre à cette controverse. A partir de cette tricherie, les journalistes aux ordres se permettent d’affirmer sans ambages à propos de Walter Hallstein : « Il n’a jamais été au parti nazi, ça c’est établi, c’est prouvé ». Et bien non ce n’est pas prouvé et c’est même le contraire qui est prouvé. Nous allons le démontrer en reprenant un à un les faits que nous avons cités.

***

  1. Walter Hallstein était un officier de la Wehrmacht

Il est impossible qu’un officier de la Wehrmacht n’ait pas été nazi. Pour comprendre cela, il suffit d’examiner quelques données chiffrées.

J’évalue à un maximum de 100 000 le nombre d’officiers de la Wehrmacht. J’avance ce chiffre à partir des seules données que j’aie pu trouver :

« Actuellement, les effectifs de l’armée allemande en temps de paix se situent aux environs de six cent mille hommes. En octobre 1899, il y avait exactement 472 292 hommes, sans compter 23 088 officiers supérieurs, 2 107 médecins militaires et 78 217 sous-officiers. »

Elles proviennent d’une critique du livre intitulé « L’armée allemande : l’organisation militaire la plus parfaite du monde ».

Voilà donc les chiffres : 100 000 officiers pour 11 millions de nazis.

De plus, le mythe selon lequel la Wehrmacht aurait été une administration apolitique et que les militaires faisaient leur travail, en toute neutralité politique, comme n’importe quel fonctionnaire qui va à son bureau, est dépassé. Le livre « La lente dissipation d’une légende : la Wehrmacht sous le regard de l’histoire  » remet les choses à leur place à ce sujet.

Nous savons maintenant que la Wehrmacht était dominée par l’idéologie nazie et elle n’avait pas besoin des SS pour se livrer à des atrocités notamment sur le front de l’Est. Vous pouvez voir à ce sujet les pages de la Wikipédia intitulée «  crimes de guerre de la Wehrmacht  » et «  Mythe de la Wehrmacht aux mains propres  ».

Dans ces conditions, et avec les chiffres que j’ai donnés (100 000 officiers pour 11 millions de nazis), il est invraisemblable d’imaginer qu’un officier aurait pu ne pas être nazi. Quelles auraient été alors ses relations avec ses pairs, ses subalternes et ses supérieurs ?

  1. Walter Hallstein était un officier instructeur en national-socialisme.

De plus, Walter Hallstein était dans la Wehrmacht un officier instructeur en national-socialisme. Il appartenait au corps des « Nationalsozialistischen Führungsoffiziers  » (NSFO), créé par Hitler en 1943. Pour intégrer ce corps, non seulement il fallait être membre du parti nazi mais il fallait être parrainé par deux de ses membres.

Philippe de Villiers apporte des précisions  :

« Helmut Heiber, historien scientifiquement irrécusable, à qui fut confiée la mission de rassembler l’imposante documentation en vue des procès de Nuremberg, s’employa pendant des décennies à reconstituer des dossiers de la Chancellerie pour la période allant de 1940 à 1945 et du Parti national-socialiste. Dans sa longue étude documentée sur les enseignants pendant le IIIe Reich, Heiber classe les universitaires en deux chapitres aux titres éloquents : les « opposants ou indifférents » (chapitre II) et ceux qu’il appelle les « croyants » (chapitre III). C’est ici, parmi les « croyants » du IIIe Reich, que le nom de Hallstein surgit en ces termes :

« Après une enquête de la direction du corps professoral du Reich au début 1944, l’université de Francfort communiqua une liste, commençant par Walter Hallstein et se terminant par Wilhelm Ziegelmayer, composée de quinze hommes officiers qualifiés en national-socialisme ayant rang d’officier et vingt-six autres intervenus pour la “mobilisation complète de l’ensemble de la Wehrmacht dans des proportions inouïes” – eux aussi sont bien sûr des “activistes politiques” (à titre de comparaison, l’université technique de Darmstadt a signalé zéro officier dirigeant nazi et trois orateurs actifs). »

Créé en 1943 sur ordre de Hitler, le corps des Nationalsozialistischen Führungsoffiziers – NSFO – avait en effet pour mission d’enseigner le national-socialisme aux soldats pour s’assurer de leur volonté de combattre jusqu’à la mort. Chargés de la surveillance politique des troupes, prédicateurs et mouchards, ils s’apparentaient aux commissaires de l’Armée rouge. On ne devenait pas commissaire national-socialiste sans être membre du parti nazi ou sans avoir été parrainé par deux de ses membres, ni sans avoir donné assez de gages idéologiques. »

Anne Lacroix Riz apporte elle-aussi des précisions :

« Le NS-Führungsoffizier (NSFO), incarnant la Weltanschauung nazie, avait « pour mission de renforcer la volonté des soldats de tenir jusqu’au bout » dans une guerre généralisant au front de l’Ouest, depuis le tournant de 1943, les méthodes d’extermination d’emblée appliquées dans les Balkans et sur le front de l’Est. Il était « chargé à la fois de la direction militaire spécialisée et de la formation politique et idéologique nazie dans l’esprit du national-socialisme », c’est-à-dire largement tournée vers l’extermination des rouges et des juifs « parasites du monde ». Notons qu’Hallstein exerça ses talents de NSFO en France où l’armée américaine l’arrêta (à Cherbourg), arrestation qui marqua le début de sa reconversion américaine, d’apparence spectaculaire mais tout à fait banale pour les élites des gouvernements Adenauer et Ludwig Ehrard (chancelier successeur en 1963 d’Adenauer après avoir été depuis 1949 son ministre des Affaires économiques), autre homme de confiance des milieux financiers, au passé nazi aussi avéré que ses pairs. On ignore donc ce qu’Hallstein fit en France de 1942 à 1944, mais assurément il n’y enseigna pas seulement le Droit nazi. »

