Petites arnaques à l’Educ’ Nat’
De l’incohérence naît l’incompréhension, de l’incompréhension, la dissidence...
"Travaillez plus pour gagner plus"
Tout le monde a en mémoire le fameux slogan qui illumina l’avenir d’environ 53% de Français... Tu veux de l’argent, va bosser !
Alors parlons des assistants d’éducations(AED), les fameux "pions" indispensables au fonctionnement d’un collège. Difficile de faire des heures sup, le bahut c est 8h-17h et pas plus...
Alors Xavier Darcos est arrivé et a mis en place "l’accompagnement éducatif", l’école après les cours... un système basé sur le volontariat des élèves ,ou plutôt la décision des parents, qui propose aide aux devoirs, activités sportives, culturelles ou artistiques après les cours, pendant les heures d’ouverture du bahut.
Pour animer ces ateliers, des volontaires ! Professeurs, assistants d’éducation, vacataires... Tous partageant une furieuse envie d’éduquer la jeunesse du pays... et de se faire quelques euros pour boucler le mois ! Jusqu’ici tout va bien...
1ere arnaque : Le recrutement.... depuis le changement de statut de 2003 (mi-se-> assistant d’éducation), ce sont les chefs d’etablissement qui recrutent leurs AED... Il est évident que le postulant qui n’accepte pas d’emblée le "volontariat" de l’accompagnement éducatif verra ses chances d’embauche fortement hypothéquées... de nombreux témoignages sur les forums spécialisés en font l’état !
2ème arnaque : Le salaire ! A travail égal, rémunération inégale ! En effet, un professeur sera payé en heure supplémentaire (dc environ 30€ mini pour un prof débutant) alors que le pion sera payé 15.86€ de l’heure quel que soit son niveau d’études. Pire ! Certaines heures sont imposées au titre de l’accompagnement éducatif dans le temps de service classique du surveillant ! Belle économie ! On arrive à du 8,63€/h pour le pion contre env 30€ minimum pour un enseignant !
Pour amener le 3ème point, précisons que ces heures sup sont non-imposables pour les profs, qui sont fonctionnaires titulaires et imposables pour les larbins de l’état, AED et vacataires, non titulaires donc de droit privé !
3ème arnaque : Un AED travaillant à plein temps est payé à l’indice 290 de la fonction publique, soit à peu près 1000€ net par mois pour 35heures. Ce salaire mirobolant lui permet de ne pas être imposable et de bénéficier d’une prime pour l’emploi significative. Mais tout le monde sait que le smicard vit mal... Alors pourquoi pas des heures sup ? Optons pour la formule 4heures pour le plaisir des 39heures... environ 250€ de plus par mois... quelle aubaine !
Le hic ? Avec les vacances scolaires et autres aléas du calendrier scolaire, beaucoup de ces heures ne sont pas assurées donc ce revenu n’est pas fixe. Ce qui est fixe par contre, c’est le passage de la 1ère tranche d’impôt sur le revenu et la perte d’une grande partie de la prime pour l’emploi. Donc tout compte fait... pourquoi travailler plus ? Là aussi les témoignages fleurissent...
Encore une fois, la politique gouvernementale, dans son désir de réforme fulgurante, crée l’injustice et s’expose à ses propres incohérences ! L’idée globale n’était pourtant pas dénuée de bon sens.
La précarité des assistants d’éducation est pointée par l’ensemble des syndicats de l’éducation mais ignorée du ministère et des médias. Les équipes de vie scolaire ainsi traitées sont donc globalement solidaires des mouvements de lutte contre les politiques très discutables du gouvernement et en particulier de la rue de Grenelle.
7 réactions
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Leila
9 février 2009 13:46
Tout ça parce que Sarkozy veut que l’Education nationale soit gérée comme une grande entreprise, avec des objectifs et des résultats rapides, d’où la chasse aux AED et le recours aux petits boulots qui rapportent de l’argent au patron.
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Max.L
17 février 2009 18:11
? ?? vous avez du temps a perdre visiblement ? quel est l interêt de ce commentaire ???
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katyab
10 février 2009 10:52
Si c’était la seule arnaque, on arriverait à faire avec !!!!
je suis AE à temps plein dans un LP !!! actuellement, je fais 44,45h par semaine payée 35h ! j’assure internat et externat !! deux nuits par semaine ! je bosse le lundi de 15h à 17h, du mardi 15h au jeudi matin 7h45 et le vendredi de 11h45 à 17h30 ! en e moment, je dois gérer deux dortoirs d’internes !! manque de personnel !!! avant Noël, j’ai été "blamée" par le gestionnaire qui m’a convoquée dans son bureau sans témoin !!! j’avais osé dire haut et fort que suite à un repas un mercredi soir, plusieurs élèves, moi-même et une collègue avions été malade à cause d’une quiche assez "étrange" ! une semaine après ce repas, j’ai critiqué des gâteaux dont la date de consommation était limite !! ce gestionnaire m’a "expliquée" que dans l’éducation nationale, il fallait se taire si on voulait garder son boulot !!!!!!!
