mardi 4 décembre 2018 - par waymel bernard

Populisme ou progressisme : Macron vs Orban

Dans la presse pro-gouvernementale hongroise on présente Macron comme le patron du parti immigrationniste européen. Mais pour Macron, qui se qualifie de progressiste, Orban est celui qui favorise le propagation de la lèpre populiste. Voici quelques éléments de comparaison entre le populisme hongrois et le progressisme macronien.

 

En octobre 2014 Orban a eu à faire face à une situation analogue à celle que vit la France actuellement. Le 21 octobre arrive au Parlement un projet de taxation de l’internet, environ 1/2 € par gigaoctet. Ce projet suscite une levée de boucliers dans le pays, en particulier chez les plus jeunes, gros utilisateurs d’internet. Conscient de la montée de la colère le gouvernement embranche la marche arrière et décide de plafonner la taxe à 2,30 € par mois. Cela ne calme pas les hongrois et une importante manifestation est organisée dans la capitale le 26 octobre. Le siège du parti gouvernemental est attaqué. Le 28 octobre les manifestants, plus nombreux, remettent ça et le mouvement s’étend tout le pays. Le 31 octobre le populiste Orban annonce l’abandon de la taxe internet. En novembre 2018 l’importante augmentation du prix du carburant et l’annonce de nouvelles taxes à compter du 1er janvier 2019 est l’élément déclencheur de la révolte des gilets jaunes. Les nombreuses actions menées à travers la France par ces gilets jaunes, dans le calme lorsque les anarchistes et les racailles issues des cités n’arrivent pas à s’y infiltrer, ne font pas fléchir le gouvernement. Pour Macron et toute sa bande récupérée à l’UMP ou au PS (Philippe, Darmanin, Castaner pour ne citer que les plus menteurs, arrogants et méprisants) il n’est pas question de céder à la populace. Ils le crient haut et fort : ils ne reculeront pas. C’est leur progressisme.

 

En avril 2018 le populiste Orban a été réélu pour la troisième fois consécutive avec 48 % des voix dans une élection à un seul tour. Il n’a obtenu que 2/3 des députés car près de la moitié d’entre eux sont élus à la proportionnelle et l’opposition est donc bien représentée. A six mois des élections européennes les sondages accordent 56 % à son parti. Le populisme ne semble pas effrayer les Hongrois. En avril 2017, après avoir obtenu 24 % des voix au premier tour le progressiste Macron est élu par un tour de passe-passe (report des voix des fillonistes cocufiés et des mélenchonistes craignant la remise en fonctionnement des fours crématoires) et dans la foulée son mouvement obtient la majorité absolue des députés. Le camp Le Pen/ Dupont-Aignan qui avait obtenu près de 30 % des voix au premier tour n’obtient que 9 représentants à l’Assemblée nationale (1,5%). A 6 mois des élections européennes les sondages n’accordent même plus 20 % à Macron. Le progressisme ne semble pas faire recette en France.

 

En mars 2015 le gouvernement hongrois impose la fermeture des magasins le dimanche. La population habituée aux magasins ouverts le dimanche est très mécontente. La gauche hongroise favorable à l’ouverture du dimanche mène campagne pour un référendum sur la question. Elle collecte les 200 000 signatures d’électeurs nécessaires pour imposer le référendum (sur 10 millions d’habitants). Le gouvernement sentant que les sondages lui sont défavorables préfère reculer. Et en mars 2016 le Parlement, qui avait voté la fermeture à la majorité des deux tiers un an plus tôt, annule la loi à la quasi-unanimité. Début 2017 un mouvement de jeunes mène campagne pour obtenir un référendum sur la candidature déposée par Budapest pour les jeux olympiques de 2024. Les signatures nécessaires sont recueillies en un temps record tant les habitants de la ville sont opposés à ces jeux. Le 22 février, juste après avoir rencontré Orban, le maire de Budapest annonce le retrait de la candidature de sa ville aux JO. Des reculs d’Orban sous la menace de référendum, quel populisme ! La majorité des français est favorable à un référendum sur l’immigration. Impossible cependant de l’imposer au progressiste Macron. On se souvient par ailleurs comment l’UMP et le PS avaient foulé aux pieds les résultats du référendum de 2005. Ce n’était pas encore Macron mais la colonne vertébrale du macronisme est issue de ces deux partis. Demander au peuple son avis, quelle horreur pour les progressistes. Seules les élites pensent correctement.

