mardi 14 février 2017 - par Jordi Grau

Pour en finir avec la castration

Personne n’échappe totalement à la castration – pas même les femmes ! La bonne nouvelle, c’est qu’il y a moyen de recoller les morceaux.

The Emperor Has No Balls, par Indecline

Cette statue, œuvre d'un collectif d'artistes anarchistes, Indecline, représente Donald Trump avec un micro-pénis et sans testicules. Elle a été réalisées en plusieurs exemplaires, qui ont été érigés en 2016 dans plusieurs villes états-uniennes.

Source de l'image  : http://screamsirens.com/nude-sculpture-donald-trump-stands-today-new-yorks-union-square/

 

Encore Zemmour ?!

Je dois être masochiste, car je vais encore parler de quelqu’un que je n’aime guère : l’abominable M. Zemmour. La pensée de ce monsieur est caricaturale, comme on peut s’en apercevoir en écoutant cette interview.

 Mais l’avantage des caricatures, c’est qu’elles sont un miroir grossissant de défauts qui, sans elles, passeraient peut-être inaperçus. M. Zemmour, avec son goût pour le « politiquement incorrect », dit sans doute à voix haute ce que beaucoup pensent tout bas. C’est notamment le cas pour le sujet de la castration. Pour M. Zemmour, les hommes d’aujourd’hui ont perdu leur puissance sexuelle parce qu’ils n’oseraient plus assumer leur virilité. Ils se comporteraient vis-à-vis de leur compagne comme un enfant vis-à-vis de sa mère. Évolution malsaine, et même ruineuse pour notre civilisation, tant il est vrai que créativité rime avec virilité. Il faudrait, pour le célèbre polémiste, que les hommes retrouvent leur machisme d’antan, de manière à assumer à nouveau leurs désirs. Car le désir est source de toute transgression, donc de toute création.

Ainsi, M. Zemmour voit dans le machisme un remède à la castration. Ma thèse, c’est que ces deux choses, si opposées en apparence, sont étroitement liées. Mais avant d’en arriver là, j’aimerais expliquer ce que j’entends par castration.

 

La castration, qu’est-ce que c’est ?

Comme M. Zemmour et beaucoup d’autres, je prendrai ce mot en un sens très général, voire métaphorique. La castration, c’est une mutilation physique ou/et psychique qui détruit ou amoindrit la vie sexuelle. En ce sens, une pratique comme l’excision est une forme particulièrement cruelle de castration. Une éducation trop répressive sur le plan sexuel en est une autre. En un sens plus général encore, toutes les blessures physiques et psychiques qui amoindrissent le désir (sexuel, mais pas seulement) peuvent s’apparenter à des formes de castration.

 

Qui est castré ?

Le mot castration désigne d’abord une mutilation de l’appareil sexuel masculin. Pourtant, au sens large, les femmes ne sont pas moins castrées que les hommes, même lorsqu’elles n’ont pas subi d’excision. La raison en est simple : elles sont encore dominées par un système phallocentrique.

Il fut un temps, pas si lointain, où le désir sexuel féminin était soigneusement réprimé, voire nié. L’éducation des filles, au moins dans certains milieux, était conçue pour les garder « pures » jusqu’au mariage, et pour les habituer à être dociles envers leurs futurs époux. Les choses ont changé, mais il n’en reste pas moins vrai que le désir des femmes est encore peu pris en compte. Que ce soit dans les images publicitaires, dans la pornographie, dans le monde politique ou dans les entreprises, les femmes sont considérées comme des objets plus que comme des sujets. Quant au foyer familial, on sait qu’il est souvent le théâtre de violences, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes. La société toute entière, en somme, fonctionne encore comme une machine à brider les désirs des femmes.

De manière plus générale, on peut qualifier de castrés tous les êtres humains – hommes aussi bien que femmes – qui subissent une domination. Être dominé, ce n’est pas seulement être dans une situation d’infériorité : c’est être durablement soumis à un ordre social, ce qui suppose une intériorisation de normes et de croyances. Quand on est dominé, on a pris l’habitude de faire passer ses désirs – sexuels ou autres – après ceux des dominants. On est donc, au sens large du terme, partiellement castré.

Cette castration peut être due à des facteurs sociaux et économiques. Ceux qui sont en bas de l’échelle sociale manquent bien souvent de confiance en eux-mêmes, habitués qu’ils sont depuis l’enfance à voir leur manière d’être, de parler, de penser, systématiquement dévalorisée. Mais une certaine forme de soumission peut exister au sein des classes dominantes, y compris chez les hommes. Que ce soit ou non à cause de leur éducation, certains d’entre eux sont plus effacés que leurs pairs, moins confiants en leur propre valeur. Ils auront donc plus de mal à réaliser leurs désirs, que ce soit en matière sexuelle, professionnelle ou autre.

