Polémique Trump-Macron : Relations géostratégiques et loi de la jungle
Polémique Trump-Macron : Relations géostratégiques et loi de la jungle.
L’ennui naît de l’uniformité et la guerre des différences.
De tout temps et en tout lieu, les relations géostratégiques entre Etats, ont toujours été marquées par un cynisme permanent, consistant à :
- tenir un discours rassurant et apaisant, affirmer une volonté de coopération pacifique et le souhait d’entretenir des relations paisibles et désintéressées, empreintes d’amitié et de respect avec le monde entier, prétendre toujours agir en conformité avec de nobles valeurs et une morale irréprochable,
- se comporter en fonction d’intérêts purement nationaux et égoïstes, chercher à renforcer son propre pouvoir aux dépens des autres, nouer des alliances purement tactiques au gré des intérêts du moment et les trahir ou les oublier à la première occasion si cela s’avère plus avantageux ou moins dangereux, faire soumission aux plus puissants, oublier toutes leurs outrances et tous leurs abus mais se montrer impitoyable et sans indulgence avec les faibles, exploiter impunément leurs faiblesses et négliger totalement leurs droits et propres intérêts, manipuler les peuples et désinformer l’opinion, et mener un jeu souterrain et caché, basé sur des actions secrètes, violant toutes les règles élémentaires de la morale et de la bienséance au nom de la raison d’état,
- toujours nier, toujours mentir et ne jamais avouer ni révéler la vérité.
En somme, à appliquer la loi de la jungle, où les puissants imposent par la force, la ruse et la violence une domination sans partage à tous les autres.
Tout le reste n’est que littérature bien-pensante et contes pour grands enfants, le bon peuple étant prié de croire à la version de l’histoire officielle qu’on lui raconte par l’intermédiaire des politiques, communicants, journalistes, media, télés, journaux et radios, historiens, lobbies et autres factotums du système …
Et tout ce beau monde y va allégrement, distinguant les bons et les mauvais, ceux qui mènent des guerres justes de ceux qui livrent des guerres atroces, les bons des mauvais morts, les représentants du mal de ceux du bien et tutti quanti.
Le bon peuple est bien forcé d’y croire faute de disposer d’aucun moyen de recouper les informations qu’on lui distille à longueur de temps.
Quant aux ânes bâtés, aux imbéciles cultivés, aux naïfs super-diplômés, aux citoyens au cœur plein mais au cerveau vide et aux intellectuels qui n' y voient pas plus loin que leurs nez, ils y croient aussi, confortés dans leur stupidité par les courtisans cyniques et sans scrupules qui sévissent sur nos antennes, lancés dans une course servile et éperdue aux honneurs et aux prébendes distribués par leurs maîtres financiers et politiques.
Au moindre signe de contestation de la vérité officielle, tous se ruent comme une meute de chiens affamés sur quiconque remettrait en cause le politiquement correct ou sur tous ceux qui oseraient contester la division abrupte du monde entre le camp du bien et le camp du mal.
C’est dans ce contexte qu’il convient d’apprécier la récente polémique intervenue entre les Présidents Trump et Macron sur la défense européenne et l’OTAN.
Macron a certes commis une bourde diplomatique en disant tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à savoir :
Il n’est ni possible ni prudent de continuer à laisser reposer la défense européenne sur les seuls Américains qui, en cas de problème, agiront, par définition, en fonction de leurs propres intérêts et non en vertu des Traités signés et des alliances conclues dans le cadre de l’OTAN avec les Etats Européens ou avec tout autre état dans d'autres cadres stratégiques.
Trump a d'ailleurs lui-même commis la même erreur diplomatique en avouant, il y a quelques mois, qu’avant d’intervenir et d'affronter les Russes pour protéger, par exemple le Montenegro, les USA y réfléchiraient à deux fois.
Tous deux n'ont ainsi fait que confirmer l'application de la loi de la jungle aux relations internationales.
C’est pourquoi,
face aux menaces extérieures - qui peuvent venir de partout et de tous (certainement pas uniquement de la Chine ou de la Russie, par exemple quid de la Turquie ? ) -
et aux menaces intérieures, il nous faut effectivement penser à construire vite et bien une défense européenne.
D’aucuns prétendent que c’est irréaliste et que nous ne serons jamais capables de nous entendre pour avancer sur cette voie. Mais nécessité fait loi et lorsque les périls monteront, ceux qui en niaient le besoin ou la possibilité seront les premiers à presser le pas pour créer cette défense commune. Gardons-nous bien d'attendre qu'il ne soit trop tard.
Car si l’ennui naît de l’uniformité, la guerre naît des différences.
Et les différences de toutes sortes croissent et s'accumulent aujourd’hui, à l’intérieur de nos propres frontières comme au sein même de notre voisinage, qu'il soit proche ou lointain.
Le temps de l’éveil est venu.
Si vis pacem, para bellum. Cet adage romain est toujours vrai.