 

Dans la Hongrie populiste d’Orban des consultations écrites sont organisées régulièrement. Prenons les trois dernières. Dans la consultation « stop Bruxelles » on demandait aux hongrois s’il fallait mettre les immigrants illégaux sous surveillance ou leur permettre de se déplacer librement comme l’exige l’UE. Dans la consultation « stop Soros » les hongrois devaient dire s’ils étaient d’accord avec la destruction de leur clôture frontalière ainsi qu’avec l’allègement des peines pour les migrants délinquants. Actuellement une consultation porte sur la famille. La première question est claire. Comment les Hongrois peuvent-ils pallier la baisse démographique ? En aidant les familles pour augmenter le taux de fécondité ou en faisant venir des immigrés en nombre ? Pour les progressistes macroniens, pas question d’interroger le peuple, les élites énarchiques et médiatiques pensent pour lui. Ah si, il y a quand même eu une consultation, assez confidentielle, au niveau européen. Sur le grave problème du changement d’heure.

 

Dans la Hongrie populiste d’Orban le coût de l’immigration est très faible. Les clandestins sont refoulés, les cartes de séjour ne sont délivrées qu’à bon escient et avec parcimonie. Les associations immigrationnistes ne reçoivent pas de financement public et elles sont imposées à hauteur de 25 % sur leurs éventuels financements étrangers (par Soros par exemple). Le coût de l’immigration dans la France macronienne progressiste est très difficile à évaluer mais très élevée. 17 milliards d’euros selon Gourevitch, 84 milliards d’euros selon « contribuables associés ». Les clandestins déboutés du droit d’asile, laissés dans la nature pendant l’examen interminable de leur dossier, ne sont expulsés que pour 5 % d’entre eux.

 

Dans la Hongrie populiste d’Orban il n’y a pas de voitures brûlées à l’occasion des fêtes nationales et des succès sportifs. Il n’y a pas de zones de non-droit. C’est vrai que la justice est sévère avec, pour les délits les plus graves, le doublement des peines en cas de récidive et une majorité pénale fixée à 12 ans. Le progressiste Macron, comme ses prédécesseurs, ne tente pas de remettre de l’ordre dans les 500 zones de non droit. Il n’est absolument pas troublé par les 45 000 voitures brûlées chaque année. La justice progressiste a trop souvent tendance à considérer les délinquants comme des victimes de la société et à mettre en avant leur méconnaissance des codes culturels de notre monde civilisé.

 

La Hongrie populiste d’Orban a mis en avant la défense de son identité. Chrétienne. Et cela concerne même ceux qui ne vont pas à la messe ou sont athées. Bien que respectant la religion musulmane Orban estime qu’on ne peut pas accueillir les musulmans en grand nombre, car il est impossible de vivre ensemble. A côté oui, mais mélangés non. Il s’oppose fermement au multiculturalisme. Il est disposé à accueillir les européens de l’Ouest qui ne se sentent plus chez eux dans leur pays natal. Dans la France progressiste macronienne nous sommes abreuvés de vivre-ensemble et de diversité obligatoire alors que le communautarisme ne cesse de se développer et que l’arrivée massive d’immigrés légaux et illégaux extra-européens ne pourra que l’amplifier. Le trafic de drogue et l’islamisme radical pourrissent de plus en plus de territoires sans être combattus par les autorités. A l’école il a fallu réviser l’histoire pour ne pas choquer les jeunes musulmans dont une récente étude nous a indiqué que près de 50 % d’entre eux pensent que la charia doit passer avant les lois de la République. Il s’agit pourtant de la troisième ou quatrième génération. Mais le progressisme macronien voudrait faire croire que les extra européens s’intégreront de la même manière que les polonais, les italiens, les espagnols ou les portugais.