Résumons ce qui nous parait essentiel. Walter Hallstein avait de piètres aptitudes pour être un militaire. Il n’avait assurément pas les qualités pour intégrer la SS. Il était chétif. Il portait des lunettes... On sait qu’il a, dans un premier temps, été jugé médicalement inapte pour être admis à un cours d’artillerie avant d’être finalement admis. Il était par contre très motivé et n’a pas ménagé ses efforts pour réussir dans ce domaine. C’était d’ailleurs un adhérent de la fédération nationale-socialiste de protection anti-aérienne qui était une organisation de type militaire avec grades, uniformes…. Il a surtout affiché sa totale adhésion au national-socialisme au point que l’université de Francfort l’a sélectionné dans une liste réduite de 15 officiers qualifiés en national-socialisme ce qui lui a permis de devenir un « officier-instructeur en national-socialiste » de l’armée. Il est évident que le minimum pour cela était d’être adhérent au parti nazi puisqu’il fallait de plus être reconnu comme un national-socialiste particulièrement zélé. Il fallait d’ailleurs être parrainé par deux autres membres du parti. Son rôle en tant qu’officier-instructeur en nazisme était d’enseigner le national-socialisme aux soldats pour s’assurer qu’ils étaient prêts à sacrifier leur vie pour le IIIe Reich. A défaut de pouvoir intégrer la SS, Walter Hallstein a trouvé dans ce rôle le maximum de ce qu’il pouvait faire pour être un nazi exemplaire.

Il n’est guère possible qu’un militaire du Reich ait pu être officier sans être nazi mais, à qui fera-t-on croire qu’il aurait été possible qu’un « officier-instructeur en nazisme » de la Wehrmacht ait pu ne pas être nazi ? Et c’est pourtant l’opinion que veulent imposer tous les journalistes aux ordres des puissants. Un fait aussi invraisemblable doit devenir une vérité pour ne pas fragiliser l’UE. Les lèches-bottes arrivistes qui n’hésitent pas à se rouler dans la fange pour se partager la besogne ne manquent pas. Les apprentis s’y mettent ! Pauvre jeunesse ! Ils emboitent le pas de Walter Hallstein lui-même qui avait besoin d’être un nazi-zélé pour profiter de l’ascenseur social. A force de le défendre, ils finissent par lui ressembler. Sont-ils conscients qu’en déployant tant de zèle pour inverser sans cesse mensonges et vérités au service d’une propagande d’état, ils sont sur les traces de Goebbels ? A leur égard, j’hésite entre haine et pitié. Faut-il les plaindre ou les blâmer ?

  1. Il a été membre de sept organisations du IIIe Reich

Walter Hallstein était membre de sept organisations plus ou moins hitlériennes. Il est possible qu’il y en ait eu d’autres. La Wikipédia en français n’en a vu que quatre de même que la Wikipédia allemande mais ce ne sont pas les mêmes :

« Er war Mitglied des NS-Rechtswahrerbundes, der Nationalsozialistischen Volkswohlfahrt, des NS-Luftschutzbundes und des NS-Dozentenbunes. »

La Wikipedia allemande signale (Nationalsozialistische Volkswohlfahrt NSV) tandis que la Wikipédia française signale l'Association national-socialiste des enseignants (Nationalsozialistischer Lehrerbund NSLB). Nous verrons qu’en ce qui concerne Walter Hallstein il arrive plusieurs fois que la Wikipédia soit en désaccord avec… la Wikipédia. En fusionnant les deux listes nous obtenons une liste de cinq associations. Faites un petit effort messieurs les administrateurs de la Wikipédia : vous pouvez faire mieux ! Surtout, ne nous demandez pas d’intervenir en tant que contributeur bénévole. Nous n’avons pas envie de discuter avec le sieur Trehill ! Nous avons vu que cela est impossible.

Nous savons, de la plume même de Walter Hallstein, qu’il a été membre de deux autres organisations professionnelles car il l’a fait savoir pour défendre sa candidature pour une promotion. Nous le préciserons prochainement. Nous arrivons ainsi à notre total de sept associations.

Aussitôt après que l’administrateur-contributeur de la Wikipédia ait bien voulu concéder que Walter Hallstein était membre de quelques organisations du régime nazi, il s’empresse d’en minimiser la portée en indiquant :

« Cette appartenance résulte de la prise de contrôle par le régime nazi des associations professionnelles et civiques lors de la Gleichschaltung (« mise au pas » ou « alignement »). De ce fait, la simple appartenance à une association professionnelle signifiait qu'il était membre d'une association contrôlée par le régime nazi ».

Nous exhibons dans une des illustrations la preuve que trois des sept organisations concernées (NSV, NSDStB et NSRB) étaient des organisations nazies. Elles faisaient en effet partie d’une liste des 23 organisations hitlériennes répertoriées par la Wikipédia elle-même à côté des organisations de la SA, de la SS et trois organisations de la jeunesse hitlérienne : Hitlerjugend, JM, BDM. La réalité est donc très éloignée du discours de la Wikipédia sur Walter Hallstein.

