lundi 4 avril 2016 - par alinea

Pensées dominicales bancales

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Le temps est gris et doux avec quelques averses éparses comme on nous l'a annoncé ; la rue est déserte, tant mieux, les importants pressés qui roulent vite en semaine mangent en bonne compagnie ; il est midi au soleil. J'ai la tête pleine de guerres sournoises qui ne disent pas leur nom, et mon impuissance est décuplée par mon assignation à résidence à cause de l'accident de ma chienne, que je dois panser, surveiller, sortir, et que mon petit cœur répugne à laisser seule tant nous avons passé ces sept dernières années toujours ensemble. J'aime ce silence gris un peu épais, c'est un repos, la promesse de futures activités.

Sur mon site préféré d'échanges, cela fait plusieurs fois que je vois quelqu'un faire – peut-être à son corps défendant-, une étude sociologique tout autant que psychologique. En effet, voilà quelqu'un qui change de pseudonyme à chaque article, mais qui dit toujours la même chose : il caricature la vision de ceux qu'il croit engoués d'un homme politique. Ses lecteurs lui donnent raison : les engoués l'approuvent à foison, les critiques acerbes lui répondent en démontant ses dires. Ce qu'il prouve ? Juste la propension de chacun à ne voir l'autre qu'à travers le filtre de l'ego, sa conviction, ses certitudes, bref à prouver l'hermétisme de sa conscience. Bravo l'artiste, sauf que, si je ne le relevais pas, personne pour applaudir sa démonstration.

Sur mon site préféré d'échanges, un dimanche à midi, point besoin de faire défiler les titres ou, sous un titre, les commentaires ; comme les gens importants, chacun a sa vie personnelle, bercée par le rythme ambiant. J'ai souvenir d'un soir de Noël où les échanges furent féconds, comme au bistro du coin quand le patron a mis les chaises sur les tables et que dans ce no man's time, les paumés du petit matin s'épanchent, ouvrent leur cœur et le fond de leur pensée. C'est le meilleur moment pour une humanité sans fard, un moment qui se terminait en musique, quand les aficionados des guitares exotiques nous offraient leurs trésors comme une « bonne nuit » qui n'en finirait pas. Ce temps, lui, est fini, au bar, le moindre café nous ruine et ici, il semble que l'ambiance soit à la désincarnation. On applaudit les compilateurs, on se rue sur la rumeur et l'avis donné, pour une habituée, a un goût de réchauffé. Les époques sont longues à finir et donnent un goût âcre de frustration, jusqu'à ce qu'une autre reparte et nous fasse oublier.

Pourtant il arrive qu'on compte les absents, et rien n'a dit jamais, ou rarement, qu'ils disparaîtraient ; alors, on sait que comme des météores, notre passage est infime, vite recouvert, toujours plus de matière où jeter notre message ; pour pouvoir ne pas changer il faut que ce soit le monde autour qui se renouvelle, et ça convient. Ou être capable de tourner sans fin. Et puis il y a ceux qui, ne se mettant pas en scène, se mettent au service des nouvelles du monde, font part de leurs savoirs, donnent. Ceux qui ne sont plus me manquent mais je ne nommerai personne de peur d'en oublier. Les ambiances se succèdent, on a ses préférences.

Et l'esprit vaque au gré du tempo lent que pose un ciel de nuages ; les deux chevaux sans foin, dans leur merde coincés sur leur petit terrain enclos, à la sortie du village. Je voudrais pouvoir délater. Et mes félins clandestins si beaux avec leur pelage de bêtes sauvages, qui m'ont valu tant de crachats au visage. Les chiennes dorment. Élodie gratte son bateau, Hélène joue du piano, Gilles bricole, Yves rigole et Yann dort. Que mes amis sont beaux. Et mes quatre équidés gras comme des thons de n'être pas montés, ne m'attendent pas, ils ont à faire, mais j'irai quand même.

Pendant ce temps le monde continue de se déglinguer, des énergies se meuvent et par dessus nos têtes notre destin en creux se joue. Nous sommes le peuple, cette bête immonde, cette variable d'ajustement, ces dégâts collatéraux, cette force immense réduite à l'impuissance tant elle est crainte.

