jeudi 4 mai 2017 - par

Poujadisme qu’ils disaient

Quand un électeur de droite, ou de gauche, ça arrive aussi, ou un éditorialiste, ou un journaliste, évoquait même de manière timide, nuancée, argumentée, la collusion, la connivence, pourtant plus qu'évidente :

Entre les médias et la plupart des oligarques,

entre les politiques issus des partis de gouvernement,

entre tous les obligés de la caste, on leur objectait immédiatement un des mots « magiques ». On les objecte toujours même si cela n'a plus l'effet terrorisant d'avant sur les populations.

Ils étaient soient poujadistes soient populistes, ou démagogues. Très vite on enchaînait sur le fait que cela rappelait les heures les plus sombres de l'histoire politique française, que c'était une idée « nauséabonde » ou tortueuse. Celle ou celui l'exprimant était forcément un nostalgique du nazisme caché, ou du régime de Vichy, un « antidreyfusard », un antisémite forcément. Il est en clair excommunie de l'église des bons apôtres, il est hors du monde, rejeté dans les limbes de la « France périphérique » avec les « ploucs »...

Curieuse chose d'ailleurs d'imaginer que des pensées, des convictions aient une odeur...

Notons que c'est principalement à gauche, en particulier la gauche dite morale, et donc moralisatrice, que l'on se souvient de Pierre Poujade de son mouvement appru en 1953, et dont Jean-Marie le Pen fût un des députés, le plus jeune de l'époque. A part qui se rappelle de Poujade ?

Quand c'était Jean-Marie le Pen qui représentait le Front National et ses électeurs ils avaient beau jeu. Le Pen porte sur lui son passé de « soldat perdu » de l'« Algérie Française », d'activiste groupusculaire, de type trouble. D'où le fameux « plafond de verre » indépassable, les électeurs n'osant pas voter pour lui car il sentait beaucoup trop le soufre enchainant les petites phrases provocatrices et les dérapages plus ou moins contrôlés.

Autour de lui on pouvait trouver quelques types pas très nets, des anciens « crânes rasés », des passionnés d'histoire allemande un peu trop démonstratifs, des révisionnistes. Cela s'est encore vérifié lors de son défilé pour Jeanne d'Arc pendant lequel furent interviewés quelques uns de ces spéciments par un « journaliste » du « Quotidien » de Barthès trop content de filmer ça bien que se faisant traiter de « bougnoule ». Ce qui je le concède est impardonnable...

 

Mais là, dans ce genre de cas, l'amalgame est non seulement permis mais

indispensable, ce genre d'individus était forcément représentatif des électeurs de Marine le Pern.

 

Depuis le premier tour c'est toute l'oligarchie, à commencer par Fillon qui pourtant n'avait pas de mots assez durs contre lui qui appelle à voter Emmanuel Macron et qui se mobilise pour lui. Bien sûr on tortille un peu des fesses, on fait des mines, on se donne le genre citoyen concerné mais cela ne trompe personne. C'est toute la France du « pays légal » complètement coupée, volontairement, du « pays réel », qui est derrière lui, la France des nantis ravis de la mondialisation, ravis de la fracture sociale, ravis de reléguer les plus précaires au plus loin des centres des villes.

Cela n'empêche pas de conserver quelques « pauvres » que l'on se choisit.

Bien entendu, on a le droit de voter pour le pantin des oligarques mais il ne faudra pas venir se plaindre ensuite...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

illustration empruntée ici




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