Les deux premières organisations que nous citons ne sont pas des organisations professionnelles. Il n’y a pas d’autres raisons d’y adhérer que de vouloir faire du zèle dans le cadre du régime du Reich hitlérien. L’organisation d’étudiants était un fief du nazisme et les quatre organisations professionnelles que nous citons ne se contentaient pas de regrouper et d’organiser des militants pour l’exercice de leur métier hors de tout cadre politique. Nous n’avons pas de renseignements sur la première mais les autres étaient liées au régime nazi. Elles avaient le plus souvent obligation de recruter des militants nationaux-socialistes plus ou moins zélés pour qu’ils diffusent l’idéologie nazie. Nous allons illustrer cela avec quelques précisions qui nous viennent d’un article d’Annie Lacroix Riz et de la Wikipédia elle-même.

Deux organisations civiles du IIIe Reich

Voici pour commencer les deux organisations civiles auxquelles il a appartenu :

¤ « La fédération nationale socialiste de protection anti-aérienne » (Nationalsozialistischer Luftschutzbund ou Reichsluftschutzbund RLB) était une organisation militaro-nazie créée par Herman Göring en 1933. De manière imagée disons qu’il s’agissait de « pompiers » qui intervenaient en cas d’alerte de bombardements pour aider la population à gagner des abris… On trouve quelques renseignements sur un site web de SciencesPo qui dit notamment :

 « succès du RLB dans la formation de millions de civils – dont 800 000 chefs d’îlots – chargés d’éteindre les incendies d’immeubles, d’évacuer les matériaux inflammables des greniers et de repeindre les logements avec de la peinture ignifugée. »

¤ « La fédération nationale socialiste pour le bien être populaire » ou « secours populaire national-socialiste  » (NSV) était une organisation d’aide sociale cataloguée par la Wikipédia elle-même comme étant hitlérienne (voir l’image jointe). Annie Lacroix Riz précise que cette association était :

« aussi incontestablement nazie et aussi peu humanitaire que le très vichysto-collaborationniste Secours national. Elle avait, sous ces mêmes sigle et titre, été fondée avant l’arrivée au pouvoir, « en 1932 », et seulement pour promouvoir d’hyperprotégés nazis comme le précisa la suite : elle fut « reconnue par ordonnance d’Hitler du 3 mai 1933 comme organisation interne du NSDAP », chargée de l’aide strictement réservée aux camarades du peuple d’esprit national-socialiste particulièrement précieux ».

Il semble impossible d’être membre d’une organisation interne du NSDAP sans être membre de ce NSDAP. Pour faire une comparaison, je dirais que lorsqu’on était membre dans l’éducation nationale d’un syndicat comme le SNI ou le SNES on était de fait membre de la FEN.

Une organisation d’étudiants

¤ L’union des étudiants nationaux-socialistes allemands (Le Nationalsozialistischer Deutscher Studentenbund NSDDB, NSDStB, ou NSD-Studentenbund).

La Wikipédia française donne une traduction fantaisiste : « Association allemande nationale-socialiste des maîtres de Conférences » alors que la page de la Wikipédia sur cette association donne la bonne traduction. Ne demandez pas l’avis de l’administrateur-censeur Trehill. Il vous répondra que c’est lui qui a raison. Il faut cependant signaler une difficulté dans la traduction car cette association recrutait des étudiants qui avaient déjà soutenu une thèse et qui préparaient l’équivalent de ce que nous appelons en France « l’Habilitation à diriger des recherches ». En France nous ne considérons pas que ceux-ci sont encore des étudiants. Walter Hallstein était justement dans ce cas quand il a adhéré à cette association d’étudiants. Rappelons qu’il est né en 1901 et que la NSDStB a été créée en 1926 quand il avait 25 ans. Il avait soutenu son premier doctorat en 1925 soit un an avant la création de la NSDStB. Nous supposons qu’il était encore inscrit comme étudiant pour préparer son « habilitation universitaire » en soutenant une seconde thèse ce qu’il fit en 1929.

La NSDStB était cataloguée par la Wikipédia elle-même comme étant hitlérienne (voir l’image jointe). Voici ce qu’en dit la Wikipédia :

« (La NSDStB) était une organisation du parti nazi fondée en 1926 à destination des étudiants et chargée de répandre l’idéologie du parti dans l’enseignement supérieur et le milieu universitaire. »

Annie Lacroix Riz précise :

« C’était un fief hitlérien qui, comme l’a confirmé l’inépuisable bibliographie allemande sur les intellectuels nazis, garantissait que seuls les nazis agréés pussent, et ce officiellement depuis 1933, soutenir leur thèse puis faire l’objet d’une nomination universitaire. La qualité nazie du NSDDB ne cessa d’être mise en valeur par le régime, comme l’a rappelé Klee : « jusqu’en 1935, il n’était ouvert qu’aux membres du parti » et fut promu le 24 juillet 1935 en « division du NSDAP […]. Pour y adhérer était exigée la caution de deux nationaux-socialistes éprouvés. Le NSDDB siégeait avec droit de vote au Sénat de l’université et détenait un droit de veto sur les procédures de nomination et d’habilitation des universitaires. »

Pour adhérer à la NSDStB non seulement il fallait être membre du NSDAP mais il fallait en plus avoir la caution de deux nationaux-socialistes éprouvés.

Nous voyons ainsi que Walter Hallstein était un nazi de la première heure puisqu’il était déjà membre du NSDAP (le parti nazi) à l’âge d’environ 25 ans, quand il était étudiant au milieu des années 20.

Deux organisations d’enseignants

¤ L'Association du Reich des universités allemandes (Reichsverband der Deutschen Hochschulen RVDH).