Mais le temps est doux, pas envie de penser à la haine qui sourd de partout comme un besoin étrange d'affirmer sa souffrance. C'est un abandon, une démission de soi, un désespoir.

Une bête se réveille et s'étire, c'est comme une agitation, contagion, l'oeil s'ouvre de ma grande, mais voyant son état, s'en tient là ; la petite trépigne, s'assoit et baille et comme rien ne se passe remonte sur son fauteuil, se love dans l'autre sens ; le chat ado, cause de la perturbation, lui, saute vers sa gamelle, que je remplis et, ce faisant attire le chaman installé plus loin, qui arrive en dansant.

Qu'est-ce que ça mange un ado ! Reggae, toute noire de dos, s'aventure presque jusqu'à la cuisine, une audace que je ne contrarie pas.

Je ne contrarie pas non plus les pensées qui se bousculent mais restent insaisissables comme à se préparer à un assemblage pour se soustraire ou se résoudre ; je connais ce temps nécessaire comme une inspiration avant l'apnée d'un plongeon ; si je n'étais au chevet, je gravirais les collines et n'aurais plus qu'à griffonner les pages en rentrant. C'est délicieux le corps en marche qui avec ses jambes met de l'ordre dans la tête et en fait jaillir la lumière.

Dans la rue les jeunes rejouent les luttes de leurs grands-parents, mais le cœur n'y est plus, ce qu'ils réclament était un dû. Quand on nous vole, les cris ou les larmes sont désespérés, mais les gestes peuvent sembler les mêmes ; tandis qu'en rentrant le soir, nous causions jusqu'à pas d'heure dans des troquets mal famés, l'avenir était ouvert et, confiants en lui, nous en dessinions les tracés. Les pavés, comme des cailloux posés dans le cœur de nos révoltes ; les barricades comme des réminiscences réalisées. Mais pour la jeunesse, l'avenir est toujours ouvert pourvu qu'elle sache inventer ; sauf qu'eux auraient bien voulu suivre les chemins tracés, mais ils se sont refermés ; nous voulions passer outre le conformisme inhibant de notre société, élargir des horizons ; cela s'est fait, mais d'une tout autre manière, et ça ne pouvait pas durer, indépendamment de l'égoïsme des bobos, des nantis, des tenants du pouvoir, écologiquement, c'était intenable. Les jeunes sont nés dans un monde de consommation insoutenable, de leurres posés comme balises, d'illusions comme étendards. Non seulement leur travail serait énorme pour traverser ces miasmes obstruantes, mais il ne suffit pas de les renverser, il faut tout réparer. On peut le voir comme un but exaltant, commencer à faire en nettoyant, c'est un gage de créativité et de leçons tirées ; mais je ne suis pas convaincue qu'ils aient acquis le moindre savoir pour le faire. Ni qu'ils en aient velléités. Ceux que je côtoie cherchent plutôt une clairière, une oasis où se poser, mais ce n'est pas un jugement, je ne les connais pas tous, naturellement.

...L'homme en uniforme sera puni d'avoir frappé l'enfant, pour rien ; mais j'ai peur que plutôt que comprendre, il exacerbe sa violence, ailleurs, de l'autre côté du métier qui l'a brimé.

C'est curieux ce mélange des genres comme une inversion des rôles ; de mon temps aussi les flics frappaient les manifestants, les grévistes, les récalcitrants, on se soutenait, mais nous avions un sentiment jouissif d'audace, de révolution dont nous nous doutions bien qu'elle n'était pas légitime aux yeux de l'ordre établi ; c'était nous les transgressifs, les hasardeux, les rêveurs ; nous ne cherchions pas justice, ou un dû, mais un autre chose que nous voulions créer . Bien sûr nous nous sentions brimés, oppressés dans notre juste combat pour la liberté, parce que nous voulions mieux. Mais aujourd'hui, sous couvert de défendre l'ordre public, il semble bien que ce soit l'État qui se débatte pour défendre ses errements. Il ne joue plus son rôle, et il le sait, il n'ose les tabasser qu'en souvenir du temps où il était garant du bon ordre général. Aujourd'hui, il nous garantit la misère, le chômage, les galères. C'est comme un père qui ne frappe plus son gosse qui a fait le con, mais parce que celui-ci l'a surpris en train de faire le con. Il faut les faire taire, mais pas pour les ramener à la raison, il faut les mater parce qu'ils sont les témoins victimes, les ennemis. Il faut les éliminer et les prétextes sont foison, car il est toujours interdit de caillasser les commissariats !