 

Les mâles dominants

Jusqu’à présent, j’ai parlé des dominés, ceux dont les désirs sont mutilés, amoindris, inhibés par des années de violence physique ou symbolique. Mais qu’en est-il des mâles dominants ? En apparence, ces gens ne sont pas du tout castrés. Ils assument parfaitement leurs désirs et sont prêts à se battre pour les assouvir. Au sens propre comme au sens figuré, ces gens-là ont des couilles.

Mais si l’on y regarde d’un peu plus près, la réalité apparaît moins simple. Dans beaucoup d’espèces animales, la lutte entre les mâles prend la forme d’un combat au corps à corps, au terme duquel le plus fort l’emporte. Chez les êtres humains, par contre, la force musculaire n’est qu’un critère parmi d’autres, voire un critère marginal dans des sociétés comme la nôtre, qui sont régies par l’argent et par l’État. Cela ne veut pas dire que la domination soit devenue asexuée. Elle est toujours, pour l’essentiel, la chose des hommes, et en particulier des plus machos, ceux qui revendiquent fièrement leur virilité. Seulement cette dernière est devenue largement symbolique et institutionnelle, c’est-à-dire liée à un certain statut. C’est, pour ainsi dire, une virilité d’emprunt. Les hommes – même les plus sûrs de leur propre valeur – ne peuvent accomplir leurs désirs qu’à condition d’entrer dans un moule prédéfini. Leur phallus ne leur appartient plus en propre : il leur est concédé par la société en échange d’une soumission aux codes virils en vigueur.

 C’est quelque chose que l’on voit très bien dans les institutions qui exaltent le plus la virilité, comme l’armée : le soldat doit renoncer à un grand nombre de ses désirs personnels s’il veut recevoir, en retour, le prestige d’appartenir à un grand corps héroïque et violent. Pour avoir le droit de porter une arme – symbole phallique par excellence – il doit se faire couper les cheveux, porter un uniforme, marcher au pas, obéir à des ordres arbitraires, et effectuer des besognes domestiques qui sont traditionnellement réservées aux femmes.

De manière générale, le mâle dominant ne se sent autorisé à désirer que s’il a revêtu les symboles qui lui donnent sa légitimité : argent, grosse voiture, vêtement prestigieux, voix ferme et forte, maintien droit, sourire satisfait, parole tranchante, voire insultante quand il le faut…. Sans ces symboles, il est castré, impuissant, à la manière du roi de Syldavie qui devra abdiquer s’il ne peut montrer son sceptre à ses sujets lors de la Saint Wladimir (cf. l’album de Tintin intitulé Le sceptre d’Ottokar). Ce sceptre, ou phallus symbolique, est la condition de possibilité du phallus réel. Sans symbole du pouvoir, la puissance du désir est noyée dans la peur et dans la honte.

 

La puissance des symboles

Il peut sembler étrange qu’un symbole puisse donner de la puissance – ou au contraire réduire quelqu’un à l’impuissance. Notre monde n’est pas la Terre du Milieu. Personne n’y peut transférer sa puissance dans un Anneau enchanté. Et pourtant, les symboles ont une force indéniable, et tellement étrange qu’elle en semble magique.

En réalité, cette « magie » du symbole n’est pas si mystérieuse. Elle s’explique par des habitudes anciennes, et par là même solidement enracinées dans l’organisme. Quand nous étions enfants, on nous a appris à associer certaines pensées et certaines émotions à des éléments de notre environnement : mots, accents, vêtements, gestes… Nos parents, nos maîtres d’école, nos camarades de classe, nous ont fait comprendre – explicitement ou implicitement – qu’il y a des objets ou des manières d’être qui sont valorisés et d’autres qui sont au contraire méprisés. Suivant que nous étions garçons ou filles, bourgeois ou prolétaires, cultivés ou incultes, Blancs ou non-Blancs, Parisiens, banlieusards, provinciaux etc., nous avons été classés d’après certains signes visibles ou audibles : la manière dont nous étions habillés, notre accent, notre démarche, etc.