Association éphémère résultat d’une fusion en 1933, elle a été dissoute en 1936. Nous trouvons une page de la Wikipédia en allemand sur l’association Verband der Deutschen Hochschulen VDH qui était l’une des associations mères de la fusion. Cette fusion a été l’occasion d’aligner les associations précédentes sur l’idéologie nazie. Je me risque à cette traduction d’un passage :

« Lors d'une journée universitaire extraordinaire le 1er juin 1933 à Erfurt, « l'auto-alignement » a également été réalisé institutionnellement par l'élection d'un nouveau conseil national-socialiste dirigé par le professeur des sciences du sol à l'Université agricole de Berlin, Friedrich Schucht. »

¤ « L’association nationale-socialiste des enseignants » (NS-Lehrerbund NSLB). Ce qui peut être traduit aussi par « ligue de l’enseignement ». Elle a été créée le 21 avril 1929 et dissoute en 1943. La Wikipédia elle-même précise que l’objectif de l’association

« est de placer la vision nationale-socialiste du monde au fondement de toute éducation et en particulier de la scolarité. Pour ce faire, elle cherche à avoir un effet sur le point de vue politique des éducateurs, en insistant sur la poursuite du développement de leur esprit en accord avec les valeurs nationales-socialistes. »

Il me semble que cela fleure bon le nazisme.

Deux organisations de juristes

¤ L’association du Reich des assesseurs (juristes) allemands (Reichsbund deutscher referendare RBDR). Je n’ai trouvé aucun renseignement sur cette association. Le site web « Debunkers de Hoax » signale une difficulté dans la traduction du mot « referendare » parfois traduit par avocat. Walter Hallstein n’ayant jamais été avocat, la traduction littérale par « assesseurs » est préférable. Il a en effet été brièvement juge en 1927.

¤ Walter Hallstein était membre de l’association nazie des « Protecteurs de la Loi » (Nationalsozialistischer-Rechtswahrerbund NSRB). « Protecteur de la Loi » était le langage des nazis pour désigner la destruction systématique du système juridique démocratique et pour le remplacer par la dictature nazie. Cette association était cataloguée par la Wikipédia elle-même comme étant hitlérienne (voir l’image jointe). Créée en 1936, elle a bien évidemment été dissoute en 1945. Ses membres étaient considérés comme « incarnant la pensée juridique nationale-socialiste ».

Elle a remplacé en 1936 l’association des Juristes Allemands Nationaux-Socialistes, (Bund Nationalsozialistischer Deutscher Juristen BNSDJ). Celle-ci rassemblait des juristes de diverses professions : avocats, juges, procureurs, notaires, professeurs de droit. Elle fut fondée en 1928 par Hans Frank et affiliée dès ce moment au parti hitlérien (NSDAP). Frank, nazi de longue date et juriste suprême du IIIe Reich, fut entre-autre gouverneur général de la Pologne occupée autant dire qu’il fut le bourreau de la Pologne. Il a été condamné à mort à Nuremberg et exécuté le 10 octobre 1946. Il avait été dès l’avant-guerre un protecteur d’Hallstein.

Conclusion

Nous venons à nouveau de prouver plusieurs fois que Walter Hallstein était membre du parti nazi.

  • Il appartenait à 3 des 23 organisations répertoriées au même titre que les organisations des SA, des SS et des jeunesses hithériennes comme partie intégrante du IIIe Reich. Ces trois organisations étaient : NSV, NSDStB et NSRB.
  • Pour adhérer à la NSDStB non seulement il fallait être membre du NSDAP mais il fallait en plus avoir la caution de deux nationaux-socialistes éprouvés.

Et le sieur Trehill administrateur-censeur de la Wikipédia ose écrire « Mais il est reconnu pour avoir gardé ses distances avec les nazis, dont il rejetait l'idéologie ». Il ne précise évidemment pas par qui il était ainsi reconnu et ce qu’il avait fait pour mériter cette reconnaissance. Le raisonnement du censeur nommé Trehill est simple : il postule que toutes les sources qui vont dans son sens sont fiables et que les autres sont des sources complotistes. Nous affirmons pour notre part que Walter Hallstein était reconnu comme un nazi particulièrement dévoué par les responsables de l’université de Francfort qui ont constitué la liste des 15 enseignants « croyants » du IIIe Reich dans laquelle il figurait. Il l’était aussi par ceux qui l’ont parrainé pour devenir un instructeur en national-socialisme dans l’armée. Il l’était encore par les deux nazis (nationaux-socialistes) éprouvés qui l’ont parrainé pour qu’il puisse adhérer à la NSDStB.

4. Walter Hallstein a lui-même certifié qu’il était un bon nazi

En 1930, à l’âge de 29 ans, Walter Hallstein a été nommé professeur de droit privé et de droit des entreprises à l’université de Rostock. En septembre 1935, Il a été candidat pour une promotion. Il a envoyé sa candidature au représentant du gouvernement nazi à l’université.

Il devait envoyer un « serment d’entrée en fonction » du style  :

« Ich schwöre : Ich werde dem Führer des Deutschen Reiches und Volkes Adolf Hitler treu und gehorsam sein… ».

« Je jure fidélité et obéissance à Adolf Hitler, Guide du Reich et du peuple allemand… »

Il semblerait normal, pour défendre une candidature à un poste universitaire de joindre un dossier concernant ses travaux universitaires, ses publications, tout document montrant ses compétences comme juriste et comme enseignant. Ce n’est pas ce qu’il a fait.

Pour défendre sa candidature, il a voulu montrer qu’il était un bon nazi. Il a donc joint au serment, une lettre où il déclarait avoir été membre d’associations d’enseignants et de juristes. C’est une lettre sur papier libre qu’il n’avait donc pas l’obligation de joindre au dossier avec son serment de fidélité et obéissance à Adolf Hitler.