Il nous faudra sans doute un petit moment, mais cela veut dire que le peuple devient grand et qu'il doit toiser les vieux pervers qui lui servent d'adjudants. C'est beau quand même, c'est beau, mais c'est triste, car le but du combat est bien court, et il n'exalte pas les cœurs ; on dirait au contraire qu'il porte à la violence, à la revanche haineuse, et si on s'y attarde, ne restera plus rien pour refaire. Parce que ce ne sont pas les mêmes qui tentent de faire leur chemin en empruntant les voies normales, les trouvent dévastées, délabrées, impraticables, ou qui tentent de faire leur propre chemin à côté des sentiers battus. Mais à Sivens ou à Paris, l'État est l'ennemi, oh , pas l'ennemi de la transgression – c'est lui qui transgresse- pas l'ennemi des voleurs, des assassins, c'est lui qui vole et assassine. L'ennemi de l'égalité, de la fraternité, l'ennemi du bon sens, de la décence, de notre intelligence.

Nous ne nous sommes pas battus pour cette transgression là, nous ne nous sommes pas battus pour leur licence.

Ils ont fait des nuits blanches, les syndicats un 33 mars, une fois rayé, le projet, on rentre à la maison ?



22 réactions


  • Clark Kent M de Sourcessure 4 avril 2016 10:22

    Bonjour Alinea.


    J’ai le remède qu’il te faut : chasse spleen grand cru, Moulis en Médoc.

    Un verre à chaque repas pendant trois jours.

    Si les symptômes persistent, je renouvelle l’ordonnance et viens trinquer avec toi.

    Bises

    • alinea alinea 4 avril 2016 10:39

      @M de Sourcessure
      Volontiers ! smiley


    • Clark Kent M de Sourcessure 4 avril 2016 13:40

      @Gatinais33

      « Il eut été courtois de marquer votre appréciation de mon commentaire du premier avril »

      Pardonnez-moi Gatinais, mais ce commentaire, encore eût-il fallu que je le visse, et mes investigations pour détecter sa trace restent vaines.
      Votre obligeance irait-elle jusqu’à m’en restituer la teneur ici-même.
      Je vous en serais bien reconnaissant, car vous venez de piquer ma curiosité quant à cet « honneur » que vous prétendez m’accorder et dont je ne suis peut-être pas digne.

    • Clark Kent M de Sourcessure 4 avril 2016 14:18

      @Gatinais33

      Le temps aux plus belles choses se plait à faire un affront, et s’il n’a pas fané ses roses, il a bien ridé mon front. 
      Mon inclination pour la gent féminine ne va pas jusqu’à convoiter toutes ses représentantes, et ce n’est pas faire injure à Alinea dont j’apprécie la prose que de restreindre mes relations avec elle à des échanges épistolaires, fussent-ils télématiques. 
      En outre, la bigamie n’est pas dans mes pratiques et je m’en porte bien, car la titulaire ne supporte pas la concurrence.
      Je vous suis cependant reconnaissant d’avoir eu cette pensée qui me valorise et flatte ce qui me reste d’ego.

    • Clark Kent M de Sourcessure 4 avril 2016 16:10

      @Gatinais33

      ... ou une chanson de Joël Favreau, le guitariste de Brassens :

      "Mais parfois, sous la carapace, je sens que je ne suis pas mort. par les défauts de la cuirasse, je vois de la lumière, encore. Rassure-toi, petite armure, quand j’aurai repris le pouvoir, et renversé ta dictature, tu n’iras pas à l’abattoir."