Et ce classement a été profondément intériorisé en nous. Il imprègne non seulement notre pensée, mais aussi notre système nerveux : nous gardons en nous les émotions douloureuses ou délicieuses qui nous ont saisis lorsque notre entourage nous a assignés à une certaine place dans l’ordre social. Tout un dispositif mental, psychologique et physique est maintenant installé en nous, et il est prêt à s’activer à la moindre stimulation extérieure. Un simple mot (élogieux ou méprisant), un simple sourire (bienveillant ou narquois) suffisent à nous rappeler notre condition méprisable ou prestigieuse. Dans le premier cas, nous sommes déprimés. La puissance de notre désir s’amenuise. Dans le second cas, au contraire, nous sommes renforcés dans notre amour-propre, et nous nous sentons à nouveau autorisés à désirer.

On comprend assez facilement en quoi ce système symbolique sert les intérêts de ceux qui sont au sommet de la société. Le fait d’être associé à des symboles prestigieux facilite l’accomplissement d’un grand nombre de désirs : désir sexuel, bien sûr, mais aussi désir de confort, désir amoureux, désir d’être honoré, etc. C’est que l’appartenance à une minorité de privilégiés restreint considérablement la compétition. Contrairement aux cerfs et aux sangliers, qui doivent prendre de gros risques pour satisfaire leur désir au moment du rut, certains mâles humains n’ont qu’à claquer des doigts pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils ont très tôt acquis un certain nombre de biens matériels ou immatériels qui leur donnent du prestige et du pouvoir. Ces biens, ils s’en servent pour construire ou entretenir un système d’allégeance. Autour des mâles dominants, des courtisan(e)s gravitent, qui offrent leur soumission en échange de quelques miettes de pouvoir ou de prestige. Manquant de quoi accomplir leurs désirs, ils espèrent obtenir de l’argent, un emploi, un titre honorifique, des relations sociales, ou encore un regard bienveillant, un petit mot d’encouragement, toutes choses que peut leur fournir le mâle dominant.

 

Impuissance du pouvoir

On le voit, la vie du mâle dominant est plutôt plaisante. Et pourtant, lui aussi est castré, à sa manière. Comme je l’ai dit plus haut, il a attaché sa puissance désirante à un certain nombre de symboles extérieurs à sa personne, ce qui le rend vulnérable. Une grande partie de son temps est donc consacrée au renforcement de son phallus symbolique. Pour se rassurer, le mâle dominant doit acquérir beaucoup d’argent, de prestige, de gloire… Il doit, par exemple, conquérir toujours plus de femmes, de territoires, d’électeurs ou de parts de marché. Cette boulimie pourrait être le signe d’une extraordinaire puissance désirante. Mais on peut y voir aussi une forme d’impuissance. La peur de perdre le sceptre, le phallus symbolique, n’est jamais absente des dominants, si bien qu’ils consacrent davantage d’énergie à accumuler des symboles de leur puissance qu’à satisfaire leurs désirs.

On pourra m’objecter que ces deux choses ne font qu’un, et que le désir des dominants est justement d’accumuler le plus possible de biens symboliques ou/et matériels. Je réponds à cette objection que le désir est grandement mutilé lorsqu’il se transforme en désir de contrôle, en amour du pouvoir sur soi et sur les autres. Le désir, en tant qu’énergie créatrice, qui porte un être vivant à aller au-delà des ses petites habitudes, s’accommode mal d’un mode de vie trop réglé. Car celui qui veut tout contrôler doit se contrôler lui-même, au risque de tuer tout ce qu’il y a de spontané en lui. Comme dit Bourdieu, les dominants sont dominés par leur propre domination. L’obsession du pouvoir traduit donc une certaine impuissance, une peur viscérale du déclassement, de la castration symbolique. Et la peur est l’ennemie du désir. Elle empêche, notamment, la création de liens de confiance et d’estime réciproque sans lesquels ni l’amour ni l’amitié ne seraient possibles. Elle est également un frein à la créativité, dans la mesure où elle encourage le conformisme : celui qui est sans arrêt soucieux de donner aux autres une bonne image de soi n’osera jamais inventer quelque chose de vraiment original.

 

Mettre fin au sortilège

Dans cet article, j’ai surtout parlé de la castration symbolique. Cette forme de mutilation n’est jamais totale – sans quoi nous serions complètement incapables de désirer – mais elle peut sembler irréversible, tant elle imprègne nos croyances, nos habitudes, nos émotions, notre système nerveux. Pourtant, notre psychisme et notre organisme peuvent, au moins dans une certaine mesure, guérir de cette blessure. Sans doute n’y a-t-il pas de remède miracle ni de recettes toutes faites, mais rien ne nous empêche d’explorer quelques pistes, qu’on a souvent tendance à opposer alors qu’elles sont complémentaires :

– Certaines pratiques comme la méditation de pleine conscience, l’hypnose, l’auto-hypnose ou la sophrologie peuvent nous aider à nous recentrer sur notre corps et sur notre conscience, et à devenir ainsi moins dépendants du regard des autres, moins craintifs à l’égard de l’avenir, moins honteux à l’égard du passé. En cultivant la sérénité et l’estime de soi, nous retrouverons le chemin du désir.