Il signale les deux organisations suivantes auxquelles il a adhéré avant la prise du pouvoir par Hitler en 1933 ou immédiatement après, et pour peu de temps, car « l’association du Reich des universités allemandes » a été créée en 1933 et dissoute en 1936 c’est-à-dire un an après la rédaction de sa lettre.

  • L’association du Reich des assesseurs (juristes) allemands (Reichsbund deutscher referendare RBDR).
  • L'association du Reich des universités allemandes (Reichsverband der Deutschen Hochschulen RVDH).

Il signale ensuite les deux organisations suivantes auxquelles il adhère au moment où il fait ce courrier.

  • L’association des Juristes Allemands Nationaux-Socialistes, (Bund Nationalsozialistischer Deutscher Juristen BNSDJ). L’année suivante (en 1936) cette association deviendra « l’association nazie des « Protecteurs de la Loi » (NSRB).
  • « La ligue de l’enseignement » (NS-Lehrerbund NSLB).

Ses arguments ont été convaincants puisqu’il a été nommé doyen (dekan) de l’université de Rostock. Il a en effet reçu le 18 mai 1936 une lettre du Chancelier de l’Université de Rostock ainsi libellée (traduction) :

« Sur la base de l’autorité qui m’est conférée par le ministère de l’Education du Reich, je suis au plaisir de vous nommer au poste de Doyen de la Faculté de Droit et d’Economie. Je vous demande de m’informer de la personne que vous avez nommée en qualité de votre adjoint.

Heil Hitler !

Le Chancelier »

Ceux qui prétendent que Walter Hallstein n’était pas nazi essaient de justifier son adhésion à ses organisations professionnelles en expliquant :

« Il faut savoir qu’à l’époque on n’avait pas le choix. On ne pouvait pas se dire : je ne vais pas entrer dans cette organisation de juristes qui était effectivement contrôlée par l’Allemagne nazie. On était dans un régime totalitaire et, dans un régime totalitaire, si on n’entrait pas dans cette organisation, non seulement on perdait son travail mais, potentiellement, on pouvait aussi perdre sa vie. »

Si cela était vrai alors Walter Hallstein n’aurait pas eu besoin de faire état de ses adhésions à ces quatre organisations pour défendre sa candidature. Nous avons ici la preuve que ces allégations sont mensongères. Nous pouvons par contre affirmer que, dans cette période, l’adhésion à ces organisations nazies facilitait grandement l’ascension sociale.

Par ailleurs, il n’y avait, à l’évidence, aucune obligation d’adhérer à des associations civiles (RLB et NSV) et Walter Hallstein n’avait nullement obligation d’adhérer à des organisation avant la prise du pouvoir par Hitler et la « Gleichschaltung » qui a suivi ce qui s’applique notamment à l’association d’étudiants :NSDStB.

5. Walter Hallstein faisait partie de l’élite sociale du IIIe Reich

En devenant doyen de l’université, Walter Hallstein accédait à un poste de haut fonctionnaire mais il fut plus que cela. Il faisait partie de l’élite sociale du IIIe Reich. Il figure à ce titre dans le « Dictionnaire des personnalités du IIIe Reich » qui a été réalisé par Ernst Klee, historien de la période nazie et courageux journaliste qui n’est contesté par personne. Il s'est fait connaître en chassant les médecins criminels nazis. Il répertorie, dans son dictionnaire, 4 300 noms de l’élite sociale au sein du régime nazi. La fiche de Walter Hallstein se trouve à la page 221.

Cependant, quelques personnalités de la hiérarchie catholique sont citées dans l’ouvrage d’Ernst Klee, ce que ne manque pas de signaler les censeurs de la Wikipédia dans la page sur la discussion afin d’exhiber ainsi une preuve qu’il est possible qu’une personnalité figure dans le dictionnaire de Ernst Klee sans être membre du parti nazi. Nous ne voyons pas ce qu’il pourrait y avoir d’autre comme exception. En particulier, il est impossible pour un universitaire juriste, comme Walter Hallstein, faisant partie de ces 4 300 personnes de l’élite sociale, qu’il n’ait pas été nazi. Rappelons qu’il y a eu 11 millions de nazis en Allemagne et qu’en conséquence toute l’élite sociale était des nazis sauf les membres de la hiérarchie catholique qui ont pour seul parti politique : l’église. L’administrateur-censeur de la Wikipédia nommé Trehill autorise à déduire de ce dictionnaire que Walter Hallstein était « une personnalité allemande » mais il interdit de dire que c’était « une personnalité du IIIe Reich ». J’en déduis qu’il voudrait même censurer le titre du livre de Ernst Klee qui d’après lui devrait être « Dictionnaire des personnalités allemandes ». Préciser qu’il s’agit de personnalités du IIIe Reich serait pour Trehill une tentative déguisée de faire de Walter Hallstein un membre du parti nazi. Ce serait une surinterprétation de la source alors que ce n’est que la reprise du titre. Alors qu’il y a eu 11 millions de nazis, il est impossible, hormis le cas des ecclésiastiques, que cette élite sociale ne fût pas intégralement nazie. Le fait qu’il figure dans ce dictionnaire de l’élite sociale prouve en plus que Walter Hallstein était un nazi de premier plan.