    • alinea alinea 4 avril 2016 18:46

      @Gatinais33
      Un homme de cheval, dîtes-en plus ! Quant au viticulteur, j’espère qu’il est bio !!
      Les errements politiques de votre icône ( puisqu’il y en a qu’une ici) m’ont fatiguée, mais je lui reconnais de l’humour ! que j’apprécie. Elle possède les légèretés du gémeaux, et c’est spécial, pour une capricorne !! Mais son thème est sans ambiguïtés !
      Je suis venue sur ce site grâce à un de ses articles dont elle avait fait la pub sur le blog de Mélenchon ; je l’avais lu tard dans la nuit et je riais si fort que, j’en suis sûre, j’en ai réveillé les voisins !! smiley


    • alinea alinea 4 avril 2016 21:09

      @Gatinais33
      La pensée extravertie !! c’est juste le rapport de texte de l’analyse transactionnelle !
      Z ? Les zèbres ? Aucun mot ne me convient sur ce sujet !
      Ce qui me convient de cette description et dans laquelle je me reconnais pleinement, c’est « l’utilisation » conjointe de nos trois cerveaux ! J’y tiens. Car ceux que je vois autour de moi, et pour une immense, même plus, majorité, sont scindés. Des pans entiers disparaissent, aussi, je suis pessimiste pour l’avenir.
      Je me permets de vous dire que, je crois depuis toujours, je suis horripilée par les évocations qui n’aboutissent pas. Par ailleurs, je le comprends parfaitement vu que nous sommes sur un site public. Mais la censure alors doit avoir lieu en amont !! smiley ( c’est sans aucune espèce d’animosité !!)


    • alinea alinea 4 avril 2016 21:55

      @Gatinais33
      Ah c’est vrai, il y a le cerveau du ventre ! je ne le connais pas bien celui-là, j’en ai entendu parler il n’y a pas longtemps. en tant que « cerveau » s’entend.
      Non, le cerveau primitif notre bulbe et le droit le gauche !!! mais s’ajoute le mental, la psyché et cette âme incertaine bien qu’immortelle !
      Ah oui un troll auto-revendiqué qui prône l’anonymat et que je connais depuis que je suis ici, ou à peu près ! C’était comme une famille ici, à une époque !


    • alinea alinea 4 avril 2016 22:55

      @Gatinais33
      Je ne crois pas , non !
      Je n’ai pas votre vision de la connaissance de soi ; l’analyse transactionnelle est un petit pois ; j’ai passé ma vie à ça mais ça n’a jamais été une profession ; quand on est payé on ne va jamais aussi loin à moins d’être délibérément très pointu sur un axe.
      L’être humain est un continent, l’explorer est une aventure ! et soi en tant qu’humain, pas exclusif bien entendu, est un modèle qu’on peut prendre par tous les bouts, sauf l’apparence ; aussi tous sont nécessaires ! Mais cela n’a pas grand chose à voir avec les relations. Enfin, si, mais toute une vie ne peut s’exprimer !!!à une heure aussi tardive smiley


  • leypanou 4 avril 2016 11:16

    mon impuissance est décuplée par mon assignation à résidence à cause de l’accident de ma chienne : c’est quoi çà, on vit vraiment dans un système de plus en plus totalitaire, pourquoi pas aussi une saisie de la mercedès pendant qu’ils y sont ?
    A la différence de M de Sourcesure, je propose plutôt un Sociando Mallet 1990, qui me rappelle une verticale il y a quelques années, sublime.


  • alinea alinea 4 avril 2016 11:42

    Je ne connais pas le vin d’Anjou !
    Alors d’après vous, il faut que je me torche pour voir le monde en rose ?
    Du cannabis peut-être ?
    Mes pensées ne sont pas si noires, malgré mon pessimisme !!! smiley
    Et la jeunesse, qu’en dîtes-vous ??


    • Clark Kent M de Sourcessure 4 avril 2016 11:49

      @alinea

      « Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! »

      (Charles BAUDELAIRE)

    • alinea alinea 4 avril 2016 12:16

      @M de Sourcessure
      Des trois ! Peut-être pour anesthésier un tantinet la sensibilité faire un brouillard épais entre soi et le monde, quand il nous chipote !!
      Beaucoup le font, tout à fait inconsciemment et sans intrants, Reich appelle ça une cuirasse !!