– Certaines activités que l’on accomplit pour soi-même (et non pour briller en société) peuvent également contribuer à une plus grande autonomie psychique. Je pense notamment à des activités artistiques ou artisanales qu’on peut pratiquer durant ses loisirs.

– Pour échapper aux rapports de domination, il est sans doute indispensable de les comprendre intellectuellement. Dans cette optique, on tirera profit de la lecture de livres de philosophie, de sociologie, d’histoire, de psychologie, d’anthropologie…

– Pour se désintoxiquer de l’amour du pouvoir, il faut aussi cultiver des relations égalitaires avec certaines personnes. C’est un travail de chaque instant, car la volonté d’écraser autrui avant d’être soi-même écrasé est présente partout, y compris dans les relations amicales ou amoureuses. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle. Seul le plaisir d’un rapport authentique à autrui peut contrebalancer l’obsession de la domination. Seule la puissance réelle – celle d’un désir en acte – peut remplacer la volonté de puissance, cette quête absurde et frustrante d’une maîtrise absolue. 

Last but not least, il faudra mener de longs et courageux combats sociaux et politiques afin de mettre en place des institutions plus égalitaires. La victoire du désir sur la peur passe par une insurrection contre toutes les formes de domination.

 



23 réactions


  • Harry Stotte Harry Stotte 14 février 2017 18:30

    Encore un qui croit qu’on peut modifier une nature humaines qui s’est façonnée sur des centaines de milliers d’années. 



    A la différence de Zemmour. je crois que l’homme repasseur/langeur n’a pas plus d’avenir que la « fraternité » unissant Slovènes, Croates, Bosniaques, Serbes, Monténégrins et Macédoniens


    A la différence de Zemmour, je sais distinguer entre une profonde mutation de la nature humaine, et un genre qu’on se donne pour faire comme c’est marqué dans la presse féminine.

    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 10:55

      @Harry Stotte

      Dans ce que vous appelez « nature humaine », il y a deux choses :

      - la constitution biologique de l’homme, qui est en grande partie déterminée par son ADN. Cette nature-là évolue en effet très lentement, sur des centaine de milliers d’années - à moins de vouloir faire de l’homme un OGM, projet pour le moins discutable mais défendu par certains eugénistes et autres transhumanistes....

      - un ensemble de conditionnement culturels, qui peuvent sembler naturels parce qu’ils ont été acquis très tôt, à un âge où la raison et l’esprit critique étaient fort peu développés, et où on était très impressionnable.

      Ces conditionnements évoluent lentement, en général, mais tout de même beaucoup plus vite que l’ADN. Je vous invite à lire, pour vous en rendre compte, La civilisation des mœurs et La dynamique de l’occident de Norbert Elias. Ces livres de socio-histoire expliquent comment la civilisation européenne (et notamment française) a évolué entre la fin du Moyen âge et le 19ème siècle, tant sur le plan politique que sur le plan culturel et psychologique.

      Par ailleurs, mon expérience personnelle m’apprend qu’il est possible, dans une certaine mesure, de se défaire de conditionnements intellectuels et affectifs subis durant l’enfance. C’est un travail long, et qui n’aboutit sans doute jamais totalement, mais qui est loin d’être inefficace. J’en dis quelques mots à la fin de mon article.


  • Pseudonyme Pseudonyme 14 février 2017 19:06

    Mouais encore une façon de nous vendre le gender.

    .

    C’est moralement nul de reprendre en photo de l’article la statue de Trump. C’est ignoble en fait et en dit long sur vous *


    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 11:10

      @Pseudonyme

      Mon but premier, dans cet article, n’était pas de parler de la différence entre « genre » et « sexe » (même si je suis persuadé que cette différence existe, et que les notions de « masculin » et de « féminin » varient suivant les époques et les cultures). Il s’agissait plutôt de la différence entre le désir et le pouvoir. Cela dit, je reconnais que mon article distingue entre la virilité naturelle et de l’homme et les symboles (culturels) de la virilité. Mea culpa, mea maxima culpa.