6. Walter Hallstein a participé à l’élaboration du projet de « La Nouvelle Europe » d’Hitler

Les européistes d’aujourd’hui sont toujours agacés que nous leur rappelions qu’Hitler avait lui-aussi un projet européiste : « Das Neue Europa » soit « La Nouvelle Europe ». Ils se sentent accusés de reprendre à leur compte un projet nazi. Il s’agit là de leur ressenti. Nous n’y sommes pour rien. Ce n’est pas ce que nous avons dit. De notre point de vue le projet d’Hitler est mort avec Hitler et le nazisme à la Libération. Le projet de l’UE est né de la volonté des USA de dominer l’Europe de l’Ouest après la Libération. Ce sont donc bien deux projets distincts. Cependant, nous affirmons qu’il y a des points communs entre le projet de « La Nouvelle Europe » d’Hitler et le projet de l’UE. Nous avons placé dans la première partie de l’article une affiche et la photo des titres d’un journal qui montrent que certains thèmes de propagande des deux projets sont identiques. Mais, il y a aussi des différences. Le projet de « La Nouvelle Europe » devait se dresser contre le bolchévisme et la juiverie internationale alors que le projet de l’UE doit plutôt s’opposer, dans le cadre de l’OTAN, à la Russie de Poutine et au monde arabo-musulman.

Nous ne sommes pour rien non plus, même si cela agace encore plus les européistes actuels, dans le fait que Walter Hallstein soit intervenu dans le projet nazi de « La Nouvelle Europe » avant d’être le président pendant neuf ans de la CEE. C’est un fait historique. Une vérité insupportable pour les européistes qu’ils veulent nier. Ils nous accusent de complotisme. Nous les accusons de révisionnisme. Est complotiste celui qui, pour eux, remet en question une version officielle. Est révisionniste, de notre point de vue, celui qui conteste des faits historiques. Non seulement Walter Hallstein était un nazi depuis sa jeunesse, et avec une implication particulièrement zélée, mais il a de plus participé activement au projet de « La Nouvelle Europe » d’Hitler. Il est certain qu’il n’y a pas une filiation directe qui passe de la Neue Europa à l’UE mais il y a des similitudes et le fait que Walter Hallstein soit intervenu dans les deux projets autorise à penser, même si nous n’en avons pas la preuve, que le travail qu’il a fait dans le cadre du premier projet lui a été utile pour le deuxième. En dissimulant tout cela, l’UE veut falsifier l’histoire. Ce n’est d’ailleurs pas le seul cas où l’UE veut imposer une falsification de l’histoire. J’ai déjà signalé, dans le chapitre « Un régime totalitaire et fascisant » de mon livre « Macron démission – Révolution » que l’UE veut imposer une version falsifiée de l’histoire de la seconde guerre mondiale. Le Parlement Européen a pour cela adopté, le 19 septembre 2019, une résolution sur : « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ».

Nous avons vu que Walter Hallstein a été membre des deux associations de juristes créées successivement par Hans Frank, le grand criminel de guerre nazi : la BNSDJ et la NSRB.

Sur la page de la Wikipédia consacrée à Hans Frank, nous lisons :

« Son statut d’avocat lui permet aussi d’organiser, à partir de 1928, l’association des juristes nationaux-socialistes, qui dispose rapidement d’un journal périodique mensuel, « le Droit Allemand », qui œuvre à la propagation d’un renouveau juridique völkisch national-socialiste (…) En 1934, Il est nommé commissaire du Reich pour l’harmonisation de la justice et le renouvellement du droit, c’est-à-dire qu’il est chargé de la nazification du droit allemand. Il fonde en 1934 l’Académie de droit allemand. »

Walter Hallstein a collaboré en tant qu’expert avec ce grand criminel de guerre, condamné et exécuté à Nuremberg. Ils œuvraient ensemble à partir de 1934 au sein de « l’académie de droit allemand  ». Voici ce qu’en dit la Wikipédia :

« L'Académie du droit allemand est, de 1933 à 1945, l'office scientifique responsable de la refonte nazie du système juridique allemand, et l'instrument de la mise au pas de la société sous le IIIe Reich. »

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nous retrouvions les deux hommes ensemble au moment où le projet de la Nouvelle Europe prend corps. Il faut pour cela que les deux dictateurs Hitler et Mussolini commencent à se lier étroitement. Les relations entre les deux hommes ont été complexes mais elles commencent à se stabiliser en liens d’amitié en 1938. Voici à ce sujet un extrait d’un article de Benjamin Sacchelli, intitulé « Hitler et Mussolini : quand l’élève dépasse le maître. »

« La première entrevue entre les deux dictateurs se déroule à Rome en 1934. Le principal sujet réside dans la question autrichienne. Mussolini protège l’Autriche, qu’il considère comme une zone tampon face à l’Allemagne. Le meurtre du chancelier Dollfuss le 25 juillet 1934 par des sympathisants nazis est très mal vu par Rome. Mussolini envoie des troupes à la frontière, empêchant ainsi les nazis de prendre le pouvoir.

Le Duce impose de par sa prestance. Vêtu de son bel uniforme, il apparaît comme l’homme fort au côté d’Hitler ne portant qu’un simple costume. Lors des discours et des défilés de jeunesses fascistes, Hitler s’efface et est relégué au second plan. Mais le Führer observe attentivement et apprend de son mentor.

En septembre 1937, Mussolini est invité à Berlin. Fort des enseignements italiens, Hitler a beaucoup changé en trois ans. Il porte lui aussi un uniforme, organise les mêmes défilés des jeunesses hitlériennes et des militaires. Mussolini est admiratif de la symbiose entre le peuple et l’armée. De plus, il est épaté par le pas de l’oie allemand. Il l’introduit dans les armées italiennes. Une place Mussolini est inaugurée à Berlin. Le renversement en faveur d’Hitler commence à s’opérer.