 

Le populiste Orban a fait du spéculateur milliardaire Soros, qui veut déverser une partie de l’Afrique dans l’Europe, un ennemi aussi détestable que Macron. Oui mais attention Soros est juif. Alors Orban est accusé d’antisémitisme par les médias occidentaux. Il leur a répondu que ce n’était pas a Budapest que des vieilles dames juives se faisaient massacrer aux cris d’Allah Akbar. Et pourtant la proportion de juifs en Hongrie est équivalente à celle de la France. Pays dans lequel on constate une recrudescence de l’antisémitisme. Les progressistes macroniens refusent de nommer les responsables de ce nouvel antisémitisme pour ne pas stigmatiser une religion et surtout conserver un avantage considérable dans le vote musulman.

 

La populiste Orban est accusé d’atteintes à la liberté de la presse. Si la télévision d’État est parfois un peu caricaturale il existe au moins deux chaînes privées que l’on peut qualifier d’opposition ATV et RTLklub. Par ailleurs l’un des deux principaux portails d’information sur internet, Index, est clairement en opposition à Orban. Quand à la presse écrite, en grande partie aux mains des amis d’Orban, elle joue un rôle marginal car les tirages sont faibles. Il est vrai qu’en Hongrie il n’y a pas de subventionnement de la presse par le contribuable. En France on a pu voir qu’à l’exception de RT France la totalité des télévisions, qu’elles appartiennent aux hommes du CAC40 ou qu’elles soient publiques, ont soutenu le candidat Macron. La presse écrite, financée à outrance par le contribuable, essaie toujours de maquiller la réalité quand elle n’est pas conforme au vivre ensemble. Il n’est pas rare de trouver un article presque similaire dans l’Humanité et le Figaro parce que repris, par des journalistes paresseux, d’une dépêche de l’AFP que certains qualifient d’Agence Française de Propagande. Oui en définitive beaucoup de propagande, voire de mensonge, dans les médias de la macronie progressiste. La détestation des journalistes par les gilets jaunes ne doit pas étonner. Et on ne peut pas passer sous silence la loi Fakenews qui vise essentiellement RT France, coupable de présenter une vision des faits non conforme au politiquement correct et à la bien-pensance progressiste macronienne.

 

Dans la Hongrie populiste le taux de chômage est tombé à 3,7 %. La durée d’indemnisation a été réduite à trois mois. Dans la France macronnienne progressiste on en est à plus de 9 % selon les chiffres officiels sous-évalués. Le nombre de chômeurs de longue durée ne cesse de croître. Pole emploi est incapable de trouver des volontaires pour des centaines de milliers d’emploi non pourvus. Des employeurs sont contraints (mais ça ne leur déplaît pas) de faire appel aux travailleurs détachés ou aux clandestins, surtout dans le bâtiment et la restauration.

 

La Hongrie était quasiment en faillite en 2008, lorsque les socialistes étaient aux commandes. Elle n’a été sauvée que par un prêt du FMI. Orban a remboursé par anticipation et il a fait fermer les bureaux du FMI à Budapest. La dette publique de la Hongrie ne cesse de diminuer, elle est aujourd’hui à 73 % du PIB. Le commerce extérieur est excédentaire. La France progressiste macronienne poursuit le mouvement enclenché par le PS et l’UMP avec une dette publique qui explose, atteignant les 100 % du PIB, 2340 milliards d’euros, près de 35 000 € par français, alors que les impôts et taxes explosent sauf pour les ultra-riches. Le commerce extérieur présente un déficit abyssal mais la macronie progressiste poursuit la politique de désindustrialisation de la France. Seules les start-up et les pemiers de cordée comptent.

 

Pour les médias occidentaux le populiste Orban est un anti-européen. Pourtant il n’envisage nullement de quitter l’UE et regrette même départ des britanniques. Par contre il déteste ses dirigeants et commissaires non élus et parfois alcoolique (les frasques de Juncker sont toujours largement commentées en Hongrie) mondialistes et immigrationnistes, au service de Soros. Il est en désaccord avec leur hystérie anti-russe. Il n’accepte pas les oukases de la Cour de justice européenne qui interdit les tests osseux pour déterminer l’âge réel des prétendus mineurs ou les examens psychiatriques pour vérifier si les demandeurs d’asile qui se prétendent fous ou homosexuel le sont vraiment. Il est partisan d’une Europe des nations comme le RN ou DLF en France. Pour les progressistes macronien si l’UE n’a pas apporté au peuple le bonheur annoncé par ses prédécesseurs, c’est parce qu’il n’y a pas assez d’Europe. Il faut encore plus d’intégration et de soumission à Bruxelles.