      Quant à la statue, j’ai un peu de mal à la défendre car ce n’est pas la forme d’art que je préfère. Si je l’ai choisie pour illustrer cet article, c’est parce que Trump est un exemple frappant de mâle dominant. Ses propos insultants sur les femmes n’ont rien d’anecdotiques : ils traduisent une certaine mentalité. Or, s’il se permet cela, c’est parce qu’il y a été encouragé par son entourage, par tout un système social encore très phallocentrique. C’est moins la virilité naturelle de Trump qui le pousse à se croire supérieur qu’une certaine image que la société a de la puissance virile, et qui l’incite à se comporter comme un mâle grossier et arrogant. Les gens qui ont fait la statue de Trump ont voulu, je pense, profaner cette image du mâle dominant en fabriquant l’image inverse. Il s’agit d’une sorte de blasphème salutaire contre la religion viriliste. Peut-être le procédé est-il trop grossier, trop simple.... Mais je ne le trouve pas si « ignoble » que vous le dites. C’est plutôt l’attitude de Trump et de ses semblables qui mérite ce qualificatif.


  • Clocel Clocel 14 février 2017 19:57

    « créativité rime avec virilité. »

    Mouais...

    Perso, je vous laisse la responsabilité de ce genre de poncif...


    • Le Gaïagénaire 14 février 2017 21:10

      @Clocel 14 février 19:57


      Créativité ne rime pas avec matrice, plutôt.

       smiley


    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 10:57

      @Clocel

      Je n’assume aucunement cette responsabilité ! Si vous relisez le début de mon article, vous verrez que je ne fais que résumer les propos de M. Zemmour, pour pouvoir ensuite les critiquer.


    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 11:11

      @Le Gaïagénaire

      Ce que vous dites est sans doute vrai. Mais les femmes ne se réduisent pas à leur matrice, heureusement pour elles...


  • cevennevive cevennevive 15 février 2017 08:49

    Ignoble photo !


    Peut-être auriez-vous pu en trouver de plus représentatives pour votre article...

    Quant à la « castration », je ne la vois pas du tout « physique », mais morale et psychologique.

    Avoir un gros pénis, en avoir un tout petit, ou n’en avoir pas du tout, est simplement une particularité physique qui ne change rien à l’individu. C’est comme avoir de gros seins ou de tout petits. C’est comme avoir de gros muscles ou pas.

    Beurk !



    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 11:18

      @cevennevive

      Pour ce qui est de la photo, j’ai déjà répondu à Pseudonyme.

      Sur le sujet de la castration, nous sommes en grande partie d’accord. Lisez ou relisez mon article : j’y explique que la virilité du mâle dominant est davantage symbolique et psychologique que physique.

      Cela dit, des organes comme le pénis ou les seins font partie des symboles importants dans notre société. Beaucoup d’hommes sont complexés à cause de leur pénis, qu’ils pensent à tort ou à raison plus petit que la moyenne. Beaucoup de femmes sont complexées à cause de leur petite poitrine. Ces deux complexes sont d’ailleurs la source d’un business très lucratif pour les chirurgiens esthétiques !


    • cevennevive cevennevive 15 février 2017 11:54

      @Jordi Grau, bonjour,


      Mon déplaisir ne visait pas votre article.

      La photo est choquante, soit.

      Mais effectivement, je pense comme vous que les attributs virils ou féminins font partie des symboles. Pourtant, ces symboles sont comme tous les symboles, représentatifs d’un courant de pensée, mais bien vains dans la vie de tous les jours.

      Et puis, à part peut-être les seins des femmes (quoique, avec la chirurgie...) comment peut-on savoir si un « GRAND » homme est bien pourvu par la nature, à part de partager son intimité.

      Pour ma part, j’ai connu des hommes admirables, courageux, intelligents, dont la virilité n’était pas l’apanage.

      Bien à vous. 

  • Albert123 15 février 2017 09:48

    Si vous saviez à quel point la vie des hétéros ne tourne pas autour de leur pénis ... y’a pas que la bite dans la vie ... essayer vous verrez, avec de la chance vous percevrez même ce qu’est le réel humanisme et à quel point l’universalisme que vous nous vendez est une escroquerie.




    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 11:28

      @Albert123

      Bonjour, Albert123.

      Je trouve assez amusant le début de votre commentaire, qui laisse penser que vous me croyez homosexuel. Il ne me semble pourtant pas avoir laissé quelque indication que ce soit sur mon orientation sexuelle.