    • Fergus Fergus 4 avril 2016 13:24

      Bonjour, alinea

      Beaudelaire a oublié la musique, pour moi la plus grande source d’« ivresse ».


    • alinea alinea 4 avril 2016 16:56

      @Fergus
      Du temps de Baudelaire, il n’y avait que les concerts et si les concerts sont un haut lieu d’ivresse, on n’en a pas sous l’oreille tous les jours !! Sinon, bien sûr.
      Les bons romans aussi nous reposent en nous distrayant, mais ça ne dure pas !
      Non, pour éviter la rumeur du monde, rien de tel que l’action, un but, une motivation !
      Je le dis ici, mais je le dis à tous, je ne lis que des articles ( ici aussi) catastrophistes, où il n’est question que de morts, d’attentats, de mensonge, de folie et j’en passe, et quand j’effleure juste une question, que j’ai envie de creuser, sur la teneur des manifestations actuelles, on dit que je déprime !
      Ça m’interroge !! smiley


    • Diogène diogène 4 avril 2016 17:21

      @alinea

      bonjour Alinea.

      Quand même,

      «  Le temps est gris et doux avec quelques averses éparses comme on nous l’a annoncé ; la rue est déserte, tant mieux, les importants pressés qui roulent vite en semaine mangent en bonne compagnie... »

      ça sonne un peu comme :

      « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
      Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
      Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
      Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; »


      en plus léger, peut-être ?
      Et encore !

    • alinea alinea 4 avril 2016 18:38

      @diogène
      Je fais de temps en temps les choses exprès !! smiley
      merci de l’avoir noté !
      Juste une note au passage ; les mots et l’agencement des phrases offrent moult possibilités, mais, quand on veut dire la médiocrité monotone avec un petit rien de pesant, pour l’ambiance, mieux vaut ne pas s’envoler ! C’est comme ça que j’écris, cela n’en fait pas une vérité, évidemment !


  • bakerstreet bakerstreet 4 avril 2016 23:15

    Moi je me ballade en ce moment en Afghanistan, dans une vieille Ford des années 30 relisant « la voix cruelle », le bouquin d’Ella Maillard. Sur le siège d’à coté est assise anne marie schazenbach, une fille un peu androgyne et très douée pour l’écriture et la malheur, le premier soulageant tout de même un peu le second. Tout comme le voyage aussi, qui est une récréation, en dehors et en dedans des livres. Anne Marie, en dépit de sa fortune et de son charme, est connue pour ses dépressions nerveuses comme on disait à l’époque. Maintenant on dirait cyclothymique, ou plutôt bipolaire, une maladie inflationniste dans laquelle beaucoup se mirent... 

    Ella Maillard qui est une femme énergique tente de la regonfler : "Il ne tient qu’à moi d’apprendre à faire surgir de ma profondeur la joie pure, non conditionnée, ou le détachement plutôt que la tristesse. Ainsi chacun de nous peut parvenir à modeler le monde à sa guise.....

    • alinea alinea 4 avril 2016 23:39

      @bakerstreet
      J’ai une amie, l’Élodie du texte, qui est comme ça ; c’est une femme sauvage, qui connaît les plantes et les chevaux comme personne, toujours positive, sans travers ; elle n’a pas l’addiction de comprendre tout et tout le monde, se fout un peu de l’humain, lui préfère la nature et aime regarder pousser les mauvaises herbes, dont elle se nourrit et avec lesquelles elle soigne ; hédoniste, contemplative mais hyper sportive, elle n’a de regret ni d’impatience. C’est la femme sauvage dans toute sa splendeur. On chevauche on balade ensemble sauf depuis deux mois de mon immobilité empathique.
      Elle ne modèle rien, elle est. Tellement, qu’il n’y a rien à en dire.
      On ne parle jamais que des travers !


  • Jean Keim Jean Keim 5 avril 2016 08:52

    L’État n’existe pas, c’est juste un concept.


    Quand nous changeons nous ne pouvons rien faire d’autre, juste changer.

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