En 1938, Hitler retourne en Italie. Il visite Florence, qui demeure pour lui la plus belle ville du monde. Il concède le Tyrol à l’Italie. En échange, Mussolini l’appuie lors de la Conférence de Munich. Ce soutien permet à Hitler de prendre possession du territoire des Sudètes. Mussolini espère contenir les ambitions guerrières de son ami. »

Le voyage d’Hitler en Italie les 9 et 10 mai 1938 a assurément scellé une connivence entre les deux dictateurs effaçant la concurrence qui dominait auparavant. Hitler avait fait le voyage, accompagné de ses ministres Hess, Goebbels, Himmler, von Ribbentrop et Hans Frank justement. Cinq cents personnes arrivées par trois trains spéciaux y avaient été accueillies par Mussolini et le roi Victor-Emmanuel à Rome dans une gare spécialement construite pour l’événement. Le quotidien La Nazione avait publié la liste complète des membres de l’aristocratie et de la bourgeoisie allemande, ainsi que du parti fasciste local qui assistèrent à la représentation d’un opéra de Verdi, au théâtre communal après le dîner de gala.

Dans la foulée, un Comité germano-italien pour la réforme du droit des obligations est créé, rapidement remplacé par un Comité pour les relations juridiques italo-germaniques qui convoque une conférence à Rome du 21 au 25 juin 1938. Philippe de Villiers rapporte que dans son discours inaugural, le ministre du Reich Hans Frank s’enflamme :

« Pensez allemand, agissez en allemand, professez votre essence allemande et soyez fier d’être allemand ! Vous préférez mourir allemand plutôt que de nier votre origine allemande ! De ce sentiment profond de votre race découle la plus haute règle de tout votre comportement envers la société ! De cette foi dans le pouvoir de notre peuple découle notre conception du problème de la race : selon notre législation, n’est allemand que celui qui est de sang allemand, c’est-à-dire de sang aryen. »

Hans Frank est accompagné par une délégation de quinze juristes qui sont bien évidemment triés sur le volet. Parmi eux se trouve Walter Hallstein. Il fallait bien, pour être sélectionné pour cette mission, que Walter Hallstein fut un nazi confirmé. Tout prête à penser qu’il a continué à travailler sur ce projet ce Nouvelle Europe jusqu’à ce qu’il soit mobilisé dans l’artillerie en 1942.

N’en jetons plus ! Nous avons prouvé cinq ou six fois que Walter Hallstein était un nazi.

***

Pour ceux qui veulent approfondir, je propose toute une documentation avec les pièces à charge et à décharge. Il faut bien sûr d’abord consulter la page de la Wikipédia avec sa page de discussion qui vous permettra de voir comment procède l’administrateur-contributeur nommé Trehill. Comme première pièce à charge contre Walter Hallstein je propose, parmi celles de l’UPR, une vidéo de François Asselineau mais il y en a d’autres sur le site de l’UPR. Deux auteurs sont indispensables d’autant plus qu’ils ont des points de vue politiques très différents mais se retrouvent dans leur recherche de la vérité : Annie Lacroix Riz et Philippe de Villiers. A défaut de lire le livre de ce dernier vous pouvez consulter un article. Il y a un autre livre qui ne vous apportera rien de plus mais qui est fréquemment cité. Son auteur principal Matthias Rath est un médecin allemand qui défend des thèses controversées concernant la médecine. Nous ne nous opposons pas, par principe, à la remise en question de thèses officielles et de dogmes, bien au contraire, mais, concernant l’Union Européenne, cela l’amène à concentrer ses attaques sur ce qu’il appelle le cartel allemand d’IG Farben. Il a pour cela de bonnes raisons. L’un des coauteurs, nommé August Kowalczyk, ancien prisonnier du camp nazi de concentration et d’extermination d’Auschwitz (prisonnier n°6 804), écrit dans la préface :

«  Je n’ai pas reçu la compensation à laquelle j’ai droit pour le travail d’esclave que j’ai effectué d’avril 1941 à mai 1942 au chantier de construction d’IG Farben, à Auschwitz.  » Matthias Rath affirme aussi que « Le résumé de l'acte d'accusation de Nuremberg prouve que sans IG Farben, la deuxième guerre mondiale n'aurait pas eu lieu. »

Matthias Rath considère que IG Farben fait partie du « Cartel du pétrole et des médicaments » et que c’est ce cartel qui est le responsable de la mise en place de l’UE. Il semble bien, du point de vue de Matthias Rath, que ce soit la bête noire responsable de tous les maux de la terre. Je ne le suis pas sur ce terrain, qui donne une responsabilité première à l’Allemagne, mais j’estime que son point de vue mérite d’être connu. Cette lecture n’est cependant pas indispensable pour le sujet qui nous occupe ici.

Je signale aussi un article assez original et peu connu. Il a pour titre « Fallait-il se mouiller pour défendre Walter Hallstein ?  » et il a été écrit par le journaliste Arnaud Dotézac. C’est un article qui défend un point de vue original. Walter Hallstein est considéré par l’auteur comme un nazi qui n’aurait jamais adhéré au NSDAP. Je ne partage évidemment pas ce point de vue car j’ai amené des preuves qu’il était membre du NSDAP. Cependant, les explications d’Arnaud Dotézac méritent d’être connues :

« Certains tirent encore argument de sa non appartenance au NSDAP pour justifier sa prétendue distance avec le régime. Ils ne se demandent pas si son adhésion pouvait être refusée pour d’autres motifs, en particulier quant à ses mœurs privées. Il se trouve qu’Hallstein ne se maria jamais, ce qui représentait une entorse grave et suspecte aux règles de procréation qui s’imposaient à tout bon membre du Parti. Certains ont pu même y déceler le symptôme d’une sexualité prohibée, de sorte qu’il lui a fallu exciper du témoignage de sa femme de chambre et de ses propriétaires du 15 Stephanstraße à Rostock, pour le blanchir. Sans doute préféra-t-il ce statuquo hors parti, à une enquête plus fouillée dans le parti.