      Ensuite, je n’ai jamais prétendu que la vie des hétéros tourne autour de leur pénis. Dans mon article, je parle de différents biens symboliques ou matériels qui donnent du pouvoir, comme l’argent, la manière de s’habiller, de parler, etc. Tout cela est bien différent du pénis. Par contre, il se trouve que le pouvoir est encore aujourd’hui largement aux mains des hommes. Le fait d’avoir un pénis ou pas n’est donc pas complètement anecdotique, malgré tout.

      Par ailleurs, j’ai bien conscience que toutes les activités humaines ne sont pas centrées sur la conquête ou la préservation du pouvoir. J’en mentionne quelques unes à la fin de mon article. Je dis seulement que nous avons intérêt à développer ces activités, parce que nous sommes malgré nous prisonniers d’un système de domination qui nous empêche trop souvent d’assumer nos désirs.

      Enfin, je ne « vends » rien. Vous avez lu mon article gratuitement (si tant est que vous l’ayez vraiment lu). On ne peut donc pas parler d’« escroquerie ». Par contre, il est fort possible que je me trompe. Et si c’est le cas, détrompez-moi !


  • Christian Labrune Christian Labrune 15 février 2017 11:10

    mais [la castration symbolique] peut sembler irréversible, tant elle imprègne nos croyances, nos habitudes, nos émotions, notre système nerveux. Pourtant, notre psychisme et notre organisme peuvent, au moins dans une certaine mesure, guérir de cette blessure.
    ------------------------------------------------------
    Ce qui paraît imprégner « nos croyances, nos habitudes, nos émotions, notre système nerveux », en l’occurrence, ce serait plutôt une fable psychanalytique pré-scientifique, surgie des conceptions très naïvement positivistes de la fin du XIXe siècle, et qui semble perdurer encore dans certaines sectes arriérées en dépit de tous les réfutations accumulées depuis les années 30 par Karl Popper et tant d’autres.

    Réduire la complexité des choses humaines, laquelle ne se laisse pas enfermer dans des systèmes d’équations comme celle du monde physique, à des rivalités et à des combats entre des représentations allégoriques, c’est bien tentant pour les plus fumeux des littéraires, et c’est ce qu’ils auront fait depuis les Grecs. Encore ces derniers ne confondaient-ils pas le monde de la poésie et des mythes et celui de la science rationnelle : la Théogonie d’Hésiode n’empêcha pas Eratosthène de calculer avec une excellente précision de la rayon de la terre !

    L’Oedipe, la castration, l’inconscient, le refoulement et le transfert, toute la quincaillerie de cette mythologie de bazar qui prétendait encore naguère à la scientificité, cela nous paraît désormais à peu près aussi pertinent pour comprendre quelque chose au monde actuel que les turpitudes de Zeus en son Olympe ou les travaux d’Hercule.


    • Christian Labrune Christian Labrune 15 février 2017 11:16

      ERRATUM
      la Théogonie d’Hésiode n’empêcha pas Eratosthène de calculer avec une excellente précision LE rayon de la terre ! (et non pas « de la rayon de la terre » !)


    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 11:43

      @Christian Labrune

      Même si je m’inspire de la psychanalyse, je ne crois pas du tout que mon article soit freudien ni lacanien. Mais peu importe : pour vous, l’inconscient n’est qu’une invention. Ce en quoi je pense que vous avez tort. Le fait, par exemple, que certains souvenirs soient refoulés ne fait guère de doute. On peut l’observer chez des gens qui ont subi des traumatismes, même étant adultes. Nous pouvons également constater qu’il nous arrive d’« oublier » que nous avons tel rendez-vous important ou telle tâche urgente à effectuer.

      Qu’il y ait des choses fausses dans la psychanalyse, j’en suis persuadé. Qu’il y ait des réfutations, c’est probable. Mais pourriez-vous être plus précis à ce sujet ? Vous parlez de Popper, mais ce n’est justement pas un bon exemple. Ce que Popper reproche à la psychanalyse, ce n’est pas d’être réfutée, mais au contraire d’être irréfutable. Pour Popper, une théorie scientifique digne de ce nom doit pouvoir être éprouvée - et éventuellement contredite - par des expériences. Or, d’après lui, aucune expérimentation ne peut infirmer une théorie psychanalytique, parce que celle-ci peut toujours attribuer l’insuccès de l’expérience à une variable cachée (l’inconscient, justement).

      Par ailleurs, je ne parle pour ainsi dire pas de l’inconscient dans mon article. Je parle en revanche d’un conditionnement psychique. Or, la réalité d’un tel conditionnement est difficilement niable. L’école, l’armée et d’autres institutions transforment les individus qui y rentrent, en leur imposant des habitudes de discipline. L’expérience de Milgram a montré que l’obéissance des gens est en grande partie liée à des symboles : la blouse blanche de l’expérimentateur, ou son diplôme universitaire, par exemple. C’est de ce genre de choses que parle mon article.


