jeudi 7 novembre - par GHEDIA Aziz

Pas de « Houris » pour Mister Daoud

Non, ce n’est pas une question de jalousie. Si, aujourd’hui, la blogosphère et même la presse nationale rendent compte de façon très critique de la réception du prix littéraire français Goncourt par notre écrivain Kamel Daoud, ce n’est pas parce que celui-ci manque de talent et qu’il a été… euh, disons favorisé par le jury de cette institution dans cette consécration. Non, encore une fois, la question n’est pas là, on sait que cet auteur a déjà fait preuve d’une grande perspicacité littéraire notamment dans son fameux « Meursault, contre-enquête ».

En fait, le mécontentement exprimé par beaucoup d’Algériens qui s’intéressent à la chose littéraire trouverait sa justification dans le fait que, d’une certaine manière celui-ci est devenu, par la force des choses, un pion, en quelque sorte, dans les mains de ceux qui manifestent toujours des sentiments exécrables envers l’Algérie et son peuple. Et là où le bât blesse, c’est que celui-ci semble jouir langoureusement de cette situation. Il semble narguer tout ce beau monde. Il semble leur dire « cheh » pour user d’une expression du terroir et qui veut dire tout simplement « bien fait pour votre gueule ».

« Je l’ai eu ce prix et « dezzou m’3ahoum », voilà, en fait, ce que, d’une manière indirecte, Kamel Daoud opposerait certainement à ses « détracteurs ». Les guillemets sont de votre serviteur, car, honnêtement, de ce que j’ai lu jusqu’à présent, rien ne peut être mis dans la case de « critique sans fondement » et dont la raison principale serait la « jalousie » envers l’auteur. Ce constat fait, passons maintenant aux choses sérieuses comme l’aurait dit, dans les années 1970, un journaliste de l’Unique, la chaîne tv algérienne de l’époque. Qui s’en souvient ?  

En effet, même si on n’est pas critique littéraire, on n’a aucune peine à lire entre les lignes et à conclure, peut-être de façon hâtive, cela je pourrais le concéder, que l’auteur, Kamel Daoud en l’occurrence, reste toujours sur le même registre, la même thématique : la critique de l'Islam et des sociétés arabo-musulmanes dont il est pourtant issu. Pourquoi ? Les mauvaises langues diraient tout simplement pour la simple raison de plaire à ceux qui décident de la remise des prix littéraires. N’oublions pas que Kamel Daoud ne vit plus en Algérie. Par conséquent, Il se fiche, apparemment, éperdument de ce que pourraient penser, de ses écrits, ses compatriotes, d’ici ou de là-bas. Quand il encense, par exemple, la décennie noire qu’avait connu l’Algérie dans les années 90, en disant, je le reprends texto « « Les plus belles années c’était la décennie noire en Algérie : sexe, alcool et vie intense », de la gueule de qui se foutait-il ? Chose plus grave encore : n’est-il pas dans l’apologie du terrorisme en parlant de façon extatique, en face de l’autre Goncourt 2016, Leila Slimani, sujet de Sa Majesté Mohamed VI, de cette décennie ? Les écouter parler de cette décennie, de cette façon-là, m’a donné envie de crier fort et de leur dire « taisez-vous », « ayez la décence de respecter les victimes de ce terrorisme abject ». 

Le dernier livre de Kamel Daoud, Houris, pour lequel on lui a décerné le prix Goncourt ne m’est pas encore tombé sous la main. Je n’en ai donc aucune idée. Mais, de toute façon, le titre en dit long. « Houris », dans la religion musulmane désigne ces belles créatures célestes, éternellement jeunes et vierges, qui sont promises à ceux qui défendent, par leurs idées, leur foi, leur manière de se comporter vis-à-vis de leur prochain ou ceux qui tombent sur les champs de combat (oui, je sais, cela fait peur), l’Islam. Kamel Daoud en a peut-être une idée encore plus précise puisqu’il en a fait le titre de son livre.

 



8 réactions


  • AmonBra AmonBra 7 novembre 15:45

    Tout pays refusant de normaliser ses relations avec l’état $ioniste, c’est a dire refusant de cautionner le prétendu droit à l’existence d’un apartheid génocidaire, est automatiquement dans le collimateur d’un occident collectif, pour qui tout est bon dans la diffamation des états refuzniks en question.

    A ce titre, pour les $ionnards « français », l’Algérie décroche haut la main le pompon, d’autant que cette dernière ne fait rien pour passer sous les radars, au contraire  !

    Cela va de l’encensement d’une Pussy Riot locale, en passant par la récompense littéraire d’un écrivaillon contestataire, jusqu’au soutien effectf à des terroristes faisant du bon boulot !

    C’était cousu de fil blanc, je ne suis donc nullement étonné par l’attribution de ce Goncourt, et je le serais encore moins si un autre prix lui était attribué à Tel-Aviv, comme à son compère B. Sansal. . .


    • Corcovado 8 novembre 05:52

      @AmonBra
      Ce n’est pas beau de travestir la vérité en raison de son propre fondamentalisme et de son illumination. Ragez donc.


  • Soucougnan Soucougnan 8 novembre 02:36

    @GHEDIA Aziz


    Le dernier livre de Kamel Daoud, Houris, pour lequel on lui a décerné le prix Goncourt ne m’est pas encore tombé sous la main.

     

    Donc vous n’avez pas lu le livre, vous ne pouvez juger de façon pertinente ni des qualités de l’œuvre, ni de la légitimité du prix qui lui a été décerné, ce qui n’empêche pas que vous le faites malgré tout. Vous insinuez même qu’il aurait pu être favorisé, ce qui rendrait son prix illégitime. Mais à part ça, ce ne serait pas que de la triste, vile et basse jalousie.

    On y croit... smiley


  • Fergus Fergus 8 novembre 10:08

    Bonjour, Aziz

    « Pas de »houris« pour Kamel Daoud », mais en l’occurrence des hourras pour cet excellent auteur, récompensé par les jurés dès le 1er tour, ce qui est rare.

    Plus sérieusement, je ne crois pas que cet écrivain soit dans « la critique de l’Islam et des sociétés arabo-musulmanes », mais plutôt dans la critique :

    De la prétention de l’Islam a imposer partout ses principes religieux et ses codes, y compris sur le territoire européen.

    Des ambiguïtés des pouvoirs en place dans les pays du Maghreb dans leurs relations à la France (elle-même très ambigüe, je vous le concède). 


  • Mustik 8 novembre 15:02

    , dans les mains de ceux qui manifestent toujours des sentiments exécrables envers l’Algérie et son peuple.


    Dommage que la majorité des Algériens soit née après 1962... par contre coup, dommage que la plupart de ceux qui avaient plus de 15 ans à l’époque, aient quitté ce monde. Ceux-ci auraient pu avantageusement informer ceux-là de la réalité de Leur Révolution ainsi que du partage des richesses de la SONATRACH...

    Propos d’un travailleur algérien de passage à Marseille avant son embarquement pour Alger-la-Blanche, à l’occasion des vacances d’été vers 1966 :

    « quand le FLN a eu besoin de notre sang, il a fait appel à nous, après qu’il se soit installé au pouvoir... on n’a eu plus qu’à aller chercher du travail en... France  ! »

    WoulahH... la Vérité !


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