Nous subissons des pressions constantes, travaillons avec deux "collègues" totalement incompétents au point que des parents d’élèves se plaignent !!! que des élèves internes aient rédigés une lettre commune de plainte !!!! j’adore mon boulot, car j’ai le sentiment d’être utile aux gamins mais depuis janvier, j’y vais à reculons !!! mon médecin veut me mettre en arrêt !!!!
Quand on vit ça au quotidien, on constate les résultats de la politique actuelle !!! c’est une honte, pour le personnel et pour les élèves !!!! la semaine dernière, il m’a été demandé de gérer trois dortoirs car un collègue était malade et l’autre n’arrive pas à gérer son propre dortoir ! mais j’ai réussi à faire comprendre aux cpe que je ne voulais pas ! Eh bien, le collègue en arrêt maladie est revenu !!!!! soit-disant qu’il ne voulait pas perdre au niveau financier !!!!
résultat, je cherche un job ailleurs ! et je pense revoir mon médecin pour un arrêt ! car nerveusement, j’en ai marre !!! je préfère encore être au chômage que de travailler dans de telles conditions totalement absurdes !!-
C_Jep
15 février 2009 00:48
Il faudrait préciser que dans le décompte légal de vos heures,
d’une part :
- il ne s’agit pas de simplement additionner vos heures de présence de la semaine,
car le service de nuit des personnels assurant des fonctions d’internat - qui va de l’heure de coucher à l’heure de lever des élèves, ainsi qu’il est noté dans le règlement intérieur - est décompté pour une nuit comme valant 3 heures, forfaitaires donc.
Autrement dit, avec un service de nuit dans votre emploi du temps vous aurez mécaniquement plus d’heures de présence au compteur que d’heures payées.
En avez-vous tenu compte ?
Pour plus de précisions, se reporter à l’article 2, 2ème alinéa, du décret du 6.06.2003.
d’autre part :
lorsqu’une période de 10 heures consécutives (tenir compte de l’équivalence des 3 heures) a été effectuée, vous avez une période de repos de 12 heures. Tout cela ne parait pas pouvoir cadrer avec l’emploi du temps indiqué.
Il arrive que le fait de remettre dans les clous (respect de la loi) la grille de répartition horaire de la semaine dérange tout autant l’établissement que l’AE. Cependant, il vaudrait mieux. -
Max.L
17 février 2009 18:08
Je ne vois aucun rapport... les heures d’accompagnement éducatif se deroulent sur les heures d ouverture classiques d’un collège... hors internat...
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djib
10 février 2009 11:05
J’ai été MI puis suis passé AED en raison d’un changement d’académie au moment du changement de statut. Rappelons quand même légèrement les faits juste pour insister sur le fait que ce poste qui est la dernière roue du carosse du ministère qui lui-même est celui qu’on sacrifie le plus ...
Au début, les postes de MI-SE étaient réservés aux étudiants. Poste pour étudiant par excellence, à plein temps on travaillait 28h par semaine pour un peu moins de mille euros par mois. En s’assurant d’être maître d’internat, deux nuits et une demi-journée par semaine y suffisait pour faire ses heures, ce qui laissait tout le loisir de poursuivre ses études en parallèles tout particulièrement en université.
Depuis le changement de statut, les AED touchent le même salaire mais pour 7 heures de plus par semaines. Et rappelons que le recrutement ne se fait plus exclusivement chez les étudiants mais aussi chez les mères de famille ou les anciens militaires de carrières ...
Rappelons au passage que le poste d’AED est dans un établissement le plus ingrat qu’on puisse trouver. Le cloisonnement est continuel et rare sont les échanges avec les professeurs. Tout ce qui ne va pas dans un établissement retombe sur les épaules de l’AED, et c’est un stress permanent qui s’installe quand on se demande chaque matin ce que la journée va nous apporter comme imprévu.
J’en vois déjà sourire :"ah bah ! C’est l’aventure "diront-ils. N’empeche que sur les deux établissements que j’ai cotoyé en tant qu’AED, deux fois à plein temps, dans le Nord Lyonnais, et dans le 7 eme arrondissement Lyonnais, j’ai pu apprécier d’une position privilégiée les errances du systèmes éducatifs actuels, les insuffisances, les manques, dans la plus totale impuissance et surtout sans la moindre écoute.
Celui (AED) qui devrait être l’interlocuteur privilégié de l’élève, son lien avec les adultes, l’engrenage important d’une passation douce de valeurs et de notions sociales a été relégué au rang de garde-chiourme méprisé et exploité, par les ministères. Les CPE pour certains savent, ont compris, ménagent comme ils le peuvent leurs petits soldats. Mais eux aussi ont les mains liées.
Cette situation est d’une tristesse affligeante.