    • Christian Labrune Christian Labrune 15 février 2017 21:31

      pour vous, l’inconscient n’est qu’une invention. Ce en quoi je pense que vous avez tort. Le fait, par exemple, que certains souvenirs soient refoulés ne fait guère de doute. On peut l’observer chez des gens qui ont subi des traumatismes, même étant adultes.

      @Jordi Grau

      La notion d’inconscient, dont Freud n’est certes pas l’inventeur, ne serait pas bien embarrassante si précisément on n’avait pas construit là-dessus une théorie du refoulement pour l’explication des névroses qui est, elle, une construction des plus artificielles et fantaisistes. Elle présuppose en effet l’existence d’un déterminisme psychique auquel Freud « croyait dur comme fer » et qui dérive des conceptions encore rudimentaires de la physique du XIXe siècle.

      Quand on connaît l’état du système à un instant donné, et les paramètres qui le régissent, on peut prévoir ce que sera son état à un instant t+x. Voilà ce que croyaient les contemporains de Laplace, et même Freud beaucoup plus tard. Traumatisé à trois ans par je ne sais quelle circonstance immédiatement refoulée, le petit bonhomme développera donc vingt ans plus tard une névrose. Force est quand même de considérer que cette mécanique ne fonctionne jamais d’une manière aussi automatique. Fort plaisamment, depuis quelques années, les psychanalystes parlent donc de « résilience ». Ca leur permet d’avoir encore quelque chose à dire, même quand leur théorie se trouve démentie par l’expérience du réel.

      Or on sait depuis déjà pas mal de temps que la physique des systèmes complexes n’obéit pas au déterminisme qui est à l’oeuvre dans les machines simples constituées de rouages, ni même au fonctionnement logique des ordinateurs qui sont des systèmes clos. Les ensembles complexes sensibles aux conditions initiales ont un fonctionnement chaotique imprédictible, qui défie toutes les possibilités de prévision par le calcul. Le cerveau humain n’est évidemment pas une machine simple, c’est probablement sur cette planète le système existant le plus complexe et il y a déjà longtemps qu’on ne peut donc plus croire à la fable d’un déterminisme psychique. Tout l’effort de la suggestion psychanalytique consistera donc à faire croire au patient qu’il subit fatalement les conséquences de ce qui lui sera arrivé dans sa petite enfance. On lui fournit les fables qui lui permettront de se bricoler une petite légende personnelle qu’il pourra se raconter ; cela lui donner l’illusion de comprendre quelque chose à ce qui lui arrive, cela lui fournira des croyances qui lui permettront d’échapper à l’angoisse du questionnement existentiel, mais se prenant ipso facto pour un automate programmable dont le logiciel serait modifiable au moyen du divin divan, il n’en deviendra très vite qu’un peu plus idiot !

       
       


    • Jordi Grau Jordi Grau 15 février 2017 23:20

      @Christian Labrune

      Merci pour cette longue réponse, avec laquelle je suis en partie d’accord. Il est clair qu’on ne peut plus être laplacien. En revanche, il est difficile de nier qu’il y a des déterminismes sociaux, même si ce ne sont pas des déterminismes stricts. Il y a, par exemple, des corrélations fortes - visibles dans de nombreuses statistiques - entre la réussite scolaire et l’origine sociale des élèves. On sait aussi que la réussite scolaire détermine dans une certaine mesure l’avenir professionnel de ces mêmes élèves (notamment en France). Il n’est donc pas illégitime, pour un individu, d’essayer de comprendre ce qu’il est à la lumière de ce qu’il a vécu dans son enfance. Cela n’enlève en rien, par contre, à l’intérêt des questions que vous appelez existentielles. Il est clair qu’un individu ne se réduit pas à son origine sociale ou familiale. Mais on sera d’autant moins déterminé par des facteurs extérieurs qu’on aura pris conscience de l’existence et de la nature de ces facteurs. Vous parlez d’automate. Blaise Pascal, qui n’était certainement pas un matérialiste laplacien, disait que l’homme est un automate les trois-quarts du temps. Sans doute faut -il prendre conscience de cela pour ne plus être esclave ces automatismes et vivre pleinement comme un être humain.


    • Christian Labrune Christian Labrune 16 février 2017 17:17

      . Il y a, par exemple, des corrélations fortes - visibles dans de nombreuses statistiques - entre la réussite scolaire et l’origine sociale des élèves.