 



13 réactions


  • Buzzcocks 4 décembre 2018 09:01

    Heureusement que la Hongrie a une balance commerciale positive, les boites de l’ouest, y ont délocalisé toutes leurs usines pour racler les subventions européennes qui se déversent sur ce pays.

    Et nous, on paie comme des cons, ce système.

    Donc c’est simple, on sort de l’UE et on envoie chier tous les pays de l’est, on ne leur doit rien, qu’ils gardent leurs travailleurs détachés et qu’ils se démerdent.


    • waymel bernard waymel bernard 4 décembre 2018 09:45

      @Buzzcocks en France une région riche comme l’île-de-France paie bien pour la Corrèze ou la Corse. Faut-il envoyer chier tous ces départements pauvres ?


    • Buzzcocks 4 décembre 2018 09:59

      @waymel bernard
      Les corréziens viennent bosser à Paris avec des contrats de travail parisien, et pas comme travailleurs détachés de boites ne payant pas de charges sociales, tout en ratiboisant des subventions. Les règles fiscales parisiennes s’appliquent aussi en Corrèze.


    • Buzzcocks 4 décembre 2018 11:04

      @waymel bernard
      Orban doit aussi demander la sortie de l’europe comme le FN et DLF.... mais il n’est pas con, il sait qu’il pompe un paquet de flouse donc il reste dans l’UE mondialiste et coupable de tous les maux.


    • Zolko Zolko 5 décembre 2018 00:17

      @Buzzcocks : « on sort de l’UE »
       
      bravo : organisons un referendum. Que pariez-vous qu’une grande majorité des Français ne veut pas quitter l’UE ? Même les très eurosceptiques Britanniques n’ont voté pour la sortie qu’à 52%, et s’il y avait un second vote aujourd’hui il est probable que le Brexit ne passe pas une deuxième fois.


  • Olivier 4 décembre 2018 11:27

    Bel article. A dire vrai le fait que les médias « bien pensants » critiquent Orban suffisait à m’indiquer ce qu’il en était !

    La différence entre des dirigeants comme Orban et Poutine d’un côté, et Merkel ou Macron de l’autre, c’est que les premiers veulent que leur pays survive et prospère, alors que les seconds veulent exactement l’inverse, à la suite des mots d’ordre de mondialistes messianiques à la Soros / Attali.

    Maintenant si les français n’ont toujours rien compris et continuent à gober les mots d’ordre des médias du système et acceptent sans mot dire l’invasion de leur pays, alors tant pis pour nous ! Les russes et les hongrois n’ont pas forcément envie de couler avec nous...


  • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 4 décembre 2018 23:27

    Chacun écrit comme il l’entend, mais si un autre agoravoxien n’avait pas attiré mon attention sur votre « cas », j’aurais abandonné la lecture de votre texte après m’être cassé le nez sur l’expression « lèpre populiste » sans guillemets.

    Cela dit en toute sympathie.


    • Zolko Zolko 5 décembre 2018 00:13

      @Cateaufoncel3 : c’est vrai que le ramage est bien plus beau que le plumage, pour cet article


  • Zolko Zolko 5 décembre 2018 00:12

    Vous sauriez pu ajouter :

     

    Dans la Hongrie du gouvernement de droite de Orbán les transactions financières sont taxées, les profits exceptionnels des banques étaient taxées en 2010 (le sont-elles encore ?), et les pertes colossales des prêts en devises ont été infligées aux banques.


  • zygzornifle zygzornifle 5 décembre 2018 09:37

    Populisme VS Rothschildlisme , l’Europe se divise 2 camps .


  • waymel bernard waymel bernard 9 décembre 2018 16:29

    Un rectificatif, l’estimation de 84 milliards d’euros ne provient pas de « contribuables associés » mais de Polémia.


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