On évoque également un rapport négatif établi en vue de son intégration au sein de l’Université de Francfort en 1941. Il émanait du professeur de gynécologie (et non de droit) Heinrich Guthmann, l’un des contrôleurs idéologiques du corps professoral local. Mais on oublie de mentionner que ce même Guthmann était très mal vu de sa propre hiérarchie du NSDAP. Son fanatisme contre-productif et son allégeance inconditionnelle aux frasques d’Alfred Rosenberg qui agaçaient déjà Herman Goering (autre membre éminent de l’Académie du droit allemand) et Goebbels, ne lui étaient pas favorables. Rien ne dit dès lors que son avis, sans doute motivé par le mystérieux célibat de Hallstein, fût pertinent. En revanche, pour tous les autres responsables du parti, à commencer par le recteur de l’université de Francfort, le très vigilant Walter Platzhoff, membre d’honneur de la SS depuis 1933, Hallstein convenait parfaitement sur le plan idéologique. »

Je souligne, au cas où ce serait nécessaire, que le fait que je fasse état des thèses de Matthias Rath et d’Arnaud Dotézac, dans un souci de complétude, ne signifie en rien que je les valide. Je ne suis d’accord ni avec l’un ni avec l’autre mais j’estime que je m’éloignerai trop de l’essentiel de mon sujet à vouloir le démontrer. Je veux seulement indiquer des pistes de recherche à ceux qui voudraient approfondir le sujet.

Voyons maintenant ce qu’on peut trouver dans le camp adverse. Il y a une foison de défenseurs de Walter Hallstein. C’est probablement une activité lucrative ou, pour le moins, un bon filon pour être bien vu par les puissants afin de s’assurer une carrière de journaliste. Parmi eux vous trouverez AudeWTfake. Je vous propose en contrepoint de lire l’article que je lui ai consacré. Voyez aussi l’épais dossier sur la question proposé par le site « Debunker de hoax » soit, en bon français : « démystificateur de bobards ». En contrepoint, il faut voir la vidéo de notre ami Penseur Sauvage, zédéticien pur et dur, pas toujours rigolo mais assez rigoureux. Il est parfois difficile à suivre mais l’effort à fournir est récompensé. Vous remarquerez sans doute quelques différences entre son point de vue et le mien. Enfin, je propose en exercice le décorticage de toutes les fourberies que contient une vidéo intitulée « L’Europe créée par Walter Hallstein, juriste nazi ? » Cette vidéo de Franceinfo se trouve sur Facebook. Je vous fais confiance. Les ficelles sont énormes. Je m’interroge à nouveau en voyant ces apprentis, au service d’une propagande d’état, déployer tant de zèle pour inverser vérités et mensonges : faut-il les détester ou avoir pitié d’eux ?

***

Cet article est plus long que je ne l’aurais voulu mais c’est le prix de la rigueur. J’ai voulu remettre à plat tout ce qui concerne le sujet. J’ai été sollicité par les interventions qui ont fait suite à la première partie de l’article. C’est principalement le fait que j’avais publié la photo de Walter Hallstein avec ses deux comparses en uniforme d’officiers qui avait lancé la controverse dès cette première partie. Cette question peut sembler de peu d’importance au regard de l’ampleur des réactions qu’elle suscite et des passions qui se déchaînent. Au départ, elle a été soulevée par les adversaires de l’UE dont je fais partie, qui se sont dit qu’il était bon de s’interroger sur l’origine de l’UE. Question importante puisqu’il s’agit de comprendre l’histoire qu’ont vécue les personnes de ma génération nées dans l’immédiat après-guerre. Si cette question a donc une relative importance, elle n’a rien de fondamentale au regard de la nécessité d’accepter ou de rejeter l’UE. C’est ce qu’est actuellement l’UE qui nous amène à nous y opposer et non pas sa genèse. Ce n’est certainement pas parce que Walter Hallstein était un nazi qu’il nous semble urgent d’en finir avec cette UE d’autant plus que, lorsque nous cherchons à savoir comment et pourquoi l’UE s’est mise en place, il n’est nullement question ni de l’Allemagne ni du nazisme dans notre réponse. Nous l’avons déjà dit c’est la volonté des dirigeants des USA de dominer l’Europe de l’Ouest, à partir de la Libération, qui a engendré cette construction européenne.

Ce n’est qu’anecdotiquement qu’est apparu le nom de Walter Hallstein. Il était normal de s’intéresser à son passé vu qu’il fut le premier président de la CEE et le restât pendant 9 ans. L’anecdote a alors pris une importance considérable quand nous nous sommes aperçus qu’il avait été largement compromis par son passé pendant la guerre. Il est apparu insupportable pour les européistes d’admettre qu’il pouvait s’agir d’un ancien nazi ce qui jetterait le discrédit sur l’UE elle-même.

Il va donc y avoir une troisième partie à cet article et j’espère qu’elle sera moins longue que celle-ci mais il reste des points à traiter. Je rappelle la question que je pose dans le titre : lesquels sont les nationalistes ? S’agit-il des adversaires ou des partisans du Frexit ? La réponse s’est trouvée concentrée, sans que je l’aie voulu, dans cette nouvelle interrogation : Walter Hallstein était-il un nazi ? La réponse est assurément : « oui ». Je l’ai largement prouvé et même à plusieurs reprises. Je me doute bien cependant que cela ne va pas apaiser les passions.

 

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