      @Jordi Grau

      Il est très clair que lorsqu’on vient d’une famille de normaliens ou de polytechniciens, on risque moins de se retrouver à vingt ans, muni d’un simple BEP, caissière dans un supermarché ou magasinier dans une usine, que si on est issu d’une famille d’immigrés dans les territoires perdus de la république. Cela dit, un certain discours sociologique mis à la mode par les thèses de Bourdieu et Passeron des les années 60 aura eu bien des effets pervers et démobilisateurs : à quoi bon persévérer si on est condamné d’emblée par son origine sociale ? Le névrosé adonné aux thèses freudiennes croit que les carottes sont cuites parce qu’on lui a fait croire qu’il aura refoulé je ne sais trop quoi, mais celui qui fait confiance au discours sociologique ambiant se trouvera vite condamné, et plus gravement encore, à l’inhibition de l’action.
       Il y a bien vingt ans, j’avais dans une classe de seconde une élève tout à fait illettrée. Je l’avais quelque peu interrogée à la fin d’un cours pour essayer de comprendre l’origine de ses difficultés. C’est normal, m’avait-elle répondu : je suis fille d’ouvriers. Qu’est-ce que vous voulez dire ? « Ben mon prof, en troisième, il m’a expliqué que quand on est fille d’ouvriers, on ne peut jamais arriver à s’exprimer correctement en français ! ». La malheureuse avait si bien fait confiance à ce criminel abruti qu’elle s’accommodait déjà d’un échec dont elle ne pouvait pas être tenue pour responsable. Il ne me restait plus, au devoir suivant, qu’à la féliciter pour un « très réel progrès » tout à fait inexistant. Ce mensonge pédagogique n’aura évidemment pas produit des miracles mais lui aura quand même quelque peu redonné confiance dans ses possibilités.
      A la même époque et dans une autre classe, la meilleure élève en français était fille d’immigrés algériens ; chez elle, on parlait arabe, et la bibliothèque devait être plutôt réduite. Elle écrivait néanmoins, sans autre soutien que les cours dispensés au lycée, un français impeccable. La dernière fois que je l’ai vue, elle finissait sa thèse de doctorat en économie !
      Evidemment, les statistiques réduisent à peu de chose de pareils contre-exemples, mais c’est qu’on a depuis longtemps baissé les bras en matière d’instruction publique et de formation des intelligences. Ce qu’on enseigne aux jeunes, désormais, c’est la résignation, et tous les arguments qu’ils pourraient souhaiter pour justifier leur échec, on les leur fournit en abondance avec la plus extrême complaisance.
       


    • Jordi Grau Jordi Grau 16 février 2017 22:37

      @Christian Labrune

      Je suis partiellement d’accord avec vous. Il y a évidemment des exceptions à la règle, et Bourdieu en est justement un bon exemple, puisqu’il était issu d’un milieu modeste. Je veux bien admettre aussi qu’un discours sociologique simplifié peut, dans certains cas, être une source supplémentaire de démotivation pour des élèves en difficulté. Mais quand les élèves prennent connaissance de ce discours, c’est en général assez tard. Ils ont déjà accumulé pas mal de lacunes depuis l’école primaire. La sociologie - ou, encore une fois, le résumé simplifié qu’on en peut faire - n’est donc qu’une partie très limitée du problème. Par ailleurs, il est raisonnable de penser que le problème des inégalités scolaires ne pourra pas être résolu tant qu’on continuera, au plus haut niveau de l’État, d’ignorer ce que disent les sociologues. Bref, si la sociologie peut, dans certains cas individuels, renforcer un problème déjà existant, elle n’en est pas moins une condition nécessaire d’une solution globale.


  • UnLorrain 15 février 2017 11:14

    Porter une arme symbole phallique par excellence...oui il parait,pour une arme blanche seulement,poignard,epee.

    Regardons chez l’homme seulement,le dartros et la fonction de muscle qu’il a,fonction possiblement vital pour le genre humain,peut-tre sera ce une eclaircie,une explication,sur...euuh mais ou sont barree mes couilles ?? smiley smiley smiley


  • Le Bouclier arabe 15 février 2017 17:58

    Les femmes sont castrées de naissance. Elles n’ont pas de testicules. L’orgasme leur est donc inaccessible. 


    • Christian Labrune Christian Labrune 15 février 2017 21:34

      Les femmes sont castrées de naissance. Elles n’ont pas de testicules. L’orgasme leur est donc inaccessible.

      @Le Bouclier arabe

      Provocation imbécile ou connerie pure ?


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